« Quand les serviteurs deviennent les maîtres | Interruption de service » |
Il paraît que la France est actuellement assaillie par un anticyclone et un phénomène d'inversion de température qui contraignent les polluants à rester au sol.
Je ne nie pas ce phénomène ni l'épisode de pollution actuel. Pourtant, j'aimerais rappeler certaines choses. Tout d'abord, élargissons un peu notre point de vue et regardons ce qu'il se passe en Europe. En élargissant ce point de vue, nous somems contraints à utiliser une échelle plus large et, d'un seul coup, le contraste est nettement moindre en France. Que voulez-vous, il y a des extrêmes ailleurs.
Fig. 1 : carte de la pollution européenne du 7 décembre 2016 (source Prev'air)
Nous pouvons constater que cette pollution provient essentiellement de l'Allemagne et des Balkans. Cette carte se superpose assez bien avec une carte des pays qui n'ont pas de centrales nucléaires et qui produisent leur électricité avec des centrales à lignite qui comme tout bon écologiste sait ne polluent absolument pas. Ces écologistes devraient être contents puisque cette pollution est en grande partie due au refus du dangereux atome. On me souffle pourtant qu'ils ne sont toujours pas contents.
Comme nous devons absolument faire quelque chose chez nous pour lutter contre cette pollution dont nous ne maîtrisons pas la source, nous avons décidé de succomber aux sirènes de la circulation alternée mais pas pour tout le monde. En effet, s'il y a statistiquement autant de véhicules avec une plaque paire que de véhicules avec une plaque impaire, seule une baisse de 20 % du trafic routier a pu être constatée ces derniers jours en région parisienne. Il y a donc 30 % de véhicules routiers qui bénéficient à tort ou à raison de dérogation.
Selon Airparif, le trafic automobile ne représente que 28 % des émissions de PM10 à Paris et dans sa proche banlieue, à peine plus que le chauffage des particuliers et des entreprises (26 %). Le bois, en particulier, qui ne représente que 5 % du chauffage, émet 88 % des particules fines du secteur, selon une étude réalisée en 2010.
Ainsi et sauf à faire une erreur d'analyse, une circulation alternée ne permet que de réduire la pollution générale de 5,6 points. Rien de plus. Mais les industries polluantes ne sont pas arrêtées comme le montre sans ambiguïté une photographie de ce jour envoyée par un lecteur attentionné. Cette photographie a été prise dans la banlieue de Lyon.
Fig. 2 : principe de la circulation alternée pour réduire la pollution
Je vois sans doute le mal partout, mais j'aurais une nette tendance à appeler cela du gros foutage de gueule.