« Indigence | Le principe du Grincheux » |
Cela n'a pu vous échapper. Marie-Ségolène Royal est à présent ministre de l'écologie. C'est assez étrange lorsqu'on se rappelle que, juste après son élection, François Hollande avait déclaré qu'un ministre qui perdrait une élection devrait quitter son poste. Il est vrai que Marie-Ségolène n'a pas perdu une élection contre l'opposition de droite, mais contre un dissident de sa propre majorité, prouvant par là combien le bon peuple de gauche appréciait la dame dans son propre fief. Cette défaite devrait encore être plus humiliante qu'une défaite contre un adversaire de droite et devrait ôter toute légitimité à la dame. Visiblement, il y a deux poids et deux mesures selon que vous serez ou non une ex de notre président normal.
Donc, Marie-Ségolène vibrille à l'hôtel de Roquelaure, siège du ministère de l'écologie. Sans doute pour lutter contre le réchauffement climatique, elle a jeté un froid sur le personnel dès son installation. La cause ? Une consigne, un règlement intérieur, un code de conduite destinés à respecter l'étiquette dont le caractère draconien apparaît non seulement autocratique mais aussi complètement hors norme.
En particulier, il est exigé du personnel féminin une tenue décente avec « interdiction des décolletés » comme si les fonctionnaires de ce ministère venaient travailler seins nus et avaient besoin d'un rappel pour n'y venir dans des tenues décentes. Je rappelle à toutes fins utiles au ministre qu'on ne lui a demandé que de reboucher le trou dans la couche d'ozone.
Selon le personnel, le ministre se déplacerait dans les couloirs toujours précédées d'un huissier qui l'annonce. Cette disposition est en soi étrange, mais le plus beau est à venir. Cet huissier annonce son passage pour que le personnel qui en a l'obligation puisse se lever au passage du ministre. Il est également interdit au personnel de fumer dans la cour et le jardin en présence du ministre. Qu'il y ait une interdiction formelle ne me dérange pas en soi, mais que cette interdiction soit conditionnée à la présence ou non du ministre est pour le moins surprenant.
Lorsque la ministre déjeune dans son salon, il est défendu au membre de son cabinet d'emprunter le couloir adjacent pour cause de nuisances sonores si bien que pour atteindre la salle dite de la « popote », il s'agit de ne pas traîner. Dès le ministre dans son salon, la seule voie d'accès à la « popote » est interdite. Tant pis pour les retardataires ! Mon mauvais esprit me souffle que le port des charentaises devraient être obligatoire, surtout pour l'ancienne madone du Poitou et ses conseillers traîne-savates un peu trop bruyants.
Le ministre impose aussi le co-working, anglicisme signifiant qu'aucun bureau ne doit être occupé par une seule personne. Naturellement, en dehors du sien, il ne faut pas exagérer non plus.
De là à dire que Royal porte bien son nom, il y a un pas que je franchis allègrement d'un pas léger.