« Des conditions de la femme | Librairies catholiques, suite et pas fin » |
Pour mes besoins propres, je développe depuis très longtemps un langage de programmation. Vous me demanderez certainement pourquoi je n'utilise pas ce qui existe déjà et vous aurez certainement raison.
J'ai une solide formation de chercheur spécialisé en communications numériques et traitements d'antennes. Les hasards de mes travaux m'ont toujours entraîné vers la résolution de problèmes d'optimisation non polynomiaux et complets. Comme j'avais accès, à l'époque où le PC arrivait péniblement à utiliser un unique processeur à 25 MHz, à des machines multiprocesseurs, j'ai commencé à développer un logiciel de calcul permettant d'en tirer le maximum de puissance. De traiteur du signal, j'ai doucement mais sûrement glissé vers le matheux pervers.
Aujourd'hui, je ne fais plus de traitement du signal. Je concentre mes efforts sur l'implantation d'algorithmes massivement parallèles, principalement d'optimisation combinatoire. Je continue donc à peaufiner ce langage de programmation qui est devenu plus fiable et plus rapide que bien des outils commerciaux. Ce logiciel est disponible sous licence CeCILL 2 et est téléchargeable à l'adresse http://www.rpl2.fr. N'étant pas philanthrope de naissance, je n'ai mis cet outil en ligne que pour deux raisons : avoir quelques utilisateurs qui pourraient m'indiquer des dysfonctionnements résiduels que je n'aurais pas vu et satisfaire mon propre orgueil. En d'autres termes, je mets cet outil à la disposition du public parce que j'en tire un avantage immédiait et non parce qu'il pourrait être utile à quelqu'un.
Cet outil est utilisé par un certain nombres de laboratoires dont le JPL, un machin plein de chercheurs et d'ingénieurs dont le but est d'envoyer des trucs dans l'espace en essayant de ne pas les faire exploser au décolage. Je ne sais pas pourquoi ce laboratoire utilise mon outil et je pense que je ne le saurai jamais. Tout ce que je sais, c'est qu'un type au nom asiatique imprononçable m'a envoyé un courrier électronique à la limite de l'insulte pour me traiter d'incapable parce qu'il y avait dans un coin obscur de la récupération des erreurs un petit problème, problème qu'il n'a par ailleurs pas cherché à corriger à moins qu'il en ait été incapable. Celui-ci ne se présentait que lorsqu'on protégeait une structure conditionnelle non exclusive
SELECT (expr) CASE (expr) THEN END DEFAULT END
par un bloc de récupération des erreurs et qu'une erreur apparaissait entre un CASE et le END correspondant. J'avais effectivement écrit quelque chose d'incorrect, pensant rendre le code plus efficace en limitant l'utilisation de la pile système. Bien mal m'en a pris.
Quoi qu'il en soit, il fait chaud, je suis fatigué, j'ai mal mangé à midi et mon chat était pénible. Autant vous dire que j'ai assez mal pris ce message d'une politesse tant approximative que tout à fait relative.
Je n'ai aucune envie d'aider mon prochain, surtout gratuitement après m'être fait réprimander de la sorte. Je ne cherche à aider personne et je n'attends même pas le début d'un merci pour la mise à disposition gratuite de cet outil. J'estime juste ne pas avoir à subir les aigreurs d'un inconnu lorsqu'il trouve un problème mineur dans un programme totalisant 175 Mo de code source, d'autant qu'il a les sources et qu'il peut lui aussi mettre les mains à la pâte. Comme ce problème pouvait être gênant pour mes propres applications, j'ai tout de même passé deux journées à le corriger, mais ce sinistre individu attendra la prochaine révision pour bénéficier des corrections. Et cette nouvelle version ne sera pas pour demain…
Je dois être légèrement susceptible. Pourtant, lorsqu'on me signale gentiment un problème, non seulement je remercie la personne qui m'a fait le rapport de dysfonctionnement, mais je corrige au plus vite en fournissant une version avec les correctifs. Je ne vois pas l'intérêt que peut avoir une personne à se fâcher avec le développeur d'un outil disponible sous licence libre.
On va me rétorquer que le courrier électronique doit être bref et que cela n'a pas à préjuger de l'intention de l'émetteur. Cela reste à voir. Je crois surtout qu'à l'instar de toutes les grandes coutumes décadentes, la politesse se perd.