« Épreuves de mathématiques | Carnet noir » |
Les marronniers ont la vie dure. En ces temps d'examens, comme tous les ans, ressurgit la suppression des notes à l'école élémentaire et au collège. Il paraîtrait que c'est en raison de ces notes que les élèves ne progressent pas parce qu'ils sont stigmatisés par leurs mauvaises notes. Jamais en raison des méthodes aberrantes utilisées par l'éducation nationale qui n'est malheureusement plus instruction pour faire entrer les enseignements de base dans leurs caboches blondes ou par leur manque de travail. C'est toujours la faute des autres et le système de notation est un bouc émissaire bien pratique. Il paraîtrait aussi que les parents d'élèves ne sauraient pas trop à quoi correspond une note sur vingt. Il y a finalement longtemps que le niveau baisse…
Personnellement, je vois tout de même mieux ce que vaut un cinq ou un quinze sur vingt qu'une pastille de couleur jaune. D'autant que si certains collèges utilisent le rouge, l'orange et le vert, cela ne revient qu'à passer d'une notation sur vingt à une notation sur trois, d'où une perte d'information assez conséquente.
Ce n'est pas tout. Il faudra faire des moyennes de couleurs ou, au pire, décider à partir de combien de pastilles vertes dans un groupe de pastilles multicolores le résultat devra être vert. Et les professeurs de mathématiques seront en droit de se demander si ce groupe est commutatif. De grandes discussions en perspectives pour occuper les fonctionnaires du ministère et justifier de leurs traitements. La réponse la plus probable de la commission Théodule ad hoc sera certainement une sorte de moyenne. Entre le jaune et le bleu, ce serait assez facile. Je ne sais pas si vous vous rendez compte de l'aspect grandiose du mélange. Cela ferait une pastille verte, verte comme les forêts, comme l'espérance. Cela permettrait de repeindre les bulletins, de leur donner une couleur tendre, d'installer le printemps dans ces papiers de merde pour paraphraser Blondin à moins qu'il ne s'agisse d'Audiard. Un seul problème, si le bleu est utilisé en pavillon sur les plages, il ne l'est pas encore dans les systèmes de notation post-modernes où il faudra s'arranger avec des pastilles rouges, orange et vertes.
Et je vous le donne en mille, quelle est la couleur résultant du mélange entre le vert et l'orange ? Vous ne voyez pas ? Vous ne serez donc pas choqué lorsque votre rejeton recevra son bac à lauréats (sic) avec une mention caca d'oie !
Mes rejetons sont, je balance, au Lycée de Provence, à Marseille. C’est un lycée élitiste pour fils-à-papa, très jésuite, très Dieu, et surtout très fric.
La première fois que j’ai lu les bulletins scolaires, j’ai pu enfin découvrir la fameuse 4eme dimension. Les notes sont du style : maths : 14,75. Bon, là pas d’angoisse, tous les profs de maths étant de grands malades. Mais surprise : français : 15,25 !
Déjà, là, le moral en a pris un coup. Mais ça, ce n’était encore rien. Au dessus du 14,75, il y a un exposant : 0.10. Sur le 15,25, l’exposant est de 0.99.
Par faiblesse, je demande maintenant : “Alors, ce contrôle de maths, ça a marché ou pas ?”
Il y a tout de même un avantage : lorsque mes enfants vont faire des courses, il est certain qu’ils ne vont pas se faire enfler facilement par le commerçant question rendu de la monnaie !
Sur les notes “couleurs", je sens le complot (Wikileaks va sortir un dossier) des fabriquant de cartouches d’imprimantes.
Quand à la CEDJ, elle est déjà saisie : que vont devenir les enfants daltoniens souhaitant entrer à Provence, je vous le demande un peu…