Ce n'est plus possible. Ces derniers jours, dès que j'allume la radio, je tombe sur les Laurel et Hardy de la science, les frères Igor et Grichka Bogdanov. Je n'ai jamais entendu de discours plus creux sous couvert de vulgarisation. Ces inséparables siamois représentent une énigme scientifique à plus d'un titre. Avant de l'avoir percée, il est ridicule d'essayer de connaître ce qui a bien pu se passer de l'autre côté du mur de Planck ou de déterminer avec précision la valeur de la constante cosmologique.
Ce matin encore, ils étaient dans l'émission de Guillaume Erner, l'Été en pente douce durant laquelle l'animateur s'est subtilement mais ouvertement moqué d'eux sans qu'ils ne le relèvent. Je ne peux plus les entendre. Je ne peux plus supporter leur logorrhée destinée à impressionner l'auditoire en le noyant sous des monceaux de concepts approximatifs — qu'ils ne maîtrisent même pas — et quelques explications fumeuses. J'ai énormément d'estime pour les physiciens qui prennent la peine de faire de la vulgarisation parce que c'est une activité ingrate et très ardue. Parler de physique nucléaire ou d'astrophysique à des foules qui n'y comprennent rien — non qu'elles soient bêtes mais parce qu'elles ne peuvent pas tout connaître — est un sacerdoce difficile. Le but de ces deux scientifiques de pacotille est au contraire d'impressionner le chaland et, en tant que comédiens médiocres, ils sont parfaits. En revanche, en tant que scientifiques, ce sont deux imposteurs qui n'hésitent pas, pour faire de l'audience, à mélanger allègrement la physique et la métaphysique.
Je les ai quand même entendus dire durant cette émission qu'ils étaient d'accord avec Albert Einstein — rien que ça et heureusement encore — lorsqu'il disait que « Dieu ne joue pas aux dés » et que quelqu'un ou quelque chose a réglé les constantes fondamentales de l'univers pour que nous existions. C'est déjà un superbe contresens sur l'aphorisme d'Einstein car il ne faut pas perdre de vue qu'Einstein avait baigné dans une culture juive. Cette culture, je ne parle pas de croyance, lui imposait un univers statique et, pour cette raison et pour aucune autre, Einstein a ajouté dans ses équations une constante, appelée depuis constante cosmologique pour qu'elles soient cohérentes avec sa conception de l'univers. Lui-même déclarait avoir des doutes sur cette constante réglant la géométrie de l'univers et, s'il l'avait fixée arbitrairement à 1, ce n'était que parce qu'il ne pouvait concevoir qu'un univers plat, une géométrie parabolique.
Les jumeaux tirent aussi sans vergogne un trait sur le principe anthropique de l'univers. Comment peut-on dire que l'univers ne peut exister que parce que ses constances fondamentales ont été réglées finement par un principe supérieur ? Si ces constantes avaient été autres, nous ne serions pas là pour en discuter !
Oublions aussi le discours sur les anisotropies du rayonnement fossile de l'univers, il y aurait trop à dire.
J'ai une solide culture scientifique oscillant entre les mathématiques amusantes et la physique expérimentale. Je ne m'estime pas être compétent en astrophysique mais j'ai quelques connaissances et je suis capable de lire un article scientifique de niveau correct. J'ai aussi appris qu'une équation modélisant un système physique n'est qu'une équation et qu'elle n'est valable que localement. En d'autres termes, tout modèle possède un domaine de validité et l'utilisation de ce modèle en dehors de son domaine donne des résultats au mieux approximatifs au pire totalement aberrants. Aussi, prétendre comme ces deux individus approcher l'instant zéro en extrapolant des modèles valables après l'instant de Planck est une pure hérésie.
Prenons un exemple pour fixer les idées. En électromagnétisme, la force exercée par une particule sur une autre est en 1/r2 où r est la distance entre ces deux particules. Il est évident, même pour un béotien absolu, que cette force ne devient pas infinie lorsque la distance entre les deux particules tend vers zéro. Elle ne devient pas infinie parce que cette force est issue d'une modélisation dont l'une des hypothèses est que les particules sont des points — comprendre des sphères de rayon nul — car calculer la force exercée par une particule sur l'autre avec comme hypothèse que les particules sont des sphères est une gageure : il faudrait connaître la distribution de la charge à l'intérieur de chacune des particules et je ne suis pas volontaire pour me lancer dans le calcul intégral qui s'ensuivra. Cette loi n'est ainsi valable qu'à partir du moment où la distance entre les deux particules est suffisante pour que la force exercée sur l'une par la seconde soit issue d'un champ lointain, en d'autres termes que le rayon des particules soit négligeables devant la distance entre les particules.
Revenons donc à nos deux pseudo-scientifiques rois de l'à-peu-près. Ils ont tout de même la prétention de savoir ce qui s'est passé à l'instant zéro en utilisant les formules valables après l'instant de Planck, c'est-à-dire après 10-43s après le big-bang. Vous me direz à juste titre que 10-43s, ce n'est pas beaucoup et c'est exact. Néanmoins, avant le mur de Planck, nous savons avec certitude que les formules de la relativité générale ne s'appliquent plus. Nous ne savons même pas si le big-bang a vraiment eu lieu puisque nous n'avons aucun moyen de modéliser ce qui s'est passé de l'autre côté du mur de Planck.
Ça ne fait rien. Il faut bien vivre et pour cela vendre des bouquins qui doivent figurer en bonne place dans toute bonne librairie, bouquins qui iront très vite dans la fosse commune des sciences. Si encore ces ouvrages ne faisaient que rire, ce ne serait pas dangereux, mais je suis prêt à parier qu'il y aura ici ou là quelque illuminé qui prendra ces thèses pour argent comptant.
J'ai un certain nombre de neveux et nièces par alliance. À dire vrai, il s'agit plus d'un nombre certain que d'un certain nombre. Parmi tous ces charmants bambins, il s'en trouve une qui, cette année, était pensionnaire par choix dans une école primaire privée dépendant de la fraternité Saint-Pie X. Par choix, afin de pouvoir faire ses devoirs au calme, sans être dérangée par ses sept frères et sœurs. À la rentrée prochaine, elle ne sera pas reprise. Ce n'est pas une mauvaise élève, non, elle a juste la tare immense d'avoir des parents qui sont trop proches de l'ennemi héréditaire, la fraternité Saint-Pierre.
Pour ceux qui ne seraient pas au fait des différents courants du traditionalisme à la française, il s'en dégage principalement deux :
Entre ces deux factions, c'est la guerre. Et cette guerre va jusqu'à toucher l'éducation de leur progéniture.
Il faut savoir que ces deux fraternités possèdent une poignée d'établissements scolaires pour l'éducation de leur génération montante. Il n'y en a pas partout et, par le fait même, la plupart d'entre-eux comporte un internat. C'est aussi très pratique, cela évite aux élèves de voir le monde extérieur. Ils pourraient en être pervertis et apprendre tout un tas de choses qu'ils ne devraient pas connaître.
J'ai été particulièrement surpris de savoir que la guerre larvée entre les deux fraternités allait jusqu'à l'exclusion des élèves dont la famille était jugée trop déviante vis à vis de la conception de la religion des tenanciers de l'établissement du coin. Qu'un élève soit exclu d'un établissement totalement privé — je ne fais pas l'amalgame entre les établissements totalement privés et ceux qui sont sous contrat d'association simple ou double avec l'état — parce qu'il n'arrive pas à suivre ou n'a pas le niveau requis est une chose. Qu'il soit renvoyé parce que sa famille n'est pas jugée assez proche de la mouvance des propriétaires de cet établissement en est une autre. Cela ressemble assez à un délit de sale gueule dont l'élève est l'objet et cela ne semble déranger personne, surtout pas ces soi-disants enseignants ou cadres de l'établissement en question qui n'ont pas une once de charité malgré tout ce qu'ils essayent de faire accroire.
Cette élève a donc été exclue de cet établissement tenu par des religieuses sous le seul prétexte que sa famille n'était pas assez proche de la fraternité Saint-Pie X. Or, pour ses parents, le collège public du lieu ne convient pas parce que les enseignants racontent plein de choses immorales et gauchistes. Ils peuvent même parler de sexualité et de contraception. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit des hussards gris de la troisième — la troisième république pas compagnie du premier régiment du train — pour certains d'anciens soixante-huitards et que ces gens-là sont capables de tout, surtout du pire en matière d'éducation. Même d'autoriser les enfants à porter des pulls rouges, la couleur du diable. Je n'invente rien, c'est ce que des religieuses d'une autre école de la fraternité saint-Pie X ont trouvé moyen de dire à une petite fille, il y a une dizaine d'années de cela.
Aussi est-il est impensable de l'envoyer au collège du canton. Le premier collège privé traditionaliste étant un peu loin, cette enfant ne pourra y être scolarisée. La décision est prise : elle suivra des cours par correspondance pour son entrée en classe de sixème.
Je n'ai rien contre les cours par correspondance et je sais parfaitement que l'école n'est pas obligatoire en France, que seule l'instruction l'est, ce qui me semble dans un cas pareil une vaste fumisterie. Pour avoir travaillé dans un grand établissement qui entre autres dispensait des cours par correspondance, je connais parfaitement les taux de réussite aux examens de ce type de formation. Cette enfant a un collège à un jet de pierre de chez ses parents, un système de ramassage scolaire qui la prendrait au coin du chemin le matin pour la déposer le soir et ses parents préfèrent mener son éducation à la maison car le grand monde et les enseignants du collège pourraient la pervertir.
Qu'est-ce que cette enfant deviendra dans quelques années ? Durant la poursuite de sa « scolarité », elle risque de ne plus sortir de chez elle, de ne plus voir personne. Protégée du monde, ses premières sorties risquent d'être mouvementées. Le collège, ce n'est pas qu'un grand machin qui sert à inculquer des idées mauvaises dans nos chères têtes blondes, c'est aussi un apprentissage des relations sociales, un apprentissage de la vie en communauté. Il est possible de discuter des contenu des enseignements ou de cet apprentissage mais il vaut mieux, à tous points de vue, en avoir bénéficié. Ne pas être passé par la case école primaire et collège est un handicap certain, sauf dans quelques cas bien précis où il n'existe aucun établissement accessible. Étrange aussi de l'envoyer en pensionnat pour qu'elle puisse travailler au calme, pour la garder à la maison, l'année suivante, où elle subira les cris et les jeux des deux ou trois petits derniers, pas encore scolarisés.
La seule solution est ainsi de rendre la scolarisation obligatoire dès qu'il existe un établissement scolaire accessible. Sans cette obligation, on risque de voir perdurer longtemps ces situations désespérantes.
J'aimerais aussi que les membres de la fraternité Saint-Pie X prennent conscience de leur sectarisme et de ses victimes, s'ils en sont capables, avant de juger le monde et prétendre lui dire ce qui est bon.
Il y a une station de radio que j'abhorre encore plus que les radios dites périphériques, c'est France Info. Mes horaires actuels ne me permettant pas toujours d'écouter les journaux d'Inter, il m'arrive de basculer malgré moi sur France Info pour savoir comme tout un chacun depuis quand le chef est chef et le sorcier gâteux.
Il y a longtemps que je n'avais plus écouté cette station. En France, mon oreille reste plutôt vissée à Inter et, à l'étranger, je reste fidèle à RFI que j'attrape d'à peu près partout grâce à une éphéméride des fréquences et un poste à ondes courtes. Force est de constater que, contrairement à grande sœur France Inter, sa grille n'a pas vraiment changé et que le seul mérite de France Info reste de donner l'heure sans avoir à regarder sa montre ni avoir à téléphoner à l'horloge parlante.
L'information est toujours traitée aussi superficiellement dans des flashes d'actualités de quelques minutes se répétant à l'infini. Ce n'est pas encore du niveau du traitement des informations par les différents quotidiens gratuits qui pullulent depuis quelques années, mais on n'en est malheureusement pas loin. Écouter cette station quelques dizaines de minutes est une torture pour l'esprit et permet de s'extirper de la flèche du temps. Ou est le passé, ou est l'avenir ? Je suis sûr d'avoir déjà entendu ça... Même les reportages et les interviews passent en boucle !
Le problème n'est pas la station d'information continue, mais la façon dont elle est faite. Pourquoi ne pas produire un journal complet toutes les heures, journal qui pourrait durer entre un quart d'heure et une demi-heure et passer le restant de l'heure à approfondir les sujets d'actualité plutôt que de subir une telle ribambelle de flashes et d'annonces brutes sans aucun traitement journalistique ?
Le fait d'avoir à disposition des stations (radio ou télévision) d'information continue ainsi que des quotidiens d'information gratuits et superficiels pose problème. L'information non seulement y n'est pas traitée — ou de manière lacunaire — mais est aussi du domaine du consommable ou de l'instantané : vite aperçue, vite oubliée. Aucune analyse critique n'y est faite, c'est à l'auditeur ou au lecteur d'utiliser ses propres connaissances, sa propre culture générale pour se faire une idée. Lire une dépêche AFP sur un problème géopolitique au Moyen-Orient n'est d'aucun secours si on n'a pas quelques connaissances sur la région. Parler de la réforme actuelle des retraites est vain pour peu qu'on n'ait pas quelques notions économiques.
Pire que tout, ces journaux arrivent à se citer entre-eux ou à citer des sources aussi fiables que des sites internet quelconques, ce qui fait qu'au bout de quelque temps, il est très difficile de savoir avec exactitude qui est responsable d'une information ou d'une bévue. La première rumeur venue peut se voir accréditée par le premier canard venu et prise comme argent comptant par tous les autres. Souvenez-vous de l'annonce du décès de Pascal Sevran
Ainsi, la presse quotidienne de qualité n'est pas condamnée. Si elle sait tirer profit de la tendance actuelle en montrant une différence de traitement de l'information et d'analyse et en évitant de citer des sources douteuses, elle survivra. Lorsque l'on a l'habitude de lire cette presse quotidienne régulièrement, il est impensable que l'on puisse se contenter des feuilles de choux gratuites distribuées dans le métro ou de l'écoute de France Info.
Il existe en France des utilisateurs de l'outil informatique rackettés de façon éhontée. Ces utilisateurs sont les professionnels de la santé : médecins, dentistes, pharmaciens… Toutes ces personnes doivent utiliser des outils informatiques certifiés par la Caisse Primaire d'Assurance Maladie et le GIE Sésame Vitale.
Ergonomiquement, ces outils sont certainement très bien faits, mais il ne faut jamais regarder sous le capot ce qu'il s'y passe. Ils sont concédés sous licence à prix d'or à des praticiens qui ne peuvent en changer car il faudrait encore qu'ils puissent récupérer leurs données et chaque logiciel utilise sa propre base de données propriétaire, voire son système d'exploitation particulier.
Je me souviens, il y a quelques années, avoir été appelé par un pharmacien d'une ville de la proche banlieue parisienne parce que son ordinateur central était tombé en panne et que le réparateur, envoyé par le support du logiciel en question, ne pouvait pas intervenir avant trois semaines ! Le diagnostic était vite fait, le système tournait sous SCO Unix et ne fonctionnait plus correctement parce que la partition racine, l'unique partition, était pleine. Le disque d'origine de 8 Go étant un peu leger, la seule chose intelligente à faire était de changer ce disque. Il n'y avait qu'un seul problème, mais de taille : le système avait été nettoyé de tout ce qu'il fallait pour l'administrer. Même des commandes de base d'un Unix comme cp, rm, dd ou tar avaient été effacées par les installateurs du logiciel. Heureusement, avec deux boîtiers de disques USB et un ordinateur portable sous Linux, il a été possible de cloner le premier disque avant de partitionner l'espace disponible restant pour décharger la racine. Sans cette intervention et parce que l'éditeur dudit logiciel ne voulait pas que quelqu'un d'autre y mette les mains, cette pharmacie aurait été fermée durant trois semaines. Au regard du coût de la maintenance annuelle payée par le pharmacien à l'éditeur dudit logiciel, cette situation aurait pour le moins été anormale et grotesque.
Les dentistes sont aussi une cible de grand choix puisque la rumeur dit qu'ils ont plein d'argent à dépenser. Étant pour la plupart de parfaits béotiens informatiquement parlant, certaines sociétés sans scrupule n'hésitent pas à leur installer du matériel périmé ou des technologies en fin de vie. J'ai vu par exemple une machine gérer un équipement de radiographie panoramique en réseau avec un Windows XP Home SP3, 256 Mo de mémoire et un Duron 1400, sachant que le poste en question servait de serveur d'imagerie grâce à une base de données Solid. J'ai aussi admiré un réseau flambant neuf installé en 2002 en Ethernet 10Base2, le bon vieux câble coaxial avec les tés et les terminaisons. Pour couronner le tout, les cartes réseau 10Base2 étaient en E-ISA et non en PCI, certainement un fond de tiroir difficile à refiler à quelqu'un d'autre, ce qui fait que lors de la réfection du cabinet dentaire en question, il a fallu changer tout le matériel. Si encore il avait été possible de récupérer des cartes PCI avec un connecteur 10Base2, cela aurait été un moindre mal. Comment expliquer à un client que son réseau installé à grands frais cinq ans auparavant était à reprendre entièrement ?
Donc, disais-je, les dentistes travaillent avec quelques éditeurs de logiciel pour gérer leurs patients : historiques des rendez-vous, des facturations (et de la comptabilité du praticien), des ordonnances, mais pas l'imagerie (radiographies panoramiques ou non) pour laquelle il faut un outil externe de qualité approximative. Il y a donc au moins deux logiciels qui cohabitent plus ou moins mal, avec deux bases de données différentes. C'est sans compter avec les modules destinés à l'envoi des feuilles de soin électroniques qui rajoutent une couche à ces logiciels et un soupçon d'instabilité. Si encore ces logiciels étaient écrits correctement, cela pourrait passer, mais ce n'est même pas le cas. La plupart d'entre eux date du début de Windows 3.0 qui ne savait pas vraiment gérer un réseau informatique. Plutôt que de réécrire ces logiciels et d'en faire des applications intégrant l'aspect réseau, des rustines de toutes sortes ont été rajoutées pour utiliser des postes en réseau. Depuis vingt ans que des patches sont ajoutés à chaque nouveau besoin, ces logiciels ne donnent plus vraiment satisfaction. Ils perdent les pédales plusieurs fois par jour et la seule solution pour rétablir un fonctionnement normal est de redémarrer le poste.
Pour parachever le tableau, je n'ai encore jamais trouvé une configuration de réseau qui entrait dans les configurations validées par l'un des éditeurs de ces logiciels. Même la simple configuration serveur, lien Ethernet avec TCP/IP, poste client n'est pas une configuration validée pour un fonctionnement en réseau par l'un des éditeurs que je ne citerais pas.
Aussi y a-t-il un marché à prendre, immense, car je ne connais aucun dentiste qui soit réellement satisfait de son logiciel de gestion. L'ennui est le coût à l'entrée de ce marché qui empêche tout nouvel acteur de s'y introduire. Il faut que le logiciel soit estampillé « Sésame Vitale », agréé par la CPAM et les lobbies ont la vie dure.
Ça y est. Les quais sont à nouveau embouteillés jusqu'à des heures indues. Le touriste est content, il peut visiter Paris Plage et le parisien râle.
Une quantité démente de sable a été déversée sur les voies sur berges, munies de cabines de plage et de plein d'autres choses qui n'ont rien à faire à cet endroit puisque de toute façon, personne ne se jette à l'eau. Je ne sais pas si ce sable provient encore de Fontainebleau, mais pour les huit éditions précédentes, la mairie de Paris faisait venir ce sable, l'un des plus chers au monde, pour le balayer dans la Seine lors de la fermeture.
Depuis une dizaine de jours, la circulation pourtant estivale est devenue monstrueuse car tous les véhicules se retrouvent sur les quais. Là où il fallait quelques minutes pour aller de la place de la Concorde à porte de Bercy, il faut maintenant une grosse demi-heure par temps calme. La durée du trajet en temps normal serait plus proche de l'heure en raison du grand nombre de feux subtilement désynchronisés. Pourtant, sur des quais à sens unique, cela relève de la performance ou de l'acte délibéré.
Anne Hidalgo, premier adjoint au maire de Paris — adjoint est une fonction donc ne s'accorde pas n'en déplaise aux féministes à poil dur —, a trouvé le moyen d'annoncer hier que les voies sur berge des rives gauche et droite seront définitivement fermées aux véhicules à l'horizon de 2012.
Durant un mois, du 15 juillet au 15 août, la circulation dans Paris est impossible en raison de Paris Plage. Le nombre de véhicules circulant dans Paris est pourtant à cette époque au plus bas. Fermer les voies sur berge toute l'année risque juste de transformer le centre de Paris en un immense embouteillage. Le but de cette municipalité est d'embêter l'automobiliste. Soit, c'est un choix, mais je ne suis pas sûr que l'automobiliste qui circule dans Paris le fasse par goût ou par plaisir. Il le fait parce qu'il n'a pas le choix. En limitant la circulation sur les berges, les véhicules se retrouveront juste immobilisés sur les quais. Les automobilistes et les habitants des quais apprécieront certainement.
Ce plan est dans la continuité des sens interdits qui fleurissent sur des bouts de rues. Depuis quelques mois, des rues très fréquentées sont interdites à la circulation sur des tronçons de quelques mètres (rue Jean-Pierre Timbaud à la traversée du boulevard Jules Ferry, rue Saint-Antoine devant l'église Saint-Paul dans le prolongement de la rue François Miron…) forçant les véhicules à effectuer de longs détours et permettant aux contractuelles de verbaliser tous ceux qui se font surprendre. Des interdictions de tourner à gauche apparaissent aussi. Les feux auparavant synchronisés ne le sont plus, ou plutôt non, sont savamment synchronisés pour ralentir le plus possible le flot des véhicules. Toutes ces nouveautés font que même avec moins de véhicules en circulation dans Paris, la circulation devient de plus en plus difficile.
Cette municipalité intelligente devant être à cours d'idées, je leur proposerais bien de créer Montmartre Neige. Avec le funiculaire comme remonte-pente, elle devrait réussir à faire quelque chose de parfaitement inutile et complètement branché au mépris des habitants du quartier.
Pages: << 1 ... 189 190 191 ...192 ...193 194 195 ...196 ...197 198 199 ... 204 >>