« Champignaqueries d'un triste sire | Les voies de RFF et de l'Auvergne sont insondables » |
Ce matin, j'ai reçu un coup de téléphone totalement surréaliste.
Lorsque je cherchais un emploi de chercheur (option électronique et traitement du signal), j'avais été approché par un cabinet de recrutement de Saint-Quentin-en-Yvelines pour un poste tournant autour du traitement du signal acoustique.
N'ayant à ce moment aucune offre sérieuse, j'avais mis toutes les chances de mon côté en envoyant un dossier complet :
et j'en passe.
Comme d'habitude, la réponse fut laconique. Trop cher, trop vieux, trop compétent pour ne pas s'ennuyer au poste en question. Il m'a aussi été dit que le traitement du signal acoustique était totalement différent du traitement du signal radio, ce qui m'a un peu amusé puisqu'un diagramme de rayonnement ou une figure d'interférences, cela reste un diagramme de rayonnement ou une figure d'interférences quel que soit le type d'onde. En cuisinant le cabinet de recrutement en question, j'ai tout de même appris que le budget du client était de 45 k€ bruts annuels et que le poste était déjà pourvu. C'est du moins ce que j'ai pu apprendre il y a plus de quatre mois. Ayant d'autres choses à faire que de perdre du temps, j'en étais resté là.
Et ce matin, surprise. Le client final m'appelle pour me demander ce que je faisais en déclarant abruptement qu'il avait trouvé mon CV sur internet.
Tu parles, prends-moi pour un imbécile, je ne te dirai rien. Tu as mon dossier complet sous les yeux.
Non seulement je ne suis à la recherche de rien puisque j'ai trouvé un CDI très bien payé à cinq minutes à pied de chez moi au centre de Paris (donc un luxe), mais j'ai un peu de mémoire et je peux être très rancunier. En tout cas, je ne te dirais pas que je suis actuellement en poste. Après m'être fait traiter comme un malpropre, ton discours qui fleurait bon l'homme providentiel m'a un peu écorché les oreilles. Je vais donc m'amuser un peu avec toi. Puisque les recruteurs s'amusent avec moi, il n'y a aucune raison finalement de ne pas inverser un peu les rôles.
J'annonce mon prix. Visiblement, c'est maintenant possible. Tu m'étonnes, le poste n'a jamais été pourvu et lorsqu'un recruteur refoule a priori les candidats sérieux, le choix devient tout de suite plus difficile. Le traitement du signal, ça ne s'improvise pas, c'est un domaine assez pointu et difficile. Les spécialistes sont rares et ce qui est rare est cher. On ne trouve pas un expert en traitement du signal — donc avec de l'expérience — à 45 k€ bruts annuels. Et lorsqu'on est une entreprise qui fait autant de chiffre d'affaire et qu'on a besoin d'un spécialiste, on le paie.
J'attends donc avec une certaine impatience la suite qui ne saurait tarder.
Rien que pour avoir le plaisir au final de refuser.
Un petit pan sur le bec : comme « d’haitude », parler
d’expert en « trairement » du signal, c’est un peu vache !
Sérieusement (et puisque j’ai enfin retrouvé mon mot de passe pour poster sur ton blog) il y a environ 5 ou 6 ans de cela j’ai été recruté dans une boîte où, pour décrocher le poste, j’ai dû accepter une baisse de 500 Euros par rapport à mon salaire précédent, assorti d’une promesse de réajustement après un an. Résigné, j’accepte ; un an plus tard mon boss m’annonce avec un air débonnaire qu’il m’augmente de 100 Euros. Ayant eu entre temps le loisir de le pratiquer d’assez près pour l’avoir vu venir de loin, je lui réponds du tac au tac que je démissionne. Il croit à un bluff mais change d’avis dès le lendemain en recevant ma lettre postée la veille avec changement immédiat de stratégie et (surprise) le retour des 500 Euros (déjà douze fois perdus depuis un an, soit dit en passant) et me rappelle que j’ai 3 mois de préavis. Je lui sors mon contrat stipulant noir sur blanc un mois de préavis, et n’ai pu m’empêcher d’ajouter que mon nouvel employeur me salarie à 1K au-dessus de ce que lui-même m’a refusé un an auparavant. Je veux bien qu’on discute, mais une fois qu’on prend des engagements on les respecte, et surtout j’encaisse assez mal qu’on se foute de moi à ce point-là.
Alors pour en revenir à ton billet, il ne faut pas bouder son plaisir et savoir goûter ce genre de retour de bâton, tant il est vrai que « ce qui est rare est cher » : je suis assez impatient d’en lire la suite.
Deux pans sur le bec en valant trois (modulo erreurs)
tu en prendras bien un p’tit dernier pour la root ?
Au lieu de
« prends-moi pour un imbécile, je ne te dirais rien »
Je voyais
« prends-moi pour un imbécile, je ne te dirai rien »
Mais tu finis par me faire douter …
Bon je ne sais si c’est un pan sur le bec, mais au début du billet il est question de 45k€ annuels et à la fin de 45k€ mensuels.
Il fallait naturellement lire annuels… Promis, j’arrête la boisson…
La suite est assez intéressante. Vous avez pu noter que le tarif initial de 45 k€ était trop cher.
J’ai néanmoins abruptement signalé lors du dernier entretien téléphonique qu’en dessous de 75 k€ de part fixe je ne daignerai même pas considérer l’offre qui pourrait m’être faite.
Le tarif ne semble plus être aujourd’hui une pierre d’achoppement.
Un pan sur le bec en valant deux, “entre temps” s’écrit en deux mots. Non mais !