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La loi de finances 2013 est en discussion à l'assemblée nationale et prévoit des hausses de taxes et d'impôts à tous les niveaux. Il n'est pas question d'arriver à l'équilibre, mais de creuser moins vite pour espérer s'en sortir avec la sacro-sainte croissance.
Et les propositions fusent. Augmentations de taxes ici, augmentation de cotisations sociales là, d'impôts encore là… Nous sommes de petits veinards, nous allons tous y passer pour payer les trente dernières années de gabegie financière.
Loin de moi l'idée de m'insurger contre cette hausse des prélèvements puisqu'il n'y a aujourd'hui que deux possibilités. Comme il n'est plus possible de laisser filer un tel déficit structurel, nous ne pouvons que rogner sur les dépenses ou augmenter les recettes. En revanche, je suis un peu étonné par le fait d'avoir à l'assemblée plus de députés qui se comportent en percepteurs — donc à horizon court — que de législateurs. Ce qui fait la différence entre un homme politique et un homme d'état, c'est son horizon. Celui de l'homme politique est la prochaine élection alors que celui de l'homme d'état est la prochaine génération et force est de constater que nous n'avons actuellement que des hommes politiques dans le mauvais sens du terme.
Parmi la foultitude des augmentations annoncées des impôts, taxes et cotisations diverses se trouve une proposition intéressante puisqu'elle consiste à relever les cotisations d'assurance-maladie des professions indépendantes. Rien n'est encore dit à l'heure où j'écris ce papier sur le montant de cette augmentation, mais il paraît que ces cotisations seraient moins lourdes que celles des salariés. C'est peut-être vrai et il faut rechercher une certaine égalité entre les citoyens, mais là n'est pas la question.
Pour atteindre cette égalité qui semble poser problèmes à nos législateurs, il ne faut pas seulement augmenter les cotisations des indépendants parce que c'est se moquer d'eux. En effet, ils ne cotisent pas au même régime que les salariés (merci à la gauche, en particulier à Mitterrand que je ne remercierai jamais assez pour toutes les conneries qu'il a pu faire sous couvert d'égalitarisme à sens unique). Il faut regarder en détail leurs déclarations. Si un salarié paie sur son salaire, donc son revenu, l'assiette des cotisations sociales des indépendants est généralement calculée non pas sur le revenu de cet indépendant, mais sur son chiffre d'affaire. En d'autres termes, le matériel acheté et revendu ainsi que les immobilisations diverses entrent dans l'assiette de calcul de ses cotisations, ce qui semble normal à nos législateurs. Personnellement, j'ai un peu de mal à concevoir que le matériel que j'achète pour un client puisse entrer dans mon assiette, ne devant par être équipé pour comprendre la subtilité de la chose. Il faut aussi regarder le montant des prestations reçues par ces indépendants qui sont souvent inférieures à celles des salariés dans le même cas. Je passe sous silence les delais de carences multiples, inexplicables et parfois totalement loufoques.
Si le taux de cotisation des indépendants est plus faible pour tenir compte de l'assiette élargie ainsi que des carences et des prestations plus basses, ce n'est donc que justice.
À titre personnel, je suis favorable à un alignement des charges des indépendants sur celles des salariés. Mais aux conditions suivantes :
La question est donc de savoir pourquoi nos législateurs tapent-ils encore sur les indépendants ? C'est très simple, un indépendant n'a pas les moyens de faire grève et n'est généralement pas syndiqué. Il est aussi considéré comme riche par une bonne partie de l'opinion qui n'a qu'une idée très lointaire de ce qu'est sa vie. En termes de basse politique, donc, pourquoi se priver de leur taper dessus ? Ils ne réagiront pas bien fort, ils ont bien d'autres problèmes à gérer.
Et taper sur les mêmes, au final, ça fait moins de mécontents.