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Quatre-vingts kilomètres. C'est la distance que je viens une fois de plus de faire pour aller à la sous-préfecture de Brive-la-Gaillarde pour tenter de motiver un fonctionnaire pour qu'il m'établisse entre deux siestes deux certificats d'immatriculation. Peine perdue. Pour l'un, un tracteur agricole, c'était ma troisième tentative. Pour une Citroën Xantia, il ne s'agissait que de ma deuxième et je devrais m'estimer heureux. Je sens d'ailleurs que ce n'est pas fini.
Le service des immatriculations a des horaires d'ouverture tout à fait étranges et parfaitement adaptés aux personnes qui travaillent. De 8h15 à 11h30 et de 13h30 à 16h00 du lundi au samedi sauf le mardi après-midi et sauf exceptions plus nombreuses qu'à leur tour et non indiquées sur le disque qui tourne inlassablement lorsqu'on téléphone à la préfecture pour avoir ses horaires d'ouverture.
Mon tracteur agricole, un authentique Massey-Fergusson MF825 a été acheté le 5 mai 2015. Depuis le 5 mai 2015, je n'ai pas réussi à avoir une carte grise à mon nom. Pourquoi ? Parce que je n'ai pas d'attestation de domicile qui agrée à cette fichue administration. J'en ai pourtant quelques unes, mais sans le numéro dans la voie. En effet, la Poste a imposé à la mairie la pose de numéro de rue et mes attestations portaient sur des contrats plus anciens. Je fais le point avec ces charmants fonctionnaires qui utilisent l'hygiaphone comme une armure et on me signale que la taxe foncière leur irait. Je retourne donc à l'automne avec ma taxe foncière parce qu'il faut aussi que le papelard ait moins de six mois et je me fais éconduire parce que la taxe foncière ne fait pas partie des justificatifs de domicile sur la liste officielle de la préfecture sans laquelle rien n'est possible. Idem d'ailleurs pour la taxe d'habitation. J'avais par précaution emporté des tas de factures avec la bonne adresse, même mes appels de cotisation du RSI. Rien à faire, les fonctionnaires des préfectures sont trop souvent butés et idiots. Aucun des papiers en ma possession n'était sur leur liste. J'en avais pourtant apporté un bon kilogramme.
J'ai tenté de réitérer l'opération hier, peine perdue, j'apprends que le service est maintenant fermé le mardi après-midi. Sans doute pour forcer les administrés à passer par des services payants mains un peu moins inefficaces sur internet. Mon esprit chagrin me souffle que ces services fonctionnant par ailleurs bien pour les avoir déjà testés sont des entreprises privées chargées de faire l'interface entre un service préfectoral déplorable et un administré.
J'y retourne donc ce matin en ayant pointé toutes les pièces. Naturellement, je n'emporte pas mes taxes foncières et d'habitation puisque la dernière fois elles n'ont pu servir de justificatif de domicile. Et là, l'espère de greluche mal dégrossie qui me reçoit me demande une copie de ma taxe d'habitation. En ayant assez, je demande à voir le responsable du bureau. Arrive Madame B. que j'ai déjà eu au téléphone au sujet d'un papier manquant dans un dossier de création d'association et au sujet de ma carte grise de tracteur. Deux fois par téléphone, l'une depuis mon domicile parisien, l'autre depuis l'accueil même de la sous-préfecture.
Plutôt que de regarder le monceau de pièces que j'avais apportées, elle se rabat sur l'argument de la préposée me demandant une copie de ma taxe foncière. Je lui fais remarquer qu'à l'automne, la sous-préfecture de Brive en sa personne m'avait refusé la taxe foncière sous l'insigne prétexte que ce document ne figurait pas sur la liste de la préfecture. Pire, cette charmante dame a osé me traiter de menteur devant tout le monde car elle ne répondait jamais au téléphone. C'est faux puisque par deux fois j'ai réusi à l'avoir au téléphone. Et même si c'était vrai, ce serait juste inadmissible.
Et on se demande encore pourquoi les français détestent de plus en plus les fonctionnaires. On a beau être de bonne foi, on finit toujours par être traité comme de la merde par des ronds de cuir assis sur leur petit pouvoir. Aigris, ils font bien comprendre aux administrés leur pouvoir de nuisance.
Je constate une fois de plus que pour travailler dans les bureaux des préfectures, il vaut mieux être con et obtu. À ce point, cela doit même être une exigence pour obtenir un poste.
De mon côté, je continue à utiliser une voiture avec un certificat d'immatriculation qui n'est pas à mon nom. Ce n'est pas grave, ce n'est pas la greluche de la sous-préfecture qui doit s'expliquer devant les gendarmes.