« Imbécillité durable | Ce pays est définitivement foutu » |
La rentrée scolaire ne concerne pas que les enfants et les enseignants d'un côté et les libraires de l'autre. Elle concerne malheureusement aussi les élus et leurs services, à commencer par Bercy, toujours occupé à trouver de nouvelles sources de financement.
Cela vous a sans doute échappé, mais hier, jeudi 1er septembre 2016, a été publié tout à fait officiellement un rapport sur le coût de l'obésité en France. On y apprend que l'obésité touche plus de 15% de la population, est en constante augmentation et devient l'un des principaux enjeux de santé publique pour les années à venir. Qu'à cela ne tienne, outre le fait d'être un enjeu de santé publique, elle peut aussi rapporter quelques subsides dans les poches de l'état.
En effet, Bercy estime que le coût de l'obésité est annuellement de 20,4 milliards d'euros. Parmi ces 20,4 milliards d'euros, 7 milliards sont simplement dus à des absences au travail mais sont intégralement compensés par 7 milliards d'euros qui ne sont pas déboursés par les caisses de retraites en raison d'une mortalité précoce. On apprend dans le même rapport que le coût principal pour l'assurance maladie est de 17 milliards d'euros par an.
Pour fixer les idées, l'alcoolisme coûte 15 milliards d'euros par an et le tabac en coûte 26,6. Et il n'est toujours pas question de faire des calculs d'actuaires pour que l'assurance maladie deviennent une véritable assurance, que chacun paie en fonction de ses risques. Cela pourrait responsabiliser l'assuré et être quelque peu efficace. Non, Bercy rêve d'une nouvelle taxe permettant de taxer tout le monde et qui serait du coup moins douloureuse.
L'idée de Bercy est assez simple mais change les règles du jeu. Si aujourd'hui la quantité de sucre dans un aliment est taxée ou encore que le débat sur l'huile de palme ne cesse de revenir sur le devant de la scène, c'est que le gouvernement ne taxe qu'un aliment, qu'un composant du produit fini. Dans cette nouvelle taxe c'est l'ensemble du produit qui est taxé. La qualité nutritionnelle d'un aliment pourrait conduire à une taxation de ce dernier selon des paliers. La rumeur qui semble bien informée parle d'une hausse entre 1% et 8% qui se répercutera directement sur le prix.
Dans tous les cas, Bercy compte bien se remplir les poches grâce à la malbouffe en faisant payer au consommateur une taxe supplémentaire. Si le gouvernement espère ainsi réduire la quantité d'achats du fait de la hausse de prix, cette mesure ne devrait pas faire baisser la consommation de malbouffe qui tient surtout d'une mauvaise éducation alimentaire ; mais au moins les caisses de l'état seront bien remplies ce qui permettra de payer une partie des 17 milliards d'euros que coûtent chaque année obésité et surpoids.