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Les cons, ça ose tout

29.08.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers

Fin 2010, à la suite de la dégradation de la conjoncture économique, j'ai demandé à ma banque de m'ouvrir un compte dans une de ses lointaines filiales, une émanation de la Caisse de Dépôts et Consignations et de Natixis, je ne sais pas bien si vous voyez de qui je veux parler.

Il a fallu quatre mois pour que ce charmant organisme daigne m'envoyer le contrat à signer, entre temps, j'avais déjà perdu quelque 65000 euros parce que j'ai dû défendre moi-même — avec toutefois un bon avocat — une créance devant un tribunal contre un avocat adverse retors qui a utilisé toutes les ficelles pour faire traîner l'affaire plutôt que de le laisser faire à des spécialistes du recouvrement. J'en ai perdu à peu près le même montant sur une autre affaire pour exactement les mêmes raisons, quelques faux en écriture et extorsion au jugement devant une cour d'appel en plus.

Ce contrat stipulait un prélèvement mensuel de 75 euros hors taxe. En 2011, pas une échéance n'a été prélevée alors que le service comptable de cette société était en possession d'une autorisation en bonne et due forme. J'ai donc réglé les premiers mois par chèque en réitérant mon autorisation de prélèvement soi-disant perdue. Je ne me suis pas rendu compte de l'absence de prélèvements en fin d'année, ni de l'absence d'ailleurs de prélèvement en 2012 et 2013, jusqu'à ce que le service comptabilité m'appelle en juin 2013 pour régularisation. J'avais bien d'autres choses à penser que de regarder si tous les mois le prélèvement de ce contrat était fait. Comme en 2012 aucune facture n'avait été émise, le service comptable me signale oralement que rien ne me sera demandé. Notez bien l'adverbe « oralement », ces gens ne faisant jamais d'écrit. Cela engage un peu trop.

Je demande donc confirmation écrite à mon agence traitante. Aucune confirmation, personne ne me rappelle. Je signale donc le problème au directeur général, par courrier recommandé personnel, directement au siège de la société en question. Je fais juste une petite erreur dans mon adresse postale, un mauvais copier-coller et mon adresse parisienne s'est mélangée avec mon adresse en province. Une réponse m'a soi-disant été envoyée par courrier recommandé retourné par la poste avec un NPAI au bout de trois semaines. Trois semaines ! La Poste, ce n'est plus ce que c'était. Plus sérieusement, il faudrait peut-être voir à ne pas me prendre que pour un imbécile. Soit l'adresse était bonne et je n'ai pas été avisé d'un recommandé qui est resté en instance quinze jours au bureau de poste, soit l'adresse n'était pas bonne et le courrier a été retourné à l'expéditeur en au plus une semaine. L'adresse figurant sur le contrat était pourtant parfaitement exacte, le rédacteur a simplement profité de mon erreur pour signaler qu'il n'avait pas réussi à me contacter. Je dois préciser que sur le courrier figuraient mon adresse de courrier électronique ainsi qu'un numéro de téléphone cellulaire tous deux parfaitement exacts et que jamais un quelconque employé de cette société n'a pris la peine de me contacter.

Je reçois alors au début du mois de juillet et à la bonne adresse (tiens donc ?) deux factures, l'une sur la totalité de l'année 2012 et une autre sur la totalité de 2013 avec prélèvement au 5 août. Ces factures ont été émises par ce monsieur le jour de son départ en vacances, plus exactement dans l'heure précédent son départ, et pour l'une d'elles postdatée d'un an. J'envoie un courrier à cette agence, ce courrier est resté lettre morte. J'avoue que le contraire m'eut étonné. Je renvoie donc mes remarques au directeur général, courrier dans lequel je dénonce unilatéralement le contrat pour non respect des clauses contractuelles par la partie adverse. Il a fallu plus d'un mois pour que le directeur de mon agence traitante me rappelle, ce matin, en me passant ce qu'il est convenu d'appeler un savon. Avec le temps, je me suis concocté une carapace qui me rend totalement insensible à toutes ces discussions. Notez bien qu'il m'a dit être rentré de congé le 19 août et qu'il lui a fallu plus de dix jours pour daigner m'appeler pour tenter de résoudre ce problème qui n'aurait jamais dû en être un.

Je me suis fait traiter :

  • d'escroc malhonnête (sans doute existe-t-il des escrocs honnêtes ? La question subsidiaire est de savoir s'il en fait partie.) ;
  • d'emmerdeur (sic) parce que j'avais écrit deux fois à son directeur général et que lui, simple directeur d'agence l'avait très mal pris. Mais si, mon grand, tu avais pris la peine de traiter le problème dès 2011 lorsque j'avais fait remonter une première fois cette histoire de non prélèvement, si tu daignais répondre à mes courriers, je n'aurais pas eu besoin de te faire bouger en passant au-dessus de toi !
  • de juriste incompétent parce qu'on ne peut résilier le contrat qu'à sa date d'anniversaire. Certes, mais comme c'est toi, mon grand, qui ne l'a pas respecté, cela change un peu la donne ;
  • de profiteur et j'en passe des vertes et des pas mûres.

Le directeur, passablement énervé, m'indique son intention de revenir sur l'avoir qu'il m'a fait sur l'année 2011 si je ne payais pas 2012 et 2013 en intégralité parce que je n'ai pas à casser unilatéralement le contrat. Tu vas voir si je ne peux pas le faire, le non respect des clauses est tout de même de ton côté et je puis prouver toutes les démarches que j'ai entreprises pour essayer de résoudre le problème depuis 2011 ! J'ai un certain nombre d'écrits par devers moi. Tu ne peux pas en dire autant puisque le seul courrier que tu prétends m'avoir envoyé a été envoyé à une mauvaise adresse.

De toute façon, ton avoir, tu me l'as fait sans que je ne te demande rien. Il va t'être difficile de revenir dessus et gueuler au téléphone comme tu l'as fait ce matin n'y changera rien. Tu le sais et tu avances au bluff. Le problème, vois-tu, c'est que tu ne me fais pas peur. Il est très désagréable de se faire remonter les bretelles par son directeur général, je suis désolé d'en être arrivé là, mais tu as fait tellement montre de ta gestion déplorable que je n'ai pas eu d'autre solution. J'espère au moins que cela t'aura servi de leçon encore que je n'en suis pas sûr.  On n'apprend pas aux vieux singes à faire des grimaces.

Tu me menaces donc de revenir sur ton avoir si je ne payais pas rubis sur l'ongle les factures émises de 2012 et 2013 en totalité parce que le contrat me liant à toi est toujours en cours et que je ne peux pas le résilier. Tu peux gesticuler, je n'ai pas peur de toi ni de tes prétendues qualités de juriste émérite pour te citer. Tu me menaces même d'une assignation. Fais donc, tire le premier, ce n'est pas moi qui risque de me ridiculiser devant un tribunal quelconque. Que vas-tu dire ? Que tu as postdaté une facture de plus d'un an ? Que ce n'est pas ma faute, on a juste oublié de prélever malgré les relances de notre client ? Que ta société est incompétente et qu'il y a des tas de dysfonctionnements internes ? Vas-y, assigne-moi, j'ai besoin de rigoler un peu dans ce contexte de grande morosité.

Entre deux phrases, j'arrive de temps en temps à placer un mot. J'y vais moi aussi au bluff, signalant que le dossier a déjà été présenté à un avocat et que, de toute façon, j'envisage de porter plainte contre cette belle entreprise en général et toi en particulier. Que n'avais-je pas remis une pièce dans le bastringue. Lui connaît les avocats qui sont prêts à prendre n'importe quel dossier, que de toute façon, j'allais bouffer la poussière devant un tribunal et qu'il n'avait pas de temps à perdre avec une aussi petite facture.

Je reprends donc les courriers échangés, enfin, surtout les miens parce que de son côté, je ne peux pas vraiment dire que sa littérature fut abondante. Je lui signale à nouveau que sa tentative d'extorsion de fonds vaudrait la peine que je me déplace pour déposer une plainte contre lui d'autant que je peux prouver sans ambiguïté que j'ai cherché à résoudre ce problème depuis 2011.

Le ton change et le type en face de moi devient d'un seul coup moins arrogant. Sans doute la peur du gendarme.

D'un seul coup, il est possible d'arrêter ce fichu contrat comme demandé fin juillet 2013. Mais pour cela, il me faut régler 2012, les sept premiers mois de 2013 et l'avoir sur 2011 resterait valable.

Je vais réfléchir à la proposition que je dois recevoir par courrier électronique. Je n'ai toujours rien reçu, mais le contraire aurait été quelque peu étonnant.

 

1 commentaire

Commentaire de: Le Grincheux

Plus de vingt-quatre heures après ce coup de téléphone, toujours aucune nouvelle de la proposition qui devait m’être faite par courrier électronique. Sans doute une chaise qui coince le câble réseau et qui empêche les octets de passer…

30.08.13 @ 12:13


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