Voilà, c'est fait. Une fois de plus les français ont veauté (sic). Nous aurons au second tour un duel entre un Macron invertébré et une Le Pen totalement libérée des contingences économiques.
Soyons clair, aucun des deux programmes de ces deux candidats n'est à la hauteur des enjeux. Aucun. Le premier aboutira à une mort lente, le second à exécution sans procès. Alors que nous avions la possibilité d'infléchir la trajectoire de la France — je ne me faisais aucune illusion sur la capacité de Fillon à tenir son programme, mais au moins, il a eu le courage d'analyser et de dire ce qu'il fallait faire contrairement à tous les autres candidats —, les français ont désigné deux pantins, le premier figurant un homme neuf poussé pourtant par une grande partie de la gauche gouvernementale, certains de ses soutiens ayant passé des décennies sous les ors de la république, le second surfant sur la vague du tous pourris (même moi mais j'emmerde les juges). Les deux promettent de raser gratis. C'est pour cela que je vais aller vérifier l'état de ma canne à pêche. Sous prétexte de ne pas tomber de Charybde en Scylla, je ne vais pas me résoudre à choisir entre la peste (brune) et le choléra.
Je suis sidéré par le nombre de travailleurs indépendants qui ont pu voter Le Pen ou Macron. Ces gens sont stupides (au sens médical du terme) voire totalement abrutis. L'un comme l'autre ont dans leurs programmes le fait de mettre les indépendants au régime général de la sécurité sociale. Ce qui signifie pour eux vingt points de plus de cotisations sociales et leur mort à court terme. Ceux-là n'auront en définitive que ce qu'ils méritent. Mais les autres, tous ceux qui n'ont rien demandé à personne, sont dans le même bateau. Rien que cette mesure, c'est au bas mot un million de chômeur supplémentaire.
Je suis sidéré qu'un Mélenchon d'extrême gauche fasse avec Hamon 25% des suffrages exprimés.
Dupont-Aignan est content, il a réussi à faire éliminer Fillon avec un programme complètement idiot. Dupont-Aignan, vous savez, celui qui se renseigne sur internet et qui est capable de trouver des information exceptionnelles sur des sites complotistes.
Et grâce à cela, Macron sera sans doute élu. Mais il faudrait que ce clône de Hollande n'oublie jamais qu'il a été élu grâce à Dupont-Aignan, grâce à six mois de bourrage de crâne orchestré par les chaînes d'information, Challenges, le JDD, le Monde, l'Express, le Point, Paris Match, C dans l'air ainsi que toute la presse grassement subventionnée et tous les journalistes du service public. Il a été élu grâce à quatre mois d'exécution publique de son principal opposant, François Fillon, avec à ma manœuvre le parquet national financier, en collusion avec la presse (certaines fuites étant tout de même bien orchestrées), avec le bafouement de la présomption d'innocence, du secret de l'instruction et du principe de séparation des pouvoirs à la clef. Il a été élu en violation du code électoral : cinq cent mille personnes pouvaient voter deux fois, je connais même une personne qui était inscrite dans trois bureaux de vote. Les fichiers d'au moins un opérateur téléphonique ont été utilisés afin de harceler des électeurs au téléphone et par SMS au mépris des remontrances de la CNIL. Il a été élu grâce au sabotage organisé du vote des français de l'étranger (qui votent majoritairement à droite) en interdisant le vote électronique et en les dissuadant d'aller voter (Montréal, Canada, un bureau de vote pour 57000 inscrits, une queue de plus d'un kilomètre, mais ce n'est pas seul cas. Londres, 120000 inscrits, deux bureaux. Singapour et Lisbonne, ce n'était pas mieux.).
Beau bilan mon gars. Mais tout cela ne fait pas une légitimité. Encore moins une adhésion du peuple à ta personne et à tes idées si d'aventure tu en as. Parce que jusqu'ici, je n'ai pas vu le moindre programme chez toi. Des idées lancées en l'air, oui, mais pas de programme structuré. Il faudrait d'ailleurs que tu te dépêches d'en coucher un sur le papier, cela risque de finir par se voir.
Et n'oublie pas que tu as devant toi les législatives. Et que si ton équipe a réussi à exécuter Fillon, elle va avoir du mal à user de la même tactique pour les législatives.
Une petite citation de Charles De Gaulle pour la route :
Les gens de gauche ont rarement de grands projets. Ils font de la démagogie et se servent des mouvements d'opinion. La gauche tire le haut de la société vers le bas, par idéal d'égalitarisme. C'est comme ça que l'on a fini dans l'abîme en 1940… Les socialistes sont d'éternels utopistes, des déphasés, des apatrides mentaux. Ils gaspillent toujours la plus grande partie des crédits. On ne les a jamais vu dépenser efficacement les crédits… Je n'aime pas les socialistes, car ils ne sont pas socialistes… parce qu'ils sont incapables, ils sont dangereux.
À méditer.
Pour ce dernier jour avant des élections qui sont tout de même quelque peu cruciales pour l'avenir de ce qui reste de la France, je vous livre deux articles écrits par des gens qui savent à peu près de quoi ils parlent puisque l'un a grandi dans la Roumanie éclairée par le phare des Carpates et que l'autre a passé son enfance en Amérique du sud.
Le premier article est paru dans medium.com et est signé par Leonardo Orlando :
Mélenchon ou comment les bobos ont appris à ne plus s’en faire et à aimer les dictatures
Imaginez qu’une bonne partie de votre entourage soutienne avec ferveur Marine Le Pen. Imaginez la détresse qui vous envahirait si à chaque fois que vous vous indigniez face au racisme, la xénophobie et l’antisémitisme de Mme Le Pen, on vous rétorquait qu’au fond elle ne veut que le bien du peuple français ; ou votre colère en découvrant que les oreilles de ces personnes sont closes à vos tentatives de montrer rationnellement que son programme conduirait la France à sa ruine sociale et économique. Imaginez encore le désespoir dont vous seriez pris si, en mentionnant les nationalismes du XXème siècle ayant mené l’Europe aux portes de l’enfer, on s’indignait face à ces comparaisons et on vous expliquait que le lepénisme n’a rien à voir avec ces mouvements là.
Ce n’est qu’à travers cet exercice d’imagination que vous pourrez peut-être vous faire une idée de ce que moi, Français d’adoption, Argentin de naissance ayant subi personnellement les ravages des populismes latino-américains, je ressens vis-à-vis des électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Dans un contexte où les inégalités deviennent de plus en plus insupportables et où la course à la production et à la richesse n’incarne plus notre rapport principal au monde, il est certes facile de céder au chant des sirènes entonné par M. Mélenchon. Mais le déni de ses électeurs face au programme de leur candidat, voulant importer point par point en France les recettes ayant conduit le Venezuela à la ruine et l’Argentine au bord de l’abîme, est douloureux à observer. Et comment traduire autrement que par une dissonance cognitive leur indifférence, aussi alarmante qu’angoissante, face à la fascination de Mélenchon pour les dictatures et les régimes autoritaires, de Mao Zedong à Vladimir Poutine en passant par Fidel Castro et Nicolas Maduro ? De même, on s’interroge: comment feront-ils pour regarder droit dans les yeux les réfugiés syriens auxquels ils ouvrent leurs bras, si ces derniers fuient à cause du sanguinaire Bachar el-Assad que leur candidat soutient à travers Poutine ? Et on ne peut que s’indigner face aux sophismes auxquels les « insoumis » s’adonnent pour essayer de nier l’évidence : l’économie planifiée et le contrôle « populaire » des médias et de la justice que le programme de Mélenchon propose sont foncièrement anti-démocratiques.
Plus inquiétant encore, le candidat a été pris, à plusieurs reprises, en flagrant délit de mensonge, masquant, par la même occasion, les piliers de son programme. Dernier exemple en date, alors qu’il est interrogé sur les régimes d’Hugo Chavez et de Nicolas Maduro, dont il s’inspire et envers lesquels il n’a jamais tari d’éloges, M. Mélenchon déclare sans scrupules qu’au Venezuela : « Personne n’a été exproprié. Il n’y a pas eu de nationalisations non plus ». Mais, quiconque connaît la terrible situation vénézuélienne sait qu’aujourd’hui au Venezuela même les couches-culottes américaines ont été nationalisées. Nicolas Maduro poursuit en effet la stratégie d’Hugo Chavez. Ce dernier a exproprié à lui tout seul plus de 1200 entreprises et nationalisé d’innombrables compagnies (pétrolières, électriques, de communication, des médias, etc.). En fait, les expropriations étaient tellement inhérentes à la politique menée par M. Chavez qu’il se baladait dans les rues de Caracas en pointant du doigt les bâtiments, maisons, entreprises ou magasins que lui plaisaient et, au cri de « exprópiese ! » [soit exproprié !], les faisait siennes :
Comment est-il possible que des gens bien intentionnés, parfois très éduqués, tombent dans un piège si grossier ? Comment se peut-il par exemple que certains de mes collègues, des chercheurs en Sciences sociales et Humaines censés être pourtant attentifs à ce type de dérives ayant toujours tourné au cauchemar, puissent se laisser si facilement emporter par un populisme tout aussi fourvoyé que celui de Mme Le Pen ? Car je ne parle pas ici des communistes de toujours, naturellement séduits par le discours de Mélenchon, lesquels, s’ils n’ont pas changé d’avis après avoir assisté à l’hécatombe soviétique, finiront très probablement leurs jours hypnotisés par ces mirages révolutionnaires. L’électorat de Mélenchon dont le choix m’accable, est celui qui jouit le plus de la société ouverte qu’il critique avec autant d’acharnement, et qui ne résisterait pas une seconde sous l’emprise des formules proposées par son candidat si elles venaient à se réaliser.
Difficile d’imaginer les « insoumis » renier les avantages des traités européens que leur candidat veut abandonner (et dont ils ont profité toute leur vie), afin de commencer à jouir de tous les bénéfices que promet l’Alliance bolivarienne du Venezuela et de Cuba (ALBA) à laquelle M. Mélenchon veut souscrire, et dont les pays observateurs ne sont autres que la Russie et l’Iran. Mais cette alliance est très éloquente, car si l’on veut connaître ce que le modèle économique proposé par M. Mélenchon réserve à la France, il suffit de regarder dans le miroir du Venezuela. Ainsi, si le programme du candidat se déroule comme il le projette, seront-ils prêts, ses électeurs, à passer une trentaine d’heures hebdomadaires à faire la queue pour se procurer des biens de première nécessité ? Seront-ils heureux d’improviser de nouvelles méthodes d’hygiène parce que le papier toilette est une ressource introuvable? Ou encore seront-ils disposés à embrasser, soit le célibat, soit les maladies sexuellement transmissibles, parce que les préservatifs seront devenus un bien de luxe?
Ces scénarios, quotidiens sous le régime de Nicolas Maduro, peuvent vous sembler délirants pour le cas français. Peut-être, en effet, le sont-ils. Mais il ne faut pas oublier que le Venezuela, membre fondateur de l’OPEP, et l’une des 20 économies les plus riches au monde en 1970, possède les réserves pétrolières les plus importantes de la planète. Le pays a bénéficié, entre 2000 et 2014 (soit pendant les gouvernements de M. Chavez et M. Maduro), du plus long boom que les prix du pétrole n’aient jamais connu. Malgré cela, le Venezuela subit aujourd’hui la plus grande inflation sur terre (1600% cette année selon les prévisions du FMI) ; il souffre d’une crise sanitaire digne des situations de guerre, et en raison de la pénurie alimentaire, les trois quarts de la population ont perdu en moyenne 8,7 kg par personne l’année dernière. Les raisons de cette misère ? Contrairement à ce que M. Mélenchon s’obstine, à tort, à affirmer, les chutes du prix du pétrole intervenues il y à peine a trois ans (quand la crise vénézuélienne était déjà bien installée) ne sont qu’un simple déclencheur de cette catastrophe. Si le Venezuela se retrouve aujourd’hui en ruine, c’est bel et bien parce qu’il a subi les formules économiques que M. Mélenchon a prévu d’appliquer en France.
La fascination que Mélenchon exerce sur autant d’électeurs, de la même manière que le font tous les démagogues depuis Hugo Chávez jusqu’à Donald Trump en passant par Marine Le Pen ou Pablo Iglesias, rend plus actuels encore les travaux de Gabriel Tarde et Serge Moscovici, dans la mesure où ceux-ci montrent les limites de la sociologie et de la science politique pour rendre compte de notre contemporanéité, et signalent l’importance de la psychologie pour comprendre certains processus sociaux tels que ceux qui aboutissent aujourd’hui aux populismes. Mais j’avancerai encore que c’est aussi dans la réflexion éthique que nous pouvons puiser des réponses : en fin de compte, voter pour Mélenchon avec l’estomac bien rempli et sans la crainte de se faire séquestrer et torturer pour ses idées politiques, est une forme de mépris vis-à-vis des peuples écrasés sous le joug des régimes et des formules que le candidat soutient avec passion. Les électeurs de Marine Le Pen, eux, au moins, assument leur mépris.
Le second article est tiré du Figaro et est signé par Nicolas Lecaussin, de son vrai nom Bogdan Calinescu. Nicolas Lecaussin est directeur de l'IREF et a écrit plusieurs essais dont Cet État qui tue la France, L'absolutisme efficace, Au secours, ils veulent la peau du capitalisme, L'obsession antilibérale française, et Échec de l'État (coauteur).
Quand je suis arrivé en France au début des années 1990, je pensais avoir laissé derrière moi le cauchemar de l'idéologie communiste. Je pensais ne plus revivre l'atmosphère sombre et pesante de l'époque, la tension et la peur permanentes, les files interminables devant les magasins vides et les pénuries - de la boîte d'allumettes jusqu'au papier hygiénique - et cette sensation terrible qu'on ne s'en sortirait jamais. Je croyais que c'en était fini des deux heures de télé par jour sur la seule chaîne, deux heures consacrées en grande partie au «Conducator bien aimé», le dictateur Ceausescu.
Enfant, je voyais mon père, intellectuel, enseignant la littérature française, prendre d'énormes risques en critiquant le régime et je me rappelle très bien comment, lors d'une perquisition de la police politique chez nous, à 6 heures du matin, il avait réussi à glisser dans mon cartable, avant que je ne parte à l'école, quelques documents «compromettants» qui auraient pu lui coûter cher… En les déposant chez un ami de la famille qui les a brûlés tout de suite, j'avais - déjà, à 13 ans - la satisfaction d'avoir accompli l'acte d'un véritable résistant au régime. Malgré l'ubuesque et l'impitoyable dictature de Ceausescu, j'ai eu la chance de grandir dans une atmosphère francophile, j'ai eu la chance de pouvoir déchiffrer le monde libre, sa littérature, son actualité.
Plus de 25 ans après la chute du communisme, je suis en train de vivre une expérience que je n'aurais jamais pensé retrouver: la France, mon pays de cœur et d'adoption, manifeste une sympathie incorrigible pour les idées communistes que je n'ai cessé de combattre depuis mon enfance! Quelle ironie du sort: en 2017, sur onze candidats à l'élection présidentielle, neuf affichent clairement leurs penchants léninistes et leurs programmes marxisants. Sommes-nous en 2017 ou en 1917?
Je me souviens très bien du moment où la France est devenue pour moi l'objectif à atteindre, l'endroit où je devais absolument vivre. Adolescent, je suis tombé sur ce texte de Rudyard Kipling qui, en 1878, à l'âge de 12 ans, visite Paris avec son père. Il a l'occasion de grimper dans la statue de la Liberté qui n'avait pas encore été envoyée à New York. En regardant de l'intérieur à travers ses yeux, il comprend: «C'était par les yeux de la France que je commençais à voir»… Des années plus tard, en 1922, lors d'un discours à la Royal Society of St. George, ce grand amoureux de la France affirmait: «Les Français représentent le seul autre (avec les Anglais) peuple dans le monde qui compte.» Néanmoins, l'Angleterre devrait suivre l'exemple de la France… Et Kipling d'énumérer les atouts de notre pays: l'éthique du travail, son économie, la simplicité, l'autodiscipline et la discipline extérieure ainsi que «la vie rude qui fortifie l'être moral». «La France est un exemple pour le monde entier»!
Quel décalage avec la France d'aujourd'hui! Un pays qui fait la couverture des magazines pour son taux de chômage qui bat des records ou pour sa bureaucratie sans équivalent dans les grands pays riches et démocratiques. Un pays dont l'économie étouffe sous la pression d'un État omniprésent et qui voit ses jeunes partir en masse à l'étranger. Un pays qui a envoyé aux oubliettes les vraies valeurs de l'école et les a remplacées par le pédagogisme et la sociologie égalitariste de Pierre Bourdieu ; une école phagocytée par les syndicats de gauche qui n'acceptent aucune réforme et par des enseignants complètement éloignés du monde de l'entreprise. Un pays qui chasse les jeunes, les chefs d'entreprise, les riches et qui n'attire plus les élites. Un pays dirigé par une classe politique en très grande partie déconsidérée et biberonnée à l'étatisme. Un pays où un parti dit d'extrême droite puise son programme dans les idées marxistes et obtient des scores électoraux impressionnants, un pays où plusieurs autres partis et candidats, enfin, se déclarent ouvertement communistes.
Quel est ce pays qui renie ses racines chrétiennes et ses valeurs historiques? Qui a transformé l'antilibéralisme et l'antiaméricanisme en repères moraux? Qui passe son temps à insulter l'Europe et les présidents américains, parfaits boucs émissaires, et dresse des lauriers à des criminels comme Mao, Castro ou Che Guevara? Je me souviendrai toujours de ce que m'avait dit l'intellectuel Philippe Sollers lorsque je lui avais demandé pourquoi il avait été maoïste: «C'était de la poésie», m'avait-il répondu en balayant d'un revers de main sa sympathie pour le plus grand criminel de l'Histoire. Alors, les admirateurs d'Hitler, c'était aussi de la poésie? En France, le socialisme a toujours baigné dans la bienveillance, alors que le libéralisme a toujours souffert d'une présomption d'injustice et de culpabilité.
L'étatisme marxisant bénéficie de la clause de l'idéologie la plus favorisée et c'est ce qui tue la France encore aujourd'hui. D'autres pays s'en sont sortis, en saisissant toutes les bouées de sauvetage que nous, nous repoussons. Souffririons-nous du syndrome de Stockholm à l'échelle nationale? D'une inconscience infantile qui pourrait se révéler lourde de conséquences? Où est la France de mon enfance?
Camarades mélenchonistes, vous qui le lisez attentivement, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas.
Remarquez bien, tous les autres qui sont prêts à voter pour les autres candidats d'extrême gauche (Poutou, Arthaud, Hamon et Le Pen) ne pourront pas dire non plus qu'ils ne savaient pas.
Petite note liminaire. Je reçois depuis la parution d'un billet récent écharpant le camarade Mélenchon des menaces. Depuis ce matin, le serveur hébergeant ce site subit une attaque de grande ampleur à tel point que l'une des lignes de transit IP est tombée, ce qui provoque un certain nombre de dysfonctionnements. J'espère pouvoir y remédier ce soir.
Ceci étant dit, parlons un peu de la campagne des présidentielles. Nous avons été atterrés par la campagne américaine, force est de constater que nous nous sommes surpassés. Pourtant, nous devrions toujours garder à l'esprit une petite phrase de Thomas Sowell qui résume assez bien ce que nous vivons :
Une des plus tristes caractéristiques de notre temps est que nous avons diabolisé ceux qui produisent, subventionné ceux qui refusent de produire et canonisé ceux qui se plaignent.
Tout est dit. Et la canonisation des plaignants forme le vote des extrêmes, qu'ils soient de gauche ou de droite.
Pour lutter contre cette canonisation, nous avons des prétendants vraiment exceptionnels. Et comme ma cafetière vient elle aussi de tomber en panne, j'exige en tant que plaignant d'être canonisé.
Arthaud me dirait que c'est la faute du patron de Moulinex alors que ma cafetière est une Krups. Asselineau me renverrait à l'article 726 alinea 4ter de la constitution pour trouver une solution. Fillon me préciserait que les pannes sont tout à fait légales et que je devrait de toute manière arrêter de boire du café. Le Pen me rappellerait que c'est tout à fait normal puisque ma machine a été fabriquée par un ouvrier polonais. Poutou accuserait Le Pen et Fillon sans savoir comment réparer ma cafetière sachant qu'il est ouvrier chez Ford et que Ford ne fabrique pas de cafetière. Dupont-Aignan serait scandalisé. Mélenchon proposerait de changer la notice d'utilisation. Cheminade voudrait délocaliser l'usine sur la lune. Hamon offrirait 300€ à tous ceux qui ont une cafetière en panne, non, finalement à tout le monde. Lassalle m'inviterait dans les Pyrénées pour boire une Izarra. En attendant, ma cafetière est toujours en panne.
La France est un peu dans le cas de ma cafetière. Et nous traînons les tares françaises depuis très longtemps, plusieurs siècles même. Personne ne veut vraiment traiter le problème à la base, à savoir lutter contre la cause du mal et non les symptômes.
Pour d'obscures raisons, les socialistes ont une image d'humanistes. Pourtant, lorsqu'on regarde de près, c'est au mieux inexact. La conséquence de cette image est qu'il est impossible d'être humaniste en n'étant pas socialiste, ce qui est pourtant faux. En toute logique, si un socialiste a une image humaniste, en toute rigueur le fait de ne pas être socialiste n'implique pas que l'on n'ait pas une image humaniste. J'espère que vous suivez. À ceci s'ajoute une conception très rousseauiste du droit de propriété. Je milite pour ma part depuis longtemps pour que l'on crucifie Rousseau en place publique avec des clous rouillés pour qu'il crève du tétanos tant il a fait du mal à la France. En effet, le droit de propriété n'existerait que par la loi (avec les conséquences impliquant un changement de loi) et ne serait pas préexistant à l'état, ce qui est le point de vue libéral. En toute logique, l'état étant le garant du droit de propriété arrive la conception totalisante de l'état. Il est impensable pour un français que l'état ne se mêle pas de tout. Pourtant, le but d'un état n'est que d'assurer le maintien de l'ordre et d'assurer le même droit à tous. Il est à limiter à ses fonctions régaliennes (police, justice, défense, diplomatie). Je crucifierais bien Rousseau une seconde fois parce qu'il a prétendu que l'homme était bon par nature. Cette petite phrase anodine justifie le refus de toute responsabilité individuelle : la société est responsable de tous les maux.
Mais il y a plus grave. Il y a en France une jalousie continuelle et sournoise. Il ne faut surtout pas qu'il y ait des hiérarchies. Pas de hiérarchies de talents, ni d'efforts. Encore moins de hiérarchies de revenus qui sont pourtant une conséquence des premières. Et pour qu'il n'y ait pas de hiérarchie des revenus, le français devient la victime d'un hybris intellectuel constructiviste consistant à croire que de petits techniciens qui n'ont jamais travaillé et qui se prennent pour des scientifiques sont suffisamment intelligents pour planifier la vie des gens. Si encore ces petits techniciens avaient quelques idées de la vie des gens, cela serait un moindre mal, mais j'ai fait le calcul, parmi le gouvernement actuel, un seul ministre (le premier d'entre eux) a travaillé trois ans dans une entreprise, précisément dans une banque de détail. Les autres totalisent une expérience nulle, ce qui les rend aptes à diriger notre pays et à le réformer.
Le problème de la pensée libérale est qu'elle n'arrive pas à être audible. Le socialisme donne le moyen aux non productifs de faire de la propagande à plein temps alors que les libéraux travaillent et non pas le temps d'en faire. Et cette propagande est sournoise. Elle ne s'appuie pas sur des débats d'idées mais sur des questions aberrantes dont je vous donne un florilège :
et j'en passe. Combattre ces questions aberrantes est un travail à plein temps. Dans les pays à tendance libérale, il y a toujours des routes, des hôpitaux, des écoles. Ces pays fonctionnent globalement mieux que la France. Mais il est vrai que la France est le phare du monde et que rien ne doit changer.
Le camarade Méchancon Mélenchon ose dire qu'il n'est pas communiste. Cela n'engage que les idiots — je pèse mes mots — qui sont prêts à voter pour lui.
En effet, je viens de tomber sur un papelard du torchon Libération signé par un collectif d'universitaires. Il paraît que plus d'une centaine d'économistes de dix-sept pays à travers de monde appellent les citoyens à se prononcer, dimanche prochain, pour le candidat de la France Insoumise. Cela fait en moyenne six économistes par pays sachant que je ne vois pas en quoi des pays tiers auraient le droit de polluer nos élections bien françaises. Passons, c'est sans dout un relent de l'Internationale.
Voici in extenso ce papier :
Alors que la France n’est toujours pas sortie de la stagnation économique qui fait suite à la crise de 2007-2008, Emmanuel Macron et François Fillon veulent poursuivre et intensifier les politiques de coupes dans les dépenses publiques, de démantèlement de l’Etat social et du droit du travail, menées sans relâche par les gouvernements précédents. Ces politiques ne servent que les plus riches. Elles ne conduisent qu’à plonger le pays dans le cercle vicieux du chômage et de la précarité, terreau de la montée du FN dont le faux vernis social peine à cacher la nature profondément raciste et xénophobe et l’incohérence des propositions économiques.
Pour des économistes, l'analyse est vraiment succinte. Les plus riches, cela ne signifie rien, d'autant que si l'on parle des plus riches, il faudra tout de même expliquer pourquoi ils partent massivement depuis 2013 si la France est un paradis pour eux. Camarades, à vos claviers !
A l’inverse, les solutions proposées par Jean-Luc Mélenchon sont, à nos yeux, les seules capables de répondre aux cinq urgences majeures de notre temps. Elles forment un cadre cohérent et rigoureusement chiffré qui tient compte des équilibres budgétaires, non pas en se lançant dans une course à l’austérité, mais en proposant un programme économique précis et ambitieux reposant sur une plus grande justice fiscale, une politique d’investissement et une émancipation vis-à-vis des marchés financiers.
La seule chose qui est chiffrée dans ce fourre-tout populiste, c'est son coût : 273 000 000 000 € avec des rentrées fiscales compensant les dépenses. Or l'augmentation de la fiscalité et son instabilité chronique va pousser des gens qui possèdent quelque biens à s'expatrier vers des cieux plus cléments. Les rentrées fiscales risquent d'être revues à la baisse. Bizarrement, ce genre de programme me rappelle les tentatives de Mitterrand entre 1981 et 1983 bien vite rattrapé par la dure réalité de l'économie. De toute façon, s'il y a des économistes pour prétendus tels qui votent pour ce programme, il y en a autant sinon plus qui sont ouvertement contre et qui argumentent.
Correctement proportionné
La première urgence consiste à faire baisser le chômage, qui s’élève aujourd’hui à 10% de la population active et à 25% chez les jeunes actifs. A cet égard, il faut dégager des marges de manœuvre en mettant fin à une dépense inutile et préjudiciable pour la collectivité : la dépense fiscale. Le pacte de responsabilité et le CICE, qui coûteront 41 milliards d’euros aux contribuables en 2017, sont totalement inefficaces en matière d’emploi. En situation d’insuffisance de la demande en France et en Europe, et face au sous-investissement chronique pendant le quinquennat Hollande, l’urgence est à une ambitieuse politique de relance pour stimuler l’activité. Sur ce point, le plan d’investissement de 100 milliards d’euros sur cinq ans proposé par Jean-Luc Mélenchon est correctement proportionné. Il focalise à raison la dépense sur des secteurs essentiels à fort coefficient multiplicateur (transition énergétique, infrastructures scolaires, transports publics, santé, etc.) et qui ne sont pas ou peu soumis à la concurrence internationale ; ces critères garantissent son efficacité comme son financement, conformément aux préconisations d’un récent rapport sur ce thème (Xavier Ragot et Francesco Saraceno dir., «Investissement public, capital public et croissance», 2016, OFCE).
Je suis d'accord avec vous, il vaut mieux lire cela qu'être aveugle. Mais, camarade, les entreprises françaises souffrent de sous-investissement depuis trente ans. La question est maintenant de savoir pourquoi. Depuis 1981, l'instabilité fiscale fait qu'un chef d'entreprise ne sait pas d'une année sur l'autre à quelle sauce il sera mangé. Il est donc contraint de s'adonner à des sports typiquement français :
La simple instabilité fiscale et réglementaire empêche les entreprises d'investir. Et lorsqu'elles ont besoin de le faire, elles délocalisent. Elles délocalisent d'autant plus qu'il est de plus en plus difficile de trouver des salariés sachant lire dans notre beau pays (même au niveau bac+5, je pourrais vous montrer ici les rapports de stages de certains de mes étudiants) alors même que le coût du travail est délirant par rapport à ce qui se fait chez nos proches voisins (grosso modo 20 points de plus de prélèvement sur les salaires chez nous). Je parle naturellement de l'Allemagne ou de la Suisse qui sont des pays comparables, pas de la Pologne ou de la Bulgarie.
Pour sortir de l’austérité budgétaire et salariale, des mesures comme la revalorisation du Smic, des retraites ou des minima sociaux, ainsi qu’une véritable politique d’égalité salariale femmes-hommes, sont également plus que nécessaires. Combinée à un ambitieux plan de réduction du temps de travail (sixième semaine de congés payés, application effective des 35 heures, limitation du temps partiel imposé…), la politique d’employeur en dernier ressort de l’Etat et des collectivités publiques proposera une formation et un emploi de qualité à haute valeur ajoutée sociale (construction d’infrastructures, travail avec les associations à but non lucratif, contribution à la transition écologique…) à toute personne voulant et étant capable de travailler : les chômeurs, les personnes qui ont abandonné la recherche d’emploi, les personnes insatisfaites de leur activité à temps partiel, etc.
Sortie de l'austérité. Rien que cela. Allons de ce pas regarder ce que l'INSEE en pense.
FIg. 1 : caramba, encore raté !
Je n'ai pas de chiffres consolidés plus récents (notons tout de même que la tendance ne s'est pas inversée), nous constaterons que nous sommes dans une période d'insupportable austérité. Il faut tout de même rester sérieux. La dépense publique frôle les 60% du PIB, PIB lui-même calculé comme la somme de la richesse créée par le secteur marchand et par les dépenses publiques. En d'autres termes, nous demandons à un secteur marchand réussissant tout de même et malgré les tentatives désespérées de l'état la prouesse de réaliser entre 800 et 900 milliards d'euros consolidés de régler plus de 1200 milliards d'euros de dépenses. Ce n'est pas tout à fait vrai car les salaires et pensions des fonctionnaires retournent en partie dans l'économie, mais il ne faut pas être grand clerc pour comprendre qu'il y a tout de même quelque chose de pourri dans le raisonnement.
En agitant le chiffon rouge de l’augmentation des dépenses, les détracteurs de Jean-Luc Mélenchon omettent de nous dire que les nouvelles coupes qu’ils entendent effectuer se traduiront par une nouvelle hausse du chômage et une dégradation des services publics. En engageant un plan de relance que la France et l’UE auraient dû initier depuis longtemps, les rentrées fiscales générées feront au contraire baisser l’endettement public, nous permettant ainsi sortir du piège mortifère de la dette engendrée par les politiques d’austérité.
Les rentrées fiscales ? Quelles rentrées fiscales ? Le camarade Mélenchon veut taxer de manière confiscatoire le revenu de tous ceux qui arrivent à dégager plus de 32000 € par mois. En dehors de quelques grands patrons, il risque d'y avoir soit un exode massif des professions libérales — parce qu'avec les réformes de 2013, le bénéfice net et donc imposable s'approche pour certaines professions bien près du chiffre d'affaire, un ensemble de frais professionnels n'étant plus déductibles — et de tous ceux qui font encore vivre les PME en France. Keynes n'a fonctionné qu'une seule fois, et encore de manière incomplète, en 1930 aux États-Unis, dans une toute autre configuration. Il n'y a pas un seul exemple depuis où l'on arrive à montrer sur le long terme que l'investissement public permette la création de richesse et la baisse des impôts.
Révolution fiscale précise et cohérente
La deuxième urgence à laquelle la France doit répondre consiste à enrayer le creusement des inégalités qui intervient depuis les années 90, à mettre fin à l’augmentation vertigineuse des patrimoines des plus riches et à remédier à l’injustice de notre système fiscal. Les inégalités affectent les ménages aussi bien que les entreprises, dont la taxation effective est beaucoup plus élevée pour les PME que pour les grands groupes. Une société plus égalitaire est plus heureuse et plus démocratique. A ce sujet, le programme porté par Jean-Luc Mélenchon prévoit une révolution fiscale précise et cohérente, tant pour les ménages (meilleure progressivité de l’impôt sur le revenu grâce à l’augmentation du nombre de tranches, de cinq à quatorze) que pour les entreprises (baisse de l’impôt sur les sociétés à 25% pour toutes les entreprises, couplée à l’abrogation de nombreuses niches fiscales), ainsi qu’un relèvement de l’imposition du capital. Seule une telle refonte du système fiscal corrigera les phénomènes de rente et la captation des richesses par une minorité, toujours plus restreinte, de privilégiés.
Encore une fois, le camarade est à côté de ses pompes qu'il a pourtant grandes. Les grands groupes utilisent l'optimisation fiscale au travers de montages élaborés. Ces montages sont de plus en plus utilisés par les PME qui en ont assez de se faire tondre tous les ans un peu plus court parce que c'est cela ou fermer. Si la fiscalité française était correcte, logique et surtout non confiscatoire, les grands groupes n'utiliseraient pas ces montages. Encore une fois, le camarade Mélenchon propose une mauvaise réponse à une bonne question.
La troisième urgence est industrielle. Il s’agit de combattre la financiarisation de l’économie qui a causé des dommages importants à notre tissu productif et, partant, au secteur tertiaire, souvent dépendant des industries. Pour que nos industries puissent monter en gamme, la dotation et les missions de la Banque publique d’investissement devront être étendues. L’octroi des crédits et les prises de participation doivent sortir de la stricte logique de la rentabilité financière pour privilégier une vision à long terme. Le contrôle du système bancaire français par la Banque de France doit être renforcé et la séparation des banques d’affaires et de dépôt doit être appliquée sans tarder. Les mouvements de capitaux spéculatifs doivent être contrôlés pour que la spéculation cesse de nuire à l’investissement.
Pour contrôler les capitaux spéculatifs, il n'y a qu'une seule manière de faire : taxer les plus-values d'autant plus fortement que la durée de détention des titres est courte. Tout le reste n'est que du vent. J'ajoute qu'il est grand temps de laisser aux chefs d'entreprise le loisir d'exercer leur métier. Lorsque je l'étais encore, je passais la moitié de mon temps à faire autre chose que mon métier (remplissage de Cerfa colorés, réponse à des enquêtes obligatoires de l'INSEE, déclarations fiscales, sociales et autres tous les mois, les trimestres…).
Autre chose, camarade. Il y a plus de deux millions d'artisans en France. Je n'en connais pas un qui n'ait pas du travail par dessus la tête pour au moins un employé supplémentaire. Pourtant, aucun de ces grands capitalistes ne veut engager un salarié supplémentaire. Ils préfèrent refuser des chantiers. Pourquoi ? Parce que d'une part, ils n'arrivent pas à trouver des gens qualifiés qui veulent travailler, et d'autre part ils ont été échaudés par les arcanes tortueuses du code du travail et se sont promis de ne plus se faire avoir.
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Je ne discuterais pas du problème de Jacques Généreux, j'en ai déjà parlé dans ces colonnes et ce serait lui faire trop d'honneur.
L’entreprise doit être refondée et doit avoir comme finalité de produire des biens et des services dans l’intérêt commun de l’ensemble des parties prenantes et non des seuls actionnaires et propriétaires. Le fait de donner à l’entreprise un autre objectif que le seul profit permet de remettre en question la notion, non fondée en droit, de «propriété de l’entreprise», et de faire en sorte que le pouvoir d’entreprendre ne provienne plus de la seule propriété des capitaux. Dans un premier temps, cela passera par l’extension des droits des salariés : droit de veto suspensif du comité d’entreprise sur les procédures de réorganisation et de restructuration ; véritable droit de préemption des salariés en cas de fermeture ou de vente de l’entreprise par les actionnaires.
Et après cela, on voudrait faire accroire au bon peuple que le programme de Mélenchon n'est pas un programme communiste. Dans ce paragraphe, ces économistes nient jusqu'au droit de propriété. Ce n'est pas rien.
Convaincante stratégie de désobéissance
Face à l’urgence environnementale et climatique (voir le cinquième rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat de novembre 2014), notre pays doit se donner les moyens de mener une transition écologique crédible et de grande envergure. Une telle bifurcation de notre modèle de production doit nécessairement être amorcée par l’investissement public et requiert une consommation de meilleure qualité. Elle implique de rompre avec la logique financière court-termiste des trois dernières décennies, qui détruit des emplois, brise des millions de vies et contribue à détériorer l’environnement. A cet égard, la planification écologique proposée par Jean-Luc Mélenchon, adossée à la réorientation du crédit et à la constitution d’un pôle public bancaire, est essentielle. Elle améliorera la santé de l’ensemble de la population en augmentant la qualité des biens nécessaires. Dans cette optique, des mesures comme le 100% bio dans les cantines ou la priorité accordée au local sont emblématiques.
Quel est le rapport entre l'écologie et le pôle public français. Ce pôle public existe déjà et on ne peut pas vraiment dire que les banques qui en font partie sont parmi les meilleures pour les entreprises.
Enfin, il est urgent de transformer en profondeur l’absurde édifice des traités européens, qui dépossède les Etats de leurs leviers de politique macroéconomique, les accule à une course au moins-disant social et écologique et à une régression sans fin. Le carcan des traités actuels interdit toute politique de relance et toute politique industrielle, pourtant plus indispensables que jamais pour faire face aux urgences économique, sociale et écologique. La monnaie unique, incomplète, impose aux Etats des ajustements de compétitivité très douloureux sur les plans social et économique.
Il faudrait peut-être arrêter de mélanger un peu tout. L'Europe est un bouc émissaire facile pour rejeter sur autrui nos problèmes. L'Europe n'est pas responsable de notre endettement ni de notre système social délirant. Et qu'on ne me dise pas qu'un système comme le système suisse laisse ses affiliés crever dans la rue. Tous les pays européens ont fait une transition ces trente dernières années. Il ne faut pas que le camarade Mélenchon oublie que l'Allemagne était il y a quinze ans désignée comme l'homme malade de l'Europe. Mais l'Allemagne s'est prise par la main sans rejeter ses errances sur autrui.
Personnellement, je serai amusé de voir des gens comme Mélenchon ou Le Pen se prendre la réalité des choses en face une fois sortis de l'Europe. Il est très facile de mettre aujourd'hui sur le dos de l'Europe un tas de choses. Mais une fois sortis, quels boucs émissaires vont-ils trouver ?
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Et revenir aux heures sombres de l'histoire. Mélenchon ne cache son amour ni du Vénézuéla ni de Cuba. Deux exemples de réussites du socialisme triomphant. Ah non, j'oubliais, ce furent des échecs patents parce que le socialisme n'a pas été correctement appliqué. Mais dans ce cas, pourquoi en parle-t-il ?
En Europe, seul l’établissement d’un rapport de force crédible peut permettre d’obtenir une réforme d’ampleur de l’Union économique et monétaire qui garantisse enfin le progrès social et la convergence par le haut pour les peuples européens. Jean-Luc Mélenchon assume sur ce point une convaincante stratégie de désobéissance et de dissuasion. En France, son gouvernement prendra toutes les mesures unilatérales nécessaires à la mise en œuvre de son programme, en s’affranchissant autant que nécessaire de l’application stricte des traités. L’édifice institutionnel européen pourra alors être refondé, et l’euro complété afin de garantir une convergence réelle entre les économies. A défaut, et pour éviter un effondrement à venir, il faudra oser sortir de l’euro pour mieux sauver l’Europe.
Promesses de gascon. Lorsqu'on est autant endetté que l'est la France, il faut avant tout assainir les finances avant de pouvoir dicter quelque chose aux autres pays.
En répondant aux cinq urgences économiques majeures de notre temps, le programme économique de Jean-Luc Mélenchon nous donne aujourd’hui l’occasion historique de prouver qu’il y a des alternatives sérieuses, crédibles et désirables aux politiques absurdes menées avec acharnement lors des dernières décennies. Ce programme se réalisera dans le cadre d’une révolution démocratique, soutenue par la mise en place d’une assemblée constituante. Notre pays a aujourd’hui l’opportunité unique de renverser la logique mortifère qui mène l’Europe à l’implosion et de redonner un sens et du souffle au projet européen. Saisissons-la !
La seule chose à faire pour sauver ce qui peut encore être sauvé dans ce pays, c'est de limiter le poids de l'état et de rendre la liberté au peuple. Ce n'est pas de lui imposer encore plus un carcan délétère. Ce n'est pas plus d'état qui va sauver la France, mais moins d'état, moins cher et plus efficace. Et plus nous attendrons, plus la cure risquera d'être sévère car elle sera imposée.
Cette élection est la dernière qui permettra d'inverser les choses, après, il sera vraiment trop tard. Si les français ne saississent pas leur dernière chance, ce pays sera définitivement foutu.
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