« Ce pays est définitivement foutu | Arrêts en gare » |
Ses sicaires, ses zélotes débiles,
L'électeur qui rigole,
Quand il voit Placé, Duflot ou 'manuelle Cosse…
Que Charles Trenet et Jean-Christophe Averty me pardonnent d'assassiner ainsi une magnifique chanson du patrimoine français, mais avouez qu'il y a vraiment de quoi. Sous prétexte d'écologie béate, la mairie de Paris continue dans ses errances. L'enquête d'utilité publique permettant de savoir si oui ou non les berges de la Seine côté rive droite doivent être rendues aux piétons donne un résultat qui ne va pas dans le sens de la mairie, notre grande Anne décide de passer outre. Les ralentisseurs et les zones 30 km/h poussent comme des champignons et sont néfastes en terme de pollution ? Ce n'est pas grave, qu'on en construise un peu plus !
Fig. 1 : animal qui aime éructer, cracher et beaucoup s'agiter. Et à droite, nous voyons un lama.
Alors pour bien remettre les pendules à l'heure des écologistes bas de plafond et qui devraient immédiatement se faire rembourser leurs chères études à tel point que je m'étonne encore que Denis Baupin ait pu recevoir un jour le titre d'ingénieur de l'École Centrale de Paris, je vais mener un petit calcul qui, sans tous les efforts de Najat Vallaud-Belkacem, serait encore du niveau que l'on serait en droit d'attendre en fin de collège.
Considérons donc un dos d'âne. Les voitures passent de 50 km/h à 25 km/h en émettant quelques menues particules de plaquettes de frein, puis accélèrent à nouveau jusqu'à 50 km/h pour ceux qui respectent les limitations de vitesse. Considérons aussi pour les besoins du raisonnement un véhicule d'une masse de deux tonnes. Chaque voiture qui passe sur ce ralentisseur dissipe donc 150 kJ pour freiner puis en dépense autant pour réaccélérer. En première approximation parce que les esprits chagrins auront noté que la masse du véhicule n'est pas rigoureusement constante, une partie du carburant ayant été consommée durant le cheminement à 25 km/h.
Dans ces conditions, le régime du moteur n'est pas optimal et il n'est pas idiot se prendre un rendement entre la consommation de carburant et les roues de 15%. Donc, à la louche mais pas trop grossière, chaque voiture qui va passer sur ce ralentisseur va brûler pour obtenir les 150 kJ aux roues à peu près 1 MJ de carburant, soit 27 ml de carburant en prenant une densité énergétique moyenne entre l'essence et le gasoil.
Placé devant un collège et voyant passer quelque 2000 véhicules par jour (ce qui n'est pas forcément délirant, ça fait un véhicule toutes les trente secondes sur seize heures, dans certaines rues parisiennes, on doit bien être à cinq fois ce nombre…), il consomme donc à lui tout seul annuellement 20000 l de carburant. Sa production de dioxyde de carbone est alors d'environ 46 tonnes par an. Et si 10000 voitures passent dessus tous les jours, il produit en un an 230 tonnes de dioxyde de carbone. Une paille.
Bien sûr, ce calcul est théorique et ne regarde que la production de CO2 d'un vulgaire ralentisseur. Mais il faudrait aussi prendre en compte les autres rejets. Un moteur émet bien plus de polluants, de NOx, de particules fines en accélération qu'à vitesse constante. Notre gentil ralentisseur écologiste produit donc un joli nuage toxique devant un collège.
J'ai pris ici pour les besoins du raisonnement un ralentisseur. Mais j'aurais pu prendre une zone à 30 km/h ou les grands boulevards. Pourquoi les grands boulevards ? Parce que jusqu'à ce que l'équipe d'Hidalgo ait décidé d'y remettre la circulation à double sens, les feux étaient synchronisés et, une fois le premier passé, il n'était pas impossible en l'absence de conjestion l'aller de la place de la République à l'Opéra sans jamais ne s'arrêter à un feu rouge. Aujourd'hui, il faut s'arrêter à peu près tous les 100 à 150m, les feux tricolores étant savamment désynchronisés.
J'aurais pu prendre aussi les tronçons de rues à sens unique qui sont devenues à contre-sens ou carrément zones piétonnes sur quelques mètres histoire de congestionner un peu plus loin, congestion que la mairie a trouvé intelligent de résoudre avec des interdiction de tourner à gauche donc de couper la file des automobilistes arrivant en face de soi…
Bref, tout est fait non pas par écologie, ce qui pourrait encore se discuter, mais par pure idéologie crasse. Il faut virer l'automobile hors de Paris sans proposer de solution viable à l'automobiliste qui ne se déplace pas toujours pour son plaisir dans les embouteillages. C'est pour cela qu'on se retrouve avec des tramways ridicules et onéreux là où la petite ceinture toujours entretenue par la SNCF aurait parfaitement fait le travail, qu'on se retrouve avec des voies à double sens de circulation, que l'équipe municipale veut absolument rendre aux parisiens qui n'ont rien demandé les voies sur berge histoire de bien congestionner les quais. D'ailleurs pourquoi ne pas rendre les quais aux piétons en laissant la circulation sur les berges ? Je pense que les habitants des quais en seraient très reconnaissants.
La même équipe de parfaits incultes interdit ou tente d'interdire la circulation des véhicules anciens à Paris. Je serais assez curieux d'exprimer en nombre de ralentisseurs le différentiel de pollution entre un véhicule moyen de 1997 et un véhicule moyen et non truqué de 2016.
Il n'y a vraiment que les écologistes pour se demander pourquoi ils font d'aussi piteux scores aux différentes élections. Comment dit-on déjà en Français self-defeating ?