« Chômage | Selon que vous serez puissant ou misérable » |
Cela n'a pu vous échapper. L'éthylotest est obligatoire dans tout véhicule à moteur en France depuis le début du mois de juillet. Comme il y avait rupture de stock, les autorités ont accepté un report non de l'obligation d'équipement mais de l'application des sanctions prévues en cas de non présentation par un automobiliste sobre de ce nouvel équipement. La loi ne prévoit rien quant à la non présentation d'un éthylotest par un conducteur de véhicule à moteur sans permis de conduire mais complètement saoul.
Je me suis donc mis en quête de ce fameux gadget dès le mois d'avril de cette année, en région parisienne et à la campagne sans avoir réussi à mettre la main sur ce qui commence à ressembler à l'Arlésienne ou au Saint Graal pour les moins mécréants d'entre nous.
Ce matin, j'ai été contraint de me rendre dans une pharmacie de ma connaissance pour acheter une boîte de stupéfiant me permettant de lutter contre un état qu'on pourrait assez facilement qualifier de fébrile voire de grippal. Cette pharmacie est une officine qui doit être l'une des plus grandes de l'arrondissement. Étant seul, vers les 8h00 du matin, je pose naïvement la question au pharmacien pour savoir si, par le plus grand des hasards, il ne vendrait pas des éthylotests et s'il consentirait à m'en vendre un ou deux. Réponse laconique : officiellement, oui, il est censé en vendre, mais malgré une commande passée au mois de mars, il n'a toujours pas été livré.
Reprenons donc. Je n'ai encore jamais vu ces accessoires en grandes surfaces. Ni sur les aires d'autoroute pourtant concernées par le problème puisqu'on peut y acheter des boissons alcoolisées. Encore moins dans les pharmacies ou à la boutique de l'Automobile Club où, pourtant en tant que membre, j'ai une certaine priorité. La question est donc : où donc se procurer ce truc inutile autant qu'obligatoire sachant que je n'ai pas envie d'investir dans un modèle électronique ? Je suppose qu'en cas de contrôle, ma bonne foi ne suffira pas aux forces de l'ordre.
Ce qui est le plus amusant, c'est que l'association ayant poussé cette loi absurde est tenue par un salarié de l'un des plus grands fabricants de ces accessoires. Ce fabricant ne pouvait donc pas ignorer ce qui allait s'ensuivre. De deux choses l'une. Soit la pénurie est organisée et c'est particulièrement grave, soit la production ne suit pas et cela l'est tout autant puisque cette entreprise avait le temps de se préparer.
À moins qu'il ne s'agisse que d'une méthode pour dresser des procès verbaux à des utilisateurs de véhicules à moteur qui n'ont pas réussi à trouver le précieux objet dans le temps imparti.
À moins, dernière solution, que les fabricants de ces objets sachent que cette loi est tellement bête qu'elle risque fort d'être abrogée dans un avenir pas si lointain que cela et qu'ils aient refusé d'investir dans de nouvelles lignes de production de leurs sucettes à changement de couleur.
Dans tous les cas, le seul moyen de lutter contre l'alcoolisme, qui est responsable d'un tiers des accidents de la route, est de rendre les contrôles par les forces de l'ordre beaucoup plus courants. Tout le reste n'est là que pour satisfaire un lobby de fabricants d'éthylotests désireux de s'ouvrir un nouveau marché captif.
Non, l’alcoolisme n’est pas responsable du tiers des accidents de la route.
Non seulement les statistiques ne prennent en compte que les accidents avec dommages corporel, mais encore, il se trouve qu’un peu plus de 30 % des accidents mortels (la mort peut survenir dans les 6 jours consécutifs à l’accident) impliquent une consomation d’alcool excessive - sans nécessairement de lien de causalité par ailleurs.
J’entendais effectivement par accident, les accidents avec dommages corporels qui sont les seuls qui sont susceptibles de coûter quelque chose à la société.