« L'université passe la seconde | Tu ne seras pas parrain, mon fils » |
Dimanche dernier, la France entière a appris que DSK avait été arrêté à New-York, dans l'avion qui devait l'emmener à Paris, après avoir oublié dans sa suite du Sofitel l'un de ses téléphones. Le soir même, il était inculpé de tentative de viol, agression sexuelle et séquestration, rien de moins, et qu'il allait plaider non coupable.
Et l'on a entendu et vu toute la journée des personnes bien informées qui déclaraient que ce n'était pas dans son caractère, qu'il n'aurait jamais fait ceci parce qu'un séducteur n'est pas dans le registre de la violence et plein de choses de cet acabit. Rares étaient les voix qui le condamnaient par avance, ce qui est encore heureux. En fin de journée, on parlait même d'un complot ourdi contre lui voire d'un acte manqué par lequel il se serait sacrifié pour ne pas se présenter à la primaire socialiste.
Je ne comprends même pas qu'on puisse prendre fait et cause pour DSK alors que personne d'autre que la victime n'était avec lui dans cette fameuse chambre d'hôtel. La décence voudrait que tout le monde se taise et laisse la justice agir. Loin de moi l'idée de le condamner ou de le disculper, mais pourquoi vouloir à tout prix le défendre ? Imaginez un seul instant que pour une raison ou pour une autre, il ait eu une absence et que les faits aient été tels que relatés par cette femme de chambre. Ses défenseurs précoces auront l'air bête.
Et c'est ce qui est arrivé.
Aujourd'hui, après le résultat des premiers examens médicaux, on apprend qu'il n'allait plus plaider coupable mais plaider une relation consentie avec la victime dont nous ne savons toujours pas exactement s'il s'agit d'une plaignante. Bizarrement, la classe politique se tait oubliant ce qu'elle a dit hier. Beau revirement en moins de quarante-huit heures, selon le vieil adage faurien rappelant que c'est le vent qui tourne, non les girouettes.
Et les mêmes de fustiger les photographies indignes d'un DSK avec des menottes. Pourquoi râler contre le traitement offert à notre DSK national alors que personne ne semble être contrarié par les traitements habituels destinés aux présumés innocents par la justice américaine ? Y aurait-il deux poids et deux mesures ? Et que dire des arrestations menées en France ? Ne nous posons pas en donneurs de leçon comme Robert Badinter a cru bon le faire ce matin car notre justice aurait beaucoup de progrès à faire. Certes, les cameras et autres appareils photographiques sont interdits dans les tribunaux, mais ce n'est pas pour cela qu'il n'existe pas de prises de vues sauvages et indignes et que le traitement des présumés innocents est meilleur que le traitement offert actuellement à DSK. Quant aux journalistes qui annoncent que DSK est incarcéré dans une prison américaine où règne l'insécurité alors qu'il est retenu seul dans une cellule, bénéficie d'une heure de promenade seul par jour avec un gardin particulier et qu'il n'a aucun contact avec les autres détenus, je ne vous dirais même pas ce que j'en pense.
Tous ces media vendent aujourd'hui du papier sur le dos de DSK. Qu'il soit coupable ou innocent ne change rien au fait que cela fait vendre du papier. En France, on savait depuis très longtemps ce qu'il en était mais il était interdit d'en faire état. La condamnation sur le ton humoristique avait même coûté sa place à un chroniqueur de France Inter puisqu'il ne fallait surtout pas dire tout haut ce qui se murmurait tout bas depuis fort longtemps.
Écoutez bien cette chronique. Je ne vois pas avec le recul ce qu'il y aurait à rajouter. Patrick Poivre-d'Arvor et Fabrice Drouelle en prennent pour leurs grades, ainsi que dans un tout autre registre Agnès Bonfillon. Le seul à s'être indigné était l'encore président du FMI qui pourtant avait sur ce sujet déjà un lourd passif puisque son aventure avec Piroska Nagi avait fait assez de bruit.
La seule façon de faire aurait été à ce moment de mettre les rieurs de son côté plutôt que de s'indigner en public comme il l'a fait et de tout faire pour avoir la peau du trublion. J'en connais au moins un qui doit, en ce moment, rire dans sa barbe.
Il y a une évidente faute professionnelle de la femme de chambre. Elle devait lire la fiche VIP comme le stipule le règlement. Elle aurait ainsi su à qui elle avait affaire. Elle a aussi commis une faute de vie. Ce que nous allons démontrer.
Prenons-là (ce n’est qu’une image) à 80 balais en discussion avec sa fille. “Ma pauvre chérie. Nous avons vécu dans la peine toi et moi. Des tâches ingrates, un salaire de misère, le mépris d’une société. Et en dépit de ma fidélité à Dieu (où ai-je mis ce fichu foulard, je n’ai plus toute ma tête), j’ai été abusée sexuellement par un homme. Le cauchemar du procès, des journalistes sans scrupules, l’humiliation des questions des avocats. Ma pauvre fille, dieu ne nous a rien rendu".
Prenons-la maintenant (c’est toujours une figure de style) mais après qu’elle a consulté la fiche, lu un bouquin d’Ovide, Petrone ou Boccace ou à défaut visionné un petit Fellini.
“Ma fille vois-tu, un jour un homme m’a abusé sexuellement. Le mec était en cador dans son boulot, patron du FMI tu te rends compte ! Il était chaleureux et aussi sage que le loup de Tex Avery que tu aimais tant regarder petite fille. Un obsédé. Il en connaissait un rayon le salaud : toujours aux putes, dans les soirées à partouze. Il portait beau en plus. Son engin, je ne t’en parle pas, une mère a des réserves envers sa progéniture. Il en connaissait un rayon. J’ai senti tout de suite que ce type n’était pas un violent, pas un de ces connards qui te cassent les dents parce qu’ils prennent leur pied comme ça. Alors, ta mère, pardonne-moi ma chérie, sur un coup de tête, s’est dit “Eh merde ! Et pourquoi pas finalement!’ Eh bien vois-tu, je me suis fait exploser !
Et maintenant que je suis près de la mort, chaque jour je repense à cet homme qui, fou de désir, m’a considérée comme un être humain, m’a fait son égale pendant une heure. Je n’oublierai jamais ce moment où j’ai balancé aux orties cet univers suffoquant de bienséance. J’ai accepté de vivre un peu moi-aussi".
Il est donc conseillé de lire les fiches des hôtels. Accor ne se casse tout de même pas le cul pour rien, si le petit personnel ne suit pas, où va-t-on?