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Des conditions de la femme

16.07.10 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les tradis, Haines ordinaires

Je reviens d'une expérience ratée. J'ai essayé de faire comprendre à l'un des frères de mon épouse que, n'en déplaise à Landru, la femme au foyer n'était pas un métier d'avenir.

Je dois dire que cette charmante personne est du type traditionaliste à poils durs — quatre millimètres sur le dessus et deux millimètres sur le côté — de la frange toute aussi dure de la fraternité Saint-Pierre. Si mes calculs sont bons et si le temps le permet, il ne devrait pas tarder à basculer du côté obscur de la force, chez les Saint-Pie X.

Discuter économie avec un traditionaliste généralement obtus est une expérience amusante que tout le monde devrait pouvoir faire. Le problème est plus souvent de trouver le traditionaliste — particulièrement grégaires, ils ne vivent qu'entre eux — que les arguments de la discussion tant la réflexion de ces gens est profonde et stéréotypée. Souvent, je me demande même s'ils sont capables d'une réflexion propre ou s'ils se contentent de répéter la position officielle du groupe.

Le point de départ de cette discussion était le fait que ma femme et moi n'avions pas de descendance après quelques années de mariage. Il y a plusieurs raisons à cela mais aucune de ces raisons ne peut trouver grâce aux yeux d'un tel individu. D'une part l'exiguïté des appartements parisiens ne permet pas forcément d'envisager une famille nombreuse et, d'autre part, pour mon épouse qui court après un poste de maître de conférence dans l'enseignement supérieur, ce n'est pas forcément le bon moment.

À partir de là, la discussion pouvait prendre deux voies, la première étant une étude critique des avantages et des inconvénients des méthodes de contraception moderne avec une vindicte contre la pilule contraceptive, celle du lendemain et les avortements à la chaîne dans des hôpitaux publics faits par des médecins même pas catholiques, la seconde étant plus prosaïquement la condition de la femme dans le couple en particulier et dans la société française décadente en général. Nous avons échappé à l'étude critique de la contraception pour traiter de la condition de la femme. Dommage. Je lancerai l'étude de la contraception lors d'une future expérience que je ne manquerai pas de relater ici.

Pour la majorité des traditionalistes, le mariage rend la femme inapte au travail. Il n'est donc pas nécessaire, pour ce qui lui est demandé, qu'elle fasse de longues études. Je passe sous silence le contresens absolu qui est fait sur la phrase de la bible « croissez et multipliez-vous » qu'il convient de la prendre au sens figuré et non au pied de la lettre. En regardant bien les choses, ce ne sont pas les enfants qui contraignent la femme à rester au foyer, c'est le mariage. En effet, immédiatement après celui-ci, les femmes traditionalistes arrêtent de travailler. De là à penser qu'il s'agit d'une maladie grave et handicapante, il n'y a qu'un pas.

Lorsqu'elles sont en forme, elles arrivent peu ou prou durant les premières années à produire un nouveau malheureux pour peupler cette vallée de larmes tous les douze à dix-huit mois — ces statistiques ont été faites par moi, à la main et en fonction de l'échantillon assez représentatif et non biaisé mis à ma disposition —, ce qui finit par les cataloguer définitivement comme mère au foyer.

Il ne faut cependant pas mélanger les causes et les conséquences. L'envie d'enfants est une conséquence de l'obligation morale de rester à la maison et non la cause de cette situation puisqu'elle permet à la femme cloîtrée de se trouver une occupation et un but. S'occuper de ses enfants est toujours plus gratifiant et permet de se croire plus utile que de tourner en rond chez soi à ne rien faire.

Nous discutions donc de la nécessité à l'heure actuelle pour la femme de travailler, non pour s'occuper, mais pour gagner sa vie et cotiser pour bénéficier d'une retraite et des assurances sociales. J'essayais d'expliquer en vain que s'il arrivait quelque chose de fâcheux à son mari, une femme qui était restée chez elle pour élever une ribambelle de gamins n'aurait que ses yeux pour pleurer, quasiment aucun moyen de subsistance et devra subir les conséquences d'une désocialisation accrue.

J'essayais aussi par un  calcul simple de démontrer qu'il vaut mieux à tous points de vue qu'une femme travaille quitte à ce que l'intégralité de son salaire passe dans le salaire et les charges d'une aide à domicile, ce qui est faisable dès que la femme en question gagne plus de 1600 euros nets mensuels. La réponse m'a interloqué. Je m'attendais à quelque chose du style : « il vaut mieux que les enfants soient éduqués par leur mère plutôt que par une inconnue, qui plus est, salariée. L'amour d'une mère est différent de celui d'une employée. », à tous les poncifs usés et surannés que ce genre de personne est capable de répéter sans fin. Que nenni ! La réponse a été que la femme devait faire le ménage et entretenir la maison pendant que son mari gagne son pain à la sueur de son front. C'est marqué dans la genèse donc c'est comme ça que ça doit se passer. Mon esprit retors m'a soufflé que dans la genèse, il est aussi marqué que « tu accoucheras dans la douleur », qu'à ma connaissance, sa femme a bénéficié de l'immense progrès qu'est la péridurale et que sans cette dernière, elle n'aurait peut-être pas accepté d'aussi bon cœur de mettre au monde autant de gamins…

Mais bougre d'idiot, la personne que tu vas payer avec le salaire de ta femme sera aussi là dans la journée pour entretenir ta maison lorsque tous tes enfants seront à l'école, sera là pour aider ta femme lors de ses multiples grossesses. Ses congés seront compensés par ceux de ta femme, ce qui fera que tu ne devras pas, à moins de te démerder comme un imbécile, engager quelqu'un d'autre pour boucher les trous. Et surtout, avantage suprême, ta femme aura une retraite et sera socialisée. Tout ce que tu lui promets actuellement, c'est un esclavage moderne et désocialisé auquel elle ne peut se soustraire. S'il n'y a ni divorce ni séparation chez les traditionalistes, ce n'est pas parce que cette population est meilleure que la moyenne de la population française, ce dont pour la connaître je doute, c'est tout simplement parce que les femmes traditionalites n'en ont pas les moyens ! Sans revenu, complètement désocialisées, avec une pléthore d'enfants, que veux-tu qu'elles fassent ? Elles n'ont plus aucune solution, aucun avenir. Le mariage traditionaliste est plus que tous les autres une chaîne bien trop lourde à porter puisqu'il ne peut être brisé.

Et dire qu'ils se prennent pour les saints des derniers jours. Quand je les vois, j'ai honte pour Dieu.

 

22 commentaires

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Polydamas
*----

Ça se voit que vous n’y connaissez pas grand chose aux tradis…

J’hésite à écrire un billet pour démonter ligne par ligne la cohorte de préjugés, et absurdités que vous déroulez à la chaine. Mais ce serait vous faire trop d’honneur.

23.07.10 @ 10:25
Commentaire de: Artémise
Artémise
*****

Merci pour ce chouette texte qui m’a été recommandé par une fort sympathique Souris du web !

Ah, le coup de “l’inconnue qui ne doit pas toucher à MES enfants” - sous entendu, des fois qu’elle soit pleine d’affreuses ondes gauchistes… même Laurence Pernoud, pourtant pas hyper progressiste, dit qu’il vaut parfois mieux une garde extérieure plutôt qu’une mère débordée ou juste rendue incapable.

Parce que oui, en plus, beaucoup de mères tradis, sans études, sans culture (à part les deux-trois classiques : Jeanne d’Arc inspirée par Dieu a sauvé la France, et les méchants révolutionnaires ont assassiné Louis XVI et là ce fut la fin de tout) ne sont vraiment pas au niveau de la charge de nombreux enfants.
Dans le scoutisme, j’en ai connu, des nanas complètement débordées dès qu’il s’agissait de noter un RDV, d’écrire un truc sans fautes d’orthographe, de faire en sorte que Chouchou parte en camp sans oublier son sac à dos, et même que son gosse ait des fringues à sa taille.

Au bout du compte, ces mères complètement débranchées, on aurait préféré qu’elles fissent des études, qu’elles apprennent un peu la vie, quoi.

23.07.10 @ 11:29
Commentaire de: Le Grincheux

Mon cher Polydamas, écrivez, écrivez seulement.

Je connais parfaitement le milieu traditionaliste, trop, devrais-je dire. J’ai des discussions soutenues avec des membres de cette engeance dont le moins que l’on puisse dire est que leur vision du monde est pour le moins étriquée si elle n’est pas passéiste.

Donc allez-y, si vous n’avez pas peur d’obtenir des réponses.

23.07.10 @ 12:41
Commentaire de: Polydamas
Polydamas

Artémise,

Mon Dieu, ce que tu peux être bête quand tu t’y mets. Comme s’il fallait être une agrégée pour pouvoir éduquer des enfants correctement (ça veut dire quoi, être à la hauteur d’une famille nombreuse ? ). Les meilleures mères de famille que j’ai pu croiser n’étaient pas particulièrement diplômées, mais avaient une charité, et un amour qui dépasse de très loin ce que j’ai pu voir chez d’autres.

“Au bout du compte, ces mères complètement débranchées, on aurait préféré qu’elles fissent des études, qu’elles apprennent un peu la vie, quoi”
Comme si la vie s’apprenait dans les études, t’as raison, oui.

@ Grincheux:
Nan, en fait, non. Parce que j’en ai déjà parlé, j’ai déjà traité le sujet, que je n’ai pas vraiment envie de vous faire la pub.

Quant à craindre d’obtenir des réponses, je me marre, ça fait juste 5 ans que je suis sur Internet, à discuter mon point de vue. Alors…

23.07.10 @ 13:15
Commentaire de: Le Grincheux

Non ? Donc continuez à discuter une pensée unique éculée qui tourne en rond comme chez tous vos semblables. Je note d’ailleurs que vous avez une peur bleue de la contradiction parce qu’on ne sait jamais vraiment ce qui pourrait bien en sortir. À vous lire, vous êtes du style à aimer débattre de vive voix avec des sourds.

Je vous ai donné un certain nombre d’arguments difficiles à balayer d’un revers de main. Soit vous avez d’autres arguments à m’opposer et je veux bien discuter (faites attention, j’ai fait une partie de ma formation chez les Jésuites, ces horribles réactionnaires, et il en reste des traces si vous voyez ce que je veux dire…), soit vous n’en avez pas et vous biaisez en déclarant vous marrer. Pour l’instant, c’est plutôt à moi de me marrer parce que vous n’avez toujours rien dit de constructif. Ah, si, vous avez fait une généralité d’un cas particulier, ce qui laisse augurer de la suite.

Pour terminer, je n’ai absolument pas besoin que vous me fassiez une quelconque publicité. Vous vous en chargez déjà tout seul, qui plus est, en apportant de l’eau à mon moulin.

23.07.10 @ 13:27
Commentaire de: Polydamas
Polydamas

@ le Grincheux:

Je ne sais pas qui est le plus réducteur, sachant que je connais ce milieu probablement mieux que vous et que ce que j’observe n’est pas conforme à vos imbécilités. Parce que la généralité que j’évoquais ne concernait pas particulièrement les tradis, vous voyez, vous êtes réducteur.

Quant au reste, demandez à Artémise si je n’ai jamais d’arguments, si j’ai peur de la confrontation ou même si je suis un tenant de la pensée unique.

Histoire qu’on continue à se marrer, je suis tradi, et pourtant j’ai écris ce papier: http://abimopectore.over-blog.com/article-10294775.html
Alors, la pensée qui tourne en rond, c’est juste drôle, c’est tout.

23.07.10 @ 13:59
Commentaire de: Le Grincheux

Je ne suis nullement réducteur. Au contraire, je suis excessivement modéré et j’ai une assez grande ouverture d’esprit. Sans ouverture d’esprit, mes critiques seraient malvenues. Par ailleurs, vous ne me connaissez pas et prétendre que vous connaissez mieux le milieu des traditionalistes que moi est, comment dire ?, assez surprenant. Vos écrits n’engagent donc que vous.

J’aime assez votre façon de raisonner parce qu’elle m’amuse. Je vous cite (avec des pincettes) :
“Parce que la généralité que j’évoquais ne concernait pas particulièrement les tradis, vous voyez, vous êtes réducteur.”

Ai-je seulement prétendu quelque part le contraire. C’est vous, et vous seul, qui ramenez le sujet aux traditionalistes. Ne rejetez surtout pas sur moi vos propres restrictions et vos phobies.

Quant à votre lien, je l’ai lu et je ne vous dirais pas tout le bien que j’en pense. Je crois que vous avez compris qu’il s’agit d’un euphémisme par litote. Il s’agit d’un tissu d’imbécillités (avec deux ‘l’), et ne me dites surtout pas que je ne sais pas de quoi on parle puisque je les pratique régulièrement. Je n’en dirais pas plus sur ce sujet qui est hors du débat actuel. Revenons s’il vous plaît et si vous en êtes capables au débat initial et cessez de noyer le poisson.

23.07.10 @ 14:23
Commentaire de: Blanche Neige
Blanche Neige
*****

@ Polydamas

Faire des études, cher Polydamas, ouvre l’esprit. Ce n’est pas seulement amasser des connaissances, c’est aussi apprendre à réfléchir, être critique. Artémise le démontre bien dans son blog, et je m’efforce de faire la même chose.

Une anecdote: un de mes frères (tradi) avouant au détour d’une conversation que deux soeurs, rencontrées au cours d’une soirée, ne risquaient pas de l’intéresser, elles avaient (je cite) “autant de conversation qu’une plante verte". Il n’a pas été le seul à penser cela des donzelles. Pourtant elles clamaient vouloir se marier vite, et ne pas avoir passé leur bac, qui ne leur servirait à rien pour se marier et avoir des enfants. Je vous concède qu’elles étaient vraiment gratinées.

Pour ma part, mes années d’études ont eu l’immense mérite de me faire sortir de mon milieu familial (tradi), de me faire découvrir que des tas de gens (dont des professeurs) avaient d’immenses qualités tout en étant (d’affreux) athées. Et même homosexuels. Et même anti-xénophobes.

Avec eux, dans leurs cours, dans leurs publications, j’ai ainsi appris que la xénophobie est vieille comme le monde, qu’elle ne se justifie par notre époque, qui n’est pas plus difficile que d’autres, que l’étranger d’hier était l’italien, le flamand, l’allemand, ce qui nous fait bien marrer aujourd’hui.

Comprendre que l’on pouvait avoir accès à des parcelles de vérité, prouvées par de nombreuses sources, éprouvées par la critique la plus rigoureuse, m’a rendue beaucoup plus humble et m’a rendue insupportable le petit monde fermé dans lequel vivait ma famille. C’est ce que disaient avant nous des types comme les humanistes. Et je n’ai pas la prétention d’être plus intelligente qu’Erasme ou Rabelais.

Vous dites que la charité compte plus que les diplômes. Je dis que les études permettent de découvrir le monde et d’ouvrir les esprits, de devenir plus “aimant” à l’égard du monde. On sait que l’inconnu fait peur, que la connaissance de l’autre fait s’évanouir la peur de l’autre. C’est la conclusion de nombreuses études (sur le rapport entre combattants sur le champ de bataille, sur les % de votants du Front national en rase campagne, sur le regard des civilisations entre elles etc).

Comment éduquer un enfant à une saine curiosité, à un regard bienveillant sur l’humanité, si l’on reste fermé sur son monde, avec ses valeurs, et ses condamnations sur le monde extérieur? Les études favorisent la saine curiosité des jeunes hommes et jeunes filles, leur ouvrent les portes du monde…

Et les études permettent de découvrir les nombreuses façon d’élever les enfants à travers le siècle (donc donne une capacité à relativiser), le sens donné à des vies humaines selon les époques, à ce qu’il y a eu de bon à travers les siècles, aux tendances mauvaises de l’homme, y compris chez les chrétiens (sans tomber pour autant dans la flagellation permanente). Cela oblige à apprendre la rigueur et la précision, à soigner ses tics verbaux, ses fautes d’expression et de grammaire, bref…

Élever des enfants ne nécessite pas seulement de savoir changer des couches, quoi qu’en dise une de mes soeurs. Même si maintenant avec ses grands dadets de 14-17 ans, elle doit se rendre compte de sa boulette. Si on veut les “élever” il vaut mieux avoir essayé de s’élever soi-même…

Pour finir, j’ai vu le cas d’une veuve, qui a accouché quelques mois après la dernière crise cardiaque qui a emporté son époux, de leur cinquième enfant. Elle s’est battu - en pure perte - pour passer un CAPES, puis pour obtenir un agrément de nounou (qui n’allait certainement pas lui permettre de faire manger tout son petit monde). Je vous assure qu’un cas comme ça dans la vraie vie vous vaccine contre l’envie d’arrêter de travailler, même mariée! ;-)

23.07.10 @ 14:40
Polydamas

Excessivement modéré et d’une grande ouverture d’esprit ? Si c’était vrai, et si vous connaissiez un tant soit peu le milieu tradi, vous n’en parleriez pas avec tant de violence, vous nuanceriez votre propos, vous sauriez que la réalité que vous dénoncez et dont je ne conteste pas l’existence, n’est pas majoritaire, bref, vous n’engloberiez pas tout un milieu dans un même sac de bêtises.

Je vous fais le même reproche qu’à Artémise. Confondre les cons qu’il peut y avoir dans un milieu donné avec ce milieu en particulier, en croyant qu’il s’agirait d’une règle propre à ce milieu.

Enfin, concernant mon article, je ne vous demande pas d’être d’accord avec moi (vous avez bien compris que je n’ai rien à faire de votre avis), c’est juste pour vous montrer que je peux être en désaccord avec mon “engeance", comme vous dites si pacifiquement, et avec un esprit si ouvert, vu que le point de vue tradi communément admis serait plutôt d’être hostile aux hedge funds et à la finance.

C’était juste un exemple d’une pensée qui tourne en rond, comme vous dites.

Cela dit, remarque en passant, donner pour argument qu’une femme au foyer serait privée de retraite, parce qu’elle ne bosserait pas, est d’une bêtise confondante, vu que les retraites d’ici une à deux décennies, vont être réduites à la portion congrue, et que la vie des personnes âgées ne sera financée, en majorité, que par leur capital accumulé durant leur vie, ou leurs enfants. Et c’est donc, sur ce dernier point, que c’est plutôt une bonne idée d’avoir beaucoup d’enfants, puisque cela multiplie les sources d’aide, une fois la vieillesse arrivée.

23.07.10 @ 15:01
Polydamas

@ Blanche Neige :

Non, mais sans blague.

Moi non plus, des filles qui n’ont pas fait d’études ne me font pas bander. Mais des filles qui ont un portefeuille à la place du cœur, ou une carrière en tête, non plus. Rien de moins sexy que des filles travaillant en audit, ou des françaises chassant du bogoss friqué londonien. Je ne défends pas l’idée qu’on puisse s’abstenir d’études, je dis juste que l’absence d’études est un comportement rare, et qu’on a le droit de foutre la paix aux gens.

Ensuite, on apprend beaucoup plus la vie en se barrant à l’étranger, en humanitaire ou ailleurs, que dans les bouquins. Quant à votre exemple type de l’homo, de l’anti-xénophobe, je me marre, là encore.

Sur les études qui disent que la xénophobie se réduit avec la connaissance de l’autre, c’est quand même d’une bêtise confondante. La xénophobie ne vient pas de la méconnaissance des autres, elle provient de multiples éléments, dans lesquels l’expérience, les faits divers, l’histoire, la religion, la connaissance de l’autre, dans ce qu’il a de violent, l’hostilité au manque d’intégration, concourent pour des parts différentes. Il faut se foutre le doigt dans l’œil pour croire qu’à partir du moment où on se connaitrait, tous les conflits s’estomperaient.

La xénophobie, ce n’est pas dans le milieu tradi que je l’ai découverte, c’est à l’étranger, en Asie, où vous n’avez même pas idée de ce qu’ils peuvent penser des uns des autres.

Ce n’est pas parce que vous avez rejeté votre milieu que vous êtes obligé de me sortir le catéchisme opposé. Vous êtes tout aussi caricaturale et imbécile que les gens que vous critiquez.
Et je ne sais pas où vous avez vu qu’on ne pourrait pas éduquer ses enfants tradis, de manière complétement ouverte sur le monde

Bon, sinon, exemple contre exemple, dans la vraie vie, également (comme si on parlait d’une fausse vie, vos expressions sont tout de même marrantes). Ma grand mère est devenue veuve à 50 ans, avec 5 enfants à charges, elle a fait une formation en secrétariat, et a bossé une dizaine d’années, alors qu’en parallèle, ma mère, l’ainée, s’est rapidement mise à travailler. Oui, quand il y a un drame, il faut pallier les manques. So what ? En quoi ça empêche de passer du temps avec l’essentiel, c’est à dire ses enfants, quand on en a la possibilité ? Je ne dis pas qu’il ne faut pas avoir de compétences professionnelles, évidemment qu’il arrive que les femmes travaillent, je dis juste que le boulot de mère au foyer n’est pas si désocialisant et humiliant que cela. Tout l’inverse de ce que dit le grincheux.

23.07.10 @ 16:03
Commentaire de: Le Grincheux

Mon cher Polydamas,

Le simple fait que j’accepte vos commentaires devrait suffire à montrer mon ouverture d’esprit. Arrêtez simplement de répéter que je ne connais pas le milieu “tradi” parce que je le pratique et je l’observe avec mes yeux de scientifique. J’ai même un échantillon tellement représentatif (socialement parlant) à ma disposition que mes observations, ne vous en déplaise, peuvent sans conteste être prises pour une généralité. Je ne nie pas qu’il puisse exister des personnes différentes dans ces groupes, mais elles sont plus que minoritaires. De toute façon le débat n’est pas là.

Contrairement à ce que vous écrivez, je ne généralise pas, même si j’en ai les moyens. Votre phrase “confondre les cons qu’il peut y avoir dans un milieu donné avec ce milieu en particulier, en croyant qu’il s’agirait d’une règle propre à ce milieu” est donc particulièrement déplacée puisque la seule personne ici qui mélange le particulier et le général, c’est vous.

Vous me prêtez des propos violents. Lesquels ? Il ne me semble pas vous avoir directement visé. En revanche, si vous tentez de contrer mes arguments avec tant de nuages de fumée, c’est qu’il doit y avoir du vrai.

Maintenant, Je dois vous dire que j’attendais votre dernier argument avec une certaine impatience. Vous n’avez même pas vu avec vos oeillères que je vous y amenais par la main. Je vous cite :
“Cela dit, remarque en passant, donner pour argument qu’une femme au foyer serait privée de retraite, parce qu’elle ne bosserait pas, est d’une bêtise confondante, vu que les retraites d’ici une à deux décennies, vont être réduites à la portion congrue, et que la vie des personnes âgées ne sera financée, en majorité, que par leur capital accumulé durant leur vie, ou leurs enfants. Et c’est donc, sur ce dernier point, que c’est plutôt une bonne idée d’avoir beaucoup d’enfants, puisque cela multiplie les sources d’aide, une fois la vieillesse arrivée.”

Le pire, c’est que comme à votre habitude, vous coupez soigneusement un texte pour n’en prendre que ce qui va dans votre sens. Que faites-vous de la désocialisation ? Que faites-vous de sa liberté aussi ? Trouvez-vous que donner un emploi à quelqu’un qui en a besoin n’est pas charitable ? Pensez-vous sérieusement, sans rire, que les enfants actuels pourront aider leurs parents ? Dans quel monde vivez-vous ? Il sera de plus en plus difficile dans les années qui viennent pour les actifs de ne pas se retrouver à la rue (parce que la crise économique qu’on nous annonce n’est pas encore arrivée) et il sera très difficile pour des enfants à la rue d’aider leurs parents.

Revenons donc au débat qu’est la condition de la femme. Si vous avez des choses intéressantes à dire sur ce sujet, j’autoriserai vos commentaires. Si vous utilisez votre droit de réponse pour dériver sur un autre sujet, vos réponses seront censurées. Ne criez surtout pas à la censure. J’ai jusqu’à présent autorisé un certain nombre de digression de votre part.

23.07.10 @ 17:00
Commentaire de: Artémise
Artémise

Polydamas,

tu es gentil, tu évites les insultes, sinon ça ne va vraiment pas aller.

Ensuite, oui, faire des études, bosser, se bouger les fesses pour mener ses études à bien, être pris en master, passer ses partiels, être pris en doctorat, se coltiner les administrations (celle de la fac, de la caf, les bourses, les allocations diverses, les concours), vivre par soi-même, faire sa vaisselle, travailler au macdo pour payer son loyer, c’est autrement plus formateur que d’avoir au mieux aidé maman à torcher le petit dernier de la fratrie, en attendant de torcher les siens.

c’est pas une question d’être mauvaise mère. C’est juste une question de savoir s’organiser, voir un peu plus loin que le bout de son nez, quoi.

Pour une catholique comme moi, c’était aussi me dire que oui, j’ai envie d’aller à la messe toute seule, pas uniquement parce que oh, bon, dimanche tout le monde y va.

ça s’appelle le passage à la vie adulte.

Tiens, je vais même te dire un truc, je pense que ça vaut autant pour les hommes que pour les femmes. La vie étudiante où l’on doit se bouger pour vivre est bien plus formatrice que ce qu’on pense.
Tu dois le savoir, toi qui, je crois, n’a pas eu forcément toujours papa-maman pour subventionner tes études.

Et si l’alternative, pour toi, c’est soit être mariée très vite, soit avoir un portefeuille dans la tête, super, merci.

23.07.10 @ 17:12
Commentaire de: Artémise
Artémise

Pour clore ce que j’ai à ajouter à votre post et revenir au sujet, Grincheux, je dirais que le problème de l’éducation des femmes chez les catholiques, est qu’on ne sait justement pas trop quoi faire.

En gros, quand vous êtes une jeune fille et que vous fréquentez les mouvements scouts, catéchisme, etc, on vous parle beaucoup, beaucoup de sexe - pour vous dire de ne pas le pratiquer avant le mariage - et puis c’est tout.

Quand j’étais aux Guides Aînées, tout l’enseignement se bornait à ça. Il y a peu, Petite Soeur a fait un séjour avec des amies dans un couvent de religieuses, quand je lui ai demandé en rigolant si on lui avait bien rappelé que “pas de sexe avant le mariage", elle a soupiré et laissé tomber que, de toute façon, on ne leur parle que de ça.

Cela ne fait pas du prêtre qui s’occupait de nous un imbécile, bien entendu. Au contraire, la plupart de ceux que j’ai rencontrés étaient des types remarquables. Et Petite Soeur a par ailleurs beaucoup aimé son séjour d’une semaine dans le couvent.

Mais, mais, mais, il faudrait bien comprendre un truc. Pour ma part (et je m’avancerai jusqu’à parler au nom de Petite Soeur), à 16-17 ans, j’en avais plus ou moins rien à foutre du sexe (ou pas) avant le mariage. Je me préparais à aller en prépa, je lisais, j’allais au cinéma, je regardais le cinéma de Minuit, mais alors le mariage et le cul, c’était très, très loin de mes préoccupations.
Et jamais, pourtant, on ne nous parlait du travail des femmes, de la culture, de l’importance du savoir des femmes, de la transmission de ces savoirs aux enfants, que sais-je…

En gros, j’avais beaucoup l’impression qu’on ne faisait de nous que des êtres destinées à être mères (ou bonnes soeurs), uniquement mères.

Et moi, je voulais qu’on m’apprenne à être une femme. Pas juste un truc qui sert à porter des gosses.

23.07.10 @ 17:33
Polydamas

@ Artémise:

Je ne sais pas si tu as remarqué, mais ça fait un moment que ça ne va plus.

Et si je suis d’accord pour dire que les études, c’est formateur, un an ou six mois à l’étranger, en humanitaire, à aider des missions, comme le font nombre de filles tradies, ce que tu n’a pas encore daigné signaler sous ta plume, c’est ENCORE plus formateur.

Enfin, je caricature à dessein dans l’alternative, mais je te garantis que pour un catho, voir une fille lui dire qu’il n’y a pas moyen qu’elle soit femme au foyer, qu’elle aura ses deux-trois enfants mais pas plus, c’est assez peu réjouissant. J’ai un cas comme ça où le mec a souffert de ce que sa femme ne voulait pas avoir plus de trois enfants, parce que c’était suffisant.

En outre, tant qu’à faire, je te réponds ici à ce que tu dis dans ton billet, le problème avec la nourrice n’est pas qu’elle soit gauchiste, c’est juste qu’elle ne soit pas la mère. Si t’as un enfant, autant que la personne dont il soit la plus proche soit l’un de ses parents et pas quelqu’un d’extérieur à la famille. Ça ne me parait pas si imbécile que cela. Il y a des nourrices très bien, et elles peuvent éminemment servir, aider ponctuellement, nul doute à cela, et il faut les utiliser. Mais de là, à dire comme le grincheux, qu’il faut les utiliser, même si le salaire maternel doit intégralement y passer, je ne vois pas bien l’utilité.

C’est quoi l’idée ? Conserver l’expérience dans le boulot ? Mais ça, il n’y a pas besoin, comme je le dis plus bas, il y a des métiers où on n’a pas besoin de s’être tenu à jour pendant dix ans des évolutions du métier en question, pour être qualifié et embauchable.

@ le Grincheux :

“Le simple fait que j’accepte vos commentaires devrait suffire à montrer mon ouverture d’esprit”
Non, ce n’est pas de l’ouverture d’esprit, c’est de la politesse. D’aucuns évitent la modération a priori, mais il ne faut pas trop en demander.

Bon, sinon, sur votre dernier paragraphe, j’ai pris un passage au hasard, sur la retraite, mais parlons en de la désocialisation, pas de problèmes :

“Que faites-vous de la désocialisation ? Que faites-vous de sa liberté aussi ? “

Une mère de famille tradie socialise énormément. Avec les autres mères de famille tradies, à l’école, aux scouts, à la paroisse, durant les conduites scolaires, etc. Ce n’est pas pour rien si dans un milieu donné, les gens partageant les mêmes problématiques vivent les uns à côté des autres. Que les célibataires vivent à côté des célibataires, les gens mariés avec les gens mariés, etc. C’est normal, il s’agit d’une socialisation différente que la vôtre, pas d’une désocialisation ou alors, les tradis que vous fréquentez sont les plus hardcore des sédévacs, ce que visiblement ils ne sont pas. Donc, pour ce que j’ai pu en voir, argument non pertinent.

La liberté ? Dans le cadre du mariage, pas de problèmes, nul n’empêche une mère de famille tradie de monter sa petite activité chez soi, ce que vous voulez, qui met un peu de beurre dans les épinards. De se fournir où elle veut, de faire tout ce qu’elle juge bon pour elle ou pour l’éducation de ses enfants. Bref, je ne vois pas trop où est le problème de la liberté.

Ensuite, nulle part je n’ai défendu le fait qu’une femme ne devait pas bosser, bien sûr qu’il y a toujours des cas où cela s’avère nécessaire. Mais si on a la possibilité de s’en passer pour s’occuper de ses enfants, je ne vois pas où serait le problème. Il y a des boulots, comme celui d’infirmière, qui peuvent être repris après des années d’abandon. Pareil pour celui de secrétaire, etc. Ah mais oui, j’oubliais, ce ne sont pas des boulots hyper-vachement-valorisants. Zut alors, mais bon, la vraie vie n’étant pas là, je ne vais pas reprocher à quelqu’un de travailler pour vivre, peu importe l’intérêt du boulot. Je préfère quelqu’un qui a une famille nombreuse avec un boulot peu valorisé, qu’une super-intellectuelle qui a juste un enfant, parce que tu comprends, la carrière de Maman, c’est plus important que la famille. La charité, c’est là qu’elle se voit.

“Il sera de plus en plus difficile dans les années qui viennent pour les actifs de ne pas se retrouver à la rue (parce que la crise économique qu’on nous annonce n’est pas encore arrivée) et il sera très difficile pour des enfants à la rue d’aider leurs parents.”

Mais bien sûr, et on va tous mourir, après avoir tous été au chômage pendant 40 ans, vous l’avez lu dans votre boule de cristal ? On peut arrêter les bêtises ? L’économie marche par cycles. Rien n’indique qu’on ne sortira pas de la crise actuelle, comme les précédentes. Rien à ajouter. Ce que vous dites est de l’ordre du marc de café.

Par contre, s’il y a une chose qui est certaine, c’est la mort du système de retraite du fait du vieillissement de la population. La solidarité intergénérationnelle dans les famillles, ça existe aussi, pas besoin de la retraite par répartition pour cela, et c’est plus facile lorsque les enfants sont nombreux pour répartir les charges.

Et quand tout le monde est au chômage, tout le monde se démerde pour rapporter du fric à la maison, point, comme par le passé. Et plus y a de monde, mieux c’est, ça démultiplie les possibilités pour trouver de l’argent. Et c’est formateur pour les gosses également.

23.07.10 @ 17:54
Commentaire de: Blanche Neige
Blanche Neige

@ Polydamas

Heureuse de vous “entendre dire” cela:
“Je ne défends pas l’idée qu’on puisse s’abstenir d’études”

Mais la question est précisément celle soulignée par Artémise, parole de femme, on ne nous donne que le mariage et la maternité comme perspective. Et dans les milieux traditionnalistes que j’ai exclusivement fréquenté jusqu’à l’âge de 25 ans environ (sauf à l’université), quand je disais vouloir continuer à travailler, même mariée, même avec des enfants, on ouvrait de grands yeux. Combien de fois, de combien de bouches - tradi - ai-je entendu tous les maux qui frappent les enfants dont les mères travaillent ! Soyez honnête, ne me dites-pas qu’il est banal qu’une femme traditionnaliste travaille, autant que dans le reste de la population ! Après chacun fait de sa vie ce qu’il veut. Mais que propose-t-on aux jeunes filles ? Pas une vie de femme avec un travail - valorisant éventuellement - à l’extérieur du foyer, et c’est là le problème. Que chacun fasse ses choix, à condition d’avoir la liberté de les faire…

(Polydamas) “Ensuite, on apprend beaucoup plus la vie en se barrant à l’étranger, en humanitaire ou ailleurs, que dans les bouquins.”

Désolée d’avoir fait avec le petit peu de liberté que j’ai pu arracher (le mot n’est pas trop fort, la fac était la seule chose possible, vu que j’avais échoué à un concours tout près de chez mes parents qui ne m’intéressait plus). La 5e de la famille, la première fille à partir à - horreur - plus de 100 km de chez les parents, à même pas 18 ans… J’avais “droit” à un an pour faire mes preuves. Et je pourrais vous donner d’autres cas que moi, sans aucun problème… Toutes mes anciennes amies sont aujourd’hui mariées, ont abondonné qui leur maîtrise de philo, leur licence de lettres, et aujourd’hui elles sont bardées de mômes (entre 5 et 9 chacune…)

(Polydamas) “Quant à votre exemple type de l’homo, de l’anti-xénophobe, je me marre, là encore.”

Je le dirai aux concernés quand je les croiserai ;-) ça les fera rire, c’est toujours ça de pris…

(Polydamas) “La xénophobie provient de multiples éléments, dans lesquels l’expérience, les faits divers, l’histoire, la religion, la connaissance de l’autre, dans ce qu’il a de violent, l’hostilité au manque d’intégration, concourent pour des parts différentes.”

Donc la xénophobie se justifie. Waouw.

(Polydamas) “en Asie, où vous n’avez même pas idée de ce qu’ils peuvent penser des uns des autres.”

Si, si. Voyez-vous, mon cher et tendre a trainé ses bottes pour des missions humanitaires ou professionnelles en Afrique, en Arabie Saoudite, et je le crois quand il parle du racisme anti-blanc, anti-infidèle et de la xénophobie…

(Polydamas) “Vous êtes tout aussi caricaturale et imbécile que les gens que vous critiquez.”

Ahum. Vous ai-je insulté? Non…

(Polydamas) “Et je ne sais pas où vous avez vu qu’on ne pourrait pas éduquer ses enfants tradis, de manière complétement ouverte sur le monde”

Du coup je me demande ce que vous entendez pas traditionnalisme. Celui-ci se base d’abord sur un refus liturgique, et par extension sur un refus du modernisme et de “valeurs” du monde contemporain. Alors l’ouverture dans le refus, voui, mais ça devient compliqué…

(Polydamas) “Ma grand mère est devenue veuve à 50 ans, avec 5 enfants à charges, elle a fait une formation en secrétariat, et a bossé une dizaine d’années, alors qu’en parallèle, ma mère, l’ainée, s’est rapidement mise à travailler. Oui, quand il y a un drame, il faut pallier les manques. So what ?”

C’est une chose d’avoir des emmerdes, c’est une autre de les rechercher ou de ne rien faire pour les éviter. Et arrêter de travailler ou ne pas avoir de qualification, c’est les rechercher.

(Polydamas) “je dis juste que le boulot de mère au foyer n’est pas si désocialisant et humiliant que cela.”
1/ Donc il est un peu désocialisant, d’après vous.
2/ On a parlé d’une situation désocialisante, pas humiliante.
Le plus grave n’est pas que des mères de famille soient désocialisées - c’est ennuyeux mais pas vital - mais d’abord enchaînées économiquement à la situation de leur conjoint, et ça, ça pose problème, et ensuite “réduites” au métier d’aide-ménagère (vous m’expliquerez ce qu’il y a d’exaltant à passer la serpillière, préparer chaque jour des repas pour 10 et faire des chambres et des WC) et d’éducatrices forcées (sans y avoir été préparées) quelles que soient leurs compétences. C’est un gâchis immense, pour ces femmes et pour la société.

23.07.10 @ 18:15
Commentaire de: Le Grincheux

C’est fou le nombre de bêtises par ligne. Là, vous faites vraiment fort !

Figurez-vous que j’ai fait de l’aide technique durant des années, pas de l’aide humanitaire, de l’aide technique en vivant au milieu des populations. Le fin fond de la brousse africaine, je connais. Le désert, le vrai avec sa population et ses palabres, je connais aussi. Quant aux missions catholiques, je préfère ne pas en parler pour les avoir vues à l’oeuvre. Je suis catholique, pratiquant, et franchement, les missions protestantes sont largement plus efficaces et moins invasives. Et pourtant, l’immense majorité des conversions actuelles en Afrique sont faites par les missions protestantes… Ça doit être une histoire de mentalité. J’ai eu l’occasion sur divers projets de travailler avec Caritas et Fikrifama, et force est de constater que lorsque Fikrifama se lance dans un projet, il aboutit toujours. Avec Caritas, c’est moins sûr. La raison est très simple, mais je ne vais pas perdre de temps à vous l’expliquer.

Connaissant assez bien l’Afrique, passer quelques mois dans une mission n’est pas ce que j’appelle une expérience formatrice, en tout cas pas comme passer plusieurs mois dans une case à faire du génie civil. Ça donne juste l’illusion de faire quelque chose, ce qui est totalement différent. On connaît l’Afrique et on aide les gens en étant au milieu d’eux et surtout pas dans une mission catholique.

Pour continuer dans la parabole africaine, il existe un concept en Afrique de famille étendue, voire très étendue. Les enfants ne sont pas élevés par leur mère mais par une femme du groupe et ils ne s’en portent pas plus mal, bien au contraire.

Je ne répondrai à vos considérations pseudo-économique qu’en vous signalant que l’argent n’a de valeur que parce qu’il circule. Verser l’intégralité d’un salaire dans une aide-ménagère est profitable au moins pour l’aide-ménagère parce qu’elle gagne sa vie et pour la femme parce qu’elle est déchargée d’un travail. Je ne puis rien faire pour vous si vous comprenez même pas cela.

Quant à dire que quelqu’un peut retrouver un travail intéressant après dix ans d’arrêt, je vous laisse la responsabilité de cette assertion. Oui, vous allez peut-être trouver un boulot de caissière quelque part, mais je vous mets au défi, si vous avez un poste d’infirmière, d’arrêter pendant dix ans et de revenir dans un hôpital ou une clinique la bouche en coeur pour obtenir un nouveau poste. C’est juste risible. Tout ce que vous pouvez faire après dix ans d’inactivité, c’est un boulot que personne ne veut. Je connais justement quelqu’un qui s’y essaie sans succès… Passons…

Maintenant, vous me parlez de la socialisation de la mère de famille tradi. Laissez-moi rire. Sa socialisation s’arrête à son clocher et à ses activités de tricot couleur caca-d’oie pour occuper ses après-midi et ne pas s’ennuyer. Toutes celles qui sont dans mon champ de vision (et il y en a un paquet) se comportent de la sorte. La socialisation, c’est quelque chose de précis et ne ça ne s’arrête pas à “je vois du monde, donc je suis intégrée dans la société".

Vous éludez aussi très vite ce qui vous gêne dans le mot liberté. Le mot liberté, ça va jusqu’au divorce. Lorsque plus rien ne va et que c’est la seule éventualité, il convient de la choisir. Le fait d’être mère au foyer interdit cette possibilité. J’ai une belle-soeur traditionaliste justement dans ce cas de figure et qui est coincée avec sa ribambelle de mômes.

Concernant ma vision de l’économie, je pense n’avoir rien à apprendre de votre part. J’aimerais au moins que vous arrêtiez de prendre vos interlocuteurs pour des imbéciles d’autant que vous ne savez ni qui je suis ni ce que je fais. En l’occurrence, je n’ai aucun besoin de boule de cristal pour savoir ce vers quoi nous allons. Vous partez aussi du principe (idiot) que la richesse peut croître à l’infini, ce qui est manifestement faux. Certes, avec plus de cotisants potentiels, on peut appeler plus de cotisations. Mais encore faut-il que ces cotisants aient un travail, ce qui n’est pas du tout garanti.

23.07.10 @ 18:40
Commentaire de: Artémise
Artémise

Allez, pour “clore” l’affaire (je suis très prétentieuse…
je me demande si ce n’est pas lié à la conception sulpiciano-crétine de la femme au XIXe siècle, au moment où on s’est mis à nous emm… avec l’amour maternel spontané et évident, qui oblige la femme à se replier sur son foyer (du moins, la femme relativement aisée).

Je tiens beaucoup à mon congé maternité, pour des tas de raisons. N’empêche que - je vais peut-être choquer - mais je sais d’avance que je vais détester de passer mes journées à changer des couches. Oui, changer une couche, moi, ça me débecte. Et pourtant, j’en ai torché un bon paquet, des mioches. Neveux, enfants d’amis…

J’ai hurlé à la mort quand féministes et tradis se sont unis pour conspuer Rachida Dati, lorsqu’elle est retournée au boulot quelques jours après sa césarienne. Comment oser dire qu’elle est une sociale-traître carriériste ?

Oui, il y a des femmes qui n’aiment pas pouponner. Cela ne veut pas dire qu’elles n’aiment pas leurs enfants. Mme Vigée Lebrun, la première femme à mettre en peinture la tendresse maternelle (autre que celle de la Vierge) avec une sensibilité inégalée, je doute qu’elle ait réellement changé les langes de sa gosse pourtant adorée.
Je doute aussi que Louis XIV ait réellement été allaité et torché par Anne d’Autriche. Cela ne l’a pas empêché de porter une adoration sans bornes à sa mère - et d’être quand même un type qui a bien réussi.

Bref, on peut aimer l’idée d’être épouse et mère sans pour autant devoir se replier sur les tâches domestiques. Sortir de chez soi pour autre chose que la messe et le scoutisme (et allez, l’atelier tupperware ?), c’est pas forcément être un monstre dénaturé.

Là derrière, il y a l’idée dans les milieux conservateurs, c’est que les femmes c’est gnangnan, qu’elles sont programmées pour les couches et la popote - surtout parce qu’elles sont un peu trop connes pour le reste.

Polydamas, j’ai JAMAIS dit qu’il fallait être agrégée pour être mère. J’ai juste dit qu’il fallait éviter d’être conne, inculte et bornée. Malheureusement, cela arrive. Chez les tradis comme ailleurs, du reste.

26.07.10 @ 15:37
Commentaire de: Artémise
Artémise

Au reste, je regrette mon dernier mot.
après tout, je ne suis pas là pour juger du degré d’une femme à être “conne et bornée". Et en outre je serais bien mal placée pour juger.

Je me corrige (et me flagelle) et rejoins Blanche-Neige : pour être mère, mieux vaut éviter d’être inculte (je maintiens celui-là) et d’être dépendante : d’un mari, d’une situation familiale, d’une famille, d’une culture, de quoi que ce soit. Comment peut-on élever des enfants si l’on est prisonnier soi-même ?

26.07.10 @ 15:51
Commentaire de: Polydamas
Polydamas

Ça serait cool si le grincheux pouvait publier tous mes commentaires d’il y a deux semaines…

Parce que l’on peut difficilement se dire ouvert si l’on n’est même pas foutu d’accepter les arguments opposés.

05.08.10 @ 15:11
Commentaire de: Le Grincheux

Votre commentaire n’a pas été publié parce qu’il dérivait sérieusement du débat en cours qui portait tout de même sur la condition de la femme. Il n’y a pas des, mais un seul de vos commentaires qui n’a pas été publié. Cela n’a strictement rien à voir avec ma prétendue fermeture d’esprit. La seule chose intéressante dans votre logorrhée, c’est que vous avouez avoir 27 ans et travailler dans la finance, ce qui permet de relativiser un certain nombre de vos arguments.

Vous commenciez votre réponse par une attaque ad hominem, je cite :
“@ le grincheux, qui porte bien son pseudo”
suivie de quelques autres pour vos autres contradicteurs. Ce blog n’est ni destiné à réhabiliter le traditionalisme en France ni destiné à devenir un lieu de pugilat parce que ce que certaines personnes vous répondent à juste titre ne vous plaît pas.

Le reste est un pur tissu de contre-vérités - voire de diffamations envers certaines personnes - que je ne publierai qu’à partir du moment où vous serez parfaitement identifiable, donc pas derrière un pseudonyme. Si cela ne vous plaît pas, ce n’est pas mon problème. Mais ne partez pas tout de suite, j’ai un certain nombre d’autres papiers en cours de rédaction qui devraient vous plaire et j’attends avec beaucoup d’impatience vos excellents arguments.

Dans votre prose, je lis aussi :
“Quant à la xénophobie, parlez de ce que vous connaissez vraiment, je n’ai jamais vu de vrais xénophobes en France, c’est à dire de gens capables de tuer d’autres personnes parce qu’ils seraient d’une couleur différente. J’en ai beaucoup entendu gueuler, en voir faire, jamais. Moi aussi, j’ai des potes homos, je ne les brandis pas comme un étendard, je n’instrumentalise pas leur sexualité sous prétexte d’ouverture d’esprit. Et il y en a même chez les tradis, d’ailleurs.”

Figurez-vous, pour rester sur le sujet de la xénophobie, que j’en ai entendu [des xénophobes] non seulement gueuler en France, mais aussi participer à des ratonnades, et pas plus loin qu’au centre de Paris. J’ai aussi subi cette xénophobie. Je suis un peu plus âgé que vous et j’ai traîné assez longtemps mes os, professionnellement parlant, dans des pays où il ne fait pas bon être étranger. Le xénophobe, c’est comme le chien, celui qui aboie ne mord pas, peut-être parce que c’est facile et qu’il n’en a pas le courage. Le reste se passe de commentaire.

Vous annoncez aussi fièrement que :
“À Paris, les tradis ne ressemblent pas vraiment à la description apocalyptique que vous en faites.”

En lisant ça, j’ai beaucoup de mal à empêcher une tétanisation crispée de mes zygomatiques. J’en connais en province et en région parisienne beaucoup plus que vous ne le pensez. Vous allez me dire que ceux de Marly-le-Roi ne sont pas ceux de Paris. Franchement, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.

En résumé, si vous voulez être publié :
1/ ne dérivez pas du sujet ;
2/ arrêtez vos attaques ad hominem.

Aujourd’hui, vos interventions me font juste penser que vous faites partie de la grande clique des courageux qui se cachent derrière un pseudonyme et se permettent de raconter tout et n’importe quoi sous prétexte d’anonymat.

05.08.10 @ 15:52
Commentaire de: margot
margot

bonjour,
quelques petites précisions sur ce sujet très pointu :
tout d’abord, il y a deux vérités fondamentalistes que tout tradi doit connaître :
1 la femme est inférieure à l’homme
2 la terre est un cube

donc Galilée était un immonde mécréant (cf le site christus vincit ou imperat) et les femmes sont fabriquées pour servir l’homme et lui procurer une nombreuse descendance, mâle de préférence : cela est la seule vocation de la femme entendons-nous, la seule qui l’épanouisse réellement.
Donc, ce constat éminemment fraternitocien ffspd étant posé, pourquoi la femme travaillerait-elle ?
1 cela ne l’épanouis pas (c’est connu le travail asservit la femme : seule la maternité ou la virginité consacrée sont ses vocations ffpd dixit et peut-être même l’église)
2 elle pourrait sortir apprendre et comprendre des choses et donc sortir de la ffspd; exemple : votre femme le grincheux. une grande perte pour la frat’ !
3 et l’homme ? mais il n’est plus le Maître à penser alors ! elle pourrait contredire l’unique chef de famille, ou remettre son autorité en question !
4 et comment repeupler la terre de milliers de petits tradis ? le nombre d’enfant par femme est en effet quasiment inversement proportionnel aux nombres d’années d’études superieures qu’elle fait.(http://www.cndwebzine.hcp.ma/cnd_sii/IMG/pdf/rapport-session36.pdf).

Au fait, le grincheux, je vous adore, vous parlez et tâchez de communiquer encore avec ces tradis : bon moi, j’en ai tellement, tellement, tellement entendu que je résume grossièrement le propos, mais dans la tête de 99 % d’entre eux, c’est ça ; et ceux qui vous disent le contraire, c’est pour vous convertir !!! (sic et véridiquement vrai hélas) et même les nanas sont convaincues et s’auto-persuadent ; trois métiers sont tolérés par certains tradis très modernes (ouaouh les djeunns) et un peu caillera sur les bords : infirmière ou institutrice : la femme peut en effet ainsi suivre sa vocation qui est de “servir", le dernier : assistante, ça peut toujours servir si le mec veut créer sa boite …ou qu’il perd son job, et qu’il est pas trop con (oulah dur dur à trouver)

mais il existe même des nana tradi chef d’entreprise, ou dirigeante ou cadre supérieur qui quittent tout pour entrer en mariage ; et enfin, suivre leur vocation première : être mère et servir !!!

Le modèle = la vierge marie : une femme vierge et mère, ce qui, je crois est tout de même un peu difficile pour le commun des mortels ; bon, il ne reste donc plus qu’à trouver un job à Marie : par exemple : la communication, elle fait bien la com’ de Dieu, non ? par exemple à Fatima, Lourdes, Pontmain ? donc les nanas peuvent faire de la com.
c’est simple, non ? j’adore trouver des arguments percutant et incontrables.

11.11.10 @ 20:09
Commentaire de: Henri

Ben dis donc ! le tradi ça fait monter le “page rank” !

11.12.13 @ 11:19


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