« La SNCF et ses lignes secondaires | La sale défaite » |
Peut-être vous en rappelez-vous. J'ai déposé une candidature auprès d'un cabinet de recrutement à la fin du mois de novembre 2013 pour une poste de chef de service dans un laboratoire d'électronique. Le permière fois, je me suis fait éconduire comme un malpropre car mes prétentions salariales était trop hautes. J'avais l'outrecuidance de demander 45000 € bruts par an parce qu'il faut tout de même manger et que j'estime que mon CV le vaut. Cela m'a été confirmé entre temps par un chasseur de tête de ma connaissance qui l'estime sans problème à 80000 €.
Quelque jours plus tard, Monsieur T. du même cabinet me rappelle en me disant que l'on pourrait certainement s'arranger pour ce salaire, mais refuse ma canditature après deux entretiens pour le motif oiseux suivant : personne trop technique. Pour un poste technique, cela me semble bizarre. Je préfèrerais entendre que je suis trop cher, trop vieux, trop compétent — oui, je l'ai entendu, avec le corollaire que je vais m'emmerder si on me donne le poste —, au moins, cela aurait le mérite d'être clair.
Le poste en question étant ouvertement indiqué sur le site internet de l'entreprise en question, je décide d'attaquer frontalement en envoyant mon CV ainsi qu'une lettre de motivation aux personnes en charge du recrutement, personnes identifiées par recoupement sur des sites comme Viadeo ou Linkedin. Nous étions en décembre 2013. Jusqu'à ces derniers jours, aucune nouvelle. Même pas une réponse polie, mais de cela, j'ai l'habitude.
M. T. m'appelle mercredi dernier comme si de rien n'était en me disant qu'il avait trouvé mon CV sur un site internet. Pourquoi pas. Je ne sais pas s'il se souvient de notre entretien, moi, en tout cas, je n'ai pas oublié. Je n'ai pas oublié la manière avec laquelle il m'a traité mais je joue le jeu. Nous discutons donc une grosse demi-heure jusqu'à ce que se pose l'épineuse question de ma rémunération. Je trouve pour ma part extrêment déplacée cette question parce que cela dépend d'un ensemble de facteurs qui dépasse de loin les seules responsabilités. J'estime les justes rémunérations en fonction de l'intérêt du poste, des responsabilités, de l'environnement de travail, des divers avantages, bref, d'un tas de paramètres que je n'avais pas.
Sachant que j'avais déjà été jeté par ce même monsieur, que je n'ose imaginer qu'il est bête au point de ne pas se rendre compte qu'il m'avait déjà démarché surtout au bout d'une demi-heure de discussion, j'annonce donc brutalement que je ne me déplacerai pas en-dessous d'un salaire de 60000 € brut annuel sur douze mois et que ce ticket d'entrée n'est pas négociable. La réponse m'a sidérée. Alors que j'ai essuyé un refus pour 45000 € en novembre, les 60000 € ne semblent pas inenvisageables. Les enchères montent, c'est parfait.
Pour être tout à fait honnête, j'aurais pris les 45000 €. Juste le temps pour trouver quelque chose de plus intéressant. Et rien ne m'interdit de faire la même chose à 60000 €.
Donc reprenons l'historique. Une grande entreprise de l'est de la France recherche plusieurs compétences pointues en électronique depuis plusieurs mois. Malgré le fait qu'il existe un service des ressources humaines, celle-ci délègue son recrutement à un cabinet de la région lyonnaise, cabinet dont la compétence est tout à fait relative et qui est incapable de fournir des candidats acceptables par l'entreprise soit parce qu'elle ne sait pas les repérer, soit parce que ses chargés de recrutement sont des billes.
La question est alors de savoir pourquoi cette entreprise ne recrute pas elle-même pour son propre compte plutôt que de passer pas des sous-traitants incapables.