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Depuis quelques semaines, le nombre des candidats à la désaffiliation au régime de sécurité sociale français augmente tant et si bien qu'il y a actuellement un véritable vent de panique. En effet, ce système ne survit que grâce à une enceinte de fil de fer barbelé et bon nombre d'heureux cotisants quittent le navire pour des assurances bien plus efficaces, même en cas de longue affection, et bien moins chères que notre sécurité sociale.
À la suite de l'émission inqualifiable de Guillaume Erner hier matin sur France Inter (voir le papier en date du 6 février 2014), j'ai pu constater que le nombre d'articles signalant qu'il était illicite de quitter cette assurance avait explosé en un mois. Les caisses de sécurité sociale ont peur. Elles sont peur d'imploser faute d'heureux cotisants.
Mais la cerise sur le gâteau est un article du Figaro daté du 2 février courant et signé par Marie-Cécile Renault. Sans vergogne, elle conclut son article par ceci :
En attendant, sans opter pour la désaffiliation « sauvage » prônée par le groupuscule les « libérés », qui est totalement illégale, certains cotisants adoptent une stratégie d'évitement. D'après le sondage SDI, plus du quart des indépendants se sont organisés pour bénéficier d'un statut différent (salarié ou assimilé salarié) par volonté de ne plus avoir à faire au RSI.
Pour asséner de telles contre-vérités depuis un mois, il faut vraiment que le nombre de rats qui quittent le navire ait explosé. J'aime assez le terme de groupuscule, d'autant que ce groupuscule prône des choses totalement illégales.
Non seulement les mots sont infamants, mais en tant que journaliste, vous devriez connaître la loi du 29 juillet 1881. Vous savez, cette loi qui parle de la liberté de la presse et qui devrait être insrite au fronton de toutes les écoles de journalisme de France et de Navarre. Pour information, je vous cite ici son article 27 :
- Modifié par Ordonnance n°2000-916 du 19 septembre 2000 - art. 3 (V) JORF 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002
La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle aura troublé la paix publique, ou aura été susceptible de la troubler, sera punie d'une amende de 45 000 euros.
Les mêmes faits seront punis 135 000 euros d'amende, lorsque la publication, la diffusion ou la reproduction faite de mauvaise foi sera de nature à ébranler la discipline ou le moral des armées ou à entraver l'effort de guerre de la Nation.
L'alinéa qui nous intéresse est le premier. Mais le Figaro et sa journaliste pourraient aussi être attaqués au travers de l'article 29. En tous les cas, ils le mériteraient amplement puisque cet article stipule :
- Modifié par Ordonnance du 6 mai 1944 - art. 4
Toute allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps auquel le fait est imputé est une diffamation. La publication directe ou par voie de reproduction de cette allégation ou de cette imputation est punissable, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, mais dont l'identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés.
Toute expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait est une injure.
Il y a matière et j'espère que les oreilles vont siffler. Le Figaro n'est décidément plus ce qu'il était.