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Beaujolais nouveau
Triste jour pour la gastronomie française que ce troisième jeudi de novembre. Aussi sûrement que la vérole s'abat sur le bas clergé, le beaujolais nouveau est arrivé. Je ne peux pas à concevoir que ce breuvage puisse mériter le nom de vin, même nouveau. Il faut tout de même constater que le Beaujolais nouveau est quand même la boisson la plus infâme juste peut-être après l'eau minérale et le whisky. Enfin, certaines années, on a de la chance et, on ne sait pas pourquoi, il est presque buvable. D'autres années, il oscille entre le vinaigre et le débouche-évier.
Je vous rappelle à toutes fins utiles que l'UNESCO a classé cette semaine le repas gastronomique français au patrimoine immatériel de l'humanité. L'histoire ne dit pas si c'est avec ou sans le Beaujolais nouveau, ni si la coïncidence est fortuite.
Je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse payer pour avaler un truc pareil. C'est tout de même une grande réussite des vignerons du Beaujolais : faire passer pour indispensable la pire des piquettes du Beaujolais. Pire, le faire passer pour une tradition française à l'étranger de telle sorte que les japonais nous en achètent des tonneaux entiers. Il est triste qu'il soit devenu si cher que ces mêmes japonais soient devenus sobres… Vous allez me dire que c'est un moment de socialisation avinée. Pourquoi pas, mais je pose la question : pourquoi payer cher une boisson ignoble qui fait tomber les dents et prépare un ulcère alors que pour le même prix, on arrive à trouver un petit Bourgueil pas mauvais du tout, voire un Chablis pour ceux d'entre-vous qui préfèrent le blanc. Je ne vois pas pourquoi le fait de remplacer le débouche-évier par une boisson potable ferait perdre le côté festif de la chose. À moins, peut-être, que le côté festif doive contenir l'étape de régurgitation sur un trottoir qui n'en demandait pas tant d'un repas à peine digéré assaisonné de Beaujolais. Et franchement, à la seule odeur de ce qui reste sur le trottoir, je me dis que non seulement le Beaujolais n'est pas vraiment bon à avaler, mais ça doit encore être plus mauvais à vomir.
5 commentaires
Bonsoir,
pas vraiment d’accord : il y a d’excellent Whisky :-)
Vous n’avez pas du gouter les bons !!!
Déjà entre les “blends” et les “single malt” cela n’a rien à voir !
Là, vous me mettez ce soir fort grincheux.
Bon et puis ce hier midi, à la cantine notre CE nous a fait gouter leur beaujolais nouveau. C’est vrai qu’il était beurk. Mais j’en ai racheter deux bouteilles chez notre marchand national au prénom présidentiel. Rien à voir (même si je vous l’avoue humblement, je préfère un beaujolais pas nouveau).
Bon week end
Pour ma part, je suis assez d’accord avec Pierre Desproges. Le whisky est le cognac du #censure expresse#. Quant au Beaujolais, le seul réellement buvable est le village et nous sommes bien d’accord.
Pardonnez-moi M. TuxMips mais il me semble que cette article n’appelle pas de la part de quiconque une défense du whisky. C’est un combat perdu d’avance, comme la réhabilitation de Pierre Laval. Non, il faut essayer de convertir ou au moins réconcilier notre hôte avec le beaujolais nouveau. Il faut peut-être parler de la terre, de la vigne, des vignerons, de l’excédent de production, tous arguments qui nous le feront toujours préférer à du coca-cola.
Ça me semble un combat perdu d’avance… Pour le prix d’une seule bouteille de Beaujolais nouveau au prix du caviste du coin de la rue, j’ai deux bouteilles de Bourgueil de garde année 2003 chez mon vigneron favori. J’envoie son adresse contre un carnet de timbres ! Dès lors, pourquoi devrais-je me réconcilier avec le Beaujolais nouveau ?
Il m’est arrivé un jour de goûter un Beaujolais nouveau un peu plus cher que les autres et j’avoue qu’il avait bon goût, comme quoi ça reste pas de la vinasse infâme même si je préfère un bon Bordeaux.
