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Prévention routière

04.11.13 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Haines ordinaires

Je ne supporte plus les discours de la Prévention Routière. J'ai la même aversion pour ceux des associations qui luttent contre la violence routière et pour celui le gouvernement en général dès qu'il parle de mortalité routière ou d'accidents.

J'ai beaucoup de kilomètres au compteur et je n'ai jamais eu d'accident responsable. J'ai toujours les douze points de mon permis catégorie B et C et je n'ai à ce jour jamais eu de contravention ne serait-ce que pour stationnement. J'essaie dans la mesure du possible de ne pas être un danger pour mes passagers ou pour les usagers qui pourraient croiser ma route. J'aimerais bien que ces usagers aient le même égard envers moi.

Hier, dimanche, j'ai pu faire quelque cinq cents kilomètres. Je circulais avec une XM, véhicule capable de garder une vitesse stabilisée de 130 km/h (validée par un GPS). Sur l'autoroute A20, deux fois deux voies, en circulant à 130 km/h dans la file de gauche pour dépasser des files de véhicules roulant entre 100 et 120 km/h, je me fais systématiquement pousser, coller par des abrutis pour qui les 130 km/h ne sont pas assez. Ils doublent par la gauche, par la droite voire en dernier ressort par la bande d'arrêt d'urgence, font des appels de phare, partant sans doute du principe que la route est à eux. C'est sans compter avec ceux qui roulent à la même vitesse en bidouillant leurs iPod's ou leurs téléphones portables, ou avec ceux qui ne peuvent s'empêcher de trouver que la distance de sécurité que je laisse avec le véhicule me précedant est un appel à s'y faufiler.

Lorsqu'on circule à 140 km/h sur une autoroute vide, on est un dangereux contrevenant. Lorsqu'on se faufile, en changeant de file sans flèche, au mépris des distances de sécurité, personne ne trouve rien à redire.

J'aimerais une bonne fois pour toute voir moins de radars automatiques au bord des routes et plus de forces de l'ordre avec une mission autre que celle consistant à surveiller ces fameux radars. Avant de regarder la vitesse, qu'elles regardent le non respect du code de la route (priorités, changement de file, distances, utilisation des flèches), qu'elles fassent des contrôles d'alcoolémie ou de stupéfiants, qu'elles sanctionnent beaucoup plus sévèrement l'utilisation des appareils électroniques au volant. Bref, qu'elles s'attaquent aux causes primaires des accidents et non simplement au facteur agravant.

Sinon, il ne reste plus qu'à adopter une vitesse limite de 30 km/h sur l'ensemble du réseau routier national.

 

1 commentaire

Commentaire de:
atg

Le discours SR est globalement puant car hypocrite jusqu’au dernier degré.

J’officie souvent dans un centre anti-cancéreux. On sort chaque année, les pieds devant, environ 500 à 600 personnes. La mortalité est très élevée. Et pourtant, c’est un des endroits les plus sûrs au monde. Si en tant que professionnel ou visiteur, on a un infarctus, on ne va pas y passer comme ça : il y a une armada pour prendre en charge le pépin. Mortalité et risque n’ont donc rien à voir.

La SR ne se concentre que sur la mortalité ! Pour des raisons politiques et sans doute économiques. Et ne communique d’ailleurs que sur ça. Jamais sur le risque probabiliste.

Les autoroutes sont, en km parcourus, extrêmement sûres. Et pourtant, elles sont fliquées à mort ! Le réseau secondaire, la nuit, c’est l’hécatombe. Les gendarmes y sont la plupart du temps absents.

Si je veux réduire le risque, je sors les flics la nuit sur ce réseau. Si c’est la mortalité globale qui m’intéresse, je peux me contenter des autoroutes. Vu qu’elles absorbent 23% du trafic, il arrive qu’on y meure !

La merveille récente vient de la Cour des Comptes. On savait que les autoroutes se gavaient. Mais c’était un soupçon, sans plus. La CdC a démontré que les sociétés se gavent au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer. Réaction de l’Etat: rien !

Pourtant, la pauvreté aidant, de moins en moins de gens, mêmes des “professionnels de la route” peuvent se payer l’autoroute. En Espagne, elles sont carrément vides. J’ai des étudiants qui viennent par la nationale assister aux cours.

Autant dire qu’on met toutes ces personnes sur le réseau le plus dangereux ! Alors qu’on devrait faire exactement l’inverse.

Pour tous les dingues de la route, on a la merveille des stages. Une gloire nationale ! Contre quelques 200 euros, payés la plupart du temps via un DIF, notre fêlé en question récupère maintenant tous les ans 4 points !

Ces “clients” sont d’autant plus rois qu’il y a une concurrence féroce entre les organismes et entre les animateurs eux-mêmes. Le centre national, l’Inserr forme à tour de bras des animateurs (aucun examen final) et les préfectures donnent leur aval à n’importe qui pour ouvrir un centre de “récupération de points".

On a donc, concrètement, chaque jour plus de dingues traités de façon princière, par des organismes qui veulent des sous et des animateurs aux abois. Animateurs qui, en général, adorent servir la soupe “SR". Leurs connaissances en physique étant quelque peu rudimentaires…

Vous n’êtes pas prêts de voir ces gens cesser de vous doubler par la droite !

Quand notre fou furieux a perdu son permis (c’est 0,25% de la population roulante…), il tombe sur des crève-la-faim, des psychologues en surnombre, accrédités par les préfectures qui accréditent tout le monde, qui vont être commercialement obligés de donner leur aval à des types qui relèveraient plutôt de la prison ou du soin psychiatrique intensif ! Il y a libre concurrence…

Le dingue qui vous double à droite aura donc très peu de chances de perdre son permis et si jamais un tel bonheur arrive, il choisira un psychologue aux abois ("tu ne me mets pas apte, je vais chez ton concurrent !"), passera une visite médicale de 2mn30 (en espèces et avec l’appoint) et repassera son code (en supposant qu’il ne l’achète pas, des inspecteurs étant toujours actuellement incarcérés !).

Je n’ose pas évoquer la demande officielle du taux de réussite minimal aux épreuves, ni le fait qu’on a supprimé toute la partie “mécanique” dans la formation pour routiers (c’est trop intello, ça fait baisser les scores aux examens !).

Quand vous roulez, méfiez-vous de la droite, de la gauche, du dessus et du dessous !

05.11.13 @ 10:34


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