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Il y a quelques jours, je n'étais qu'un anti-microsoftien primaire. Je n'aimais pas l'ergonomie des logiciels issus de la firme de Redmond, c'était tout. Depuis que je suis contraint de les utiliser, je suis devenu anti-microsoftien secondaire. Non seulement je les trouve encore moins ergonomiques, mais je n'arrive pas à comprendre qu'on puisse encore utiliser de telles saletés.
Je m'explique.
Depuis un mois, je dois utiliser Visual C++ 2010 sous Windows 7 Ultimate 64 et générer du code fonctionnant sous un Windows 2008R2.
Depuis un mois, je n'arrête pas de faire des rapports de bogues sur la couche réseau de Windows 7, sur le compilateur C++ de Visual Studio, et plus amusant, sur les différences de fonctionnement entre les options debug et release. Le dernier rapport était une mauvaise compilation de Qt 4.7.1 en 64 bits lorsque l'option release est activée. Ça fonctionne parfaitement en debug, mais ça se bauge lamentablement avec une violation d'accès sur un constructeur de Qt dès qu'on est en 64 bits sur un Windows 2008R2. Il n'y a pourtant aucune raison valable. Certainement une nouvelle fonctionnalité du compilateur de Microsoft.
Depuis un mois, je reboote deux fois par jour mon Windows 7 ultimate 64 bits parce qu'au bout d'une demi-journée de travail, il lui faut plusieurs minutes, alors que le système ne fait rien d'autre, pour copier un fichier de quelques kilo-octets d'un répertoire local à un autre répertoire local. Le fait de redémarrer le bestiau lui redonne un semblant de fonctionnement nominal durant quelques heures…
Mais le plus amusant est tout de même ce qui arrive sur ma machine de test. Je dois dire que j'ai à ma disposition deux machines, l'une est une machine de test, un veau avec seize cœurs de Xeon tournant à plus de 3 GHz et 8 Go de mémoire, l'autre est une machine durcie pour le client final, un escargot arthritique avec un Core2duo et 4 Go de mémoire. Les deux tournent sous la même version de la ouïndowzerie, à savoir un Windows 2008R2 serveur installée par mes soins. Déjà, j'ai dû batailler ferme avec les cartes video parce qu'il faut une carte video pour démarrer un PC et que quitte à avoir une carte video, autant qu'elle serve. Les cartes de base — celles qui sont vendues avec les PC standard et qui sont tellement bonnes en 3D qu'elles oublient comment afficher correctement des simples fenêtres bêtement à deux dimensions — ne sont pas reconnues par 2008R2. Par ailleurs, autant oublier tout de suite d'installer un pilote pour Windows 7 dans Windows 2008R2 pourtant sur la même base logicielle. Heureusement qu'il me restait dans un carton toute une série de vieilles Matrox. Quant aux cartes RS422, autant dire que leur installation a été une partie de pur plaisir masochiste consistant à torturer sadiquement les pilotes écrits pour Windows 7 pour les contraindre à rentrer dans le moule 2008R2. Là encore, rien n'était prévu. Sans doute une histoire de fiabilité de l'ensemble du système d'exploitation partant du principe que moins il y aura de périphériques donc de pilotes, moins la chose aura de chance de planter plus vite que son ombre. C'est maintenant installé, mais je ne garantis rien de la pérennité de l'installation. À la première mise à jour du système, tout risque de voler en éclat, mais je ne serai plus là pour contempler les horreurs. Après tout, le client a voulu Windows 2008R2 plutôt qu'un Linux qui aurait fait l'affaire tout aussi bien sinon mieux, qu'il assume ses choix.
Or donc, sur cette machine de test, je tentais de faire fonctionner un logiciel maison qui ne peut compiler qu'en 32 bits car il utilise des bibliothèques tierces qui ne sont que fournies en 32 bits. Il s'agit donc de faire fonctionner sur un système d'exploitation 64 bits un programme compilé en 32 bits. Ce n'est pas évident. Plus exactement, une fois qu'on a installé tous les bouts redistribuables de Visual C++, on arrive à faire fonctionner un bout de code compilé en 32 bits. Enfin presque. Dès que la souris passe devant la fenêtre du programme 32 bits, l'affichage devient tellement saccadé que c'en est inutilisable.
Je me suis battu une semaine pour compiler en statique — chose impensable chez Microsoft — un exécutable utilisant la bibliothèque C++ standard et Qt. Finalement, j'ai décidé de coller toutes les bibliothèques dynamiques dans le répertoire de l'exécutable, c'était beaucoup plus simple. Et là, la chose refuse de lancer le programme pour raison de tirage de balle dans le pied entre les bibliothèques 32 et 64 bits. Il faut savoir que 2008R2 est purement 64 bits, mais qu'il intègre des palanquées et demi de bibliothèques 32 bits. Il faut savoir aussi que le contenu du répertoire C:\windows\winwow64 contient des tas de bibliothèques… compilées en 32 bits comme le nom du répertoire l'indique ! La résolution des symboles dynamique est donc parfaitement aléatoire voire complètement loufoque. Et c'est sans compter les innombrables bogues des diverses bibliothèques du runtime qui faisaient que le programme tournait correctement sous Windows 7 mais pas sous 2008R2…
Aucune option du système n'a permis de trouver un fonctionnement correct voire juste acceptable, que l'exécutable final soit compilé en 32 bits ou en 64 bits. Sous XP, même en 64 bits, le même programme fonctionne parfaitement. En désespoir de cause, j'installe le binaire sur le Core2duo durci et cette histoire de saccade disparaît. Sans doute la machine de test est-elle trop puissante pour un Windows 2008R2.
Il y a tout de même quelque chose qu'il faudrait m'expliquer. Comment se fait-il qu'un système d'exploitation censé être la quintessence d'après certains du système parfait arrive-t-il à fonctionner sur ce qu'il est convenu d'appeler un vieux clou alors qu'il est infichu de fonctionner sur une machine récente ? J'ai déjà vu des systèmes récent refuser de fonctionner sur du matériel ancien, ou mal fonctionner, mais je n'ai encore jamais du un système récent refuser de fonctionner correctement sur du matériel pour lequel il a été conçu.
Sans doute une autre fonctionnalité cachée de la chose.
Fig 1: Steve Ballmer se moquant des utilisateurs de Windows en général et de Nicolas Sarkozy en particulier
Pour achever la journée j'apprends que le Steve Ballmer, seul responsable devant Dieu et les hommes de cette aberration technologique, vient de recevoir les insignes de chevalier de la légion d'honneur — on se demande vraiment pourquoi. Et pour couronner le tout, il a reçu cet insigne de la main d'un Nicolas Sarkozy qui a encore tout compris au sport puisqu'il a trouvé le moyen de dire qu'il « admirait cette entreprise qui comprend les valeurs humanistes de la France et de l'Europe », et qu' « il était fier que Microsoft soit en France », faisant allusion aux quelque 1700 salariés employés en France.
Faire des courbettes à une telle entreprise est scandaleux. Il ne faut pas oublier que la richesse de cette entreprise est en grande partie faite par des ventes forcées et donc, entre autre, pas nos impôts, directement et indirectement, ne serait-ce que parce que toutes les administrations achètent des PC livrés d'office avec Windows même si certaines d'entre-elles réinstallent un autre système d'exploitation par dessus. Pire, certaines administrations paient deux fois les licences, la première fois à l'acaht du PC, la seconde en contrat annuel. Et je ne parle pas de la suite Microsoft Office qui produit des documents dont la qualité typographique est à la typographie et au bon goût ce que la musique militaire est à la musique. Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire. Donner les insignes de la légion d'honneur à Steve Ballmer revient juste à distinguer son bourreau qui n'en demande pas mieux. Un nouvel avatar du syndrome de Stockholm ?
Bonsoir,
Pour ma part je n’utilise plus Windows depuis fin 1999 ou 2000. C’est arrivé tout simplement le jour où j’ai acheté mon tout premier appareil photo numérique. Un KODAK DC 210. Un million de pixels en solde et pas trop cher car à ce moment là la norme signait déjà la fin du 2 millions de Pixels et on arrivait à la qualité incroyable de 3,2 M pxls.
A ce moment là toujours mon PC était construit sur la base d’un processeur AMD K6-2 puis K6-3 aux fréquences de 400 et 450 mhz. La norme déjà à cette époque ou du moins assez rapidement fut le double de Mhz. Ma machine n’était donc pas très puissante et j’évitais les installations inutiles comme Internet Explorer 5 puisque sur mon Windows 98 j’utilisais Netscape Communicator (déjà un rebel ?)
Bref j’installe le CD Rom Kodak me permettant de récuperer les photos du DC210 sur mon PC.
Or là miracle après le sempiternel “reboot” mon Windows est devenu moitié anglais moitié français. J’ai mis 3 semaines à comprendre ce qui m’arrivait et pendant des nuits entières j’ai désinstallé reinstallé désinstallé reinstallé pour me retrouver systématiquement avec mon Windows moitié anglais moitié français.
En fait le logiciel fourni par Kodak avait besoin d’une partie du système d’exploitation de Win 98 qui me manquait !!!! Internet Explorer 5 !!!
Quoi ?!! !! Un navigateur internet pour récupérer des photos ?
Une fois IE5 d’installé, Windows 98 est resté en Français.
A ce moment là, j’avais deux solutions : porter plainte à la DGCCRF ou changer de crémerie.
J’ai préféré changé de crémerie. Et fais le choix de Linux Mandrake 6. Alors que je ne suis pas du tout informaticien de formation, l’installation de ce GNU/Linux c’est effectué “finger in the nose".
La légion d’honneur à Steve Ballmer me reste telle une arrête de poisson dans la gorge :-D
J’ai été bluffé par cette Mandrake et depuis je suis resté convaincu par ce système même si lui aussi est loin d’être parfait.
Heureux homme. Personnellement, après avoir utilisé Windows 2.1 et 3.11, mon thérapeute m’a prescrit de rester loin de tout produit de Microsoft car il craignait pour ma santé mentale. J’ai donc échappé à toute la série entre Windows 3.11 for Workgroups et Windows 7. J’ai tout de même fait un peu d’administration par ci par là, mais jamais d’utilisation de la chose.
Et je dois dire que passer des systèmes qui fonctionnent comme OpenVMS, Linux ou NetBSD au couple infernal et up to date que forment Windows 7 et 2008R2 est un choc !
N’oublions pas que (d’après mes renseignements - à confirmer) le gouvernement Français a choisi d’imposer Windows comme système sur toutes les machines de l’Éducation Nationale, et entre autres, celles destinées à nos petites têtes blondes qui seront donc bien préparées à ce qui les attend dans l’avenir. Un bien beau cadeau du gouvernement Français aux Américains; mais à force de faire des courbettes on finit avec un lumbago.