« Légion du déshonneur | La France coule, la majorité délire, l’opposition dort » |
Greenpeace vient encore de faire parler d'elle et, rassurez-vous, pas vraiment en bien. Le contraire eut été tout de même légèrement étonnant.
Greenpeace, comme la plupart des organisations similaires, est peuplée d'activistes politiques à poils durs mélangés à des dingues plus ou moins doux, le tout pétri de bonnes intentions comme celles de la protection animale ou de l'environnement contre lesquelles il est difficile de s'ériger sauf à se faire traiter d'affreux néocapitaliste ultralibéral. Bien souvent, il ne s'agit que d'individus qui se permettent de faire un peu n'importe quoi pour que l'on parle d'eux. Souvent, ils comptent sur la notoriété et l'intouchabilité de leur organisation de tutelle pour éviter les foudres de la justice.
Fig. 1 : la prochaine fois, on taguera la grotte Chauvet
En effet, le 8 décembre dernier, des militants de Greenpeace incultes et irrespectueux se sont permis d'écrire un énorme message jaune fluorescent sur le site de Nazca. Le site de Nazca, pour ceux qui l'ignoreraient, se situe dans le sud du Pérou. Il est célèbre pour ses immenses géoglyphes représentant des créatures vivantes, des plantes stylisées et des personnages imaginaires obtenus par des sillons tracés à la surface du sol, il y a 1500 à 2000 ans de cela. Ces figures, qui ne sont réellement visibles que du ciel, avaient probablement un rôle sacré en lien avec l’astronomie.
Ces géoglyphes découverts en 1926 sont classés depuis 1994 au patrimoine mondial de l’humanité et sont extrêmement fragiles puisque les sillons ne sont visibles, après autant d’années, que grâce à la spécificité du lieu : en altitude, les conditions atmosphériques qui règnent à cet endroit sont très constantes avec un vent quasi nul et une presque totale absence de pluie (30 mm par an). Les joyeux militants de Greenpeace, en installant leur gros slogan jaune immonde, ont piétiné allègrement et dans la bonne humeur un site interdit au public. Ils ont déplacé des dizaines de rochers.
Le gouvernement péruvien s'en est ému à juste titre. Le délégué au ministère de la culture péruvien, Luis Jaime Castillo, s'est même étranglé en apprenant l'exaction de Greenpeace sur ce lieu en expliquant à qui voulait l'entendre :
Ce sont des roches noires sur un fond blanc. Vous marchez là et l’empreinte va rester durant des centaines, des milliers d’années. Et la ligne qu’ils ont détruite est la plus visible et la plus reconnaissable de toutes.
La justification de Greenpeace, aussi pathétique que cette organisation, était qu'il fallait marquer les esprits durant le sommet pour le climat de Lima. Marquer les esprits. Dans l'esprit étroit de l'activiste de Greenpeace, cela signifie sans doute détruire une œuvre d'art sur un site archéologique.
Le résultat est maintenant là. Les gros godillots de ces imbéciles de Greenpeace estampillés écologistes anticapitalistes à peu de frais ont sali des dessins vieux de plus de quinze cents ans. Ces dommages irrémédiables sont visibles depuis le ciel et ont déclenché une véritable fureur bien compréhensible à l'encontre de Greenpeace et de ses militants incultes, irrespectueux et imbéciles même s'il s'agit souvent d'un pléonasme. Les péruviens ne sont peut-être pas plus préoccupés par l'environnement que nombre d'habitants de cette planète, mais ils sont au moins tous d'accord pour signaler que la fin ne justifie pas tous les moyens.
Heureusement, les autorités péruviennes ont réagi promptement contre ces activistes en cherchant à empêcher leur fuite à l'étranger et ont déjà lancé des actions judiciaires pour destruction de monuments archéologiques. Les peines encourues peuvent aller jusqu'à six ans de prison. J'espère quant à moi et de tout cœur qu'ils moisiront pour quelques années dans les geôles ou les culs de basse-fosse péruviens. Ils ne méritent que cela.
Chose assez étrange, si cette consternante aventure des pieds nickelés de l'écologie a été relayée par les media anglo-saxon qui l'ont assez rapidement taxée de bourde monumentale, il fallait avoir une oreille assez exercée pour en percevoir l'écho dans les media francophones. Seuls quelques articles perdus ici et là sur la toile en ont parlé. Personne n'a cru bon, en France, de discuter du bien fondé de cette pathétique action et du pourquoi du comment l'humanité toute entière devrait maintenant s'enorgueillir d'observer à côté de ces dessins séculaires des traces de godasses sans doutes écologistes.
J'ai vérifié pour vous, mêmes les dépêches de l'AFP n'en ont pas fait pas mention.
Ceci étant dit, ou ceci étant écrit puisque vous me lisez, ce n'est pas la première fois que les activistes de toutes ces organisations à but ultime plus ou moins louche se perdent dans des actions aussi pertinentes. La plupart du temps, leurs actions sont justes discutables. Mais, dans certains cas, elles sont illégales, dangereuses voire carrément destructrices. Mais cela n'arrête pas l'activiste bas de plafond qui a besoin de faire les gros titres à n'importe quel prix, pourvu que l'on parle de lui. Et pour cela, tout est bon. Il peut bafouer tous les droits fondamentaux tout en se foutant éperdument des conséquences de ses actes qu'il ne paie pas assez souvent ni pas assez cher. Greenpeace ne s'en est d'ailleurs jamais caché, mais cela reste aussi valable pour notre confédération paysanne bien à nous et ses faucheurs volontaires qui n'ont cure de la propriété privée ou des antinucléaires qui forcent certains pays européens à renoncer aux centrales nucléaires tout en ayant des difficultés pour produire leur électricité à base de charbon qui comme tout le monde le sait n'est absolument pas polluant.
Pourtant, cette fois-ci, Greenpeace a franchi une certaine limite. Les dégâts sont importants, ne peuvent pas être réparés et le Pérou entend bien ne pas en rester là. Greenpeace ne peut pas s'en tirer avec de vagues et plates excuses à son habitude avant d'aller préparer une autre manifestation encore plus idiote sous couvert d'écologie. J'ai en revanche une confiance assez moyenne dans le fait que cette organisation en tire une quelconque conséquence. Le passé de cette organisation nous a déjà montré que ses dirigeants ne savaient pas mettre une idée derrière l'aurte.
Et pour terminer ce billet un peu long, j'aimerais reprendre le beau slogan de Greenpeace à Nazca. Le futur est renouvelable. Certes, mais le passé détruit, lui, bande d'abrutis, est irremplaçable !