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Cela fait bientôt vingt ans que je touche de près ou de loin pour raisons professionnelles l'électricité. Durant ces vingt ans, j'ai eu l'occasion de faire un peu d'électrotechnique — un souvenir lointain me dit qu'à partir de 5000 A sur la force qu'elle soit tri- ou dodécaphasée, on commence à sentir le vent des électrons —, de la conception de cartes électronique, pire, de l'enseignement toujours en électronique, traitement du signal et communications numériques sans jamais que l'on m'ait dit qu'il ne fallait pas mettre les doigts dans la prise de courant.
C'est chose maintenant réparée puisque me voilà habilité pour trois ans BR/H0.
J'ai en effet suivi un stage de trois jours durant lequel il m'a été dit et répété à l'envi :
et j'en passe.
Trois jours comme cela, c'est long. Cela pourrait peut-être passer pour des gars du bâtiment qui n'y connaissent rien, mais les participants à cette formation avaient tous un niveau de bac+5 à bac+8 dans des domaines connexes à l'électricité. Autant dire que l'on s'est emmerdé durant trois jours comme l'inventeur de la dératisation par usage immodéré de laxatif. Pour ceux qui n'auraient pas compris la métaphore, on s'est fait chier comme des rats morts. On s'est fait chier comme des rats morts dans un hangar glauque du port de Gennevilliers. Rendez-vous le matin à 7h45 pour une fin des travaux à 16h00. Pour ceux qui connaissent le port de Gennevilliers, l'accès est très facile en transport en commun et surtout, c'est une banlieue riante de l'ouest parisien. Surtout en hiver et en pleine nuit. À 7h45, seul le néon blafard ou l'ampoule à vapeur de sodium des réverbères apportait un peu de lueur dans ce monde minéral et brumeux où aucune trace de vie n'était visible. Pourquoi ne pas avoir débuté ces sessions à 9h00 et les avoir terminé une heure plus tard ? Tous autant que nous étions étions contraints de partir de chez nous vers 6h15 pour arriver à l'heure !
Et encore, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Le formateur, au demeurant fort sympathique mais à la voix douce et rocailleuse à la suite de quarante ans de tabac à raison de quatre paquets quotidiens de gauloises sans filtre papier maïs, a fait sont travail. À savoir nous insuffler la bonne parole de la fée électricité digérée par les diapositives de l'organisme de formation. Nous avons donc eu droit aux explications sur les équipements individuels de protection (lunettes et casque), sur les distances à respecter, sur le droit de retrait et sur plein d'autres choses intéressantes sans que jamais les deux ou trois règles de base qu'on nous indiquait en laboratoire d'électrotechnique ou d'électronique hyperfréquence n'aient ne serait-ce qu'été évoquées. Ces règles sont pourtant simple :
Nous ne sommes pas moins dangereux pour nous-mêmes parce que nous avons subi cette formation. Tout au plus notre donneur d'ordre est-il couvert et déchargé de sa responsabilité en cas d'accident. Quant à la durée de validité, elle permet une belle rente de situation à ces organismes de formation.
Rente de situation + formateur naze qui en est à sa 2500 eme redite + odeur de tabac et de dent cariée + locaux pouraves + niveau catastrophique, je donne mon tiercé: Apave, Afpa, Greta .
Je suis CERTAIN qu’il y avait du ppt (ou des transparents velus).
Ton de la formation : début hautain, puis franche camaraderie (pets en suppléments payant).
Il y avait effectivement des ppt velus. En revanche, ce n’était ni Apave, ni Afpa ni Greta…
J’en sais quelque chose … je suis B1V/BR
Je crois qu’a B0 t’as le droit de brancher un aspirateur.
Mon experience a été assez fun pour l’examen, le formateur ééait à la bourre occupé dans la salle d’à-côté. Du coup pendant ce temps j’ai tout preparé. Tenue, lunette, panneau, zone d’interdiction, blabla etc.
Il est tombé sur le cul quand il est arrivé… du coup il m’a choisi un exercice simple, du genre “non pas celui la il est chiant à cause de l’onduleur".
J’ai réglé la sensibilité d’un disjoncteur differentiel… Je n’avais pas trop la satisfaction du travail bien fait mais le papier était signé. Ça ne m’a jamais servi d’ailleurs.
Moi, il m’a mis un bout de scotch sur le culot d’une ampoule pour que je trouve la panne… Qu’est-ce qu’on s’est amusé !