« L'idéologie écologistePensée du jour »

Pôle Média-Culture Edmond Gerrer

25.09.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les politiciens

J'ai failli intituler ce billet « Archi dans la colle » mais d'une part, cela aurait été trivial et d'autre part, cela aurait nuit à la bonne indexation de cet article par les moteurs de recherche. Et il serait dommage qu'il ne soit pas correctement indexé pour que nos décideurs sachent ce que j'en pense. Il n'y a pas de raison, je paie suffisamment d'impôts dans cette belle ville pour avoir le droit de donner mon avis d'heureux contribuable.

En remarque liminaire, il faut que je vous dise que je ne suis pas systématiquement opposé à l'architecture moderne, loin de là, mais force est de constater qu'il faudrait souvent faire bouffer leurs tés à certains architectes. Je ne sais pas pourquoi, mais je préférerai toujours la tour de l'usine Johnson aux aciéries industrielles Beaubourg. Une question d'éducation sans doute, peut-être liée au fait que mon père, avant d'avoir pu commencer ses études d'architecture, avait dû faire les beaux arts. Dans l'ancien temps, en effet, on ne se préoccupait pas que de construire des bâtiments qui tenaient vaguement debout, ils devaient aussi être esthétiques et s'intégrer harmonieusement dans leur environnement. Il est vrai que nous n'en étions pas encore au bétonnage à tout va.

Je prends donc la plume pour m'insurger contre le « Pôle Média-Culture Edmond Gerrer » qui vient d'être construit telle une immense verrue contre un bâtiment classé en partie par les monuments historiques puisqu'il s'agit de l'ancien hôpital de Colmar. En plein centre ville. Le bâtiment que vous voyez à gauche est l'ancienne église des franciscains, aujourd'hui Saint-Matthieu et réformée.

Fig. 1 : façade classée par les monuments historiques

J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé la plus petite critique de ce somptueux et très onéreux bâtiment. Je ne puis pourtant pas imaginer qu'il y ait eu de quelconques pressions pour que tout le monde se taise et applaudisse des deux mains.

Fig. 2 : façade négligemment oubliée par les monuments historiques

Vous ne rêvez pas. Cette espèce de chose a été greffée sur cette magnifique façade classique. Auparavant, il y avait un escalier avec un petit jardin. Il y a pourtant de la place à Colmar pour faire de telles horreurs sans trop s'éloigner du centre ville d'autant que le stationnement n'est pas des plus aisés dans ce quartier. Non, il a fallu dénaturer un ensemble architectural dans le seul but de laisser un nom à la postérité. Mais pourquoi donc, quitte à ajouter quelque chose à ce bâtiment, ne pas y avoir construit une extension en respectant son style ? Pourquoi donc avoir construit une telle horreur ?

Je n'ai aucun avis sur la nécessité de la construction d'un tel pôle de la bibliothèque de Colmar, par ailleurs remarquable. L'intérieur au bâtiment répond certainement à un besoin. Mais ce n'est pas parce qu'il y a un besoin qu'on peut se permettre de faire n'importe quoi.

 

3 commentaires

Commentaire de: Henri

Quel choc !
Non, c’est un montage ! vous blaguez !

Et bien sûr vous devez avoir des comités théodules, pardon, citoyens pour une démocratie vivante, structurée, conviviale, apaisée, poil au nez.

10.12.13 @ 18:10
Commentaire de: Le Grincheux

Je n’ai malheureusement aucun talent pour faire des montages photographiques.

Si vous ne me croyez pas, vous pouvez toujours aller regarder ici : http://www.colmar.fr/pole-media-culture.html

10.12.13 @ 18:15
Commentaire de: Le Grincheux

Quelques nouvelles, parce que cela en vaut la peine. Une source bien informée m’a signalé que l’ensemble du bâtiment était classé mais que la ville a usé plusieurs architectes des bâtiments de France pour obtenir la déclassification de la partie massacrée.

Comme dans le scandale de l’escalier d’honneur de la Bibliothèque Nationale de France, site Richelieu, il suffit de déclasser un monument pour se permettre de faire n’importe quoi.

À se demander à quoi sert l’inscription à l’inventaire des monuments historiques.

Par ailleurs, aujourd’hui, j’ai eu l’honneur de pénétrer pour la première fois dans cette médiathèque. Que de place perdue. C’est un délire. Quant à l’aménagement de la place du 2 février 1945, je ne vois pas trop ce qui a pu coûter 2,2 millions d’euros.

Notez bien sur la photographie les portes du “cloître” et l’espèce de fil d’acier censé remplacer le bois. On se demande à quoi cela rime puisque de toute façon, il suffit d’en faire le tour…

04.01.14 @ 18:36


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