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Cela n'a pas pu vous échapper tant nous avons entendu cela depuis ce matin. Les féministes françaises bien de chez nous ont trouvé un nouveau combat à leur taille, faire enlever la civilité Mademoiselle des formulaires administratifs car cette civilité serait indigne (sic Bachelot) et discriminatoire.
Je ne vois pas bien en quoi cette civilité serait indigne d'autant que beaucoup de femmes que je connais sont assez contentes qu'on les appelle ainsi. Je ne vois pas non plus en quoi cela serait discrimatoire, tout au moins plus discriminatoire que le fait de demander le nom d'épouse ou celui de jeune fille, ou pour l'homme de demander son statut marital ou son nombre d'enfants. Pourquoi pas non plus interdire les bagues de fillancailles ? On pourrait aussi s'attaquer aux alliances en diamant.
Dites, les féministes basses de plafond, vous n'avez rien d'autre à faire ? J'entends par là de choses réellement utiles, constructives voire intelligentes ? La langue française est ainsi faite. Vous n'avez rien appris de la féminisation des fonctions. Vous n'avez même pas retenu la leçon de la ministre, qui existe depuis la plus haute antiquité, mais qui, contrairement à ce que vous voulez croire n'est pas un ministre du sexe féminin. Ou plutôt si, justement, mais dans le sens premier de ministre, je ne vous fais pas un dessin, j'ai déjà dit que cet endroit était respectable et mine de rien assez bien tenu.
Qu'est-ce que cela peut vous faire que l'on vous appelle mademoiselle ? Voulez-vous absolument être ridée avant l'heure ? En quoi est-ce discriminatoire ? Parce que depuis ce matin, j'ai entendu des tas de bêtises issues de discours dont le bruit était supérieur au signal mais aucune explication claire. J'espère même que l'une d'entre vous passera pas ici pour faire ma rééducation féministe, que dis-je, ma révolution.
J'ai de plus en plus l'impression que les féministes se trompent de combat et que l'on retombe dans le féminisme à poil dur que les parents des enfants de moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. C'est dommage, il y aurait tellement de choses à faire.
A contrario, il faudrait nous expliquer l’utilité du maintien de ce “mademoiselle” que rien ne justifie dans les textes législatifs, et que même les Italiens ont abandonné, c’est dire. Ma compagne a 45 ans, nous avons deux enfants, et il faudrait qu’elle continue de cocher “mademoiselle” sur des formulaires administratifs d’un autre âge ? Sans déconner…
C’est discriminatoire tout simplement parce qu’il n’y a pas d’équivalent masculin, sauf à réintroduire le “damoiseau” d’antan. Certes, ce n’est pas le scandale du siècle, mais ce serait effectivement une bonne chose de le supprimer.
Celle-là, je l’attendais. Tout d’abord, il faut signaler que le masculin de demoiselle n’est pas damoiseau mais écuyer. Oui, je sais, ça surprend toujours. Le féminin de damoiseau est damoiselle et non demoiselle, et ce n’est pas parce que tout le monde se complaît dans cette confusion que je vais moi-aussi participer à l’erreur.
Que l’on supprime le demoiselle moderne parce qu’il est issu du code Napoléon dans lequel la femme est une mineure à vie sous la tutelle de son mari, une oiselle d’où le dame-oiselle écrit en demoiselle, peut se comprendre. Les arguments des féministes sont justes idiots puisque leur but est de supprimer une civilité qui n’a aucune incidence légale. En d’autres termes, la femme est libre de l’utiliser ou non.
Par ailleurs, mademoiselle est une civilité. Rien n’empêche votre compagne même non mariée à cocher la case “madame". L’usage signale aussi qu’à partir d’un certain âge, on s’adresse toujours à une femme en lui donnant du madame, comme il convient de s’adresser à d’autres en donnant du mademoiselle. Supprimer ce qui n’est qu’une civilité n’est rien d’autre qu’une opération démagogique de plus. J’ose au moins espérer qu’il n’y a pas derrière une opération de basse politique.
Pour ce que j’en ai entendu, les quelques féministes qui sont montées au créneau ne demandent pas l’abandon de l’usage du “mademoiselle” dans le langage courant et les usages courtois, mais seulement sa disparition des formulaires administratifs, ce qui me semble plutôt une bonne idée.
Après, le discours des Chiennes de Garde, c’est autre chose. Quand je les entends, j’avoue que je me sens tout à coup très provincial.
Je ne m’insurge pas contre le fait de faire disparaître la civilité “mademoiselle” des formulaires. Je m’insurge contre la bêtise humaine de plus en plus crasse qui veut la faire disparaître pour de fausses raisons qui s’apparentent assez à de la tartufferie.
Et j’ajouterais qu’après une petite enquête certainement pas représentative (quoique pourtant) et touchant les bipèdes de sexe féminin gravitant dans ma sphère d’influence, il ressort deux points assez amusants pour être notés ici. Les femmes qui vivent en couple se contrefichent généralement de ce problème qui n’en est pas un pour elles. Au contraire, elles en sont plutôt contentes. En revanche, celles qui sont seules (qu’elles n’aient jamais été en couple ou qu’elles soient séparées) aimeraient bien voir disparaître cet indigne “mademoiselle". Le trait est assez appuyé pour que cela montre un début de tendance. Je vous laisse conclure sur ce point.
Quant à l’égalité, ces féministes seraient bien plus inspirées de se battre pour l’ouverture de crèches permettant à celles qui veulent avoir des enfants de ne pas s’arracher les cheveux pour pouvoir les faire garder. Mais c’est vrai, j’oubliais, généralement, ces mêmes féministes n’ont pas d’enfant…
Allez, à propos de crèche, et pour donner à mon tour dans le machisme primaire, j’administre une crèche associative depuis 8 ans, dont le personnel (17 employées) est exclusivement féminin. Dans une équipe masculine, on pisse sur les pourtours du territoire, on s’engueule un bon coup, puis on se calme et on bosse. Là, c’est la guerre de tranchées depuis des années, avec des clans et des alliances qui se nouent et se dénouent, de petites crasses bien tordues ici et là, une solide rasade de venin, et les bébés qui rampent au milieu.
En 25 ans de carrière dans l’informatique, je croyais naïvement avoir à peu près tout vu, y compris les portes de l’enfer. Au temps pour moi…
A mon sens il s’agit d’une preuve supplémentaire (si besoin était) que tout mouvement est noyauté et que le maître mot d’ordre est DIVERSION.
Moi aussi j’appelle “Mademoiselle” des femmes bien en âge d’être “Madame", et les sourires qu’elles me renvoient sont mes récompenses.
Comment demain ferais-je naître un sourire ?