« La taxe soda risque de ne pas faire le poids | Le ver est dans la pomme » |
Nous vivons une époque moderne et il est grand temps de passer un coup de varlope sur les niches fiscales. Il en est une qui concerne les résidences secondaires qui comme tout le monde le sait ne sont que l'apanage des nantis. Personnellement, je suis l'heureux propriétaire d'une ruine achetée à l'époque où je travaillais en province. Enfin, c'était avant que le patron ne se fasse la belle avec la caisse et que je sois contraint de retourner à Paris…
Donc ma résidence principale, en travaux, est devenue une résidence secondaire. Je ne sais pas si vous me suivez. J'ai bien essayé de la vendre, mais avec les campagnes de défiscalisation pour la construction de logements neufs, pour la plupart vacants, elle a perdu la moitié de sa valeur et je suis contraint de la garder comme maison de campagne. Au moins est-elle réellement à la campagne et non en ville, c'est déjà ça de gagné !
Il faut donc ponctionner les gens qui possèdent une maison de vacances lorsqu'ils font une plus-value à la revente. Du moins est-ce ce que les journalistes ont cru bon de répéter. En fait, il ne s'agit pas de résidence secondaire, mais de tout bien immobilier qui n'est pas sa résidence principale. C'est un peu différent puisque cela va du verger à la résidence secondaire en passant par les appartements mis en location. Et la plus value sera calculée comme suit : valeur de revente moins valeur d'achat augmentée de l'inflation. En regardant bien, on pourra enlever de la somme 15% au titre de l'entretien, même si l'état d'achat était celui de ruine et l'état de vente, celui d'une propriété en parfait état, ce qui est généralement le cas pour les maisons de campagne.
Il y aura donc au moins deux effets pervers. Le premier est que plus personne n'investira dans la pierre puisqu'il sera beaucoup plus intéressant de placer son argent sur des comptes à terme. Le second est qu'il va y avoir des tas de dessous de table, personne ne voulant payer plus de 30% d'impôt au titre de la plus-value immobilière.
Les lobbies s'en étant inquiétés, le gouvernement a revu sa copie en indiquant que cette taxe ne sera exigée que pour les biens qui seraient gardés moins de trente ans. C'est parfait, mais c'est juste un effet de manche. D'après les statistiques de la même FNAIM, les bien immobiliers qui ne sont pas des résidences principales ne sont que rarement gardés plus de trente ans par le même propriétaire.