« Référendum alsacien | Les joies du RER » |
Aujourd'hui, nous parlons de l'affaire, je veux parler de l'affaire Cahuzac. Lorsque je dis « nous », je parle bien entendu des media qui font l'opinion. Et nous parlons de cette affaire qui a éclaté fort à propos, je dois dire, parce que c'est tout de même un arbre qui cache la forêt. En effet, nous n'avons pas entendu très fort que Jean-Noël Guérini, président socialiste du conseil général des Bouches-du-Rhône, est actuellement en garde à vue chez les gendarmes qui enquêtent sur l'affaire des marchés publics présumés légèrement frauduleux. Le juge chargé de l'enquête avait en effet justifié la demande de levée de l'immunité par la « gravité de l'affaire », sa « très grande complexité » et « le caractère mafieux de l'organisation mise en place ». C'est dit.
Cela vous aura peut-être échappé, mais il s'agit de la troisième mise en examen de Jean-Noël Guérini. Pour un président de conseil général d'une république qui se veut irréprochable, cela commence à faire beaucoup. La première lui avait été signifiée le 8 septembre 2011 pour « complicité d'obstacle à la manifestation de la vérité, prise illégale d'intérêt, trafic d'influence et association de malfaiteurs ». Rien que ça. La deuxième est intervenue le 5 mars dernier pour détournement de fonds publics dans une affaire de licenciement considéré par le juge comme abusif.
Lorsque vous et moi êtes pris la main dans le sac, enfin plutôt vous parce que cela ne m'est pas encore arrivé, vous payez votre défense de votre poche. Vous et moi peut-être. Mais pas Jean-Noël Guérini. Ces trois mises en examen ne l'ont pas empêché de faire voter vendredi dernier la prise en charge par la collectivité de ses frais de défense au pénal… La république irréprochable vient d'en prendre un grand coup. Comme pour le budget de 2014 du département, sa majorité socialiste l'a soutenu sans aucun état d'âme et a voté pour cette prise en charge. Une exception notoire tout de même, les trois conseillers généraux (Michel Pezet, Marie-Arlette Carlotti et Jeanine Ecochard) qui s'opposent à lui depuis sa première en examen et qui ont naturellement voté contre cette prise en charge ont été rejoints par un nouvel empêcheur de défendre en rond en la personne de Jean-François Noyes, socialiste, également mis en examen dans l'affaire.
Sans commentaire.