« Aucune augmentation d'après les organisateursPour ne pas perdre la face »

Brassens avait raison

04.10.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais l'informatique, Haines ordinaires

Usenet regorge de gens infréquentables. J'ai même parfois l'horrible impression que ce réseau attire un tas de personnes complètement asociales. J'en ai encore fait l'expérience pas plus tard que ce week-end. Entre les types qui ne peuvent vivre qu'en exhibant leurs diplômes et ceux qui sont fiers d'être Bac -1, tous deux connaissant absolument tout sur tout et même sur tout le reste, il y a vraiment beaucoup de choix pour définir le con étalon, celui qu'on devrait installer au pavillon des poids et mesures à Sèvres.

Il existe pourtant un très bon candidat à ce poste en la personne d'un sinistre individu qui hante les lieux où l'on parle système d'exploitation et qui a tellement peur de ne pas être reconnu à sa juste valeur qu'il se fait un point d'honneur à toujours poster avec l'adresse de sa prestigieuse école alors qu'il n'est qu'ancien élève. Il connaît tout sur tout et est désagréable et condescendant avec tout le monde. Il a sauté tant de pages dans le manuel du savoir-vivre que j'en arrive à me demander s'il sait même ce qu'est la politesse élémentaire. Pire, lorsqu'on lui met le nez dans ses erreurs, il biaise, prétend faire de la rhétorique et essaie de retomber sur ses pieds en changeant subtilement le sujet de discussion. Jamais il n'aura tort. C'est impossible, on ne peut pas avoir tort lorsqu'on sort d'une école pareille, surtout lorsque l'école est située rue l'Ulm. Et lorsqu'il a tort et que ça se voit un peu trop, bizarrement, ses messages disparaissent opportunément des archives. Je me souviens m'être fait un petit plaisir en le soufflant il y a quelques semaines sur fr.comp.os.unix, mais je n'arrive plus à trouver ce message. Faut-il ajouter qu'il n'y avait pas répondu ?

La dernière discussion était épatante. Du haut de sa superbe, il prétendait que les signaux sous Unix sont inutiles, nocifs, mal gérés et qu'il fallait toujours utiliser signalfd(). Et tout cela avec l'assurance du type qui sait programmer, qui a fait ça tout sa vie et qui parle donc en connaissance de cause.

Jusque-là, je veux bien admettre la chose. Mais ce qui était vraiment amusant, c'est lorsqu'il a rajouté qu'on devait toujours utiliser signalfd(), parce que c'est strictement équivalent à un gestionnaire de signal. Pour un professeur de mathématiques, ne pas faire la différence entre un traitement synchrone et un traitement asynchrone est déjà assez fort pour être noté. Mais prétendre en plus qu'ils sont équivalents…

Lui faire remarquer qu'il venait de dire une absurdité est la pire des choses à faire, cela revient à agiter un chiffon rouge devant un taureau. Tout y est passé, de mon incompétence crasse aux problèmes de design de mes programmes. Lui, il sait, il sait ce qu'est une définition et qu'on ne doit jamais utiliser une fonction async signal unsafe dans un gestionnaire de signal. C'est bizarre, ça fait au moins quinze ans que j'utilise de telles fonctions dans mes programmes. Il suffit de savoir un minimum ce qu'on fait. J'admets que c'est assez casse-gueule, mais si on ne maîtrise pas les signaux à fin de synchronisation, il vaut mieux ne pas les utiliser du tout.

Par ailleurs, j'ai une aversion profonde de la mode linuxienne qui consiste à ajouter des nouvelles fonctions, non portables, dans la glibc sous prétexte que les développeurs sont des branques qui ne savent pas utiliser les API existantes.

Qu'un tel individu me traite d'imbécile me fait sourire. En terme de programmation, et surtout en programmation parallèle, ce n'est pas un type comme lui qui peut me donner des leçons. À l'instar d'un critique d'art, cet individu est un eunuque, capable de critiquer mais incapable de faire. Pire, il est capable de critiquer une production alors qu'il avoue un peu plus loin ne même pas l'avoir regardée. Le code qu'il juge sans l'avoir vu de grotesque (sic) est régulièrement audité car qualifié par une agence américaine pour une utilisation en programmation multitâche embarquée et spatiale depuis une présentation dans une conférence en 2002. Et ces auditeurs sont certainement largement plus qualifiés que ce professeur de mathématiques pour critiquer un code source. D'ailleurs, ils ne se sont pas gênés de remonter une alerte au CERT concernant un system() mal placé qui pouvait occasionner une augmentation de privilèges. En me traitant d'imbécile, ce qui me fait rire, il traite aussi d'imbéciles les utilisateurs du programme en question ainsi que les auditeurs qui font régulièrement une revue du code. C'est déjà plus gênant, mais quand on a la science infuse, c'est tout naturel : tous des cons sauf moi.

Je souhaite bien du plaisir à ce genre d'individu. Un jour ou l'autre, dans son parcours professionnel, il risque de tomber sur quelqu'un plus fort ou plus bête que lui. Dans son parcours personnel aussi. Ce jour-là, je ne voudrais pas être à sa place parce qu'il risque de se sentir très seul.

Il faut toujours se méfier du retour de balancier. D'un autre côté, quand on est con, on est con…

 

2 commentaires

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Le problème avec ce genre de con (le con qui sait tout mais qui ne peut rien), c’est qu’on le retrouve souvent en haut de l’échelle sociale, car ce con-là aime plus que tout répandre sa connerie sur d’autres moins cons.

C’est à se demander comment il a pu entrer dans une (si ?) grande école ; était-il moins con à cette époque ? Certaines grandes écoles rendraient-elles con à ce point ?

08.10.10 @ 07:22
Commentaire de: Le Grincheux

Je pense, pour ma part, que la connerie est une quantité invariable en fonction de l’âge de l’individu. Il arrive cependant qu’un con puisse arriver à faire illusion durant un certain temps mais le fond finit toujours par refaire surface.

08.10.10 @ 10:05


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