« POLT (2) | Dernière ségolènerie » |
Le PDG d'Alstom vient d'annoncer récemment que le site de production de locomotives de Belfort fermera et que les activités seront transférées vers le site alsacien. Le gouvernement s'en est ému et a décidé de s'en occuper avec ses petits bras musclés car il est inacceptable qu'une grande entreprise comme Alstom ferme une usine de fabrication sans que le gouvernement en soit informé.
Mettons les choses au point. L'état est actionnaire à hauteur de 20% de cette entreprise. Avec 20% des parts, il n'a pas la minorité de blocage — donc ses rodomontades ne sont que les moulinets de bras — mais il en a assez pour être dans les différents organes de décision. En particulier, il peut participer à l'assemblée générale annuelle des actionnaires durant laquelle est présenté le bilan de l'exercice écoulé.
Pourtant, depuis de longues années, ni la SNCF, ni la RATP n'achetaient plus de locomotives à Alstom. Tout au plus des rames, fruit de collaboration entre Bombardier et Alstom. Si l'état avait participé sérieusement aux assemblées générales, il ne pourrait nier aujourd'hui être au courant de la surcapacité de cette usine. Il prétend pourtant ne pas avoir été alerté. Pire, il veut maintenant tout faire pour sauver le site de Belfort.
Reprenons donc les choses dans l'ordre. Un capitaine d'industrie possède une usine qui tourne à vide, qui ne fabrique plus rien ou presque. Il vend certes des locomotives dans le monde entier, mais plus en France. Et tous ses clients veulent que leurs machines soient fabriquées localement. Dès lors, les lignes de production françaises sont condamnées. Qu'à cela ne tienne, l'état qui s'est désintéressé du problème durant ces vingt dernières années puisque ses propres entreprises publiques ou assimilées que sont principalement les SNCF, RATP et autres STIF n'achètent plus français va tenter de forcer Alstom à maintenir son site de Belfort.
Il n'y a que trois issues au problème :
Il n'y a pas à dire, l'état est vraiment le pire gestionnaire qu'il soit. Et tous autant que vous êtes, vous cautionnez ces choix car ils sont pris par vos représentants.