Ce matin, sur France Inter, Guillaume Erner lançait un débat sur la sécurité sociale. Un débat. J'ai eu l'impression un instant de revenir à la grande époque de la RTF tant le débat était une absence de débat. Les invités étaient :
Cela commençait bien. Trois invités, trois personnes qui allaient a priori défendre bec et ongles la sécurité sociale. Le résultat était pire encore que mes rêves les plus fous.
Alors rétablissons les faits et signalons au passage que les propos de désinformation qui se sont tenus dans cette émission, surtout ceux de Thomas Fatome, sont punissables pénalement. J'espère qu'un jour, tous ces gens qui colportent autant de contre-vérités seront punis. Cela fait vingt ans que cela dure et je trouve cela un peu long.
Partons donc du début. La sécurité sociale n'est pas un organisme public. Les URSSAF non plus. La preuve en est que leurs salariés ne sont pas des fonctionnaires. Il ne s'agit pas d'une assurance gérant un risque mais d'une caisse fonctionnant sur un système fiscal. Il ne s'agit pas non plus d'un régime obligatoire, mais d'une juxtaposition de régimes professionnels. C'est justement parce que ce sont des régimes d'assurance professionnels qu'il n'y a pas de monopole possible. Ils ne devraient pas relever d'une justice d'exception, le tribunal des affaires sociales, mais de la justice ordinaire, le tribunal de grande instance. Problème, personne ne se souvient d'avoir signé un jour un contrat le liant avec ce magnifique machin que le monde entier ne nous envie pas.
Je ne connais aucune personne qui se soit libérée de la sécurité sociale en faisant les choses dans les règles de l'art et qui ait été condamnée pour s'être assurée ailleurs. En effet, s'il est interdit de ne pas avoir d'assurance, il est tout à fait possible d'avoir une assurance dite au premier euro. Aucun assureur français n'offre une telle assurance car il l'état français fait pression, mais des assureurs européens qui n'ont que faire des pressions le proposent. Pire encore, ces assurances n'ont pas le droit de moduler leurs cotisations en fonction d'un risque individuel ni de résilier un contrat lorsque les primes sont réglées. Prétendre qu'à la première affection de longue durée ces assurés seront radiés est de la désinformation et devrait être punie comme telle !
Certains sont libérés depuis vingt ans. Et depuis vingt ans, les caisses de collecte (URSSAF, RSI, CIPAV) essaient de les user en multipliant les procédures judiciaires qui ont toutes été perdues par ces caisses. Si le droit même français était réellement en faveur de ces caisses, elles n'auraient pas perdu leurs procédures où elles sont en plus juges et parties.
La sécurité sociale est une vaste fumisterie qui s'auto-justifie sur un malentendu. Elle est gérée par des partenaires sociaux qui ne représentent qu'eux et parfois leurs adhérents. Elle ouvre donc des droits à certains français et les refusent à d'autres qui pourtant cotisent bien plus. Typiquement, les trois millions de travailleurs non salariés n'ont pas la sécurité sociale, paient un RSI qui rembourse bon an mal an 60% des affections de longue durée, n'ont pas de prévoyance, n'ont droit à rien s'ils ne peuvent se payer une complémentaire efficace. Pour fixer les idées, j'ai dû payer quatre ans de cotisations de ma complémentaire pour avoir un couverture complète ! Et je n'ai pas les moyens de me payer une prévoyance avec ne seraient-ce que trente jours de carence. La solidarité fonctionne donc à sens unique.
Tant que ce sera le cas et que la sécurité sociale sera aussi mal gérée, le problème perdurera. Mais avec notre carcan d'idéologie crasse, on préfère mettre à l'index ceux qui quittent un navire qui coule et ne leur convient pas, qu'il s'agisse de coût, d'inefficacité chronique, de gestion déplorable et, n'ayons pas peur des mots, de foutage de gueule du cotisant. Non, les gens qui quittent le navire ne sont pas de méchants libéraux qui ne veulent pas être solidaires. Ceux qui quittent le navirent voient qu'une assurance même privée coûte moins cher que la sécurité sociale pour des couvertures supérieures. Il y a donc un problème de fond que personne ne veut régler en France parce qu'il ne faut surtout pas dire que ce système est à bout de souffle et complètement perverti.
Continuez comme cela. Cela ne vous grandit pas. Et ce système à l'agonie va finir par imploser, nous amenant à un système pire que l'épouvantail du système de santé américain que vous brandissez comme un mètre-étalon de ce qu'il ne faut pas faire.
Pauvre France !
Lorsque les journalistes se targuent de faire des mathématiques, le résultat peut être assez cocasse. C'est d'autant plus navrant que le spécialiste en question enfonce le clou, du haut de son incompétence, en signalant qu'il n'est pas nécessaire d'avoir fait polytechnique. Il aurait au moins, vu son âge, dû éviter de sécher ses cours de mathématiques élémentaires. Je vous laisse seuls juges.
Cinq augmentations annuelles de 6%, cela n'a jamais fait 30% en cinq ans, mais 33,8% desquels il faudrait retirer l'inflation. Avec une inflation annuelle de 3%, cette augmentation ne serait que de 16% en cinq ans.
Et souvenez-vous que vous venez de voir un journal télévisé de France 2 et que c'est grâce à vos impôts.
Mercredi dernier se tenait à Bercy la cérémonie des vœux de Fleur Pellerin. À cette occasion, le ministre délégué à l'économie numérique a présenté une initiative de son ministère accompagnée comme il se doit d'un logo et d'un site internet dédié.
L'objectif de cette opération est, selon le ministre, de construire un mouvement de mobilisation collective pour la croissance et le rayonnement international des startups françaises du numérique. C'est beau, c'est ronflant.
Je ne vais pas discuter du bien fondé de cette initiative ni de ses conséquences à moyen et long termes même si je suis pour ma part assez dubitatif. La création d'entreprises innovantes ne peut être décidée par la gouvernement, tout au plus incitée, et si l'on veut inciter des entrepreneurs à se lancer, il faut qu'il puissent revenir en arrière sans hypothéquer ou liquider leurs biens personnels. Et c'est d'autant plus vrai que ces entreprises sont innovantes parce que ces dernières doivent investir beaucoup plus dans les opérations de recherche et de développement et qu'aucune banque, publique ou privée, ne les financera. Pas plus la nouvelle BPI que l'ancien Oséo parce que l'octroi d'une ligne de trésorerie de la part de la BPI est associée à un emprunt bancaire à hauteur maximale de 1 € de la PBI pour 1 € d'un banque.
Mais revenons à ce logo. Voici ce que l'on pouvait voir dans les salon de Bercy :
Fig. 1 : logo sans doute onéreux de la French Tech
C'est intéressant. Outre le fait que ce soit mal cadré, un peu de blanc en haut et en bas n'aurait pas nuit sauf si le support était vraiment trop cher, le symbole est assez bizarre. Mon esprit retors y voit que la technologie française est solide comme une cocotte en papier. Quant à la couleur rose, je n'ose pas comprendre l'allusion.
Une cocotte en papier. La métaphore animalière est-elle conçue pour reléguer les pigeons aux oubliettes de l'histoire ? J'aurais plutôt attendu un logo avec un béret et une baguette de pain voire un camembert et un globule de rouge ou, pourquoi pas, un casque de scooter sur une moufette rayée puisque le french lover a encore fait rigoler la terre entière.
Non, nous avons simplement droit à une cocotte en papier rose et un site internet qui, de façon assez surprenante pour un site au nom vaguement anglophone et tourné principalement vers l'étranger, n'a pas à l'heure où j'écris ces lignes de version anglaise. J'ai cherché, attentivement, il n'y a que des pages en français.
Pourtant, Fleur Pellerin a conclu son discours par sa vision de ce que doit devenir la French Tech. Il s'agit de faire émerger une grande fédération des acteurs de l'économie numérique française. En effet, dit-elle, « ensemble, nous allons vraiment positionner la France sur la carte des nations agiles et innovantes en soutenant la croissance et le rayonnement de nos startups. Vive la Startup Republic, vive le French Tech, vive la France ! »
Les nations agiles. Rien que ça.
Sans commentaire.
Je ne sais pas si vous le savez, mais il existe à Doha, capitale du Qatar, un lycée franco-qatari portant le doux nom de lycée Voltaire. Ce lycée enseignera désormais la charriah, la loi islamique, et la mixité y sera interdite. Ce fait n'est pas dû au seul gouvernement qatari, l'accord a été signé par Hélène Conway-Mouret, actuelle ministre délégué aux français de l'étranger.
Vous avez bien lu. Un ministre du gouverment qui nous contraint à accepter le fameux mariage pour tous et l'égalité des sexes qui sont deux réformes bien plus urgentes que la fiscalité ou le marché de l'emploi vient de signer de son plein gré un accord qui institue la séparation des sexes et l'enseignement de la loi charriah au lycée Voltaire de Doha.
Le clou est enfoncé par le procureur général du Qatar, Ali Ben Fetis Al-Marri. Ce charmant monsieur qui est également président du conseil d'administration de l'école a cru bon de déclarer à l'Agence France presse :
Il y a trois questions importantes pour les Qataris et les Arabes qui fréquentent cette école, et ce sont l'enseignement de la charriah islamique, de la langue arabe et de la séparation entre garçons et filles à partir d'un certain âge. Nos amis français se sont montrés compréhensifs car l'essentiel pour nous est d'avoir des Qataris francophones attachés à leur langue et leur religion.
Nos amis français. Le terme me laisse songeur surtout dans la bouche d'un qatari. Ce terme est, dans la bouche d'un diplomate du Moyen-Orient, assez condescendant.
Ces amis français sont tellement compréhensifs que notre gouvernement s'est incliné. C'est assez cocasse lorsqu'on sait que la sablière enchantée supporte l'islamisme international autant que la coupe du monde de football tout en restant un potentat archaïsant exploitant sans vergogne des milliers d'esclaves venus d'Asie.
Cette affaire n'est que la suite d'un feuilleton. En effet, à la fin de l'année 2012, l'ancien proviseur de l'établissement, Franck Choinard, avait été contraint à partir précipitamment. Il était menacé d'un procès à la suite d'une plainte d'une employée. Pourquoi a-t-il fui ? C'est assez simple, le droit à la défense n'y existe pratiquement pas. Ainsi, lorsqu'on est dénoncé dans un tel pays pour attitude anti-musulmane, il n'est que temps de ramasser ses petites affaires et de retourner dans un pays civilisé. Il faut noter que cette plainte n'est pas arrivée seule. Le proviseur de l'autre lycée français, le lycée Bonaparte, avait lui aussi été remercié pour une soi-disant affaire dez pédophilie. Je dis soi-disant parce qu'il a été prouvé que l'origine de ces différends résidait dans le contenu des programmes enseignés en histoire et en sciences.
Le lycée Voltaire accueille un millier d'élèves. L'enjeu est donc de taille pour le petit Qatar qui refuse qu'un millier d'adolescents, donc à l'époque de leur vie où ils sont le plus intellectuellement maléables, puisse s'engager sur le chemin de la découverte. Pour l'un des états les plus obscurantistes du monde sous couvert d'une pseudo-modernité affichée, ce n'est pas envisageable. Le potentat local ne peut laisser le ver s'introduire dans la datte.
Pourtant, le gouvernement français n'a rien fait. Pire, il avalise. Il a tellement besoin des investissements qatari dans l'hexagone qu'il en perd tout honneur.
Nous vivons donc une époque magnifique. Sous prétexte de devoir continuer à vivre au-dessus de nos moyens, nous bradons nos dernières onces de respectabilité pour un plat de lentilles à des gens qui en sont de toute façon indignes.
J'ai postulé au début du mois de janvier dernier à un poste de chercheur en traitement du signal dans une entreprise dont le principal produit est un système de sonorisation évitant les problèmes d'interférences.
Le poste était d'après le cabinet de recrutement qui m'a contacté à 60 k€ bruts annuels.
J'ai donc tenté ma chance. Après tout, j'ai soutenu une thèse sur le problèmes d'interférences en radio. Le passage de la radio à l'onde acoustique est assez trivial. Pour augmenter mes chances, j'ai donc postulé en ajoutant aux traditionnelles lettres de motivation, CV et autres certificats mes deux thèses et mes articles publiées dans des revues à comité de lecture comme IEEE-SP.
J'ai obtenu ce matin, après m'être battu avec le cabinet de recrutement pour avoir une réponse, un refus simple et non motivé. Au point où j'en étais, je désirai savoir pourquoi. Et j'ai eu la réponse : l'entreprise préfère quelqu'un qui vient du milieu de l'industrie audio (sic).
Admettons.
Comme tous les matins, je continue mes recherches. Je passe donc, entre autres, en revue les offres disponibles sur le site internet dudit cabinet. Là, je m'aperçois que d'une part ce cabinet a une exclusivité sur cette offre, que le salaire proposé n'est que de 35 k€ bruts annuels et, surtout, que cette offre date d'il y a plus d'un an.
Conclusion : encore une entreprise qui cherche le mouton à cinq pattes qu'est l''employé pas cher, compétent et prêt à s'investir dans son travail. À refuser de payer les compétences, une entreprise ira toujours dans le mur. Ce n'est qu'une question de temps. Mais éconduire les candidats sous un faux prétexte, parce que la raison fondamentale est une histoire de coût et non de prétendue origine industrielle, n'est pas pour me rassurer non plus.
Recruteurs de tous poils, ayez au moins le courage de vos opinions. Cela ne gâche rien.
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