« Le prix de l'incompétence | Post coitum » |
Je n'ai rien contre la Tunisie, mais force est de constater qu'on nous assomme depuis quelques jours avec la révolution de jasmin qui s'y déroule. On n'entend plus que cela. La Côte d'Ivoire a laissé place à la Tunisie. Il me semble pourtant que l'actualité est un peu plus vaste que la seule Tunisie.
Remarquez, maintenant, on nous parle aussi de l'Égypte et de la révolution de papyrus, cela nous change un peu.
En Côté d'Ivoire, Laurent Gbagbo tient toujours et l'option militaire pour le déloger du palais présidentielle est toujours ouverte. Étranglé financièrement, il se dit capable de tenir jusqu'au mois de mars. Mais pour cela, il a déjà décidé de ne plus honorer le service de la dette extérieure et de réquisitionner huit milliards de francs CFA dans la locaux de la BCEAO qui a aussitôt fermé et jusqu'à nouvel ordre ses locaux en Côte d'Ivoire. Il s'est même lancé dans un programme de nationalisation forcée des compagnies d'eau et d'électricité. Tout est bon pour trouver des ressources rapidement et certains pans de l'économie accusent des chiffres d'affaire en baisse de plus de 80 %.
L'économie du pays n'avait pourtant pas besoin d'un tel choc, d'autant plus que les ivoiriens n'ont pas à payer le prix fort des gabegies de ses dirigeants. Nous n'avons pas non plus vocation à annuler la dette de ce pays après de tels troubles politiques.
La question de l'ingérence étrangère qui revient dans les discours ne se pose donc pas en tant que soutien à un candidat ou à un autre, mais par la seule subvention que donnent nos pays dits riches — mais plus pour longtemps — aux pays africains. Comme nous prêtons souvent à fonds perdus des sommes astronomiques à ces gouvernements, il paraît normal que nous ayons un droit de regard. Dans le cas contraire, nous n'aurions rien à dire et les gouvernements africains seraient dans leur bon droit lorsqu'ils crient à l'ingérence.
Monsieur Gbagbo ne devrait jamais oublier que les financements des pays étrangers au développement de son pays sont majoritairement des avances remboursables ou des prêts, en aucun cas des subventions. En tant que prêteurs, nous avons notre mot à dire sur la façon dont cet argent est utilisé, donc un avis à donner sur les gouvernements bénéficiaires. Ne pas le faire serait de l'inconscience.