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Je dois refaire une carte d'identité. Problème simple me direz-vous. C'est pourtant sans compter avec les tracasseries que seule une administration bien portante peut imaginer pour divertir ses administrés.
Je m'explique.
Par chez moi, il faut passer par la case préfecture de police. Et nous avons de la chance, nous avons une antenne de la préfecture de police dans chaque arrondissement. Or en 2009, lorsque je suis passé à l'antenne de mon arrondissement, la préposée m'a fait comprendre qu'avec les derniers règlements, il me serait assez difficile mais pas impossible d'obtenir une carte d'identité nationale puisqu'aucun de mes grands parents n'étant nés ni en France ni français en raison des frontières mouvantes de l'est de notre beau pays, il me faudrait effectuer des démarches compliquées auprès des tribunaux d'instance des villes de naissance de mes grands parents en espérant que les archives n'aient pas été détruites.
Ayant d'autres choses à faire et étant fort heureusement en possession d'un passeport en bonne et due forme, j'ai laissé tombé.
Depuis, le règlement s'est un peu assoupli et j'ai décidé de braver notre belle administration. Je suis donc allé une fois de plus à l'antenne de la préfecture de police de mon arrondissement. On me fournit le dossier en me signalement qu'il me faudrait apporter ledit dossier à l'antenne de la préfecture de police de l'arrondissement d'à-côté. Problème : les horaires d'ouverture sont des horaires aberrants : 9h00-12h00 et 14h00-18h00 du lundi au vendredi. Comment voulez-vous lorsque vous travaillez en banlieue vous y rendre sans poser un jour de congé pour déposer votre dossier ?
Visiblement, des administrés avisés ont dû quelque peu râler puisque depuis quelque temps, nous avons de la chance, le bureau en question est ouvert le jeudi jusqu'à 19h00. Comme lorsque j'ai demandé mon dossier on m'a précisé que n'importe qui pouvait déposer mon dossier pour moi, mon épouse est allée avec son dossier et le mien après avoir pris rendez-vous. Oui, rendez-vous. Il faut maintenant prendre rendez-vous pour aller à la préfecture de police.
Sauf qu'elle n'a jamais pu déposer mon dossier puisque d'une part ma signature a un peu débordé du cadre — ils n'ont qu'à faire des cadres plus grands ! — et que d'autre part il faut maintenant redéposer ses empreintes digitales. Empreintes qui soit dit en passant étaient déjà en leur possession depuis ma dernière demande de passeport. Elles ont dû changer entre temps. Elle me téléphone donc pour que je puisse passer avant 19h00 quitte à partir plus tôt de chez mon employeur. Je prends donc une heure. Attendant sur le trottoir mon épouse avec mon dossier, j'ai eu tout loisir d'observer durant une demi-heure la surcharge de travail de cetet antenne de la préfecture de police. J'y ai identifié cinq personnes. Une personne à l'accueil avec un tricot pour s'occuper ainsi que quatre préposés derrière des guichets. Durant cette demi-heure, jamais plus d'un guichet n'a été utilisé. Sur les quatre préposés, trois pouvaient au choix jouer au bridge ou trier des cacahuètes. Je me suis donc dit qu'il me serait possible de déposer sans reprendre rendez-vous ce dossier qui avait déjà été vérifié le matin même. Quelle erreur, le règlement, c'est le règlement ! Il me faut prendre un nouveau rendez-vous. Mais il est impossible d'obtenir un rendez-vous directement à l'antenne, il faut le prendre sur internet.
Résumons-nous donc. Au moment où je me suis énervé avec l'espèce d'énergumène de l'accueil, il y avait une personne qui venait retirer un passeport, moi qui essayais vainement de déposer un dossier, une personne à un guichet et trois fonctionnaires qui bullaient en lisant des revues. Mais aux dires de la personne de l'accueil, ils étaient surchargés de boulot [sic]. Surchargé, c'est cela ! Qu'est-ce que j'aimerais être surchargé comme eux !
Le pire est qu'il faut repasser en personne chez eux pour récupérer les cartes d'indentité avec une nouvelle vérification d'empreintes digitales. Ce qui risque encore de poser problème puisque mon épouse travaille à l'autre bout de la France et que ce charmant bureau est fermé le samedi. La préposée de l'accueil a trouvé subtil de me proposer de lui couper une main pour que je puisse récupérer sa carte d'identité à sa place. Je suis joueur, j'essayerais bien, mais je pense que si j'arrive avec une main coupée, il se trouvera quelque part une ligne dans le règlement stipulant qu'il faut que le corps soit entier. En tout état de cause, il me fut impossible d'obtenir un simple envoi à la mairie de la commune où travaille mon épouse.
Il n'y a pas à dire, il faut de toute urgence mettre un grand coup de pied dans certaines administrations où certains fonctionnaires du plus petit rang font bien comprendre aux administrés qu'ils ont un pouvoir de nuisance certain sous prétexte que le règlement, c'est le règlement, et que si ce n'était pas absurde, ce ne serait pas un règlement !