Caisses de retraites

14.04.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers, Je hais les politiciens

Ce matin, je suis allé voir ma caisse de retraite de près. J'ai l'immense chance d'être assuré pour ma retraite à la CIPAV, la Caisse Interprofessionnelle de Prévoyance et d'Assurance Vieillesse. Je connaissais déjà leurs locaux, cela n'a pas changé, nos cotisations sont bien employées.

Je suis arrivé à l'ouverture, il y avait déjà, comme l'aurait dit le Père Duval, une foule immense devant moi.

N'imaginez pas en allant à la CIPAV vous retrouver devant un guichet. Il faut déjà montrer patte blanche et papiers d'identité à l'accueil, que cet accueil vous autorise à monter dans les étages, recommencer votre explication à l'accueil du bon étage et faire la queue jusqu'à ce qu'une personne sans doute payée pour se faire engueuler vous recoive.

Et ce matin, des engueulades, il y en eut.

Mon cas était assez simple. La CIPAV vient d'augmenter considérablement mes cotisations. Alors que les cotisations RSI et l'URSSAF ont été salement augmentées en fin d'année dernière, cette caisse de retraite m'a appelé des cotisations du double de l'an passé (dont un rattrapage sur l'année 2012 à la suite d'une augmentation rétroactive de je ne sais plus quelle cotisation). Je désirai juste régler cet appel en trois fois, chose qui n'a pas été possible au téléphone puisque pour discuter avec quelqu'un, encore eut-il fallu que ce quelqu'un daigne décrocher.

Second problème à régler. Une entreprise m'a proposé un poste en CDI à cinq minutes à pied de chez moi, au centre de Paris. Au tarif en question, il serait de ma part idiot de renoncer. Je cherchais donc à savoir à quelle sauce j'allais être mangé. Et je ne fut pas déçu.

Deux cas se présentent. Soit j'opte pour une déclaration de fin d'activité et tous mes appels cotisations sont caducs, soit je conserve mon numéro de SIRET pour une activité annexe qui impose d'octroi de cotisations à la CIPAV, ce qui revient tout de même à avoir deux cotisations de base et deux complémentaires, l'une en libéral et l'autre en salarié. Il paraîtrait qu'elles se cumulent, mais je vais me renseigner un peu plus sérieusement auprès d'une personne qui n'est ni juge ni partie. Le montage financier frôle le surréalisme dès que l'on sait que la cotisation de base pour la retraite est payable de l'année sur l'année alors que la cotisation pour la retraite complémentaire est payable sur l'année n en fonction de l'exercice n-2. En d'autres termes, je paie aujourd'hui mes cotisations retraite de base pour l'année 2014 et les cotisations retraites complémentaires pour l'année 2012. Or j'ai vérifié, le premier appel forfaitaire de la CIPAV contenait bien un appel de cotisation forfaitaire pour une cotisation retraite complémentaire.

En conclusion, soit je ferme totalement mon activité de libéral et je m'asseois sur deux années de retraite complémentaires sur deux grosses années de revenus, soit je garde mon numéro de SIRET et je vais payer l'an prochain quelques 10000 € de cotisations retraites pour une activité qui ne me rapportera sans doute pas cette somme.

Logique et français.

 

Dérapage sémantique

13.04.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur

Hier, à Paris, se tenait la première manifestation de la gauche de la gauche. Vingt-cinq mille manifestants contre l'austérité d'après la police, cent mille selon les organisateurs, vraisemblablement quelque chose entre les deux.

La gauche de la gauche.

J'aime assez la différence d'appréciation entre la gauche de la gauche et l'extrême droite que l'on n'appelle pas la droite de la droite. Sans doute que la gauche de la gauche est une périphrase qui fait un peu moins peur que l'extrême gauche.

Pourtant, l'extrémisme de gauche n'est pas meilleur que celui de droite. À regarder de près, en dehors des boucs émissaires qui ne sont pas les mêmes, les programmes d'extrême gauche et d'extrême droite sont assez semblables et, à vrai dire, très simplistes. Nous ne sommes jamais responsables de la situation actuelle qui est toujours due, non à nos négligences depuis une trentaine d'années, mais à des tiers parfaitement identifiables (patronat, étrangers…) et les solutions sont toujours les mêmes : sortie de l'euro alors que cela ne donnerait qu'une bouffée d'air passagère par une dévaluation puisque nous importons nos produits depuis l'Asie, confiscations diverses et variées (par l'impôt, par les nationalisations…), préférence d'une certaine catégorie de la population vis à vis des autres et j'en passe.

Les deux sont des populismes dangereux et il n'y a aucune raison de traiter différemment la gauche de la gauche de l'extrême droite.

 

Protection intellectuelle

12.04.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvais esprit

Vous le savez, ou vous ne le savez pas, je fais actuellement des piges dans une entreprise — que dis-je une start'up au mauvais sens du terme — qui considère que ses produits doivent être créés dans le secret le plus absolu.

En soit, c'est louable.

Il y a juste quelques petites choses qui me dérangent. D'une part ses produits sont fabriqués en Chine et pour éviter de se faire voler sa technologie par les chinois, l'équipe de développement en arrive à chiffrer les programmes embarqués sur les microcontrôleurs à l'aide d'une carte SIM vendue séparément et associée à un équipement précis. Autant ne pas chiffrer parce que les microcontrôleurs exécutent des programmes en clair, donc à un endroit ou un autre l'algorithme de déchiffrement en clair puisqu'il ne peut pas se déchiffrer lui-même, et que rien n'empêche un chinois mal intentionné d'acheter à la fois un produit et la carte SIM correspondante et de faire ce qu'on appelle assez plaisamment d'ailleurs du reverse. La clef étant connue, il suffit de percer l'algorithme utilisé pour récuperer tous les bouts de programmes embarqués. Passons, ce n'est qu'une question de temps.

D'autre part, cette entreprise n'a pas investi dans un serveur de messagerie propre et sécurisé. Elle utilise Gmail… Donc un service parfaitement sécurisé qui ne passe pas par les caves de la NSA et qui permet d'envoyer à tous les sous-traitants les secrets de fabrication, les plans et tous les documents confidentiels et nécessaires.

Ce ne serait pas risible sans la présence d'un officier de sécurité (sic) qui vient nous rappeler régulièrement à grands renforts de slides ce qu'il faut faire pour éviter de dévoiler des informations à des tiers ou à des concurrents.

Commencez donc par utiliser des services sécurisés en interne. Cela ne coûte pas plus cher. Et cela éviterait des fuites.

 

Anniversaire

10.04.14 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les financiers, Je hais les politiciens

Aujourd'hui, nous avons la chance de fêter les soixante ans de notre TVA.

Soixante ans.

Soixante ans d'une taxe surréaliste puisque si l'on monte un cheval, on en paie 20% alors que si on le mange, on n'en paie plus que 5,5%.

 

Ligne 13

09.04.14 | par Le Grincheux | Catégories: Vieux con, Monde de merde

Ce matin, quelle ne fut pas ma surprise de trouver en montant dans une rame de la ligne 13 à la station Invalides l'indication suivante :

Fig. 1 : annonce de la RATP indiquant un lieu de convivialité

Si je suis payé depuis deux mois pour être en état de perpétuelle hallucination alors que d'autres paient très cher leur billet quotidien pour les paradis artificiels — le monde est décidément injuste — je me disais tout de même que la journée commençait bien. Un Pernod ou un globule, même de bon matin, pourrait me permettre de relativiser mon activité professionnelle actuelle voire de commencer à philosopher sur l'inutilité de la tâche d'expert technique dans certaines entreprises puisque mon rôle consiste à dire qu'il faudrait peut-être songer à modifier ceci ou cela sous peine de rater complètement le projet en cours sur lequel repose tout de même la survie de m'entreprise en question.

Plutôt qu'écouter mes suggestions, je me fais éconduire plus ou moins poliment à chaque fois. Plutôt moins d'ailleurs.

Oui, vulgairement, je me fais souffler dans les bronches régulièrement parce que j'ose mettre le doigt sur les dysfonctionnements des cartes électroniques et que je suggère des corrections indispensables pour les fiabiliser. Il paraît que cela ne se fait pas, que je dois faire bloc avec l'équipe. L'équipe ! Parlons-en. Une des salariés, ce soir, en avait tellement gros sur le cœur qu'elle en avait quasiment les larmes aux yeux. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure. Un autre expert technique, en mécanique, a claqué la porte avec fracas hier soir. Pourtant, les candidats affluent. L'aura de cette entreprise est totalement déconnectée de ce qui se passe dans ses murs.

Je n'ai jamais vu tant d'énergie perdue, tant de problèmes de gestion de projet, tant d'incompétence, de politique et de petits chefs que dans cette entreprise, petits chefs incompétents et fiers de leurs prérogatives et qui ne prendront aucune décision pour corriger les tirs.

Ce matin, j'ai dû expliquer à l'un de ces petits chefs mon point de vue sur l'entropie, sur l'écho du bordel ambiant. Et j'ai dû mettre les points sur les « i » en signalant à ce petit chef largement plus jeune que moi et qui n'a jamais eu d'autre poste que, non, je ne cherchais pas à prendre sa place et que de toute façon, même si on me la proposait, je la refuserai sachant l'ambiance régnant dans le service et le travail à accomplir pour redresser cette barque qui prend l'eau de toute part. J'ai même été contraint d'enfoncer le clou en lui disant que son entreprise n'avait aujourd'hui aucun avenir et était condamné à se casser la figure sans un gros effort d'organisation et d'augmentation de qualité de ses produits. Que ma mission réussisse ou non, je serai payé. Je n'ai aucun intérêt dans l'entreprise en question et mon avenir ne dépend pas du sien.

Je ne pense pas que mes arguments aient fait mouche. Ce soir, il est parti faire du ski jusqu'à dimanche soir. Tant pis. En revanche, cette entreprise qui perd de l'argent depuis très longtemps vient d'obtenir un prêt de plusieurs dizaines de millions d'euros sur du vent, plus exactement sur le bagout de son PDG, argent qui risque fort d'être perdu. Pendant ce temps, des entreprises qui fonctionnent normalement, qui vendent des produits, mettent la clef sous la porte pour un défaut de trésorerie parce que les mêmes banques refusent de leur prêter quelques milliers d'euros ou annulent leurs lignes de découvert.

Il n'y a pas à dire, nous vivons une belle époque !

 

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