« Les frères Galoche | Illégalité du RSI, saison 2 » |
Manuel Valls vient de l'annoncer, il n'y aura aucune réforme des retraites durant ce quinquennat. La patate chaude est donc refilée au prochain gouvernement, qu'il soit de droite ou de gauche. C'est responsable et cela a un petit air d'« après nous le déluge ». Remarquez bien que Manuel Valls en Pompadour, ça aurait de l'allure.
Une fois de plus, force est de constater que personne ne prend en compte l'ampleur du problème, du désastre pourtant annoncé depuis les années 1970 par des démographes. Mieux vaut ne pas contrarier le troupeau bêlant qui risquerait de voter pour l'opposition plutôt que de prendre à bras le corps le problème qui, soyons-en sûrs, se produira puisque, contrairement à la croissance que chacun appelle de ses vœux, la démographie est beaucoup plus prévisible.
Il est pourtant plus que temps de dire aux français la vérité, de constater l'état déplorable des finances du pays. L'état providence ne vit plus qu'au-dessus de ses moyens sous la perfusion de marchés financiers qui ne vont pas tarder à se servir sur la dépouille de la bête. Il est d'ailleurs assez amusant de constater que ceux-là mêmes qui fustigeaient la finance — souvenez-vous du moi, président, mon ennemi sera la finance — sont bien contents de la trouver pour continuer à promettre que demain, on rasera encore gratis.
Nous sommes objectivement en faillite. Mais au lieu de l'accepter et de faire quelque chose pour s'en sortir, les gouvernements successifs ne voulant pas se froisser avec leurs électeurs ne font rien sauf accélérer la chute. Il faut tout de même mettre à leurs crédits qu'ils essaient de sauvegarder les intérêts de leur électorat plus que de celui de leur opposition. Et c'est bien le mal français. Plutôt que de faire bloc pour essayer de s'en sortir le moins mal possible, les différents partis politiques essaient de sauvegarder leur pré carré, leurs prérogatives et celles de leurs proches. Tant pis pour les autres, Dieu ou le parti reconnaîtra les siens.
Le résultat est catastrophique. Après une trentaine d'années de cette politique, nous arrivons à une situation où la moitié de la France travaille pour l'autre, où la moitié des français, plus exactement des résidents, considère que l'état a une dette envers elle. Combien de temps cette grande illusion, cette escroquerie pourra-t-elle encore perdurer sans que la France qui travaille ne se rebelle pour que cela change ? Contrairement à ce qui est répété ici et là, cette France qui est en train de se réveiller n'est pas une France d'odieux individualistes qui sont contre toute solidarité. Ce sont des gens comme vous et moi qui veulent bien être solidaires à partir du moment où cette solidarité est juste et partagée par tous, ce qui est loin d'être le cas en France.
Et cette solidarité commence par une réforme sérieuse de la protection sociale à la française et des caisses de retraite. C'est urgent et vital.