Je viens de recevoir un coup de téléphone bizarre. Une personne prétendait qu'elle n'était plus capable d'aller sur sa boîte de messagerie électronique de chez Orange. La veille, paraît-il, cela fonctionnait parfaitement. Naturellement, il n'y avait aucune erreur, juste une page blanche.
Pour rassurer cette utilisatrice, je me suis déplacé pour constater exactement la même chose. Je dois dire que j'ai installé à cette personne un Linux Debian à jour à la suite d'un méchant plantage du Windows Vista précédent et pourtant à jour.
Et là, je sèche. J'essaie tous les trucs possibles et imaginables pour essayer d'entrer dans ce fichu webmail. Heureusement, Iceape récupérait bien les messages. Et au bout de quelques heures de manipulation, je ne sais pas pourquoi, je me suis demandé si le problème était le même avec un autre navigateur. Epiphany renvoyait une autre erreur. Tiens donc ? Je me suis donc mis à truander en forçant un autre user agent dans Iceape. Je me suis tout d'abord dit bêtement que les gens chez Orange ne connaissent pas Iceape. Qu'à cela ne tienne, indiquons Seamonkey. Même motif, même punition, la page reste désespérément blanche. À force de jouer avec ce user agent, j'ai trouvé une configuration qui semble fonctionner. Le navigateur Iceape se présente comme un vieux Firefox et cela passe.
Je ne sais pas quel est le type qui a codé ce webmail, mais il devrait être condamné à l'utiliser. Il y a au moins deux choses anormales :
Quel est l'intérêt de ne pas informer l'utilisateur ? Je n'arrive pas à imaginer que cela soit fait sciemment, mais je n'imagine pas un seul instant que les développeurs ne soient pas tombés un jour ou l'autre sur ce problème. Et c'est là que l'on voit que la qualité du code tend asymptotiquement vers zéro. Elle est de plus en plus lamentable, mais aussi loin que l'on ira, il en restera toujours quelque chose pour que ça fonctionne à peu près !
Cela n'a pas pu vous échapper tant nous avons entendu cela depuis ce matin. Les féministes françaises bien de chez nous ont trouvé un nouveau combat à leur taille, faire enlever la civilité Mademoiselle des formulaires administratifs car cette civilité serait indigne (sic Bachelot) et discriminatoire.
Je ne vois pas bien en quoi cette civilité serait indigne d'autant que beaucoup de femmes que je connais sont assez contentes qu'on les appelle ainsi. Je ne vois pas non plus en quoi cela serait discrimatoire, tout au moins plus discriminatoire que le fait de demander le nom d'épouse ou celui de jeune fille, ou pour l'homme de demander son statut marital ou son nombre d'enfants. Pourquoi pas non plus interdire les bagues de fillancailles ? On pourrait aussi s'attaquer aux alliances en diamant.
Dites, les féministes basses de plafond, vous n'avez rien d'autre à faire ? J'entends par là de choses réellement utiles, constructives voire intelligentes ? La langue française est ainsi faite. Vous n'avez rien appris de la féminisation des fonctions. Vous n'avez même pas retenu la leçon de la ministre, qui existe depuis la plus haute antiquité, mais qui, contrairement à ce que vous voulez croire n'est pas un ministre du sexe féminin. Ou plutôt si, justement, mais dans le sens premier de ministre, je ne vous fais pas un dessin, j'ai déjà dit que cet endroit était respectable et mine de rien assez bien tenu.
Qu'est-ce que cela peut vous faire que l'on vous appelle mademoiselle ? Voulez-vous absolument être ridée avant l'heure ? En quoi est-ce discriminatoire ? Parce que depuis ce matin, j'ai entendu des tas de bêtises issues de discours dont le bruit était supérieur au signal mais aucune explication claire. J'espère même que l'une d'entre vous passera pas ici pour faire ma rééducation féministe, que dis-je, ma révolution.
J'ai de plus en plus l'impression que les féministes se trompent de combat et que l'on retombe dans le féminisme à poil dur que les parents des enfants de moins de vingt ans ne peuvent pas connaître. C'est dommage, il y aurait tellement de choses à faire.
J'ai encore entendu cette semaine les membres du gouvernement raconter à qui voulait bien l'entendre ou tout au moins le croire que le but de l'action gouvernementale était de relancer l'économie et de baisser le niveau du chômage en France.
Or, ceux qui me lisent depuis quelque temps savent que je cours depuis maintenant deux ans après des impayés. J'ai quelque cent mille euros en recouvrement judiciaire au moment où j'écris ces lignes, et force est de constater que la justice française n'aide pas vraiment les plaignants à recouvrer leurs créances, les défendeurs utilisant toutes les ficelles de la procédure pour ralentir voire faire échouer les actions judiciaires. Naturellement, j'inclus les faux en écriture et ce qui s'appelle en jargon judiciaire l'extorsion au jugement, qui pour pouvoir être combattus, requièrent des actions parallèles. Passons.
Or l'un de ces impayés est dû à une société qui a pignon sur rue et qui a été plus que largement subventionnée par une grande région française. En effet, en France, on subventionne les grandes entreprises, pas les petites. Les petites doivent aller voir Oséo qui ne met sur la table un euro qu'à partir du moment où une banque pose avant lui au moins un euro sur la table. On se retrouve donc dans une situation ubuesque qui n'est faite que d'annonces parce que, dès que l'on se penche réellement sur le problème, Oséo est un grand machin qui ne sert à rien ou presque puisqu'on ne peut l'utiliser qu'à partir du moment où on n'en a pas vraiment besoin.
Donc j'ai un impayé assez conséquent de la part d'un société qui a touché des subventions, donc de l'argent public venant de vous et de moi, heureux contribuables que nous sommes. L'entreprise en question est plus ou moins en train de déposer le bilan puisque ses dirigeants sont des escrocs notoires qui n'en sont pas à leur premier coup. Le problème est qu'elle risque d'entraîner avec elle tous ses fournisseurs qui sont des petites PME locales qui n'avaient déjà pas accès au crédit avant le dernier plantage de la bourse. Aujourd'hui, je ne vous raconte même pas comment un banquier les reçoit…
Étant dans le lot, j'ai donc pris mon téléphone pour appeler les personnes responsables du développement économique de la région. Je me suis entendu dire que personne ne ferait rien pour ces fournisseurs et que, comprenez-vous, nous sommes désolés pour ce qui vous arrive.
Remettons donc les choses dans l'ordre pour avoir une perspective quelque peu dégagée. La situation est la suivante. Une entreprise est venue chercher des fournisseurs pour développer un projet. Nous avons participé à l'élaboration de ce projet uniquement parce que la région en question était partie prenante de projet. Maintenant que la région s'aperçoit qu'elle a peut-être financé un tonneau sans fond, elle retire sa garantie. Or les fournisseurs n'ont pas été réglés et se retrouvent actuellement tous au tribunal et en difficulté. Si le dépôt de bilan est prononcé, aucune de ces entrerprises ne recouvrera ses créances. Et que fait la région ? Elle s'en lave les mains. Elle a versé plusieurs millions d'euros à une entreprise gérée n'importe comment sans aucune contrepartie mais est aujourd'hui incapable de sortir des petites entreprises d'une situation dans laquelle elle les a plongé, sachant que ces petites entreprises ne demandent pas un don, juste un prêt de trésorerie dont le montant cumulé ne dépasse pas le million d'euros.
Aujourd'hui, il y a deux à trois cents emplois en jeu chez ces fournisseurs et personne pour aider ces entreprises qui n'ont jamais rien demandé à personne et qui ont eu le seul tort de faire confiance à la parole d'une région. La sauvegarde de ces emplois ne coûterait qu'un prêt à court terme, même pas une subvention. Et il ne se trouve personne pour penser que l'attitude de la région est absurde.
Il est déjà difficile de s'entendre dire cela. Mais il est plus difficile encore de se l'entendre dire de la part d'un haut fonctionnaire qui touchera sa rémunération à la fin du mois et qui n'est pas en train de jouer avec ses biens.
Quant aux annonces gouvernementales proclamant partout que le gouvernement fait tout pour sauvegarder l'emploi, je ne vous dis pas ce que j'en pense.
Je pense de plus en plus que les États-Unis d'Amérique sont le seul pays au monde a être passé de la barbarie à la décadence sans avoir connu la civilisation. Je ne dis pas cela en raison de la scandaleuse exécution de Troy Davis cette nuit, à une heure du matin, heure française, par injection létale dans son pénitencier de Géorgie. Il y aurait pourtant beaucoup à dire. Il y aurait beaucoup à dire sur son procès, il y a vingt ans. Il y aurait encore beaucoup à dire sur l'attitude des différents niveaux de hiérarchie qui auraient tous pu, à un moment ou un autre, arrêter cette machine infernale, tant la culpabilité de cet homme semble douteuse.
Ce pays est passé à la décadence parce qu'il n'est plus capable de porter à l'extérieur de ses frontières les messages de liberté qui fondent sa propre politique intérieure. Cette semaine, ce grand pays va encore pouvoir se démarquer en opposant un veto à la demande palestienne de reconnaissance de l'état de Palestine.
Pourquoi la refuser ? Cet état est de facto reconnu par l'ONU depuis la résolution de 1947 qui créait deux états en Palestine mandataire. Il est ainsi anormal que cet état ne soit ni membre ni reconnu par l'ONU. Il est tout aussi anormal que les palestiniens soient obligés de demander une reconnaissance et que les États-Unis brandissent leur veto en tant que membre permanent du conseil de sécurité.
La reconnaissance de cet état poserait un certain nombre de problèmes qu'il faudra de toute façon régler d'une manière ou d'une autre mais refuser cette reconnaissance n'est que reculer pour mieux sauter. En effet, la reconnaissance de l'état de Palestine ouvrirait la boîte de Pandore. Un état reconnu par l'ONU aurait accès aux cours internationales de justice et pourrait traîner l'état hébreu — et certains de ces membres — devant celles-ci pour crimes de guerre ou pour occupation illégale de territoire. En posant un veto, il n'y aura aucune évolution à court terme et la position israélienne s'en trouve renforcée.
J'en entends déjà qui me traitent d'antisémite. C'est mal me connaître d'autant qu'il ne s'agit pas ici de prendre position pour ou contre l'état hébreu ou l'état palestinien mais de s'insurger contre une situation inadmissible cautionnée par un tas de pays ayant à leur tête les États-Unis. Loin de moi l'idée de repousser Israël à la mer. Mais il est tout de même assez cocasse de constater qu'un pays donnant des leçons de démocratie au monde entier se fourvoie aussi lamentablement dans une telle affaire. En effet, depuis les premiers mouvements sionistes nés au XIXe siècle, les intellectuels sionistes ont passé leur temps à réécrire l'histoire du peuple juif pour tenter de prouver que les juifs du monde entier étaient issus de la diaspora à la suite de la destruction du second temple en 70 de notre ère. Cette réécriture, et elle seule, justifie le retour des juifs en Eretz Israel, constitue la pierre d'angle de leur constitution en état-nation et la colonisation à tout va. Pire, cette réécriture autorise aussi la fameuse loi du retour au détriment des habitants qui ont peuplé cette terre depuis des temps immémoriaux. Il y a en effet beaucoup plus de chance que le palestinien de Naplouse soit plus proche parent de Shimon Bar Kokhba que le juif séfarade vraisemblablement issu de tribus berbères. Ceux qui voudraient en savoir plus devraient lire Comment le peuple juif fut inventé de Shlomo Sand, historien israélien, qui montre comment les intellectuels juifs sionistes ou protosionistes ont créé de toutes pièces un peuple artificiel en le rattachant au peuple juif du royaume des Hasmonéens et en rejetant toutes les preuves scientifiques qui n'allaient pas dans leur sens.
La lecture biaisée de l'histoire ainsi qu'une certaine culpabilité des pays occidentaux permet donc à un état créé de toutes pièces de se comporter impunément avec une indignité et une arrogance de plus en plus grandes. Dès qu'une voix exprime une petite désapprobation, la vieille excuse de l'antisémitisme remonte à la surface. Excuse facile puisque la religion n'a rien à faire dans les reproches que l'on peut faire à l'état hébreu. La religion mosaïque n'est que le ciment articifiel de la cohésion d'un peuple formé par des entités disparates qui n'ont rien à voir entre elles et lorsqu'un palestinien attaque un israélien, il n'attaque pas un juif, il attaque quelqu'un qui occupe sa terre. Il attaque aussi quelqu'un qui l'empêche de travailler ou de se déplacer comme il le souhaite. Assez cocassement, le palestinien se trouve dans la situation d'un peuple occupé par l'armée allemande durant la seconde guerre mondiale, la différence de poids étant que les États-Unis soutiennent l'Allemagne.
J'espère que nos gouvernants auront le courage de s'opposer à ce qui se trame en terre de Palestine, aujourd'hui, au nez et à la barbe de la communauté internationale. J'espère, mais je ne me fais pas d'illusions, la situation ne va pas s'arranger cette semaine. Et plus ils attendront, plus la tension sera grande. Et comme le point commun des israéliens de pleine citoyenneté est la religion juive, plus l'antisémitisme risque de revenir en force. À leur place, j'aurais honte et je ne jouerais pas avec le feu d'autant qu'il y a des bonnes volontés de part et d'autre du mur.
J'ai eu l'occasion de traverser Israël et la Cisjordanie à pied à l'époque des accord d'Oslo. Je me souviens de la ferveur populaire, tant israélienne que palestinienne et de l'espoir de la rue. Aujourd'hui, pas loin de vingt ans plus tard, le monde arabe s'est réveillé. Il n'y a aucune raison que le peuple palestinien reste au bord du chemin. À trop tenir une position inadmissible, les pays occidentaux, États-Unis en tête, risquent fort de creuser la tombe de l'état hébreu.
Aussi sûrement que l'automne arrive en septembre la taxe foncière des heureux contribuables parisiens dont je fais partie. Il paraît que le contribuable parisien est un gros gâté et que ces taxes, au moins pour lui, n'augmentent pas.
Je vais donc vous faire un récapitulatif des non augmentations. L'année dernière, quelqu'un de clairvoyant a constaté que pour les contribuables qui habitaient le département de la Seine, aucune taxe n'était perçue par le département. C'est assez logique, puisque la ville de Paris est aussi un département depuis le 1er janvier 1968. Qu'à cela ne tienne, on a donc créé de tout pièce une taxe perçue par le département. Mais le taux d'imposition de la ville n'a quasiment pas bougé.
Cette année, c'est encore mieux. La taxe spéciale d'équipement a augmenté de deux cents pourcents ! La faute au Grand Paris qu'il faut financer. Deux cents pourcents d'augmentation de la TSE pour tous les contribuables d'Île-de-France, la somme collectée doit être rondelette. Mais à part cela, les taxes foncières des heureux contribuables parisiens n'ont pas augmenté !
Pages: << 1 ... 148 149 150 ...151 ...152 153 154 ...155 ...156 157 158 ... 204 >>