« La dernière blague du RSI | Champignaqueries d'un triste sire » |
Le 15 mai de chaque année est pour les comptables et experts-comptables de tous poils un jour béni. Après avoir passé plusieurs semaines à coucher sur leurs lieux de travail pour achever les bilans comptables de leurs clients qui se feront à leur tour achever par les prélèvements divers et variés de notre état obèse et goinfre, ils peuvent enfin profiter de ce qu'il reste de ponts au mois de mai pour partir en vacances.
Tous occupés qu'ils étaient à leurs déclarations, ils ont sans doute laissé passer une petite information relayée par les Échos. Cette information lève le voile sur ce que l'état devra faire à partir de janvier 2015 pour maintenir notre système de retraite par répartition. Nous pouvons y lire :
la loi supprime cette distinction entre groupes de régimes et unifie l’application du cumul emploi-retraite à tous les régimes de retraite de base légalement obligatoires (régime général, régime spécifique des salariés agricoles, régime des artisans, commerçants, industriels, régime des professions libérales, etc.). Pour pouvoir liquider sa pension de retraite dans un de ces régimes, l’intéressé devra donc cesser ses activités professionnelles dans tous les autres régimes, peu importe qu’ils appartiennent ou non au même groupe.
Ce n'est peut-être pas très clair pour vous alors je vais vous expliquer ce qu'il en est. Si, pour une raison x ou machin, vous décidiez de continuer à travailler et que vous aviez atteint l'âge légal de liquidation de votre retraite par ailleurs, que ce soit dans votre ancienne branche professionnelle ou dans une nouvelle (donc avec une nouvelle caisse de retraite), il vous sera impossible de toucher votre retraite qui est de droit car vous avez cotisé et que vous pouvez même avoir le nombre d'annuités nécessaires. Personnellement, j'appelle cela du vol ou de la spoliation.
Si votre retraite est tellement faible et que vous êtes contraint à continuer à avoir une activité pour boucler les fins de mois, c'est encore mieux puisque nous pouvons même lire :
la reprise d’une activité professionnelle dans un nouveau régime de retraite, quel qu’il soit, après la liquidation d’une pension d’un autre régime de base légalement obligatoire n’ouvrira plus droit à l’acquisition de points de retraite de base ou complémentaire.
En d'autres termes, le maintien ou la reprise d'une activité professionnelle après liquidation d'une première retraite de base vous permettra de cotiser à taux plein sans jamais avoir aucun retour. Là encore, c'est purement et simplement du vol.
En regardant un peu plus loin que le bout de son nez, il est assez aisé de s'apercevoir que l'état, une fois encore, nous incite fortement à vivre de ses minima sociaux en décourageant ceux qui pourrait le faire de travailler pour tenter de conserver le revenu qui leur est nécessaire. Mais gageons que sous couvert d'idéologie crasse, cette nouvelle loi ne lèvera même pas les illusions que certains pourraient encore avoir persuadés qu'ils sont que leurs cotisations leur ouvrent encore un droit à la retraite parce qu'ils auront cotisé toute leur vie. Après le slogan sarkozyste disant qu'il fallait travailler plus pour gagner plus, voici le slogan de l'état providence socialiste consistant à travailler plus pour gagner moins.
Ce n'est pas bien nouveau. Il y a longtemps que nous savons que le capitalisme consiste à partager inégalement les richesses et que c'est mal, alors que le socialisme est la répartition égale de la misère et que c'est bien. Rassurez-vous, nous y arrivons à grands pas !
Étant un heureux cotisant, je me suis un peu intéressé aux frais de fonctionnement des diverses caisses récoltant mes prélèvements sociaux. Oui, actuellement c'est la fête puisque je me suis aperçu que l'an passé, après avoir facturé plus de 100 000 € à mes clients, il me restait à la fin du mois quelque 900 € toutes charges défalquées. La question était pour moi de savoir comment cet argent était utilisé. Pour la CIPAV, j'avais une petite idée. Étant passé chez elle récemment et sachant qu'à la liquidation de ma retraite à plus de 65 ans j'aurai droit à 860 € bruts base plus complémentaire, j'étais rassuré. En voyant leur bâtiment, je savais que mes cotisations étaient en partie investies dans la pierre. Je ne sais pas si vous voyez très bien ce que je veux dire.
Pour le RSI, j'avais encore quelques doutes. J'avais quelques doutes jusqu'à ce qu'un lecteur assidu et chafouin m'envoie la photographie suivante :
Fig.1 : piquette du RSI Auvergne
Pour information et parce qu'il faut bien terminer sur une note aussi acide que leur piquette, voici ce que le RSI Auvergne fait avec l'argent de ses heureux cotisants. Outre la typographie approximative, mais peut-on attendre plus des membres élus du CE du RSI Auvergne que des petits-fils de Charlemagne, je vous rappelle que les comités d'entreprises sont subventionnés par 0,2% de la masse salariale brute.
Vous êtes seuls juges.
Bonne nouvelle en effet.
Si j’ai bien compris alors c’en est fini des militaires qui quittent la grande muette avec une jolie retraite après 15 ans et qui arrondissent leurs fins de mois dans le civil ?
Non ? J’ai pas tout compris ?
PS: Je vais me pencher un peu sur ce qu’ils font de mes cotisations à la CARPIMKO.
Foie gras ?
Notez bien que j’ai parlé du RSI, pas de la CIPAV… Je n’ose imaginer ce que le CE de la CIPAV fait avec son argent…