Cabinets de recrutement

17.01.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Je hais les financiers

Peut-être vous en rappelez-vous. J'ai déposé une candidature auprès d'un cabinet de recrutement à la fin du mois de novembre 2013 pour une poste de chef de service dans un laboratoire d'électronique. Le permière fois, je me suis fait éconduire comme un malpropre car mes prétentions salariales était trop hautes. J'avais l'outrecuidance de demander 45000 € bruts par an parce qu'il faut tout de même manger et que j'estime que mon CV le vaut. Cela m'a été confirmé entre temps par un chasseur de tête de ma connaissance qui l'estime sans problème à 80000 €.

Quelque jours plus tard, Monsieur T. du même cabinet me rappelle en me disant que l'on pourrait certainement s'arranger pour ce salaire, mais refuse ma canditature après deux entretiens pour le motif oiseux suivant : personne trop technique. Pour un poste technique, cela me semble bizarre. Je préfèrerais entendre que je suis trop cher, trop vieux, trop compétent — oui, je l'ai entendu, avec le corollaire que je vais m'emmerder si on me donne le poste —, au moins, cela aurait le mérite d'être clair.

Le poste en question étant ouvertement indiqué sur le site internet de l'entreprise en question, je décide d'attaquer frontalement en envoyant mon CV ainsi qu'une lettre de motivation aux personnes en charge du recrutement, personnes identifiées par recoupement sur des sites comme Viadeo ou Linkedin. Nous étions en décembre 2013. Jusqu'à ces derniers jours, aucune nouvelle. Même pas une réponse polie, mais de cela, j'ai l'habitude.

M. T. m'appelle mercredi dernier comme si de rien n'était en me disant qu'il avait trouvé mon CV sur un site internet. Pourquoi pas. Je ne sais pas s'il se souvient de notre entretien, moi, en tout cas, je n'ai pas oublié. Je n'ai pas oublié la manière avec laquelle il m'a traité mais je joue le jeu. Nous discutons donc une grosse demi-heure jusqu'à ce que se pose l'épineuse question de ma rémunération. Je trouve pour ma part extrêment déplacée cette question parce que cela dépend d'un ensemble de facteurs qui dépasse de loin les seules responsabilités. J'estime les justes rémunérations en fonction de l'intérêt du poste, des responsabilités, de l'environnement de travail, des divers avantages, bref, d'un tas de paramètres que je n'avais pas.

Sachant que j'avais déjà été jeté par ce même monsieur, que je n'ose imaginer qu'il est bête au point de ne pas se rendre compte qu'il m'avait déjà démarché surtout au bout d'une demi-heure de discussion, j'annonce donc brutalement que je ne me déplacerai pas en-dessous d'un salaire de 60000 € brut annuel sur douze mois et que ce ticket d'entrée n'est pas négociable. La réponse m'a sidérée. Alors que j'ai essuyé un refus pour 45000 € en novembre, les 60000 € ne semblent pas inenvisageables. Les enchères montent, c'est parfait.

Pour être tout à fait honnête, j'aurais pris les 45000 €. Juste le temps pour trouver quelque chose de plus intéressant. Et rien ne m'interdit de faire la même chose à 60000 €.

Donc reprenons l'historique. Une grande entreprise de l'est de la France recherche plusieurs compétences pointues en électronique depuis plusieurs mois. Malgré le fait qu'il existe un service des ressources humaines, celle-ci délègue son recrutement à un cabinet de la région lyonnaise, cabinet dont la compétence est tout à fait relative et qui est incapable de fournir des candidats acceptables par l'entreprise soit parce qu'elle ne sait pas les repérer, soit parce que ses chargés de recrutement sont des billes.

La question est alors de savoir pourquoi cette entreprise ne recrute pas elle-même pour son propre compte plutôt que de passer pas des sous-traitants incapables.

 

La sale défaite

15.01.14 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Hier, à 16h38 commençait la cérémonie des vœux du président de la république à la presse. Elle se tenait dans la salle des fêtes du palais de l'Élysée. Une scène de boulevard, les costumes étaient de Donald Cardwell, les décors de Roger Harth, pardon, de Sadi Carnot.

Sur la forme, cette cérémonie était pathétique. Au premier rang, côté jardin, la foule immense des ministres. Cela ressemblait à la foule des hébreux filmée par Cecil B. DeMille. Cela dodelinait de la tête pour être bien sûr d'apparaître à la caméra, cela rigolait des piques présidentielles, cela se tordait les doigts, cela discutait même sans vergogne.

Sur la scène, je dois dire que c'était pire encore. Mon ancienne professeur de théâtre aurait parlé d'une élocution d'accordéon, de liaisons « maltapropos » et de fautes de Français. Combien de « voire même » a-t-on pu entendre ? Plus de deux heures trente de conférence de presse de cet acabit, c'est dur. C'est très dur.

Sur le fond, je ne sais pas trop ce qu'il faut réellement en retenir. J'avoue être partagé. Il y eut un moment la phrase suivante :

Je suis président de la république, c'est en ce sens qu'une interrogation m'habite.

Vous pouvez vérifier. Pour ma part, je note que François Hollande est président de la république depuis vingt mois et qu'au bout de vingt mois, il utilise toujours la méthode Coué pour s'en convaincre. Il faudrait que j'en parle de toute urgence à mon psychanalyste.

Mais le plus dérangeant n'est pas son utilisation de la méthode Coué. Après tout, la méthode Coué n'a jamais été réellement néfaste. Non, le plus dérangeant est son absence totale de vision pour l'avenir. Toutes les réponses étaient floues. J'admets que les réponses aux questions sur sa vie privée l'aient été. Les frasques extraconjugales — encore que je ne suis pas sûr qu'on puisse parler ici d'extraconjugalité — ne nous regardent pas à partir du moment où elles n'influent pas sur l'exercice du pouvoir et la fonction présidentielle. La seule chose qui regarde le peuple français, c'est le statut de la première dame de France, statut qui n'existe pas dans notre constitution, mais qui dans le cas de Valérie Trierweiler (à prononcer une bonne fois pour toute Trîrvaïlère sous peine de m'entendre parler de la place Broglie et non Breuil à Strasbourg !) coûte à l'état la bagatelle d'un cabinet avec neuf conseillers et quelques frais annexes.

Les réponses aux questions de politique intérieure et extérieure ont été floues. Un journaliste italien a mis les pieds dans le plat, mais si sa question était précise, la réponse l'était nettement moins. Officiellement, la ligne est celle de la démocratie sociale. Très bien. Officiellement toujours, le gouvernement va nous pondre un pacte de compétitivité qu'il va passer avec les entreprises. Là, les bras m'en tombent.

Les entreprises n'ont pas comme objet social de fournir de l'emploi. L'objet des entreprises est de fournir un produit en gardant une trésorerie positive. Subséquemment, elles fournissent des emplois pour atteindre ce but. Mais l'embauche n'est qu'une conséquence du fonctionnement de l'économie. Si l'économie ne fonctionne pas, le gouvernement aura beau jeu de diminuer les charges sur les entreprises, elles n'embaucheront personne. Et ce n'est pas parce que le MEDEF prétend pouvoir créer un million d'emplois que cela se fera. L'immense majorité des emplois en France se trouve dans les PME et TPE qui ne sont pas représentées par le MEDEF. Elles ne seront quasiment pas touchées, contrairement aux grands groupes, par ces baisses de charges. En revanche, l'impôt sur les sociétés qui a explosé cette année va les toucher de plein fouet. Je ne pense pas, à moins d'avoir une reprise soutenue et durable de l'économie, que ces entreprises vont prendre le risque d'embaucher.

Elles ne prendront pas ce risque pour une autre raison. Ce pacte de compétitivité va être discuté avec les partenaires sociaux. Mais peut-on une bonne fois pour toute remettre ces partenaires sociaux à la place qu'ils n'auraient jamais dû quitter ? Grâce à ses partenaires sociaux, nous avons la chance en France d'avoir une page de plus au droit du travail tous les trois jours ! Grâce à ces partenaires sociaux, nous avons un système social qui ne fonctionne plus parce qu'au lieu de tirer tous dans la même direction, nous avons des régimes spéciaux pour les retraites, pour les assurances maladies, pour les prévoyances, nous avons une partie des travailleurs qui reçoit à peu près toutes les prestations (les salariés) alors qu'une autre partie (les trois millions de travailleurs non salariés) ne servent qu'à payer sans jamais recevoir une quelconque prestation. Si le gouvernement ou l'assemblée trouve qu'une mesure est bonne, elle l'est dans l'absolu, que les partenaires sociaux soient d'accord ou non.

Le simple fait de toujours appeler aux partenaires sociaux interdit les réformes de fond qu'il faudrait faire de manière urgente en France. Il est en effet urgent de réformer l'assurance maladie qui doit fonctionner comme une organisme assurant un risque et non comme un impôt. Sans cela, les assurés iront voir des assurances étrangères (mais européennes) comme ils en ont le droit, assurances qui coûtent bien moins cher que la CPAM française et qui, contrairement à ce qui est raconté par leurs détracteurs, ne peuvent pas radier quelqu'un sauf si les primes ne sont pas réglées et qui n'ont pas le droit non plus d'augmenter les primes en fonction de l'âge. La même chose doit être faite pour les retraites. Plutôt que d'avoir des débats stériles et qui n'aboutiront à rien, il faut de façon urgente traiter le problème des multipensionnés et aligner tous les régimes spéciaux sur le régime général en créant une retraite à points pour tout le monde. Il est toujours possible de traiter de la pénibilité en modulant la valeur du point pour certains métiers réellement pénibles.

Quant à la fiscalité, pourrait-on une fois pour toute la stabiliser ? Pourrait-on une fois pour toute ôter ses œillères idéologiques pour éviter de garder des impôts idéologiques et contreproductifs comme l'ISF ou l'impôt sur les successions ? L'ISF est responsable d'un appauvrissement du pays (fuite des capitaux, dilution des capitaux sociaux des entreprises par ventes à la découpe à des fonds étrangers…) mais aussi du problème du logement dans les grandes villes (vente des appartements à la découpe, montage de SCI de bureaux plutôt que location pour loger des familles). L'offre étant de plus en plus faible vis à vis de la demande, les prix montent. Et Duflot se demande encore pourquoi. Quant à la fiscalité sur les successions, elle incite juste les gens à ne pas prévoir leurs vieux jours et à terminer aux crochets de la société. En effet, pour être propriétaire de son appartement, il faut en France avoir payé son impôt sur les revenus. Avec le reste, il faut s'endetter pour acheter un appartement puis payer les taxes de mutation et publications foncières ainsi que la taxe foncière tous les ans. Autant je trouve une explication à la taxe d'habitation, autant je ne vois pas bien à quoi correspond la taxe foncière si ce n'est une taxe sur la propriété. Mais il faut encore que les héritiers paient des droits de succession. Cette triple imposition sur les mêmes revenus incite donc à tout dépenser et à ne rien avoir pour soi. Une simplification avec des tranches marginales d'imposition sur les revenus allant jusqu'à 60 voir 70% et une suppression des ISF et droits de succession, ainsi qu'une suppression de toutes les niches fiscales, permettrait d'y voir plus clair.

Mais ce n'est pas demain que ce sera fait. Il y a en France 40% des foyers fiscaux qui ne paient par d'impôt sur les revenus et qui sont exonérés de quasiment tous les impôts et taxes directs. Le fait d'être non imposables ouvre aussi des droits à certaines allocations. Nous nous trouvons donc dans la situation aberrante suivante, à savoir que l'assujetti médian à l'impôt sur les revenus s'appauvrit de plus en plus pour payer de plus en plus d'allocations. Or les partenaires sociaux ne sont pas prêts à revenir sur ce système. Le gouvernement ne le veut pas non plus parce que cela fera immédiatement 40% de mécontents.

En 2014, il ne se passera donc rien. Sauf peut-être si le système implose en raison de la prochaine crise financière que l'on peut déjà prévoir. Là, la seule issue qui restera sera le chacun pour soi, donc le libéralisme total. C'est en refusant de réformer quand on le peut encore l'état providence que celui-ci va s'effacer devant le pire des libéralismes.

 

TVA

13.01.14 | par Le Grincheux | Catégories: Je hais les politiciens

Les taux de TVA ont été modifiés en France. Sans toutes les étrennes du gouvernement.

En regardant de près, il y a tout de même quelques aberrations qu'il aurait été de bon ton de corriger.

En effet, depuis le 1er janvier 2014, le papier toilette est au taux normal de TVA, soit à 20%. Tout comme les tampons hygiéniques et le sparadrap. Pour nos législateurs, ce ne sont donc pas des produits de première nécessité contrairement à certains condiments dont les câpres, taxés en produits de première nécessité à 5,5% et à la presse caniveau taxée à 2,1%.

Ainsi, ce qui ne sert pas ou dont nous pourrions nous passer est déclaré de première nécessité et ce qui est indispensable est bien plus fortement taxé. C'est tout de même bizarre.

À moins qu'il n'y ait derrière ces taux un message subliminal. En taxant le papier toilette à 20%, le gouvernement ne voudrait-il pas simplement nous signifier que nous n'avons pas fini d'en baver (pour rester poli) ?

 

Mais à quoi servent les diplômes ?

10.01.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde

Depuis un mois et demi, je recherche une nouvelle mission ou un contrat de travail. Je recherche cela en France et à l'étranger, activement. Je recherche d'autant plus activement que je n'ai pas de parachute social, que mes charges sont démentes et qu'elles ont brutalement augmenté l'an passé. Et ce n'est pas fini, les lois de finance pour 2014 portent déjà leur lot de surprises.

Pour ceux qui ne le sauraient pas, j'ai fait dix ans d'études après le baccalauréat. Une erreur qu'il ne faut surtout pas faire pour espérer travailler en France. Cinq ans, ça suffit amplement. C'est même déjà beaucoup. Et surtout, il faut faire chef de projet, rien d'autre. Un chef de projet, c'est un type capable de maîtriser Powerpoint en utilisant plus de deux cent cinquante-six couleurs. Si en plus il brasse du vent et est victime de réunionite aiguë, c'est encore mieux. Le stade ultime étant le chef de projet qui organise des séminaires de motivation en vue d'organiser des réunions où l'on discutera du bien fondé de telle ou telle rencontre. Ne riez pas, c'est du vécu.

Faire plus d'études ne sert strictement à rien. En France, il faut faire partie de la masse des gens qui gagne moins du salaire médian. Typiquement des 40% de foyers fiscaux qui ne paient pas d'impôt sur le revenu. De toute façon, en gagnant plus, tout ce qui dépasse retourne peu ou prou à l'état sous forme de cotisations diverses et variées, d'impôts ou de prélèvements. Nous sommes d'ailleurs de gros gâtés, l'imagination des fonctionnaires de Bercy est sans limite.

La conclusion est amère, mais lorsque vous vous entendez dire plusieurs fois par semaine que :

  • vous êtes trop diplômé ;
  • vous allez vous emmerder (sic) chez nous ;
  • votre profil ne correspond pas de façon optimale (sic encore) à l'offre que nous avons placé ;
  • vous êtes trop cher (alors que nous n'avions pas encore abordé l'aspect financier),

vous en arrivez vite à la conclusion que la France est vraiment un pays pourri et que l'implosion du système n'est pas loin.

Non seulement vous ne pouvez pas travailler, mais en plus vous n'avez pas intérêt à rechercher un poste en adéquation avec votre formation. L'APEC m'a déjà proposé d'être gouvernante générale (d'un établissement hospitalier). Hier, cette même agence m'a proposé d'être chef d'équipe de techniciens de surface pour ne pas dire femmes de ménage qui doit être sexiste. Depuis deux mois, en fait, je n'ai eu aucune offre de l'APEC qui correspondait à ce que je savais faire.

Quant au marché de l'emploi, il est de plus en plus atone et il ne faut rien en attendre.

Mais en revanche, vos charges sont dues. Démerdez-vous, vous auriez dû prévoir.

 

Article 247 du code des procédures fiscales

10.01.14 | par Le Grincheux | Catégories: Mauvaise humeur, Monde de merde, Je hais les politiciens

L'état a besoin d'argent. Et pour boucler les fins de mois, tout est bon, même mettre des gens dans une misère noire.

J'ai reçu ce matin un coup de téléphone de mon centre des impôts. J'ai craqué face à tant de mauvaise foi, à tant de mépris de la part d'une administration qui n'est là que pour me tondre la laine sur le dos. En effet, depuis une vingtaine d'années, j'ai payé à titre personnel, sur mon activité libérale propre, quelque 500000 euros constants. Mon entreprise, en dix ans, a donné toutes charges confondues à l'état plus d'un million d'euros constants. Même durant les périodes de vaches maigres, et il y en a eu, j'ai toujours fait le nécessaire pour régler mes impôts et mes charges sociales en temps et en heure.

En novembre dernier, mon principal client m'a fait comprendre que les budgets de recherche étaient annulés. Je me retrouve donc sans aucun revenu puisqu'étant profession libérale, je n'ai le droit à aucune indemnité sauf, le cas échéant, en me radiant du RCS, ce qui m'interdit aussi de retrouver une autre mission.

En novembre dernier, donc, j'ai pris la peine d'aller à mon centre des impôts. J'y ai passé une matinée à passer de bureau en bureau. Je ne demandais qu'un étalement. Peine perdue, on m'a fait comprendre que je n'aurai droit à rien et, si vous vous souvenez du papier que j'ai écrit à l'époque, j'ai même eu le droit de remplir un bordereau d'ISF. Devant l'attitude des fonctionnaires des impôts, j'ai emprunté pour payer mon impôt sur les revenus. Pour le RSI, j'ai demandé un étalement. Cet étalement m'a été accordé, mais avec une pénalité de 10%. Normal me direz-vous.

N'arrivant à rien et entendant tous les jours que je suis trop diplômé, que je vais m'embêter à tel ou tel poste, je commence à désespérer. J'ai donc pris la peine d'envoyer un courrier recommandé à mon centre des impôts avec toutes les pièces justificatives et utilisant l'article 247 du livre des procédures fiscales pour demander une remise gracieuse.

En effet, cet article stipule :

Article L247
  • Modifié par LOI n°2013-1117 du 6 décembre 2013 - art. 15

L'administration peut accorder sur la demande du contribuable ;

1° Des remises totales ou partielles d'impôts directs régulièrement établis lorsque le contribuable est dans l'impossibilité de payer par suite de gêne ou d'indigence ;

2° Des remises totales ou partielles d'amendes fiscales ou de majorations d'impôts lorsque ces pénalités et, le cas échéant, les impositions auxquelles elles s'ajoutent sont définitives ;

2° bis Des remises totales ou partielles des frais de poursuites mentionnés à l'article 1912 du code général des impôts et des intérêts moratoires prévus à l'article L. 209 du présent livre ;

3° Par voie de transaction, une atténuation d'amendes fiscales ou de majorations d'impôts lorsque ces pénalités et, le cas échéant, les impositions auxquelles elles s'ajoutent ne sont pas définitives.

Les dispositions des 2° et 3° sont le cas échéant applicables s'agissant des sommes dues au titre de l'intérêt de retard visé à l'article 1727 du code général des impôts.

L'administration peut également décharger de leur responsabilité les personnes tenues au paiement d'impositions dues par un tiers.

Aucune autorité publique ne peut accorder de remise totale ou partielle de droits d'enregistrement, de taxe de publicité foncière, de droits de timbre, de taxes sur le chiffre d'affaires, de contributions indirectes et de taxes assimilées à ces droits, taxes et contributions.

L'administration ne peut transiger :

a) Lorsqu'elle envisage de mettre en mouvement l'action publique pour les infractions mentionnées au code général des impôts ;

b) Lorsque le contribuable met en œuvre des manœuvres dilatoires visant à nuire au bon déroulement du contrôle.

Sauf erreur de ma part, il est écrit : remises totales ou partielles d'impôts directs régulièrement établis lorsque le contribuable est dans l'impossibilité de payer par suite de gêne ou d'indigence. Si je ne suis pas actuellement en situation de gêne, je ne sais pas ce que signifie ce terme. Je paie actuellement 5000 € mensuels d'impôts et de charges diverses pour un revenu du foyer fiscal d'à peu près 2000 € sachant que tout ce que j'avais devant moi a été avalé par les rattrapages divers et variés du RSI, de l'URSSAF et des impôts. Non que j'ai gagné beaucoup plus, mais parce que les règles de calcul ont changé, dont une partie des règles rétroactivement au 1er janvier 2013. La dernière modification a été faite en catimini le 30 décembre dernier et est applicable rétroactivement au 1er janvier 2013. Je vous annonce déjà que tous les nets fiscaux des feuilles de salaire des cadres sont fausses.

Ce matin, j'ai donc reçu un coup de téléphone dans lequel Madame D. m'indique que rien ne sera fait pour moi parce que mes impôts n'ont pas encore été calculés et ne le seront qu'en septembre prochain. Elle me donne donc un rendez-vous pour un étalement de ma future dette fiscale fin septembre 2014. J'ai refusé. Mon problème, je l'ai aujourd'hui. Je n'en ai rien à faire d'avoir un rendez-vous dans six mois. Dans six mois, je serai peut-être mort, à l'étranger, toujours sans mission. Je serai peut-être en poste quelque part. J'ai déjà du mal à imaginer la fin de la semaine, alors me demander de me projeter dans six mois, c'est se moquer de moi.

Et là, la discussion est devenue surréaliste. Dans un premier temps, cette dame me reproche de ne pas avoir anticipé mes impôts. Comment aurais-je pu le faire vu que les lois de finances ont été rétroactives et que celles qui ne l'étaient pas étaient aussi connues de mon centre des impôts. Et ce n'est pas comme si je n'étais pas mensualisé. Ce n'est tout de même pas de ma faute si les règles comptables et fiscales ont changé en cours de route (déplafonnement des cotisations sociales, réintégrations de charges dans le net fiscal et j'en passe des vertes et des pas mûres !). Là, il y a eu un blanc.

Il y a aussi eu un blanc lorsque je lui ai demandé comment elle ferait dans ma situation. La seule réponse a été, je cite, qu'elle n'avait pas à répondre à cette question. C'est bien dommage, j'aurais aimé avoir son avis.

Puis elle me reproche d'avoir fait des démarches en prévoyance d'un problème qui ne se poserait peut-être plus en septembre, me signalant sans rire que je pouvais simplement attendre les rejets des prélèvements sur mon compte en ne tenant pas compte des relances et des différents courriers de menace de la part des impôts. En revanche, en septembre prochain, même si ma situation ne s'est pas améliorée, je devrai certainement régler l'intégralité de mes impôts parce que, comprenez-vous, vous auriez dû prévoir. Prévoir, je vais de ce pas acheter une boule de cristal pour savoir à quelle sauce je vais être mangé et quelles sont les nouveautés fiscales qui vont être votées rétroactivement par nos chers députés. Sans commentaire.

Mon problème, en fait, est d'avoir emprunté pour régler mes impôts l'an passé. Je suis à jour de mes règlements. Et ça, ça leur pose problème. Ils n'arrivent pas à intégrer que l'on puisse être dans la merde en payant ses impôts, comme ils ne doivent pas avoir l'habitude de contribuables trop honnêtes et se débrouillant pour régler leurs impôts même en cas de gros problèmes financiers. Ils n'arrivent même pas à imaginer qu'on puisse être sans rien (ni RSA, ni allocations chômage) et qu'on doive sortir 5000 € mensuels pour payer ce beau monde. Ils n'ont aucune idée de ce qu'est le statut de profession libérale et, je dois dire, se contrefichent de tout. Ce ne sont pas eux qui ont les problèmes et cela ne les concerne pas.

Revenez vous voir en septembre. Et d'ici-là, que dois-je faire ? La manche ? Me déguiser en drag-queen et tapiner ? Faire le gigolo ? Travailler au noir ? Vendre mon appartement ?

Réponse : « mais payer ce que vous nous devez. » De toute façon, votre femme est solvable. Au pire, en septembre, on posera une retenue sur son salaire si vous ne pouvez emprunter à votre famille ou à des amis. Notez bien le nous. On aurait dit que j'essayais de la voler, cette brave dame, et que cela sortait de sa poche.

La France est décidément un beau pays. Il y a visiblement deux catégories de français. La première, que tout le monde va aider, qui reçoit de l'argent de partout, et l'autre, qui n'est là que pour payer, payer toujours et encore, et qui n'a pas le droit d'avoir un seul problème financier dans sa vie.

Non, ce n'est pas un beau pays. Je ne pensais pas écrire cela un jour, mais c'est vraiment un pays de merde.

 

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