« À mes chers lecteurs | Branques et banquiers » |
Nous vivons une époque moderne. Jamais les discours les plus odieux et les plus idiots ont pu avoir de telles diffusions grâce aux nouvelles technologies. Je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager la prose diarrhéique d'un membre de la Fraternité Saint-Pie X, qui, surfant sur la vague de la nourriture halal faisant actuellement débat, ne manque pas de montrer au monde son immense culture et son sens infini de la charité. Les lignes suivantes sont dues à la plume de l'abbé Ludovic Girod et sont parues dans le numéro 188 de la Sainte Ampoule datée de septembre-octobre 2010.
Pour qu'on ne m'accuse pas de partialité ou de manipulation, je précise que l'article cité est republié ici dans son intégralité et simplement entrecoupé de commentaires. Sa dialectique, sinueuse, n'est là que pour donner des arguments attendus par tout traditionaliste quel que soit son niveau de réflexion ou d'extrémisme. Elle ne fait que précéder une conclusion convenue dont on se demande ce qu'elle vient faire ici.
Puis-je manger halal ?
La nourriture halal s’étale maintenant sur tous les présentoirs. Impossible d’y échapper. Il faut même vérifier que les steaks hachés choisis ne comportent pas le tampon islamique. Même l’armée parsème ses stocks de rations halal. Quand à l’équipe de France de football, cela fait déjà longtemps que le régime est strictement halal, sans grands résultats semble-t-il. Mais, au fait, un catholique peut-il manger de la nourriture halal ? Peut-il accepter une invitation chez un voisin musulman ? Peut-il acheter de la viande estampillée par les sacrificateurs patentés des mosquées ? Pour répondre à ces questions, il nous faut d’abord rappeler ce qu’est la viande halal, car c’est d’elle qu’il s’agit d’abord. Il nous faut ensuite rappeler les principes qu’avaient posés saint Paul dans la question des viandes offertes aux idoles et les appliquer au cas particulier que nous examinons.
Lorqu'on écrit un article de revue ou de journal, on doit — ou plutôt on devrait — respecter la règle connue sous le nom de règle des quatre P :
Là, nous sommes des petits gâtés. Notre auteur connaît les règles de la rhétorique et en un paragraphe, il nous promet pêle-mêle la guerre sainte anti steack haché et la vraie raison de la perte de tous les matches de l'équipe de France de football au pied. Mais il nous explique aussi que les recommandations de saint Paul à propos du culte des idoles au premier siècle seraient valables pour l'islam. Les musulmans apprécieront certainement. Ou saint Paul était un incroyable avant-gardiste ou je n'ai pas tout compris.
Au passage, commenter saint Paul en faisant fi du contexte culturel est assez pittoresque. Dans les sociétés greco-romaines, la viande est rare dans les assiettes. On ne la consomme, à défaut de s'appeler Apicius, qu'à l'occasion de banquets suivant les sacrifices aux dieux rassemblant tous les citoyens aux environs des temples. Par conséquent, les paléo-chrétiens, privés des viandes offertes aux dieux, ne pouvaient quasiment plus consommer de viande. Comparer une société où la viande est consommée quotidiennement à la société romaine où elle constituait l'exception constitue un premier biais. Oser en outre prétendre que la proportion de viande sacrifiée rituellement aujourd'hui en France parmi la totalité de viande disponible est du même ordre qu'à l'époque de saint Paul est un second biais et non des moindres.
On devrait en rester là parce que par la suite, ça se gâte sérieusement.
Pour qu’une viande soit qualifiée de halal, elle ne doit pas provenir d’un animal considéré comme proscrit, haram, ce qui est le cas de la viande de porc. Mais cette viande doit aussi être abattue de manière rituelle, c’est-à-dire de la main d’un musulman qui coupe la gorge de l’animal pour le saigner à mort, en dirigeant sa tête vers la Mecque et en prononçant une prière précise. Le sacrificateur musulman doit recevoir une certification décernée en France par trois grandes mosquées : celles de Paris, d’Evry et de Lyon. À noter que les animaux doivent être égorgés sans avoir été étourdis auparavant, ce qui est contraire aux normes européennes. Mais des dérogations sont prévues pour la viande halal et casher.
Lire un apologue du rite et de l'orientation nécessaire des églises — donc de l'autel — ergoter sur l'orientation rituelle des animaux lors de leur abattage est assez cocasse. L'eucharistie n'est-elle pas elle-aussi un sacrifice ?
À sa place, je commencerais par relire les normes européennes traitant de la chose. En particulier l'article L. 237-2 I du code rural imposant que l'abatage rituel se fasse dans un abattoir. Les peines encourues en cas de non respect de cet article sont parfaitement définies dans l'article R. 215-8 II et III (alinéas 4, 7 et 10) du même code rural.
Cette viande halal, provenant d’un animal tué de manière rituelle par un sacrificateur musulman récitant une invocation à Allah, peut être assimilée aux viandes offertes aux idoles que consommaient les païens de l’Antiquité. Saint Paul, dans sa première épître aux Corinthiens, donne les principes à appliquer par les chrétiens pour la consommation de telles viandes.
Mon Dieu, si j'ose dire, que ne faut-il pas lire ! Dans un premier temps, assimiler les rites de l'islam à un culte païen est osé puisqu'il s'agit tout de même d'une religion du livre. Argument irrecevable pour la frange dure des catholiques dont fait partie l'auteur.
En essayant de plaquer un problème du Ier siècle sur une situation du XXIe siècle, notre auteur en arrive à pervertir ce qui a été le vrai coup de génie de saint Paul. Face à Jacques, qui défendait une église de Jérusalem limitée aux Juifs — par la circoncision, par la tradition du Lévitique dont les interdits alimentaires —, Paul a étendu l'église jusqu'aux confins du monde connu en se glissant dans la culture gréco-latine et en limitant au strict nécessaire les interdits. L'église, à partir de Paul, a pu se répandre dans toutes les civilisations, ce qu'elle n'aurait jamais pu faire avec Jacques.
Alors pourquoi interdire la consommation de viandes sacrifiées aux dieux ? Parce que le contexte de consommation est déterminant. Ce n'est pas tant la viande qui pose problème que le banquet rituel en l'honneur des dieux qui l'accompagne. Manger publiquement de la viande sacrifiée aux dieux était un acte de reconnaissance de leur divinité. C'est bien la raison pour laquelle dans les vies de martyrs, l'une des épreuves classiques consistait à proposer au chrétien ces viandes. Ce fut le cas d'Agape et Chionia, martyrisées sous Dioclétien d'après le martyrologe en 305 après avoir refusé de manger de telles viandes. Soit on applique un règlement selon la lettre, soit on l'applique selon l'esprit, pour reprendre l'alternative proposée dans les évangiles et par saint Paul. Quand le Christ a faim, il autorise ses disciples à froisser des épis le jour du sabbat (Luc, VI, 1-5). Saint Paul parle de la loi, de la lettre et de son esprit (Romains, II, 25-29). Il fonde sa réflexion notamment sur les évangiles quand on reproche un jour à Jésus de manger, comme ses disciples, sans se laver les mains : « ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme mais ce qui sort de la bouche (...) tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre et est rejeté aux lieux. Mais les choses qui sortent de la bouche viennent du coeur ; et celles-là souillent l'homme ». En d'autres termes suivre la loi à la lettre est inutile si on n'en respecte pas l'esprit. L'important n'est pas de manger ou de ne pas manger casher ou halal, même au quotidien, car cela n'a rien de sanctifiant en soi. En revanche, refuser l'invitation d'un voisin juif ou musulman, parce que l'on pourrait manger une viande casher ou halal, revient à trahir l'esprit de charité. Cela n'a pas l'air de perturber notre pharisien.
Le principe général est que l’offrande de viande aux idoles ne change rien pour la viande car les idoles n’existent pas et ne sauraient avoir d’influence sur elle : « Pour ce qui est donc des viandes immolées aux idoles, nous savons qu’une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’un seul » (Co. VIII, 4). Si Dieu existe bien, il est le Dieu Trinité, Père, Fils et Saint-Esprit que Jésus- Christ nous a révélé. Les musulmans refusent la Trinité. Allah n’est donc pas le Dieu vivant et vrai, c’est un nom qui cache le refus de la Révélation chrétienne. L’invocation d’Allah ne change rien à la viande, ni l’orientation de l’animal vers la Mecque. Aussi, en soit, les chrétiens peuvent en manger.
On atteint ici des sommets d'un raisonnement qu'aurait renié même un jésuite. Un séide lefebvriste prétend que parce qu'il n'y a qu'un seul dieu (épître de Paul), celui-ci doit être trinitaire (prose de Ludovic). Personnellement, je ne vois pas le rapport de cause à effet reliant ces deux phrases. Sans doute un miracle de la dialectique qui m'échappe. Passons.
Ou plutôt, non, entrons dans la structure du raisonnement. Les première et dernière phrases sont cohérentes : il n'y a pas de problème, puisque, n'existant qu'un seul Dieu, les idoles ne peuvent être. N'ayant aucune existence, elles n'ont aucun pouvoir, pas même celui de rendre une viande impure ou sa consommation condamnable. Fermez le ban.
Sauf que… Entre les deux bouts du raisonnement se tient une petite digression. Dieu est, selon la révélation chrétienne, trinitaire. Le tort des musulmans est ici de croire en un Dieu unique, mais non trinitaire, puisqu'ils considèrent Jésus comme un prophète. Donc l'auteur s'appuie sur l'affirmation de Paul, selon laquelle les idoles sont condamnables parce qu'il n'y a qu'un seul Dieu, pour prouver que les musulmans ont tort de croire en un seul Dieu. En revanche, les chrétiens ont raison parce qu'ils croient en un seul Dieu trinitaire. Le Dieu unitaire des musulmans devient par un effet de manche (de soutane) une idole. Comme c'est une idole, il n'existe pas et on retombe à peu près sur nos pattes, il n'y a pas d'interdit et l'honneur est sauf.
Saint Paul va cependant ajouter deux principes qui vont limiter cette possibilité. Le premier est celui de la charité qui nous oblige à ne pas scandaliser nos frères. Si un chrétien moins bien formé est persuadé que manger de la viande immolée aux idoles est un péché, et qu’il est poussé à le faire en voyant des chrétiens se le permettre ouvertement, il péchera véritablement en imitant leur conduite : « Car si quelqu’un voit celui qui a la science assis à table dans un temple consacré aux idoles, sa conscience, qui est faible, ne le déterminera-t-elle pas à manger des viandes offertes aux idoles ? Et ainsi périra par ta science ton frère encore faible, pour qui le Christ est mort » (Co. VIII, 10-11). Nous devons donc nous abstenir si nous risquons sur ce point de troubler la conscience de nos frères.
Le deuxième principe limitatif est celui qui interdit la consommation de telles viandes dans le cadre d’un culte païen. Car si les idoles ne sont rien, leur culte s’adresse en fait au démon : « ce que les païens immolent , ils l’immolent aux démons, et non à Dieu. Or je ne veux pas que vous soyez en société avec les démons. Vous ne pouvez pas boire le calice du Seigneur, et le calice du démon » (Co. X, 20). Appliqué à notre cas, ce principe interdit toute participation à un repas lié au culte musulman, comme le serait un repas de rupture de jeûne dans une mosquée.
Là, on amalgame tout. Ce n'est pas parce qu'une viande est halal qu'elle sera consommée dans le cadre d'un rite musulman ou païen. Par ailleurs, les extraits de saint Paul utilisés proviennent de trois passages distincts mais formant une suite logique. 1 Co. VIII, 4 (« une idole n’est rien dans le monde, et qu’il n’y a pas d’autre Dieu qu’un seul ») est tiré de la première partie du raisonnement intitulée « l'aspect théorique ». 1 Co. VIII, 10-11 (« si quelqu’un voit celui qui a la science assis à table dans un temple consacré aux idoles, sa conscience, qui est faible, ne le déterminera-t-elle pas à manger des viandes offertes aux idoles ?») est extrait du « point de vue de la charité » : l'idée est qu'il ne faut pas heurter des frères chrétiens. Quant à 1 Co. X, 20, il s'agit du point de vue de la prudence et du passé d'Israël : en d'autres termes, Paul rappelle comment au désert les Hébreux se sont détournés de Dieu pour adorer des idoles. En coupant le texte, l'auteur entame sérieusement la logique du texte et pervertit la pensée de saint Paul. En reprenant l'explication dans son ensemble, on en tire ceci : le problème n'est pas tant de consommer une viande offerte à des idoles puisque ces idoles n'existent pas, mais que des chrétiens, un peu faibles d'esprit pour ne pas dire autre chose, ne réussissent pas à faire la part des choses. Le risque n'est donc pas de pécher mais de troubler l'esprit des faibles qui, entraînés au mauvais exemple, pécheront. Une phrase de Paul, non citée par l'auteur, est essentielle : « tout ce qui se vend au marché, mangez-le sans poser de question par motif de conscience, car la terre est au Seigneur et tout ce qui la remplit. » Avec cette seule phrase tombent à la fois le sujet et l'argumentaire de l'auteur.
Pire, même un repas chez un voisin juif ou musulman est possible. Car par la suite, dans 1 Co. X, 27, Paul distingue deux cas : « si quelqu'un infidèle vous invite et que vous acceptiez d'y aller, mangez tout ce qu'on vous sert, sans poser de question par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit : "ceci a été immolé en sacrifice", n'en mangez pas, à cause de celui qui vous a prévenu et par motif de conscience. » Ce qui pose problème n'est alors pas de mastiquer des viandes offertes aux idoles chez votre voisin, mais d'y manger en acceptant explicitement que la viande a été offerte aux idoles. Car la parole est essentielle pour faire acte de foi. Ceux qui pratiquent quotidiennement le Benedicite devraient pourtant connaître l'importance de la foi verbalisée pour sanctifier un repas en reconnaissant que Dieu est Dieu et la source de tous biens. Ce que vous risquez à accepter trop couramment les invitations de vos voisins n'est que la conversion à force d'immersion dans la culture et la religion adverses.
Saint Paul conclut en disant que tout est permis mais que tout n'édifie pas. Mais là encore, l'auteur de l'article construit un raisonnement, qu'il détruit en partie au paragraphe suivant, pour continuer sur un autre aspect. Ça ne rate pas, après avoir expliqué que participer à un repas de rupture de jeûne — qui au passage ne se tient pas obligatoirement à la mosquée — est répréhensible, il nous explique par une pirouette que :
Si nous nous en tenons à ces principes, le chrétien peut manger de la viande halal, en acheter et accepter une invitation chez un musulman. Il devra s’abstenir si une telle consommation va contre la profession publique de la foi catholique parce qu’elle est liée à une pratique musulmane et si un chrétien risque d’être scandalisé pas sa manière d’agir.
Mais le problème de la viande halal va plus loin : il touche au financement du culte islamique et à l’islamisation de notre pays. Contrairement aux viandes immolées aux idoles, qui n’avaient pas besoin d’estampille, les viandes halal doivent être certifiées par des organismes agréés. Cette certification a un coût qui vient financer les mosquées. Un débat existe sur cette question. Certains musulmans prétendent que la taxe halal ne sert qu’à rétribuer le sacrificateur et les différents contrôleurs. Nous lisons cependant, dans La République et l’Islam, de Jeanne- Hélène Kaltenbach et Michèle Tribalat, ce témoignage de Christian Delorme : « Il y a des intérêts financiers énormes derrière cette question de la viande halal. Qui dit "viande halal" dit, en effet, fournisseurs bénéficiant d’agréments par des autorités ou des instances religieuses. Et qui dit "agrément" dit pourcentage financier versé aux autorités, aux instances et aux sacrificateur mandatés » (page 258). Kamel Kabtane, le recteur de la grande mosquée de Lyon, l’une des trois habilitées à délivrer des certifications, déclarait le 12 août au Parisien : « Par kilo de viande, la certification halal coûte entre 10 à 15 centimes d’euros ».
Je ne comprends plus, on ne parle plus d'idoles mais de sacrifices encadrés et de gros sous. Il faudrait savoir. Parle-t-on d'un rite païen ou de quelque chose d'organisé et d'encadré par une certaine pratique cultuelle ? Par ailleurs, quel est le coût de l'abattage d'un kilogramme de viande non halal ? Parce qu'il faudrait tout de même voir à comparer ce qui est comparable et à ma connaissance, l'employé des abattoirs, celui qui tient le merlin, est lui aussi rémunéré par ce qu'il appelle une taxe sur la viande.
Même si cette certification bénéficie à de nombreux intermédiaires, les mosquées en retirent des financements non négligeables. Acheter halal, c’est verser un impôt à l’Islam. Cet élément restreint donc les conclusions énoncées ci-dessus. Si un chrétien peut manger une viande halal qu’on lui offre, il ne peut normalement pas en acheter car ce serait financer le culte musulman, ce que font du reste allègrement bon nombre de collectivités publiques pour leur cantine. La viande halal ne semble pas étouffer les grands prêtres gardiens du temple de l’allahicité, pardon ! de la laïcité. Un tel achat par un chrétien serait une coopération au mal, à savoir l’extension de l’Islam, coopération matérielle et non formelle car le chrétien n’est pas supposé financer de gaîté de cœur la religion de Mahommet. Coopération minime, certes, mais réelle. Seule une raison proportionnée permet d’agir malgré cette coopération matérielle, comme le serait l’absence de toute boucherie traditionnelle dans le quartier.
Voilà enfin une solution pour donner de l'emploi aux gens. Traditionalistes de tous poils, ouvrez des boucheries bien françaises dans les quartiers difficiles !
Excuse-moi à partir d'ici de te prendre à parti, mais je tutoie tous ceux que j'aime et je commence à t'apprécier. Peux-tu me chiffrer sérieusement à combien revient la contribution annuelle au titre de ses impôts d'une famille musulmane moderne (deux adultes et trois enfants) qui paie ses impôts et qui contribue à l'entretien de tous les lieux de culte inscrits à l'inventaire de 1905. Je ne suis pas sûr qu'il y ait une seule mosquée ou une seule salle de prière dans cet inventaire. Une fois de plus, la charité en prend pour son grade. Souviens-toi des moines de Tibéhirine qui ont offert une salle de prière chauffée avec de l'eau pour les ablutions rituelles aux Algériens du village trop pauvres pour construire une mosquée. Qui applique le commandement du Christ, eux ou toi ?
Par ailleurs et sauf preuve du contraire, les chrétiens arabes appellent Allah Dieu le Père. Faire un jeu de mot avec l'allahicité revient à jouer avec le nom de Dieu. Je croyais que ce n'était pas bien.
Un dernier élément à prendre en compte est l’aspect politique de la question. Les musulmans, introduits en masse dans notre pays afin de lui faire perdre ce qui lui restait encore de civilisation chrétienne, avancent leurs pions pour islamiser la société française. Les mosquées poussent comme des champignons grâce aux aides généreuses accordées par ceux qui gèrent vos impôts. Vous ne pouvez désormais plus rater le ramadan, à moins de vivre en ermite dans les causses du Quercy, et encore ! C’est maintenant l’offensive de la viande halal.
Tiens, on passe du religieux boîteux aux thèses de l'extrême droite. Quel est le rapport ? Figure-toi que c'est grâce à ces gens qu'entre autre la France est restée indépendante, que c'est grâce à eux qu'on a pu bénéficier des trente glorieuses, parce qu'ils n'ont pas renâclé à faire tous les sales boulots que personne d'autre ne voulait faire. C'était vrai dans les années 50 et 60 et c'est toujours le cas aujourd'hui. Mais il ne faut pas le dire et surtout, il ne faut pas reconnaître que la plupart de ces gens sont en France depuis deux voire trois générations et qu'ils n'ont plus aucun lien avec leur pays d'origine. Certains étaient même dans les tranchées de la première guerre mondiale et servaient de chair à canon. Par ailleurs, contrairement à ce que tu essaies de faire accroire aux bons français de souche qui te lisent, la proportion des islamistes fanatiques est très faible dans la population musulmane. J'ai même tendance à penser qu'elle est du même ordre de grandeur que la proportions des lefebvristes parmi les catholiques français car la raison de vivre des deux fanatismes est la même, à savoir une culture de la haine et du repli sur soi.
En 2007, ce sont déjà 32 % des animaux abattus qui le sont de manière rituelle, soit plus de 3 400 000 sur quelques 10 705 000.
Ce serait bien de citer tes sources. Je suis sûr que ces chiffres sont justes, mais ils mélangent allègrement abattage rituel et viande halal qui sont deux choses différentes. Si toutes les viandes halal sont abattues rituellement, toutes les viandes abattues rituellement ne sont pas halal. Il faut aussi penser à préciser la définition de rituel dans ce contexte.
Et vous mangez du halal sans le savoir, car toute cette viande n’est pas vendue dans la filière halal mais une partie est fourguée dans le circuit classique. On peut en France organiser des soupes populaires halal, mais prétendre distribuer gratuitement de la soupe au cochon aux nécessiteux est passible des foudres de la loi.
Chic, des chiffres, des références et des textes de loi. Tiens, non ? Rhétorique habituelle, tu balances un ou deux chiffres qui sont réels, mais hors contexte en mélangeant subtilement des notions voisines. L'auditoire a peur et prend la suite de ton discours comme argent comptant, négligeant de se poser la question de la véracité des faits. Et associer une soupe halal ou casher faite dans le respect d'autrui à une soupe au lard faite dans le seul but de provoquer est du plus mauvais goût. Mais j'oubliais, le respect d'autrui est condamnable pour un extrémiste qui le confond allègrement avec le respect humain qui signifie en fait la honte de sa religion par peur d'être raillé.
Les grandes enseignes, les chaînes de restauration rapide s’engouffrent dans ce créneau commercial qui leur assure les bonnes grâces d’une partie non négligeable de leur clientèle. Ils sont les nouveaux collaborateurs de l’islamisation de la France. Un catholique soucieux d’œuvrer à la rechristianisation de son pays évitera toute compromission avec l’Islam qui grignote de plus en plus l’espace public et s’interdira tout acte, même le plus minime, qui peut conforter la religion d’Allah.
Si nous ne voulons pas que le Croissant s’étale sur le drapeau national, c’est qu’il faut y placer au plus vite le Sacré-Coeur de Jésus.
Nous y voilà. D'après toi, il faut ajouter au drapeau français le sacré cœur de Jésus. Tout cet argumentaire abscons, qui n'est qu'un ramassis de bêtises à désespérer de l'intelligence humaine, n'est là que pour amener cette conclusion. C'est le push de la règle des quatre P, la seule chose que le lecteur retiendra du texte. Ce n'est pas de l'information, c'est de la propagande, qui plus est de la mauvaise propagande parce que jamais tu ne t'es renseigné sur ce que disait le Qu'ran sur la viande halal. Tu aurais même de belles surprises. Tout ton discours haineux provient d'un mélange d'un ensemble de notions mal comprises et répétées en boucle dans ton milieu fermé, sclérosé et politiquement orienté.
Ce genre de discours nauséeux est traditionnel du traditionalisme. Les lefebvristes sont au fond d'eux-mêmes profondément protestants avec un côté « j'ai raison contre tout le monde », surtout contre les évèques et le reste des catholiques. On rajoute là-dessus un soupçon de complot et une orientation politique résultante de leur position de forteresse assiégée et on obtient un plat appelant à la haine avec un fumet oscillant entre l'Action Française et le Front National.
Pauvre charité ! Lorsqu'elle sort d'un tel discours, on ne la reconnaît plus qu'à ses godasses…
Vous avez parfaitement raison de souligner le caractère protestant des traditionalistes, et de ridiculiser leur manière de couper les cheveux en quatre. En résumé, l’article que vous commentez a un double caractère talmudiste et protestant.
Par contre vos références aux conditions historiques de l’essor du christianisme sont critiquables. Les conditions matérielles de l’époque sont trop mal connues. La vision qu’on en a est en plus souvent le résultat de présuppositions. Les exemples de la datation des évangiles ou de la liturgie des premières églises en sont la preuve. D’ailleurs le “retour” à des pratiques originelles que l’on suppose mieux connaître que le pape est les conciles est aussi un trait de protestantisme.
Enfin, il me semble éminemment dangereux de prétendre comme vous le faites que les musulmans et les chrétiens ont le même dieu parce que ce sont des religions du livre. C’est faire fi de la différence de rapport au livre, et des concepts d’incarnation et de sacrifice propres au christianisme. Surtout, dès lors que le tradition musulmane prétend que le Christ n’est pas mort sur la croix et qu’il n’est pas le fils de dieu, nous ne pouvons pas avoir le même dieu, comme le dieu des chrétiens n’est pas le grand architecte de l’univers des théistes.
@ Naïf:
Je suis autorisée à répondre à la place de Grincheux pour quelques points où il est question de connaissance et de références historiques.
Quand vous parlez des conditions de l’essor du christianisme, vous faites référence au passage sur le contexte culturel et la consommation des viandes ainsi que le choix de saint Paul d’imposer le moins de contraintes rituelles possibles ? À ma connaissance, la question a été bien étudiée et n’est pas la plus mal connue. Je m’appuyais (puisque ce billet a été rédigé à deux) sur la première édition d’un volume de la Nouvelle Clio (éd. PUF) de P. Maraval, réédité sous le titre “Le christianisme, des origines à Constantin".
Je suis à peu près sûre que l’on trouverait également confirmation dans la somme “Histoire du christianisme” tome 1, Le nouveau peuple (2000), Desclée. J’ai le souvenir d’une référence sur l’alimentation liée aux sacrifices, mais pas moyen de remettre la main dessus…
Pour les religions du Livre, je suis d’accord dans le détail, disons que c’était surtout pour marquer la parenté entre les deux religions en questions, qui sont plus proches que ne l’était le christianisme et la religion romaine antique.