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Statistiques d'accès

20.02.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

En consultant les statistiques d'accès à cette séance de thérapie de groupe, je suis tombé sur un laconique « prendre sa retraite en tant que dealer ». Avec force fautes d'orthographe que la décence et le souvenir de ma grand'mère qu'une faute de français touchait aux larmes m'empêchent de retranscrire ici. Je ne pouvais pas laisser passer cela. Il ne sera pas dit que toi qui t'es trouvé ici en tapant une telle requête dans google.fr et dont j'ai l'adresse IP source, adresse IP qui correspond à un abonnement avec IP fixe, ne sera pas reconnu à sa juste valeur.

Alors mon petit dealer. Tu es comme moi, ton statut est celui de la profession libérale. Tu peux donc cotiser à la CIPAV comme le feraient les travailleuses du sexe indépendantes. Les travailleuses, pas le sexe. Tu aurais peut-être un problème de code NAF, mais cela pourrait se résoudre avec un peu de bonne volonté. Pourquoi ne pas te mettre en commerce de gros ? La convention collective offre certains avantages.

Mais revenons à ton problème de retraite. La CIPAV est une caisse de retraite fourre-tout s'occupant à ses moments perdus en particulier des professions libérales et qui offre de belles et réelles prestations puisque que lorsque je partirai à la retraite — si tant est que je puisse un jour partir à la retraite —, ce bel organisme m'offrira sans rire 8500 euros brut de pension par an au titre du régime de base et du régime complémentaire. Ce chiffre ne provient pas d'un chapeau mais de l'estimation faite par cet organisme pas plus tard que la semaine passée dans le cas où je continuerais à payer mes cotisations comme je le fais depuis maintenant dix ans. En tout cas, je suis rassuré, j'ai vu leurs locaux et je sais où passent mes cotisations.

8500 euros bruts annuels ! Mais pourquoi m'emmerderai-je jusqu'à la liquidation de droits à la retraite à 67 ans pour avoir des clopinettes ? Lorsque je regarde tout ce que je paie pour des clous, j'en déprimerais. Je paie le RSI pour quasiment rien puisqu'il n'y a même pas de prévoyance dans les cotisations et qu'une prévoyance coûtant la bagatelle de 200 euros par mois m'offre 30 jours de carence avec une indemnité journalière fixée par la sécurité sociale et parfaitement ridicule. Je paie rubis sur l'ongle cette caisse de retraite parce que c'est obligatoire et j'ai calculé qu'il me faudrait vivre jusqu'à 107 ans (calcul en euros constants sur la foi d'une inflation raisonnable et d'une non explosion du système actuel, ce qui n'est pas garanti…) pour récupérer l'intégralité de mes cotisations. Et encore, en bonne santé, parce que si la santé n'est plus là, je risque fort de devoir utiliser le futur principe du suicide assisté pour en finir puisque je n'aurai aucun moyen de faire face à mes besoins.

J'ai donc regardé du côté des retraites Madelin. C'est très bien, c'est défiscalisé, mais il n'y a aucune garantie de revoir ses petits, les principaux contrats étant investis dans des fonds opaques, voire des fonds en euros qui n'offrent qu'à peine plus de garantie. Quant aux retraites de reversion, il vaut mieux ne pas en parler tant la reversion est faible ou onéreuse.

Il ne reste donc qu'une seule chose pas encore trop risquée, investir judicieusement dans la pierre avec des montages financiers bizarres pour échapper à l'ISF. Finalement, le sacro-saint système français, une fois qu'on n'est plus salarié, c'est chacun pour sa pomme. Et comme les syndicats représentatifs sont principalement issus des masses salariées ou des grands patrons salariés eux aussi, il n'y a aucune raison que cela change.

 

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