« La TVA sociale est morte, vive la TVA sociale ! | Le téléphone pleure » |
Qu'une chose soit bien claire, je n'ai rien contre les homosexuels. Comme le disait Thierry Le Luron dans au début des années 1980, « chacun fait ce qu'il veut avec son cul, moi, ça ne me regarde pas ».
Je ne veux pas jouer les Cassandre, mais la France est dans ce qu'il est convenu d'appeler une période d'avant-guerre. Cette guerre qui risque d'être totale sera au moins économique et cela risque de faire fort mal tant aucun gouvernement, de droite comme de gauche, n'a voulu s'en préoccuper depuis les vingt dernières années. À l'heure où tous les chefs d'entreprises, de tous bords politiques comme Louis Gallois ou Louis Schweitzer, ainsi que certains hommes politiques étrangers dont l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder qu'on ne peut pas qualifier d'ultralibéral enjoignent le gouvernement de prendre les mesures qui s'imposent, celui-ci fait exactement le contraire. Non seulement les mesures en question vont plomber l'économie, mais elles font aussi grossir les rangs des exilés fiscaux. Je n'ai aucune idée de l'évolution actuelle du tourisme vers la Suisse, la Belgique ou le Royaume-Uni, mais j'ai une amie esthéticienne à domicile qui travaille principalement avec cette population qui a vu le nombre de ses clients diminuer depuis quelques mois comme neige au soleil. Certainement un début de tendance qu'il serait de bon aloi de surveiller.
Et pendant que la France se transforme de plus en plus en pays en voie de sous-développement, le gouvernement s'occupe à réformer la société française en proposant le mariage pour tous. Quelle bonne idée, et pendant qu'on parle de cela, on ne parle pas des sujets du fâchent, à savoir de l'économie, de Notre-Dame-des-Landes et de l'augmentation généralisée des impôts sans aucune forme de réduction des dépenses puisque la fusion des départements et des régions a été remise sine die.
Donc proposons le mariage pour tous, ça occupera le manant et les journalistes. Comme le signalait Confucius, lorsque le sage montre la lune, l'imbécile regarde le doigt. Plusieurs choses me dérangent. D'une part, je trouve assez surprenant que certains hommes politiques, surtout de gauche, fustigent l'église de France qui a pris part au débat. Je trouve cela d'autant plus déplacé que les mêmes ne trouvent rien à redire lorsque l'islam de France prend position pour ou contre certaines lois (voile dans la rue, nourriture dans les cantines scolaires…). Sans doute un complexe d'infériorité ou de victime qui ne dit pas son nom.
Entendons-nous bien, je ne puis pas souffrir Monseigneur André Vingt-Trois. Son discours est souvent abject et déplacé, mais si l'islam prend part et impose ses vues dans certains débats, je trouve anormal qu'on dédaigne ce droit à l'église.
Mais ce qui me gêne un peu plus est une pure question de droit et de démagogie gouvernementale. Le mariage pour tous est un changement radical de société puisque le mariage ouvre des droits en vertu du code civil, y compris droits à l'enfant donc à la procréation médicalement assistée et à l'adoption. Sauf à réécrire les articles concernés du code civil, ceux qui prétendent le contraire sont des menteurs (article 311 du code civil). C'est bien pour cela que les tenants du mariage des homosexuels ne veulent pas du PACS parce que le mariage ouvre automatiquement des droits qui étaient interdits par le PACS en version homosexuelle. Les associations LGBT le savent parfaitement, elles.
Le gouvernement va donc réussir à faire passer une loi qui ne sera jamais abrogée — qui donc s'y risquerait ? — pour satisfaire une frange de la société et légaliser une situation de fait. Et il va faire passer cette loi avec une opinion française très partagée puisque le dernier sondage donne un 50/50 pour le droit à l'adoption pour les couples homosexuels et un 58/42 pour le droit au mariage. Dire qu'il faut une majorité des trois cinquièmes pour changer la loi fondamentale et qu'un tel texte changeant radicalement la structure de la société peut passer avec une majorité simple des députés présents à l'assemblée me sidère. La question sous-jacente est surtout de savoir si une loi doit avaliser une situation de fait ou non. Si un jour se trouvent 10% d'hommes et de femmes bigames en France faudra-t-il autoriser le mariage à trois ? Ou avec un animal ? Vous allez me dire que ce n'est pas la même chose, mais pourtant si, il s'agit bien de la même chose, à savoir avaliser par une loi une situation de fait.
La loi n'est pas là pour faire plaisir à une frange de la population d'autant que le mariage pour tous aura des implications largement supérieures au seul mariage puisque sans réécriture d'une partie du code civil, il ouvrira des droits à l'enfant. Et dès qu'on en parle, c'est la levée de bouclier. Tous les spécialistes soulevant les problèmes du droit à l'enfant pour tous — je pense à un spécialiste de pédopsychiatrie qui a été interrogé sur France Inter — sont tournés en ridicules en se faisant à la limite taxer d'homophobes alors que le propos n'est pas là. Dans le ridicule, on a pu comparer les enfants élevés par une personne seule, réellement seule, à ceux qui sont déjà élevés par un couple d'homosexuel en signalant qu'ils ne devenaient pas forcément homosexuels. Quelle découverte, mais lorsque le professeur de la Pitié indiquait qu'il ne parlait pas de cela en parlant de troubles, on lui a poliment dit qu'il ne savait pas de quoi il parlait.
Donc, adeptes du mariage pour tous, avancez ouvertement, ne vous cachez pas derrière des arguments spécieux. Parlez de l'adoption, de la procréation assistée, au moins, vous seriez honnêtes.