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Ça y est. Il pleut, une de ces pluies d'orage et le Tour de France est enfin parti. Il n'y a aucune relation de cause à effet sinon que la pluie et le Tour de France sont deux choses qui me mettent d'une humeur massacrante. Il est parti depuis ce joli coin de France qu'est Rotterdam. Depuis onze mois, j'attends ce jour avec une impatience non dissimulée. Voir une centaine de types bariolés dans des tenues improbables au milieu d'une caravane publicitaire m'a toujours semblé un spectacle des plus grotesques. Passe encore quand on ne demande pas à l'arrivée aux coureurs de commenter leur course.
Cette année, les forçats de la route vont pédaler 3642 km en vingt étapes et un prologue et gravir vingt-cinq cols de deuxième, première et hors catégorie, tout cela en carburant aux sucres lents et à l'eau claire, les deux jours de repos généreusement offerts par les organisateurs devant être largement suffisants.
Les organisateurs l'ont promis, le Tour de cette année sera encore plus propre que celui de l'année dernière. D'un autre côté, au regard de ce qui s'est passé les années précédentes, ce n'est pas bien difficile. Comment peut-on affirmer avec un tel aplomb que l'immense majorité des coureurs ne se dope pas (France Inter, vendredi 2 juillet 2010, le Téléphone Sonne) ?
Je ne sais pas si vous avez eu un jour la chance de prendre un col de montagne souvent utilisé par le Tour de France. Personnellement, je me souviens avoir pris la route du Col du Galibier (2642 m) avec une voiture des plus normales. Mon guide touristique indique ceci :
Par le versant Nord, depuis Saint-Michel-de-Maurienne, l’ascension débute pour environ 34,5 km à 6,6% de moyenne. Cela implique d’abord de grimper le Col du Télégraphe soit 12 km à 7%. Dès le départ de Saint-Michel-de-Maurienne, on aperçoit déjà le fort du Télégraphe plus haut. Après Saint-Michel-de-Maurienne, on rentre dans la commune de Saint-Martin-d'Arc et dès la sortie de cette même commune, on domine déjà Saint-Michel-de-Maurienne. Les premiers kilomètres du col du Télégraphe affichent une déclivité de 8% alors que l’ascension, après avoir traversé communes et hameaux pendant les trois premiers kilomètres, s’effectue maintenant dans la forêt.
Plus tard, on laisse la route à gauche menant à Valmeinier et on continue tout droit vers le Télégraphe. La pente se radoucit une première fois avec 5,5% au niveau d’un buste sur le côté gauche de la route. Les trois derniers kilomètres du col du Télégraphe ont une moyenne de 6,5% selon un panneau indicateur rond, ce qui est moins dur que les premiers kilomètres. À 100 mètres du sommet du col du Télégraphe, on peut apprécier le panorama sur Saint-Michel-de-Maurienne et les petits villages plus élevés. Le sommet du col du Télégraphe, à 1 566 m d’altitude, est marqué par des panneaux d’information en bois et le relais du Télégraphe, un restaurant. Le petit bémol du col du Télégraphe est sa forte circulation automobile, assez importante jusqu’à Valloire.
Il faut maintenant descendre 5 km jusqu’à Valloire en traversant des petits hameaux. La station savoyarde est à environ 1 445 m d’altitude. À la sortie de la station, il y a 17 km à 6,9% jusqu’au col du Galibier. La sortie de Valloire présente une pente supérieure à 8% mais à la sortie du hameau des Verneys, 2 km plus loin, il y a 2 km de replat où il est possible de rouler sur le grand plateau. On arrive au hameau de Bonnenuit et jusqu’au lieu-dit Plan Lachat, il y a des côtes autour de 5 à 8% alors que l’on suit un petit ruisseau d’altitude. Le passage à Plan Lachat, à côté du bar, constitue un court replat dont il faut profiter car la suite s’annonce beaucoup plus dure. En effet, une fois le petit pont de Plan Lachat passé, la route grimpe beaucoup plus nettement et il reste 8 km à 8,5% de moyenne à effectuer alors que l’on dépasse peu après les 2 000 m d’altitude qui peuvent s'avérer être difficiles pour ceux qui ne sont pas habitués à la montagne.
À partir de là, on entre dans un décor de verdure et de rochers sans presque aucun bâti. Un kilomètre après Plan Lachat, un panneau rond indique 9% pour le kilomètre suivant. Les cyclistes enchaînent les lacets, il y a peu de répit sauf un kilomètre à 6,5% plus tard. Alors qu’il reste 3 km à grimper, on aperçoit le sommet du col du Galibier dans les rochers. En été, il arrive qu’il y ait encore quelques congères de neige sur les côtés de la route. Certains passages paraissent proches de 10%. À 1 km de l’arrivée, on arrive devant le tunnel du Galibier, à 2 556 m et on passe devant une auberge. Mais pour aller au col du Galibier, il ne faut pas emprunter ce tunnel mais prendre la route à gauche avec un dernier km à 8,9% de moyenne. On arrive ainsi à 2 645 m d’altitude.
Cette description assez flatteuse est légèrement optimiste. On n'y parle tout juste de la raréfaction de l'oxygène qui peut poser de gros problèmes de carburation aux véhicules empruntant la route en question. En tout cas, ma 2CV6 a moyennement apprécié la baisse de la pression atmosphérique et les derniers kilomètres ont été assez pénibles. Au regard de la vitesse à laquelle les coureurs du Tour arrivent au sommet, ils ne semblent même pas s'en émouvoir. Je n'en ai pourtant jamais vu arriver à fond de train au sommet d'un col d'altitude et muni d'un masque à oxygène.
Je trouve assez bizarre qu'on fasse de ces sportifs des exemples tellement il est manifeste qu'ils courent tous chargés comme des mules. Les produits utilisés ne sont certainement pas interdits ou trop techniques pour les détecter avec les moyens actuels, mais ne me faites pas croire qu'ils ne courent qu'à l'eau claire. Qu'ils arrivent à tenir une étape de montagne, je veux bien encore le croire. Mais enchaîner vingt-et-une étapes avec seulement deux jours de repos durant lesquels ils vont faire du vélo pour ne pas perdre la main est d'un tout autre niveau.
Je ne vais trop râler. Yvette Horner ne participe plus à la caravane, jouant de l'accordéon par le toit ouvrant d'une quelconque voiture et arborant un sourire béat les dents maculées de moustiques écrasés. Elle sera peut-être remplacée par les 2CV Cochonou, c'est déjà ça de gagné !
Souvenir de 2CV (1956).
Descente du col du Puymorens dans les Pyrénées. Pas de frein moteur. Il a fallu s’arrêter plusieurs fois.
http://lefenetrou.blogspot.fr/2012/04/la-2-cv-familiale-achetee-en-1955.html