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Vous ne le savez peut-être pas, mais il y avait une boutique au 11 rue Rambuteau, dans le quatrième arrondissement de Paris, qui vallait vraiment le déplacement. On y trouvait un café exceptionnel à un prix normal, soit entre cinq et six euros pour deux cent cinquante grammes de maragogype ou d'Antigua. On pouvait aussi y déguster des expressos remarquables pour moins de la moitié du prix du robusta du cafetier voisin, lequel râlait assez pour concurrence déloyale.
Cette boutique qui tournait correctement a fermé définitivement ses portes le 25 juin dernier. La personne qui la tenait a pris sa retraite et malgré les recherches qu'elle a faites pour trouver un successeur depuis plusieurs années, malgré la clientèle qui était là, elle n'a pas réussi à trouver preneur.
Pour avoir discuté avec l'ancien propriétaire, le problème n'était pas un problème de prix de vente. C'était simplement un problème d'horaires de travail et de marges. À l'heure où des boutiques à bobo vendent du café souvent moyen, pour ne pas dire carrément médiocre, à des prix honteux, personne ne veut travailler dix heures par jour, six jours sur sept, pour une marge de 10% par paquet de café.
Dans quelques jours va s'ouvrir à sa place une n-ième boutique de fringues à la mode, ce qui est assez cocasse pour une boutique qui fait moins de trente mètres carrés. Un petit commerce de plus ferme et la boboïsation du quartier continue, quartier dans lequel il est d'ailleurs devenu impossible de trouver un bon café à un prix normal. À l'heure où les demandeurs d'emploi sont si nombreux, c'est réellement triste.
J'ai donc dû faire la tournée des vendeurs de café du centre de Paris et le résultat était — comment dire ? — pathétique. Entre les boîtes à bobo qui préfèrent l'étiquette sur le paquet parce que ça fait bien au contenant souvent médiocre voire imbuvable malgré son prix à la tasse, les torréfacteurs qui ne savent pas torréfier correctement et qui se cachent derrière les torréfactions à l'italienne — lorsque le café est trop cuit — ou à l'européenne — lorsqu'il ne l'est pas assez —, le choix est difficile voire cornélien. J'ai pourtant fini par trouver un torréfacteur à quatre stations de métro, rue de Belleville, qui connaît son métier, qui a encore des prix honnêtes et qui sait torréfier son café. Cerise sur le gâteau, il doit avoir un peu plus de quarante ans et vend aussi sur internet. Pour le prix d'un carnet de timbres, je vous donnerai son adresse. Les quelques années qui viennent devraient donc être assurées. Quand aux bobos du quatrième, qu'ils crèvent avec leur café infect, ils ne méritent que ça !
Bonjour,
Certes ce n’est pas pilpoil à coté de chez vous. mais si la ligne 11 passe à coté de chez vous alors c’est direct en métro:
La brûlerie du Jourdain.
140, rue de Belleville
75020 Paris.
Métro Jourdain.
Notamment il y a un café du Cameroun assez admirable. Les prix sont doux. Comme leurs Moka :-)
À côté vous trouverez une boulangerie et surtout la Pâtisserie de l’Église (excellente mais hors de prix)
C’est bien à cette brûlerie que je faisais allusion, mais je ne voulais pas donner de nom sans obtenir une ristourne sur ma drogue ! Quant à l’église, je rappelle que je suis excommunié…
Quel malheur ! N’auriez vous plus le droit de manger de pâtisseries ?
:-D