« Malus "écologique" ? | Oups... J'ai gaffé ! » |
Vingt-septième dimanche du temps ordinaire, rien que pour vous, mécréants mes frères, je vous cite intégralement la première lecture :
Il n'est pas bon que l'homme soit seul
Lecture du livre de la Genèse (2, 18-24)
Au commencement,
le Seigneur Dieu dit :
« il n'est pas bon que l'homme soit seul.
Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu façonna
toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel,
et il les amena vers l'homme
pour voir quels noms il leur donnerait.
C'étaient des êtres vivants,
et l'homme donna un nom à chacun.
L'homme donna donc leur noms à tous les animaux,
aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs.
mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux,
et l'homme s'endormit.
Le Seigneur Dieu prit de la chair de son côté, puis il referma.
Avec ce qu'il avait pris à l'homme,
Il forma une femme et il l'amena vers l'homme.
L'homme dit alors :
Cette fois-ci, voici l'os de mes os
et la chair de ma chair.
On l'appellera : femme.
À cause de cela,
L'homme quittera son père et sa mère,
Il s'attachera à sa femme,
Et tous deux ne feront plus qu'un.
Soit et pourquoi pas ? Après tout, le créationnisme est à la mode.
Pourtant, il y a dans ce texte un sérieux problème de causalité. Il y est écrit que l'homme quittera son père et sa mère. Pour ceux qui n'auraient pas compris, l'homme, dans ce texte, est Adam, le premier homme, androgyne de son état avant l'étape de la première côtelette-sectomie sous anesthésie générale et surtout de la reinette maudite. Il n'a pas encore trouvé chaussure à son pied, pardon, pris femme, donc n'a encore aucune idée des conséquences de son attachement au sens biblique du terme. N'ayant donc aucune idée des mécanismes subtils de la reproduction et n'ayant par ailleurs aucun nombril témoignant d'une quelconque génération précédente, comment pourrait-il parler d'un père et d'une mère ?
Et je ne vous parle pas de l'attachement. Adam fait un pari sur l'avenir parce que si cela se trouve, Lilith était bien plus vivable qu'Ève et peut-être moins sujette à la migraine. Parce qu'Ève avait son petit caractère, ce que ne nous dit pas ce texte.
Et pourtant, Adam parle de famille et d'attachement. Pour quelqu'un qui n'a pas connu la génération précédente ni éprouvé le plus petit attachement, cette affirmation fait d'Adam un odieux avant-gardiste mâtiné d'un joueur un peu fou. Remarquez bien, il a fait des émules. Il n'a été que le premier homme à parler de ce qu'il ne connaissait pas et à faire des promesses qu'il ne pourra pas tenir. En somme, Adam fut le premier homme politique.
Et depuis, ces hommes politique se sont multipliés. Ils parlent toujours de ce qu'ils ne connaissent pas en promettant monts et merveilles — Montebourg est actuellement leur archétype puisqu'il parle de redressement productif en ignorant jusqu'au commencement de la gestion d'une entreprise tout en ayant aucun moyen pour son action (voir Arcelor). Et de toute manière, pourquoi ne parler que de ce qu'on a vu ? S'il fallait le faire, le pape parlerait-il de la résurrection du Christ ou de l'avortement de sa belle-sœur ? Montebourg parlerait-il de petites et moyennes entreprises ?
Non, un homme politique, et la bible est le premier manifeste politique, doit parler de tout, en particulier de ce qu'il ne connaît pas. Il doit aussi promettre ce que ses électeurs ou ses ouailles veulent entendre même s'il sait que cela ne sera pas tenable.