« La fosse de MarianneCe n'est pas écrit "la Poste" ! »

Charité bien ordonnée commence par soi-même

05.02.16 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Haines ordinaires, Je hais les politiciens

Ce matin, en parcourant ma revue de presse matutinale, je suis tombé sur un article du Progrès de la Haute-Loire (source) que je cite intégralement ici.

« J’ai passé sept heures en garde à vue à expliquer aux gendarmes de Bains en quoi consistait mon activité ». Jean-Marc Lucien n’en revient toujours pas. En juin 2015, alors qu’il est propriétaire d’une maison d’accueil de pèlerins située sur le chemin de Saint-Jacques à Saint-Privat-d’Allier, il est convoqué par les militaires tandis que les lits de sa maison sont mis sous scellée après une perquisition.

700 à 800 pèlerins par an

En novembre, un courrier l’informe qu’il devra se présenter devant le tribunal du Puy-en-Velay en mai 2016. « On me reproche d’avoir dissimulé une activité commerciale et un chiffre d’affaires. Or, l’accueil de pèlerins n’a jamais été un travail pour moi ! »

L’histoire de cet ancien expert-comptable débute en 1998 quand, lui-même pèlerin sur le chemin, il rencontre celle qui deviendra sa femme. De retour d’Espagne, tous deux décident de rendre l’hospitalité dont ils ont profité durant leur périple. « Nous avons acheté la maison en 2003. En 2006, nous étions retraités alors nous avons décidé d’accueillir des pèlerins dans la pure tradition de l’hospitalité ».

Mais voila, sans statut juridique, l’accueil en donativo n’est pas soumis aux impôts et autre taxe de séjour. « Nous avions, dans un coin de la maison, une boîte dans laquelle les visiteurs glissaient ce qu’ils voulaient en échange du gîte et du couvert. De l’argent mais aussi parfois des images pieuses ou d’autres objets… » explique-t-il.

Avec 700 à 800 pèlerins de passage chaque année, la maison d’accueil a très vite représenté un manque à gagner pour les gîtes, hôtels et autres chambres d’hôtes situés dans le même secteur. « Nous avons reçu de nombreuses menaces dès le départ. Sous la pression, je suis devenu auto-entrepreneur en 2014. Je déduisais le prix des repas à ce que me laissaient les gens et je déclarais le reste ». Pourtant, Jean-Marc Lucien ne facture pas. Impossible dans ce cas de parler d’activité commerciale. « En avril 2014, nous avons reçu une plainte de la communauté d’agglomération du Puy (qui perçoit la taxe de séjour dans le cadre d’une activité touristique, NDLR) puis en septembre la Répression des fraudes a dressé un procès-verbal. Elle souhaitait que nous affichions un tarif, ce que nous avons refusé de faire puisque nous n’étions pas commerçants ! ».

Une pétition a été lancée

Dix ans après l’ouverture de leur hospitalité, les époux ont décidé de jeter l’éponge et de vendre. Dans l’attente de son passage devant le tribunal, Jean-Marc Lucien multiplie les messages de soutiens sur internet et une pétition totalise 2 300 signatures en sa faveur. « Le procès pourrait aller en appel. Il pourrait faire jurisprudence », conclut-il.

À travers le cas de Jean-Marc Lucien, la question du bénévolat est soulevée. Un cadre légal plus précis se dessinera peut-être en mai. Il pourrait alors concerner tous les lieux d’accueil de France.

Rémy Perrin (remy.perrin@leprogres.fr)

Je ne sais pas quoi dire sinon que c'est particulièrement honteux. Des bénévoles hébergent gratuitement des pèlerins — ils ne demandent qu'un don — et cela ne plaît pas à l'état qui ne peut pas taxer et récupérer quelques subsides. Toute charité doit obligatoirement passer par lui. De manière assez étrange, il ne dit rien aux restos du cœur qui sont pourtant tenus eux aussi par des bénévoles et qui distribuent des repas gratuits. Peut-être parce que tout le monde s'en offusquerait à juste titre.

Pourquoi s'arrêter en aussi bon chemin (si j'ose dire) ? Des tas d'autres bénévoles défrichent les chemins pour tous ces malfaisants qui osent marcher à pied et gratuitement vers Saint-Jacques-de-Compostelle ou non sur des sentiers non agréés par l'administration. Il faudrait rendre tout cela payant, cela améliorerait la sécurité de tous ces inconscients qui risquent leur vie en mettant un pied devant l'autre sur ces pistes non homologuées et non déclarées à grands renforts de Cerfa bigarrés. Créons aussi immédiatement une licence de pèlerin permettant le port de la coquille et du bâton de marche, un comité de surveillance et des unités de soutien podologique. Pour financer tout cela, pourquoi pas ne pas saupoudrer le tout d'une vignette à la mode helvétique disponible dans tout bon bureau de tabac où il sera aussi possible d'obtenir son carnet de marche.

Quant au chemin de Compostelle, il faudra les aménager avec des bandes d'arrêt d'urgence, quelques panneaux recommandant la pause tous les deux kilomètres, des avertissements judicieux comme « boire ou courir, il faut choisir » et quelques placards rappelant l'interdiction de dépasser les vieilles dames dans les virages sans visibilité même si elles marchent à gauche.

Après les sentiers, gageons que l'état s'occupera des trottoirs et du stationnement illégal des prostitué(e)s qui les encombrent le soir venu. Il serait grand temps qu'elles déclarent leur activité auprès des services de la voirie, qu'elles remplissent quelques Cerfa pour se voir délivrer une autorisation de stationnement payante et que la répression des fraudes s'occupe de leurs cas pour qu'elles affichent leurs tarifs ainsi que la liste des maladies déjà contractées, celles déjà soignées et celles pour lesquelles elles sont vaccinées. Quelques autre Cerfa pourraient être rajoutés pour obtenir un label bio et sans silicone, NF, CE ou élevée sous la mère. Et ce serait vraiment bienvenu puisque les péripatétitennes font une réelle et malvenue concurrence à l'état qui est le seul à être habilité à baiser le citoyen.

Enfin, qui vivra, Cerfa !

 

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