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Michel Sapin n'arrête pas de le dire et de le répéter, l'économie française est solide, florissante et résistera à la crise grecque. Pourtant rien n'est moins sûr. Rien n'est moins sûr parce qu'en trois ans, la situation ne s'est pas franchement améliorée et que Pierre Moscovici, son prédécesseur, signalait déjà en privé que rien n'allait plus.
Vous allez me demander comment je suis au courant de ce qu'il disait en privé ? C'est simple, la NSA a de grandes oreilles et Wikileaks a vendu la mèche.
French Finance Minister Says Economy in Dire Straits, Predicts Two Atrocious Years Ahead (TS//SI//NF)
(TS//SI//NF) The French economic situation is worse than anyone can imagine and drastic measures will have to be taken in the next 2 years, according to Finance, Economy, and Trade Minister Pierre Moscovici. On 19 July, Moscovici, under pressure to re-establish a pre-retirement unemployment supplement known as the AER, warned that the situation is dire. Upon learning that there are no funds available for the AER, French Senator Martial Bourquin warned Moscovici that without the AER program the ruling Socialist Party will have a rough time in the industrial basin of the country, with voters turning to the right-wing National Front. Moscovici disagreed, asserting that the inability to reinstitute the AER will have no impact in electoral terms, besides, the situation with faltering automaker PSA Peugeot Citroen is more important than the AER. (COMMENT: PSA has announced plans to close assembly plants and lay off some 8,000 workers.) Moscovici warned that the 2013 budget is not going to be a "good news budget," with the government needing to find at least an additional 33 billion euros ($39.9 billion). Nor will 2014 be a good year. Bourquin persisted, warning that the Socialist Party will find itself in a situation similar to that of Socialist former Spanish President Zapatero, who was widely criticized for his handling of his country's debt situation. Moscovici countered that it was not Zapatero whose behavior the French government would emulate, but rather Social Democrat former German Chancellor Gerhard Schroeder. (COMMENT: Schroeder, chancellor from 1998 to 2005, was widely credited with helping to restore German competitiveness. He favored shifting from pure austerity measures to measures that encourage economic growth and advocated a common EU financial policy.)
Unconventional
French diplomatic
Z-3/OO/524122-12, 271748Z
À bien y réfléchir, quelles sont donc les différences entre la situation actuelle de la France et celle de la Grèce ? Vous allez me répondre qu'elles sont nombreuses. Certes, mais elles ne sont pas toutes en faveur de la France. La Grèce par exemple a un excédent primaire d'exploitation. C'est-à-dire que son état dépense moins d'argent qu'il n'en collecte au travers des divers impôts, taxes et cotisations que paient les grecs alors même que l'église y paie très peu d'impôt, qu'il existe des tas d'exonérations et que si la fraude fiscale était un sport olympique, le grec y aurait toutes ses chances. Nous en sommes très loin puisque la dernière année où la France était dans la même situation était l'année 1974. Cela ne nous rajeunit pas vraiment et la France est un pays qui sait parfaitement faire rentrer l'impôt. Nous sommes mêmes de grands champions, une foule immense de fonctionnaires penche dans les bureaux de Bercy sur de nouvelles taxes, de nouveaux impôts qui seront sans nul doute conviviaux pour reprendre les propos de Michel Sapin.
En France, alors que les finances sont de plus en plus mal et que nous avons dépassé les 2100 milliards d'euros de dette publique officielle — bien plus que ce qui était attendu par le gouvernement et sans compter le hors bilan —, tous les lobbies parlent d'austérité. Alors fixons les idées. Il n'y a jamais eu d'austérité en France, jamais, et c'est bien le problème. Depuis 2007, la dépense publique ne cesse de filer, plus importante chaque jour puisque nous en sommes à emprunter pour boucher les trous 500 millions d'euros tous les jours que dieu fait et il en fait, le bougre ! Je sais, dit comme cela, ça fait peur. Et cet accroissement de dépense dont une grande partie est due aux partenaires sociaux qui gèrent une clientèle rend notre pays totalement inapte à toute réforme structurelle. Les partenaires sociaux, les petits bastions locaux veulent toujours plus d'argent pour satisfaire leurs sujets, leurs électeurs ou leurs adhérents. Il leur importe peu que cela soit fait aux détriments de tous les autres sujets, électeurs ou adhérents.
Le tableau est donc sombre. La Grèce finira par s'en sortir puisqu'elle est parfaitement réformable, son état est léger et tout est à y inventer. La France ne pourra que sombrer dans un chaos indescriptible parce que tous les politiques depuis 1981 partent du principe qu'après eux, ce sera le déluge. Les hommes d'état ont disparu, remplacés par une caste d'hommes politiques gérant l'état à la petite semaine.
Il est déjà trop tard, préparez-vous.