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Non, je n'ai pas été trucidé par un séide lefebvriste. Je n'ai pas non plus été poussé dans une faille de l'espace-temps par les frères Bogdanov. J'ai simplement dû écrire plusieurs articles touchant au véhicule électrique.
Le véhicule électrique, quelle belle invention. La solution à tous nos problèmes, nous disent même les écologistes, parce qu'il s'agit d'un véhicule « zéro émission ». Certes, aucune émission n'a lieu sur lors du fonctionnement de la voiture. Mais en amont, ce n'est pas pareil. En France, on a de la chance, l'électricité est au quatre cinquièmes produite par des centrales nucléaires et le réseau de distribution ne dissipe par effet Joule que 5% de l'énergie produite. En Allemagne ou aux États-Unis, ce n'est pas la même chose. Considérons simplement les États-Unis qui produisent principalement leur électricité à l'aide d'énergies fossiles et dont le réseau de distribution est en basse tension. Un quart de la production y est perdue par effet Joule ! Non seulement la voiture électrique serait aux États-Unis un véhicule à charbon, mais son rendement serait déplorable. Dire après cela que le véhicule électrique est un véhicule propre est un mensonge éhonté. Le véhicule électrique peut être plus polluant qu'un véhicule classique. Passons.
Par ailleurs, il faut pour équiper ne serait-ce qu'une ville de véhicules électriques modifier sensiblement le réseau de distribution d'électricité, construire des centrales et des usines de fabrication de batteries. Et c'est là que le bât blesse puisque non seulement il faudrait construire de nouvelles centrales électriques — des vraies, des nucléaires, parce que tous les cours d'eau sont déjà équipés de centrales hydroélectriques, les éoliennes sont des choses ridicules et les centrales thermiques sont extrêmement polluantes —, mais il faudrait aussi des quantités affolantes de terres rares pour fabriquer ces batteries, batteries d'ailleurs très difficilement recyclables. Et ces terres rares sont disponibles en quantités limitées et principalement en Chine, Chine qui a instauré des quotas de production depuis quelques années. C'est de bonne guerre, les chinois ont visiblement été les seuls à s'apercevoir que ces ressources étaient indispensables à la fabrication de batteries performantes. Nous aurions fait pareil.
Ne parlons même pas de la campagne parce que pour cette dernière, on verra plus tard, il est urgent d'attendre, l'autonomie de ces véhicules étant très limitée. En moyenne, un peu plus de 100 km pour les véhicules qui vont être produits dans les prochains mois.
Ce véhicule électrique est donc d'un usage très limité, urbain ou péri-urbain. Les temps de charge sont longs et sont incompatibles avec un usage plus général. Néanmoins, tous les pays dépensent actuellement des sommes indécentes à développer un tel véhicule alors que les sommes destinées à produire un carburant synthétique et renouvelable pouvant remplacer le pétrole sont ridicules. L'avenir semble pourtant être dans ces nouveaux carburants liquides qui sont les seuls à pouvoir garantir la survie de tous les types de transports.
Sous prétexte d'écologie, on finance donc des années de recherches inutiles et coûteuses sans avoir aucune vision d'avenir ni aucun projet de société. On privilégie l'habitat urbain au détriment de toutes les zones rurales. Mais pire encore, on ne se préoccupe pas du transfert de pollution généré par un tel véhicule.
C'est vraiment beau, l'écologie.
s/sansiblement/sensiblement/
Vu le titre et vos véhicules, je m’attendais à une référence aux voitures à Gazogène, mais ce rappel sur l’aberration que représentent les voitures électriques telles que promues de nos jours me convient tout autant.
Merci pour la coquille. Pourtant, je me relis un paquet de fois… J’ai honte…
Si on a droit à la chasse aux coquilles, en voici deux :
“le réseau de distribution ne dissipe par effet Joule sur 5% de l’énergie”
s/intules/inutiles/