Libraries catholiques

05.07.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les tradis, Haines ordinaires

J'ai la chance d'administrer moi-même mon serveur de courrier électronique. Malgré un système anti-pourriel assez perfectionné (sendmail, enregistrements SPFv1, milter-greylist pondéré par smapassassin et quelques listes bien senties , clamav-milter et spamass-milter), je reçois de plus en plus de publicités diverses et variées. Il faut dire que les réseaux de l'immense majorité des fournisseurs d'accès internet filtrant le port 25, les réseaux de zombies envoient maintenant directement leurs vomissures aux serveurs de courriers officiels des fournisseurs d'accès, ce qui rend le filtrage de plus en plus coûteux.

Parmis ces messages non sollicités, j'ai des propositions pour des pilules bleues confectionnés en Chine à base de sciure de bois, d'amidon et de colorant censées m'apporter la plus grande félicité dans ma relation de couple, des offres pour investir au Maroc dans des résidences défiscalisées et préparer ma retraite et surtout des publicités pour des librairies et des maisons d'édition catholiques. J'ai beau me désabonner de toutes ces listes, ça revient aussi sûrement que la vérole sur le bas clergé.

J'ai bien essayé les représailles avec un petit script envoyant toutes les dix secondes une demande de désabonnement à l'adresse du spammeur identifié comme telle jusqu'à ce qu'elle déborde. J'ai même essayé une méthode plus radicale consistant à envoyer un courrier électronique à cette espèce de maison d'édition traditionaliste avec en pièce jointe un tract défendant l'avortement. À sa suite, j'ai été tranquille pendant quelques mois. J'ai été tranquille pendant quelques mois jusqu'à hier.

Donc hier, je reçois un courrier électronique me ventant par le menu les dernières nouveautés qu'un homme averti doit avoir dans sa bibliothèque quitte à ne jamais les avoir lues. Il s'agit toujours des mêmes rengaines : la vraie vie de Sainte Jeanne d'Arc, l'histoire réelle des chouans de Vendée, le génocide des bons chrétiens durant la révolution française, l'histoire des apparitions de la Salette ou de Lourdes, la vertu de la pratique de la foi, la vie intra-utérine et j'en passe.

Déjà, cela tombe assez mal, je ne mets jamais — disons rarement — les pieds dans une librairie. Non que je n'aime pas lire, mais j'ai le souvenir des libraires de mon enfance qui m'avaient fait aimer les livres parce qu'ils les avaient lus et qu'ils savaient en parler. Le libraire n'est plus aujourd'hui qu'un commerçant qui n'a la plupart du temps aucune idée de ce qu'il vend. Lorsque j'achète un livre, je passe ainsi directement à la FNAC car, quitte à avoir un vendeur d'une inculture ou d'une incompétence crasse, il y a au moins un choix d'ouvrages plus important que dans la boutique du coin hébergeant un libraire grincheux.

Ce qui tombe encore plus mal, c'est ma connaissance du milieu traditionaliste que je pratique malheureusement trop souvent à mon goût. Sa marotte est le grand complot contre la France éternelle, fille aînée de l'église, par une horde de barbares hérétiques voire maçonniques parmi lesquels figurent au premier plan l'immigré en général et l'anglais brûlant Jeanne d'Arc en particulier. Le tableau sera complet en y rajoutant la tendance royaliste à poil dur, légitimiste ou orléaniste et l'école républicaine apprenant tout un tas de contre-vérités anticléricales.

Tout ce beau petit monde tourne en vase clos dans un milieu culturel restreint, réactionnaire et révisionniste. Expliquer à un traditionaliste souvent plus borné que la place Saint-Pierre à Rome que le génocide des chouans de Vendée n'a rien à voir avec celui des tziganes ou des juifs est aussi vain que d'essayer de souffler dans une contrebasse pour en faire sortir de la musique. Tenter de lui expliquer que le problème français n'est ni l'Islam ni le Judaïsme mais les intégrismes de tous bords est une gageure. Leurs revues de prédilection sont des tissus de bêtises incommensurables (voir par exemple la Nef) et je ne parle pas de leurs autres publications tenues pour vérité absolue. Le problème, c'est qu'armés de leur foi et de leur prétendu bon droit, ils essaient de faire rentrer tout le monde dans le rang de gré ou de force comme ce qu'ils ont fait le 27 février 1977 à Saint-Nicolas-du-Chardonnet à Paris. Le souci pour avoir discuté avec des prêtres traditionalistes, c'est la profondeur de leur réflexion et leur absence totale de culture tant historique que générale. L'obscurantisme le plus échevelé revient en force sur ce terreau réactionnaire.

Certains jours, j'ai vraiment honte d'être catholique.

 

Factures France Telecom

04.07.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Vieux con, Haines ordinaires

Je ne sais pas comment vous payez vos factures de téléphone. Pour une raison qui n'appartient qu'à moi, je conserve précieusement une ligne analogique de France Telecom avec un bon vieux téléphone S63 acheté aux puces et portant la mention « propriété inaliénable des PTT ». Pour les moins de vingt ans, un téléphone S63 n'est pas un quelconque objet fabriqué par Siemens, c'est le bon vieux téléphone à cadran, celui qui ne tombe pas en panne, qu'il suffit de graisser à la graisse de silicone une fois de temps en temps et qui permet d'appeler les pompiers même en cas d'incendie lorsque les plombs ont sauté. Je pense que mon beau-père aurait apprécié un tel objet. En d'autres termes, cela ressemble à ça :

Ne soyez pas tristes de ne pas savoir ce qu'est un Socotel S63, la dernière fois que j'ai appelé le 1014 depuis une sombre ferme corrézienne, la fille du centre d'appel ne le savait pas non plus, ce qui est tout de même un peu plus problématique. Je ne peux attendre plus de vous que du centre d'appel de France Telecom…

Donc, disais-je, je reçois très régulièrement des factures émanant directement de France Telecom, factures que je règle par chèque tout aussi régulièrement. Il y a quelques années, le délai de paiement était de trois semaines. Progressivement, il est passé à quinze jours, puis récemment à dix jours. Aujourd'hui, ce délai reste encore de dix jours, mais négligemment, les factures de France Telecom mettent de plus en plus de temps à arriver. Je subodore que la Poste, non contente d'avoir été séparée de France Telecom après la scission des PTT, sabote l'acheminement des courriers de France Telecom. Peut-être ces factures moisissent-elles dans un bureau chez France Telecom avant d'être remises à la Poste. Il faudrait que je regarde le cachet de la Poste faisant foi avant d'accuser les services postaux. Dans un cas comme dans l'autre, il ne reste plus que deux à trois jours pour régler ces factures.

La solution ? Opter pour le prélèvement automatique. J'ai à peine l'impression que l'on cherche à me forcer la main. Bientôt, il faudra payer les factures avant même d'avoir reçu les avis et personne ne semblera alors s'en émouvoir. Le simple fait d'être absent une semaine de son domicile peut avoir comme conséquence la restriction de sa ligne téléphonique pour non paiement de facture car le client devait savoir qu'il était censé régler quelque chose à telle date.

Le législateur a certainement des tas de choses plus importantes à faire que de légiférer une bonne fois pour toute sur les délais de paiement absurdes de plus en plus imposés par les opérateurs de télécommunications. Comme le timbre poste possède en France une valeur fiduciaire, il est juridiquement apte à régler une dette. Pour protester à mon niveau, je risque dans un avenir pas si lointain de réconcilier la Poste et France Telecom en réglant en temps et en heure la facture de l'un avec les timbres de l'autre ! Qu'ils me refusent seulement ce règlement…

 

Tour de France

03.07.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit, Vieux con

Ça y est. Il pleut, une de ces pluies d'orage et le Tour de France est enfin parti. Il n'y a aucune relation de cause à effet sinon que la pluie et le Tour de France sont deux choses qui me mettent d'une humeur massacrante. Il est parti depuis ce joli coin de France qu'est Rotterdam. Depuis onze mois, j'attends ce jour avec une impatience non dissimulée. Voir une centaine de types bariolés dans des tenues improbables au milieu d'une caravane publicitaire m'a toujours semblé un spectacle des plus grotesques. Passe encore quand on ne demande pas à l'arrivée aux coureurs de commenter leur course.

Cette année, les forçats de la route vont pédaler 3642 km en vingt étapes et un prologue et gravir vingt-cinq cols de deuxième, première et hors catégorie, tout cela en carburant aux sucres lents et à l'eau claire, les deux jours de repos généreusement offerts par les organisateurs devant être largement suffisants.

Les organisateurs l'ont promis, le Tour de cette année sera encore plus propre que celui de l'année dernière. D'un autre côté, au regard de ce qui s'est passé les années précédentes, ce n'est pas bien difficile. Comment peut-on affirmer avec un tel aplomb que l'immense majorité des coureurs ne se dope pas (France Inter, vendredi 2 juillet 2010, le Téléphone Sonne) ?

Je ne sais pas si vous avez eu un jour la chance de prendre un col de montagne souvent utilisé par le Tour de France. Personnellement, je me souviens avoir pris la route du Col du Galibier (2642 m) avec une voiture des plus normales. Mon guide touristique indique ceci :

Par le versant Nord, depuis Saint-Michel-de-Maurienne, l’ascension débute pour environ 34,5 km à 6,6% de moyenne. Cela implique d’abord de grimper le Col du Télégraphe soit 12 km à 7%. Dès le départ de Saint-Michel-de-Maurienne, on aperçoit déjà le fort du Télégraphe plus haut. Après Saint-Michel-de-Maurienne, on rentre dans la commune de Saint-Martin-d'Arc et dès la sortie de cette même commune, on domine déjà Saint-Michel-de-Maurienne. Les premiers kilomètres du col du Télégraphe affichent une déclivité de 8% alors que l’ascension, après avoir traversé communes et hameaux pendant les trois premiers kilomètres, s’effectue maintenant dans la forêt.

Plus tard, on laisse la route à gauche menant à Valmeinier et on continue tout droit vers le Télégraphe. La pente se radoucit une première fois avec 5,5% au niveau d’un buste sur le côté gauche de la route. Les trois derniers kilomètres du col du Télégraphe ont une moyenne de 6,5% selon un panneau indicateur rond, ce qui est moins dur que les premiers kilomètres. À 100 mètres du sommet du col du Télégraphe, on peut apprécier le panorama sur Saint-Michel-de-Maurienne et les petits villages plus élevés. Le sommet du col du Télégraphe, à 1 566 m d’altitude, est marqué par des panneaux d’information en bois et le relais du Télégraphe, un restaurant. Le petit bémol du col du Télégraphe est sa forte circulation automobile, assez importante jusqu’à Valloire.

Il faut maintenant descendre 5 km jusqu’à Valloire en traversant des petits hameaux. La station savoyarde est à environ 1 445 m d’altitude. À la sortie de la station, il y a 17 km à 6,9% jusqu’au col du Galibier. La sortie de Valloire présente une pente supérieure à 8% mais à la sortie du hameau des Verneys, 2 km plus loin, il y a 2 km de replat où il est possible de rouler sur le grand plateau. On arrive au hameau de Bonnenuit et jusqu’au lieu-dit Plan Lachat, il y a des côtes autour de 5 à 8% alors que l’on suit un petit ruisseau d’altitude. Le passage à Plan Lachat, à côté du bar, constitue un court replat dont il faut profiter car la suite s’annonce beaucoup plus dure. En effet, une fois le petit pont de Plan Lachat passé, la route grimpe beaucoup plus nettement et il reste 8 km à 8,5% de moyenne à effectuer alors que l’on dépasse peu après les 2 000 m d’altitude qui peuvent s'avérer être difficiles pour ceux qui ne sont pas habitués à la montagne.

À partir de là, on entre dans un décor de verdure et de rochers sans presque aucun bâti. Un kilomètre après Plan Lachat, un panneau rond indique 9% pour le kilomètre suivant. Les cyclistes enchaînent les lacets, il y a peu de répit sauf un kilomètre à 6,5% plus tard. Alors qu’il reste 3 km à grimper, on aperçoit le sommet du col du Galibier dans les rochers. En été, il arrive qu’il y ait encore quelques congères de neige sur les côtés de la route. Certains passages paraissent proches de 10%. À 1 km de l’arrivée, on arrive devant le tunnel du Galibier, à 2 556 m et on passe devant une auberge. Mais pour aller au col du Galibier, il ne faut pas emprunter ce tunnel mais prendre la route à gauche avec un dernier km à 8,9% de moyenne. On arrive ainsi à 2 645 m d’altitude.

Cette description assez flatteuse est légèrement optimiste. On n'y parle tout juste de la raréfaction de l'oxygène qui peut poser de gros problèmes de carburation aux véhicules empruntant la route en question. En tout cas, ma 2CV6 a moyennement apprécié la baisse de la pression atmosphérique et les derniers kilomètres ont été assez pénibles. Au regard de la vitesse à laquelle les coureurs du Tour arrivent au sommet, ils ne semblent même pas s'en émouvoir. Je n'en ai pourtant jamais vu arriver à fond de train au sommet d'un col d'altitude et muni d'un masque à oxygène.

Je trouve assez bizarre qu'on fasse de ces sportifs des exemples tellement il est manifeste qu'ils courent tous chargés comme des mules. Les produits utilisés ne sont certainement pas interdits ou trop techniques pour les détecter avec les moyens actuels, mais ne me faites pas croire qu'ils ne courent qu'à l'eau claire. Qu'ils arrivent à tenir une étape de montagne, je veux bien encore le croire. Mais enchaîner vingt-et-une étapes avec seulement deux jours de repos durant lesquels ils vont faire du vélo pour ne pas perdre la main est d'un tout autre niveau.

Je ne vais trop râler. Yvette Horner ne participe plus à la caravane, jouant de l'accordéon par le toit ouvrant d'une quelconque voiture et arborant un sourire béat les dents maculées de moustiques écrasés. Elle sera peut-être remplacée par les 2CV Cochonou, c'est déjà ça de gagné !

 

RATP

02.07.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit

Entre deux grèves soi-disant pour garantir l'avenir du système de retraites et non les privilèges de certains, j'ai réussi à prendre le métro parisien, ligne 9, de la station Oberkampf à Marcel Sembat. Trente minutes de sauna pour le prix d'une baguette de pain, c'est vraiment donné. J'en étais là de mes réflexions sur l'absence de climatisation dans le métro et les chaleurs extérieures caniculaires lorsqu'au sortir de la rame, à Marcel Sembat, je suis tombé sur un automate de la RATP.

Je ne sais pas si vous le savez, mais le ticket de métro à une nette tendance à disparaître au profit d'un bout de plastique à puce. Encore un coup des écologistes qui partent du principe que le ticket de métro conduit à la déforestation et que l'impact sur la planète du bout de plastique plein de puces et fabriqué à grands coups de pétrochimie verte est négligeable. Il y a encore quelque temps, le quidam faisait la queue à la fin du mois au guichet pour acheter un coupon, aujourd'hui, il fait la queue à la borne automatique pour recharger son bout de plastique. Personnellement, cela ne me concerne pas, j'ai opté il y a quinze ans pour une carte intégrale correspondant à un abonnement annuel. Ma misanthropie coutumière m'interdit en effet de partager une queue avec mes frères humains.

Je disais donc avant d'être interrompu par moi-même que je suis tombé sur un automate de la RAPT dont le but premier est de permettre au quidam moyen de recharger son bout de plastique. À la place de l'écran habituel se trouve une console Linux du plus bel effet avec une erreur du système de fichier ext3. Pourquoi n'avais-je pas un appareil photo pour immortaliser la scène ? Le noir profond est tellement beau, l'erreur du système de fichiers est tellement plus poétique qu'une erreur de l'inénarrable Windows sous fond d'écran bleu et de codes parfaitement abscons. Il faut dire aussi que c'est beaucoup plus rare, un automate fonctionnant sous Linux n'ayant que peu de chance d'exploser dès que quelqu'un éternue devant lui.

Je n'ai à ce jour vu qu'une seule borne de la RATP plantée et ce dysfonctionnement n'est dû qu'à un disque dur défectueux. En revanche, je ne compte plus les guichets automatiques de banques ou les bornes Vélib ou Dagobert de la SNCF en carafe pour des raisons purement logicielles. J'ai même réussi un jour l'exploit consistant à faire redémarrer le guichet automatique de banque de la Société Générale de la rue de Rennes à Paris, au coin de la rue Littré, simplement en y introduisant ma carte bleue Visa tout ce qu'il y a de plus bête. Cette carte n'avait rien de particulier si ce n'est qu'elle n'émanait pas de la Société Générale. J'ai pu à ce titre admirer un redémarrage complet de l'automate fonctionnant sous Windows 2000 Professionnel. Je n'arrive pas à imaginer qu'une banque sérieuse se permette de gérer des terminaux sous un système d'exploitation aussi sensible. Que ce serait-il passé si la chose en question avait décidé de partir en vacances illimitées en plein milieu de la transaction ? Existe-t-il un système de COMMIT et ROLLBACK ? À qui parler lorsque la machine fait n'importe quoi en dehors des heures dites chrétiennes des jours ouvrables ? L'automate n'a qu'un seul avantage : renvoyer tous les dysfonctionnements d'un organisme (ici une banque) sur l'informatique qui, après tout, ne fait que ce qu'on lui demande de faire. À ma connaissance, l'outil informatique n'est pas encore doté de conscience et ne peut me haïr au point de planter rien qu'en me voyant arriver à sa portée. Je ne suis d'ailleurs pas assez paranoïaque pour le croire.

Nous voyons donc que nous vivons une époque moderne et que le progrès fait sans conteste rage.

 

PTT

01.07.10 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Mauvais esprit

Je ne sais pas si vous avez vu « le cave se rebiffe », film de Gilles Grangier tiré du roman éponyme d'Albert Simonin. On y voit Jean Gabin s'envoyer un pli postal contenant des typons de faux billets pour qu'ils soient gardés précieusement par la Poste l'espace d'un week-end. Extrait des dialogues de Michel Audiard :

– Je peux les mettre à la banque, j'ai un coffre.
– Tiens donc... Et les perceurs de murailles, vous ne lisez pas les journaux, vous ?
– Pourquoi pas ici ?
– Non.
– Merci, la confiance règne !
– Je connais ton honnêteté, mais je connais aussi mes classiques. Depuis Adam se laissant enlever une côte jusqu'à Napoléon attendant Grouchy, toutes les grandes affaires qui ont foiré étaient basées sur la confiance. As-tu une enveloppe ?
– Oui, pourquoi ?
– Alors donne. Nous allons donc confier notre petit trésor aux seuls gens qui n'égarent jamais rien, aux employés de cette administration que le monde entier nous envie, j'ai nommé les PTT.
– Je n'aurais jamais pensé à ça.
– Et bien voilà... En postant cette lettre avant quatre heures, elle passera le dimanche en sécurité et le môme l'aura le lundi matin à la première distribution.
– Ça, c'est une fameuse idée les PTT.
– Vous êtes sûrs qu'on ne risque rien ?
– Rien, sauf une grève surprise, mais alors là, messieurs, faire confiance aux honnêtes gens est le seul vrai risque d'une profession aventureuse.

Non seulement la Poste est capable de garder consciencieusement un pli, mais elle est capable de faire bien mieux. Elle peut le livrer à la bonne adresse en un temps raisonnable.

J'ai en effet reçu il y a quelques jours un courrier émanant de ma banque professionnelle m'informant d'un changement de numéro de compte courant à la suite d'une migration de leur système informatique. Allons bon. Je ne vois pas en quoi la migration d'un système information induirait une modification de certains numéros de compte. Ce qui était vraiment surprenant, c'était la date figurant en tête du courrier. La courrier était daté du 14 mai 2003 et envoyé de Strasbourg. Réception à Colmar, soit quelques soixante kilomètres plus au sud, le 22 mai 2010 pour une modification des numéros de compte dans la nuit du 22 au 25 mai 2010 (sic).

Vous admettrez comme moi que ce courrier était surréaliste. Renseignements pris, ce changement a bien eu lieu dans la nuit du 22 au 25 mai 2010 (semper sic). J'ai même été déçu en apprenant que la banque en question avait fait un erreur de sept ans sur la date du courrier et que ce n'était pas une lettre perdue par la Poste qui arrivait chez son destinataire légitime sept ans après son envoi… Cela prouve au moins que les courriers d'information qu'elle envoie à ces clients sont tous attentivements relus.

Personnellement, ce genre de courrier me pose un problème insoluble. Comment voulez-vous faire confiance à une banque censée défendre un minimum les intérêts de ces clients alors même que celle-ci affiche son sérieux de façon si criante dans ses courriers ?

Et l'on ose encore après parler de Jérôme Kerviel, dangereux terroriste et franc-tireur des salles de marchés ayant échappé à la surveillance de sa hiérarchie complaisante.

 

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