« Petite pensée du jour | C'est la lutte finale... » |
J'ai vaguement entendu hier matin que Fleur Pellerin avait l'ambition de taxer la bande passante sur internet. Je dis vaguement entendu parce qu'une fois encore Radio France était en grève.
J'ajoute donc mon grain de sable à la dure lutte de la CGT et à Gérard Filoche à côté duquel Mélenchon ne peut passer que pour un affreux réactionnaire en affichant moi aussi mon soutien avec ce syndicat avant-gardiste roulant pour la lutte des classes :
Fig. 1 : la CGT, un syndicat en avance dans les années 50, 1750, entendons-nous bien !
Ne critiquons pas trop la CGT, elle a enfin un nouveau PDG qui lui ressemble et qui fait peuple. Le Paon avait trop une allure de col blanc et faisait vraiment tache entre Bernard Thibault — incapable de faire la différence entre une carte réseau et un équipement espion dans sa C6 de fonction, souvenez-vous — et Philippe Martinez. Ils doivent les choisir sur leur physique.
Mais revenons à des choses sérieuses puisqu'il est l'heure de taxer un peu plus. Le gouvernement envisage en effet d'instaurer une taxe sur le débit internet afin de faire payer des impôts à Google et autres géants américains du net qui jusqu'ici échappent au fisc français car ils sont installés à l'étranger, ces petits galopins. C'est le Canard Enchaîné, visiblement bien informé comme à son habitude, qui révèle cette information ce mercredi.
Personne ne se demande pourquoi l'optimisation fiscale a le vent en poupe. Et pour la calmer, on va taxer encore un peu plus. C'est certainement diablement efficace. Aussi, le ministre de la culture et des pin's — en honneur à l'inénarrable Jack Lang — propose sans rire d'instaurer une contribution indexée sur l'utilisation de la bande passante au-delà d'un certain seuil. Cette taxe serait déductible de l'impôt sur les bénéfices. Je sens venir l'usine à gaz avec des fuites comme seuls les gouvernements français successifs savent en construire.
Paris souhaite tester le potentiel de rentrées fiscales d'une telle mesure et, si elle s'avère applicable, proposer cette solution à ses partenaires européens, eux aussi à la recherche d'outils fiscaux pour taxer les groupes internet américains à la hauteur de leur activité réelle dans le pays. C'est intéressant. Là encore, cela ne répond pas à la question de l'optimisation fiscale entre pays européens. Cette taxe absurde serait totalement inutile si l'on prenait une bonne fois pour toute le temps d'harmoniser nos fiscalités. Cela n'a visiblement pas effleuré l'esprit de Fleur et le dossier part donc pour étude à Bercy.
Cerise sur le gâteau, cette taxe serait instaurée aux dires du ministre de la culture pour faire contribuer ces groupes numériques à la création française et européenne, comme doivent le faire les télévisions, obligées de consacrer un certain pourcentage de leur chiffre d'affaires à la création française et européenne, contrairement à un Netflix qui pourtant les concurrence.
Or à ma connaissance, l'impôt sur les sociétés n'est pas là pour cela. Non, la seule justification de cette nouvelle taxe est « on veut du pognon pour garder nos privilèges et ceux de notre clientèle ».
Vous vous souvenez de la vignette automobile ? Elle était faite pour les vieux. Je ne sais pas si un jour ils en ont vu la couleur.