« Tour de passe-passe | La nuit la plus longue » |
Je ne sais plus pour qui voter aux prochaines élections. Je pense d'ailleurs ne pas être le seul dans ce cas et l'opposition actuelle devrait en prendre conscience. À l'heure où les finances de notre beau pays sont dans un état tellement lamentable que nous n'avons aucune leçon à donner à ces pauvres grecs, nous avons autre chose à faire que de la politique politicienne en attendant d'aller dans le mur, ce qui ne saurait trop tarder.
Ne me dites surtout pas que cela ne peut pas arriver puisque le Figaro a publié ceci. Vous allez me dire que ça parle des États-Unis et non de la France, mais je ne vois pas pourquoi ce qui pourrait arriver à court terme aux USA ne pourrait pas se produire chez nous. Nous sommes à la limite de la cessation de paiement mais tout va bien. Pourtant, à l'heure où un vrai débat devrait voir le jour pour sortir de cette spirale infernale de l'endettement public, il ne se passe rien. Pire, le débat politique est accuse actuellement un encéphalogramme plat seulement ponctué par quelques coups bas.
L'opposition actuelle — de droite comme de gauche — devrait se rendre compte qu'une grande partie du peuple de droite ne se reconnaît absolument pas dans le gouvernement actuel. Cette fraction des électeurs de droite risque fort d'aller voter pour un candidat de l'opposition au second tour selon le grand principe de plus en plus partagé du « tout sauf Sarkozy » qui, s'il a fait beaucoup pour l'augmentation de la natalité en France et au Palais de l'Élysée, n'a pas un bilan vraiment flatteur.
Ainsi, aujourd'hui, un grand rassemblement pourrait se faire autour d'un candidat du centre. On pourrait discuter pour savoir s'il faudrait un candidat de centre-gauche ou de centre-droit, mais là n'est pas le problème. Nous avons d'un côté un parti gouvernemental, l'UMP, qui ne représente absolument plus les gaullistes, mais une orthodoxie néolibérale exacerbée de plus en plus isolée sur l'échiquier politique. D'un autre côté, nous retrouvons les écologistes dont je ne sais toujours pas pourquoi lorsqu'on aime les petites fleurs, on doit obligatoirement être de gauche. Je ne vois pas le rapport de cause à effet, et plus je réfléchis, moins je comprends. Nous avons donc les écologistes, les socialistes, les communistes qui ont explosés en vol et qui seront représentés par le parti de gauche et les candidats traditionnels destinés à faire rire que sont ceux de Lutte Ouvrière et de la Ligue Communiste Révolutionnaire que j'écris avec des majuscules, on n'est jamais trop prudent.
Et que font tous les représentants des grands partis d'opposition ? Ils se tirent dans les pattes. Les seuls candidats sérieux sont actuellement François Hollande (qui a déclaré sa candidature à la primaire socialiste) et Martine Aubry (qui ne l'a pas fait à l'heure où j'écris ces lignes). Le second tour, il n'est pas besoin d'être grand devin pour le prédire, se passera donc entre deux des trois candidats suivants : celui du Parti Socialiste, Marine Le Pen et l'actuel premier ministre, pardon, président de la République. Oui, j'ai un peu de mal à me dire qu'il ne fait que présider…
Le sondage IFOP du 17 juin 2011 donne 30% de gens satisfaits ou très satisfaits de Nicolas Sarkozy. Si je compte bien, cela fait 70% d'insatisfaits et de gens qui ne se prononcent pas. Viavoice, le 18, obtient les mêmes résultats. Le sondage de LH2 est plus intéressant puisque qu'il ventile les satisfactions par sensibilité politique et on trouve depuis le début de l'année entre 30 et 40% à chaque étude de gens de droite insatisfaits ou très insatisfait de l'action de Nicolas Sarkozy.
Dans un pays coupé en deux entre la droite et la gauche, nous avons donc entre 15 et 20% des électeurs de droite qui envisagent de voter pour quelqu'un d'autre que le représentant d'une droite qui ne les représente plus. En d'autres termes, cela signifie que si un candidat d'opposition de centre-gauche se présente et fait une campagne intelligente, il pourra viser entre 60 et 65% des suffrages. Même le général n'aurait pas rêvé tel plébiscite. Le corrolaire est que ce nouveau président aura l'assise pour mettre de l'odre dans les finances publiques et enfin lancer les réformes qui s'imposent à notre système pour ne pas qu'il implose.
Et ce candidat existe. Il s'appelle François Hollande avec son bon sens de paysan corrézien. Je sais qu'il est normand, mais à force d'habiter la Corrèze, le bon sens lui est venu. C'est le seul de centre-gauche qui a été capable de dire qu'il fallait à toute force relancer l'économie et qu'on pourra faire du social une fois que l'économie pourra le financer et pas avant. Mine de rien, c'est déjà ça ! Il n'a qu'un seul problème : les cadres du parti qui ne voient pas sa candidature d'un très bon œil.
Dites, les éléphants ? Quand vous avez dans vos rangs un homme capable de gagner une élection, un homme capable de rassembler une partie de la gauche et de la droite, ce que ne fera jamais Martine Aubry trop estampillée 35 heures, pourquoi faut-il absolument que vous lui mettiez les bâtons dans les roues ? La France n'a pas besoin d'hommes politiques, mais d'hommes d'état. Et il faudrait que vous vous en souveniez à l'heure où le fédéralisme européen est devenu un impératif pour que la zone euro n'implose pas.
Comme c’est dur de le cela 3 ans plus tard… Force est de constater que le bon sens n’a pas été en action !