Depuis quelques jours, nous entendons à nouveau parler des travailleurs détachés. Un travailleur détaché en France est un salarié d'une entreprise dont le siège est dans un pays tiers de l'Union Européenne et qui travaille en France. Son salaire étant payé dans un pays de l'Union, il peut travailler en France tout en payant ses charges sociales dans un autre pays.
Ce n'est pas réellement nouveau, c'est une directive européenne qui a bien plus de dix ans et qui permet aussi aux travailleurs français de s'assurer dans un autre pays de l'Union, ce que commencent à faire en masse les travailleurs non salariés.
La situation est donc la suivante : certaines entreprises créent des filiales à l'étranger dans le seul but d'engager des salariés travaillant en France. Là, le gouvernement signale que ce n'est pas bien et qu'il faudrait faire quelque chose. Ce qui est amusant, c'est que ce matin, dans un communiqué, ce gouvernement signale qu'il n'y a pas comme problème que le plombier polonais responsable de tous les maux, le maçon roumain ou bulgare, mais aussi le salarié d'une entreprise luxembourgeoise.
Notez bien le salarié travaillant en France d'une entreprise luxembourgeoise.
Tout le monde sait que le salarié luxembourgeois n'a aucune protection sociale, qu'il n'a ni retraite ni assurances sociales et que le Luxembourg est un pays pauvre dans lequel sévit l'esclavage.
Le gouvernement français serait donc bien avisé de se demander pourquoi des entreprises françaises créent des filiales au Luxembourg pour employer des salariés en France. Que l'on parle de dumping social pour qualifier l'emploi de salariés sous droit bulgare, roumain voire polonais est une chose. Que l'on ose qualifier de dumping social l'emploi de salariés sous droit luxembourgeois en est une autre puisque ces salariés ont à peu près les mêmes droits sociaux que les salariés français. Souvent, leurs droits sont même supérieurs.
Non, ce qui fait actuellement peur au gouvernement, c'est l'implosion de la sécurité sociale que personne au monde en dehors de Michael Moore ne nous envie. Si les entreprises françaises se mettent à embaucher des salariés sous droit luxembourgeois, le financement de la sécurité sociale va être mis à mal. C'est bien pour cela que l'état fait procès sur procès aux travailleurs non salariés qui quittent la sécurité sociale française, c'est bien pour cela aussi qu'il s'indigne actuellement des travailleurs détachés.
Jamais, ce gouvernement n'osera se poser la question de savoir pourquoi la sécurité sociale coûte aussi cher en France. Pourquoi coûte-t-elle à prestations identiques quinze points de plus qu'au Luxembourg ou en Suisse ?
Le jour où une réforme de fond sera menée, peut-être règlerons-nous en même temps le problème des travailleurs détachés. Aujourd'hui, s'indigner de ces travailleurs détachés revient à mélanger les causes et les conséquences du mal.
Vous avez pu le constater, je recherche actuellement un poste en rapport avec mon CV, en prestation ou en CDI, je ne suis pas regardant.
Quelle n'a pas été ma surprise de trouver ce matin dans ma boîte une annonce intéressante. Le Château de la Rive recherche une gouvernante générale et l'APEC a trouvé très intéressant d'y faire suivre mon CV. Ce n'est pas la première fois, j'ai déjà eu une offre pour faire maître de salle à l'hôtel Paris-Monceau. Les voix de l'APEC sont souvent impénétrables.
Je suis spécialisé en électronique, traitement du signal et ce que l'on appelait encore pudiquement il y a quelques années informatique industrielle. Rien à voir donc avec une gouvernante générale.
Enfin, si je ne trouve rien d'autre, je veux bien me raser et me grimer. Je devrais pouvoir faire une gouvernante acceptable.
Selon un sondage CSA pour BFMTV, deux français sur trois s'opposent à la condamnation des clients de la prostitution. Je parle ici de la prostitution et non des prostituées, parce si lors des débats il a toujours été question des prostituées, il ne faudrait surtout pas oublier qu'il y a aussi des prostitués.
Il faut noter que ces opposants ne sont pas statistiquement typiques des clients de la prostitution puisqu'il ressort de ce sondage que 79% des hommes et 58% des femmes interrogés s'y opposent.
Ce sondage a été publié vendredi dernier alors qu'une proposition de loi était examinée à l'assemblée nationale. Cette proposition contient un article permettant de punir l'achat d'actes sexuels d'une amende de 1500 €, amende passant à 3750 € en cas de récidive. Elle contient aussi un système permettant l'octroi d'une indemnité et d'un titre de séjour ouvrant droit au travail pour les prostitués voulant sortir de la prostitution. Mon esprit chagrin me signale que ce dernier point est pervers puisqu'il pourrait tout à fait créer un appel d'air utilisé par les groupes mafieux. Je dois voir le mal partout.
Je suis consterné par le fait que l'article phare de cette proposition a été adopté par un hémicycle aux rangs clairsemés. Le Parisien nous apprend en effet qu'il n'y avait qu'une petite trentaine de députés présents et que le vote a été fait à mains levées alors que des associations de prostitués manifestaient à l'extérieur du bâtiment.
Pourtant, les spécialistes de la prostitution estiment tous que cela ne servira en rien à lutter contre la prostitution, le proxénétisme et les diverses mafias. Nous avons donc un texte de loi qui va certainement faire la navette jusqu'au sénat, texte de loi qui institue un grand machin ingérable, que personne ne réclame, qui ne sert à rien s'il n'est pas simplemet contre-productif, qui coûtera une fortune pour le faire fonctionner efficacement et qui, surtout, est imposé malgré la réprobation générale.
L'assemblée nationale n'a rien d'autre à faire actuellement. L'économie va mal et tout est fait pour la plomber encore un peu plus. Les chiffres du chômage, contrairement à ce qui a été dit, sont mauvais (beaucoup de chômeurs sont sortis mécaniquement de la catégorie A en passant en fin de droits, beaucoup d'autres en sont sortis parce qu'ils ont travaillé quelques heures le mois passé). L'emploi des cadres se casse la figure et les salaires sont de plus en plus bas. Les entreprises sont attentistes alors que ce sont les entreprises qui sont les seules à pouvoir faire baisser ces chiffres en embauchant.
Et pendant ce temps, que fait l'assemblée ? Elle s'occupe. Au lieu de mettre à plat le système fiscal, au lieu de réorganiser le service public pour le rendre une bonne fois pour toute efficace, elle s'est occupée durant plusieurs mois du mariage pour tous qui n'était vraiment pas une priorité vu l'état de la France. Aujourd'hui, elle s'occupe de la prostitution. Pauvre France !
Ce qui me fait vraiment peur, c'est la répartie de Najat Vallaud-Belkacem, ministre du droit des femmes, saluant « un débat qui fait honneur à notre démocratie » et « le travail des parlementaires de tous bords (avec une faute d'orthographe dans le communiqué) ». Elle persiste même en ajoutant « qu'ils le soutiennent ou qu'ils expriment des réserves, chacun a été pleinement concentré sur un objectif commun : répondre aux souffrances qu'expriment les personnes prostituées ». Notez bien le personnes prostitués, en lieu et place de prostituées. Najat Vallaud-Belkacem est ministre du droit des femmes, pas ministre de la santé ou de la justice, et il faudrait ne pas oublier que la prostitution n'est pas l'apanage des femmes, même si elles sont majoritaires. Faire porter une telle proposition par le ministre du droit des femmes est perturbant. C'est généreux, mais est-ce vraiment une urgence ?
Les spécialistes sont unanimes pour répondre par la négative. Les personnes prostituées ne demandaient rien. Sinon, leurs associations qui, elles au moins, savent à peu près de quoi elles parlent n'auraient pas manifesté contre cette proposition.
Mais la France est sauvée, elle lutte contre la prostitution. Il est vrai qu'il n'y a rien de plus urgent à faire aujourd'hui !
Encore un nouveau papier qui aurait pu s'intituler « archi dans la colle ».
Depuis quelques mois, l'escalier d'honneur de la Bibliothèque Nationale de France, site Richelieu, était en sursis. Or Aurélie Filippetti, ministre de la culture en exercice, vient de donner l'autorisation à la BNF de détruire cet escalier construit par Jean-Louis Pascal. La question de fond à se poser est de savoir si le poste de ministre de la culture est maintenant définitivement réservé à des gens totalement indifférents au patrimoine quel qu'il soit.
Cette histoire ne date pas d'hier puisque le sursis initial avait été édicté par Frédéric Mitterrand, ancien locataire de la rue de Valois. Mais c'était juste un sursis, pas un classement. Plus exactement, le neveu de Tonton avait tout d'abord décidé de sauver cet escalier, puis, dans un second temps, y avait renoncé. Ce n'est pas moi qui l'affirme, mais lui-même, dans son livre de souvenirs sur son passage au ministère de la culture.
À peine arrivée à ce même ministère, Aurélie Filippetti semblait vouloir prendre le problème à bras-le-corps. Pour plusieurs raisons. En effet, pourquoi détruire un escalier en bon état pour en reconstruire un autre, surtout quand l’argent manque ?
Il ne s'agit pas du seul renoncement de ce ministre. Ils ne se comptent plus, allant de la halle de Fontainebleau aux serres d'Auteuil qui est le cadet de ses soucis. Je passe sous silence les églises d'Abbeville et de Gesté qui ont toutes deux été détruites avec la bénédiction, si je puis dire, du ministre.
À quoi sert donc le ministre de la culture ? Frédéric Mitterrand répond dans son opus : « Mais à se rendre sur place, mon petit vieux ! C’est déjà ça. (sic) » Dont acte. Un ministre, donc, ce n'est là que pour faire la représentation. C'est un ancien ministre qui l'affirme. Mais là, même Aurélie Filippetti ne peut prétendre à telle utilité puisque dans les milieux bien informés, il se murmure qu’on ne la rencontre presque jamais dans toutes les occasions où elle pourrait faire preuve de son intérêt pour le patrimoine et les musées. C'est méchant, mais il paraît que c'est vrai.
Mercredi dernier donc, dans une réunion de direction à la Bibliothèque nationale de France, on a pu annoncer triomphalement que le ministre avait enfin donné son accord pour la destruction de cet escalier. Un escalier pourtant protégé au titre des monuments historiques et, il faut le signaler, dont la rampe conserve encore des éléments de celui du XVIIIe siècle construit par Robert de Cotte.
Fig. 1 : escalier actuel (classé)
Ce ne serait que misérable, lamentable, honteux si cette décision n'avait pas été prise au moment même où le ministère réunissait tous les acteurs de la protection du patrimoine pour un événement qui se déroule tous les deux ans et qui s'intitule en toute simplicité « les entretiens du patrimoine et de l’architecture ». Aurait-on pu être plus cynique, plus méprisant ?
Fig. 2 : future horreur avec la bénédiction du ministre
Ce qui est intéressant, finalement, c'est de savoir que selon que vous serez puissant ou misérable, vous pourrez détruire un bien inscrit à l'inventaire des monuments historiques ou être condamné pour exactement les mêmes raisons. Nous voyons donc que nous vivons dans un pays de droit qui n'est absolument pas concerné par le fait du prince.
Chose amusante, ce même ministère prétend proposer une nouvelle loi sur le patrimoine. Sachant qu'il est incapable de faire respecter ce qui existe, c'est assez cocasse. Le ministère de la culture est donc aujourd'hui un ministère sans réel poids politique, dans un gouvernement inqualifiable sauf peut-être par l'adjectif moribond, qui va se présenter de temps en temps et pour justifier son existence devant un parlement dans lequel la majorité des députés, toutes obédiences confondues, se contrefiche ouvertement du patrimoine. Pire, certains rêveraient même de diminuer encore les contraintes qui pèsent sur les élus en affaiblissant autant que faire se peut les lois patrimoniales.
Ce n'est pas une faute d'orthographe, c'est en l'honneur d'Alfred Jarry.
Depuis deux semaines, je suis à nouveau sur le marché de l'emploi. La dure vie de la profession libérale technique. Depuis deux semaines, donc, j'entends tout et le contraire de tout sur mon CV. Et lorsqu'un recruteur n'a rien à dire sur mon CV, je peux tout de même avoir la désagréable l'impression d'être tombé dans une faille de l'hyper-espace lors de certains entretiens.
Sur mon CV, j'ai entendu en deux semaines :
Or, il n'y a qu'une règle sur un CV. Il ne correspond jamais au format voulu par le recruteur quel que soit ce format et quel que soit ce recruteur. J'ajoute que j'ai montré ce fameux CV à un ancien recruteur qui n'a rien trouvé à y redire (et pourtant, dans le milieu où évoluait cette personne, les CV bidonnés étaient nombreux), sauf, peut-être, que j'étais trop honnête. Il faut dire à ma décharge que cette personne me connaît depuis longtemps et sait de quoi je suis capable.
Lundi dernier, un cabinet de recrutement m'a appelé pour un poste d'ingénieur électronicien en chef pour une entreprise de Benfeld, dans le Bas-Rhin. Vous pouvez chercher, il n'y a pas beaucoup d'entreprises travaillant dans le domaine de l'électronique à Benfeld. Second rendez-vous avec Skype (pourquoi pas après tout, même si le procédé me semble assez hétérodoxe) aujourd'hui à 14h30.
J'arrive à installer l'horreur Skype sur mon NetBSD des familles. Je commence l'entretien, mais sans la webcam qui, si elle fonctionnait parfaitement hier, a déclaré forfait aujourd'hui. Sans doute un signe que j'avais négligé. Au bout du fil, j'avais un type que j'avais déjà eu en ligne mardi dernier. Nous avions discuté une grosse demi-heure et il savait parfaitement à quoi s'attendre. Il me demande de présenter mes réussites et mes échecs. Je joue le jeu. Mais mes réussites et mes échecs sont avant tout techniques. Là, ça partait mal. J'essaie d'être aussi pédagogue que possible, mais rien n'y fait. Pourtant, j'ai une certaine habitude et j'arrive parfaitement à me mettre au niveau de mes interlocuteurs. Encore faut-il qu'ils en aient envie. Je me fais jeter au bout d'un quart d'heure de discussion, ou plutôt de monologue, parce que j'étais trop technique. Être trop technique pour un poste essentiellement technique, voilà quelque chose de surprenant. J'ai déjà essuyé pas mal de critiques, mais j'avoue que celle-ci m'a laissé sans réponse.
J'aimerais savoir sur quels critères sont recrutés ces recruteurs. Dans la signature du type en question, il y avait écrit ingénieur de l'école centrale de Marseille, avec l'année de sortie. Cela ne me viendrait pas à l'idée de mettre cela dans une signature automatique sauf si j'étais complexé ou que j'avais quelque chose à prouver.
Ce poste était le poste idéal pour moi. On aurait dit qu'il avait été fait sur mesure par quelqu'un qui avait eu mon CV en main. Non, un type qui ne me connaît pas, qui ne comprend rien à ce que je peux dire et qui n'a surtout aucune envie d'y comprendre quelque chose, a jugé que je n'étais pas le bon candidat parce que j'étais trop technique.
J'espère que quelqu'un de moins technique que moi pourra concevoir des circuits d'électronique de puissance.
Le cabinet en question est Robert Walters. Osons le citer.
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