Vous le savez sans doute, il existe en France un grand machin portant le doux nom d'AFSSAPS. Ce grand machin accorde ou non des autorisations de mise sur le marché de médicaments. Mais il peut aussi en retirer. Courant 2011, l'autorisation de mise sur le marché d'un médicament appelé Olmifon a été retiré parce que soi-disant ce médicament, en vente en France depuis 1985 et autorisé en 1981, n'avait pas fait montre de son efficacité. Et pour cause, je dois dire, puisqu'il était prescrit à des personnes âgées et que son efficacité était ainsi difficile à quantifier. Mais durant des années, ce même grand machin et ses prédécesseurs ont autorisé la vente du très intéressant Mediator qui, lui au moins, avait certainement donné des gages de son efficacité.
Scientifiquement, dire que l'efficacité de l'Olmifon n'a pas été démontrée relève d'une imposture puisque ce médicament est un précurseur d'une molécule présente naturellement dans le cerveau, molécule impliquée dans un certain nombre de mécanismes bien connus du cycle sommeil-éveil. Dire que ce médicament est inefficace, ou plutôt qu'il n'a jamais montré son efficacité, revient à renier nos connaissances du fonctionnement du cerveau.
Donc ce médicament était prescrit à des personnes âgées, mais il l'était aussi à des sujets plus jeunes et je puis vous dire qu'il était diablement efficace. Problème : il n'existe aucun médicament alternatif et les deux seuls génériques sont fabriqués en Chine et en Inde avec des qualités plus que douteuses.
Il paraît que ce médicament est inefficace. Mais c'est un médicament inefficace dont le retrait va transformer la vie de milliers de personnes en enfer quotidien. C'est aussi un médicament sans accoutumance et avec très peu d'effets secondaires. Et le grand machin de conclure que le bénéfice-risque est négatif, voire de suggérer, comme je l'ai lu pas plus tard que cet après-midi dans une revue spécialisée accessible sur internet, aux personnes utilisant ce médicament de se doper à la caféine. Mais bougres d'andouilles, deux comprimés d'Olmifon au réveil permettaient à des milliers de personnes de par le monde d'avoir une vie normale pour un prix dérisoire — et un coût ridicule pour la sécurité sociale — et ce n'est pas le fait de se doper au café qui va résoudre leurs problèmes de somnolence. Et je ne vous parle même pas du bénéfice-risque de l'excès de café que vous avez vous-même rangé dans la catégorie 2b (le café, pas l'excès), c'est-à-dire potentiellement cancérigène ! De toute façon, même si le café n'est pas cancérigène, un excès de caféine risque à long terme de générer des troubles sérieux qui vont à leur tour peser sur les finances de l'assurance maladie.
Messieurs de la commission d'AMM de l'AFSSAPS, je ne sais pas si vous pouvez un seul instant imaginer la vie de gens qui se lèvent le matin vers 7h30, qui sont déjà fatigués à 11h00, puis qui doivent faire une sieste de deux ou trois heures l'après-midi avant de s'écrouler à 21h00. D'après votre papier, les gens atteints d'hypersomnie ne sont pas malades. Peut-être, mais c'est jouer sur les mots tant la situation est handicapante. Tout le mal que je vous souhaite, c'est d'être atteint de ce genre de non-maladie !
Je ne sais pas si vous avez entendu ce matin sur Inter Aurélie Filippetti parler au nom du Parti Socialiste du financement des artistes par divers moyens plus ou moins scabreux.
Dans un premier temps, elle a insisté sur le fait qu'il était parfaitement normal de taxer les accès internet pour que l'accès à la culture soit le même au fin fond de la plus reculée des campagnes et dans les grandes villes. Mon esprit chagrin me signale que c'est idiot car il faudrait déjà que cette campagne profonde bénéficie d'un accès correct au réseau internet. Écouter des flux audio ou video avec une connexion internet RTC fonctionnant royalement à 33 kbps relève de l'exploit et il est serait de bon ton de ne mettre dans la balance l'accès à la culture des campagnes françaises — certainement incultes jusqu'ici merci pour elles — que lorsque ces mêmes campagnes auront accès à internet aux mêmes conditions que les centres urbains.
Dans un deuxième temps, elle fustigea le piratage des œuvres entravant le financement des artistes (ou prétendus tels [ndlr]). Je ne m'élèverai pas ici en défenseur du piratage quel qu'il soit. Je dois vous dire que j'ai rarement vu un jeune — puisqu'il paraît que ce sont les jeunes qui piratent — pirater le site ce la Comédie Française pour y regarder la dernière version de Phèdre de Racine. En revanche, pirater le dernier enregistrement du dernier brailleur à la mode, certainement. Avez-vous seulement déjà essayé de discuter d'Aragon, de Brel, des enregistrements des cantates de Bach par Harnoncourt ou André Isoir — ne me parlez jamais de Marie-Claire Alain, je ne supporte pas son jeu qui m'a toujours fait penser à une bonne sœur derrière son harmonium — ou de la supériorité de l'interprétation des variations Goldberg par Xhu Xiao Mei sur celles de Glenn Gould ? Non ? C'est dommage, vous devriez. Remarquez, il m'est déjà arrivé de lancer une discussion sur In Vino Veritas de Kierkegaard dont je ne vous ferai pas l'offense de vous demander le prénom lors d'un dîner de gala d'un congrès scientifique. Discuter de traitement du signal lors d'une soirée festive alors qu'on venait tout juste de sortir d'un marathon de dix jours intensifs de conférences sur le même sujet me semblait pourtant un peu rude…
Pour revenir à notre sujet qui est tout de même, dois-je le rappeler, la culture sur internet, je dois vous dire aussi que j'ai installé un proxy (non filtrant) chez un client et que j'ai été assez surpris du résultat. Celui-ci partait du principe qu'il est interdit d'interdire et que tout devait être ouvert. Résultat des courses, le proxy est rapidement tombé et j'ai pu faire des statistiques assez représentatives (sur un millier d'utilisateurs en adresses IP fixes et sur 120 Go de données en cache) de ce qu'un utilisateur de base fait d'un accès internet. Il pirate, c'est certain. Mais il utilise aussi du streaming audio et video dont une grande partie heurte au choix la bienséance ou la morale judéo-chrétienne. Quant aux requêtes logguées pour les moteurs de recherche, elles étaient juste effarantes. Sans doute un résultat de l'abandon par Canal+ du film du dimanche soir, je ne sais pas si vous voyez bien de quoi je veux parler…
J'ai tendance à croire que l'utilisation de l'outil informatique est le même à domicile. Parler dans ce cas de culture me laisse assez dubitatif. Utiliser cette culture à des fins électoralistes me semble pour le moins démagogique.
Remarquez, en face, nous observons depuis quelque temps une frénésie d'annonces de réformes tout à fait exceptionnelle (la frénésie, pas les réformes). Après un immobilisme de pas loin de cinq ans — car pouvez-vous me citer une seule réforme marquante du quinquennat et sur laquelle le gouvernement ne soit pas revenu ? —, le pouvoir en place essaie de masquer ses errements dans un véritable feu d'artifice. Dans l'improvisation et dans l'urgence, à quelques trois mois du premier tour de l'élection présidentielle sont annoncés la TVA sociale, la taxe Tobin, le statut des professeurs, l'avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature pour les nominations du parquet et j'en passe. Ce serait presque risible si ce n'était pas fait pour étourdir l'électeur dans le seul but de lui faire oublier les cinq années précédentes. Pire encore, ces pierres sont jetées dans le jardin des socialistes car ces annonces sont plus faites pour leur couper l'herbe sous les pieds que pour réellement faire avancer le débat démocratique. Le ton est donné, la campagne qui s'annonce va être rude parce qu'il n'y aura aucun débat, le but du président sortant n'étant que de proposer dans son programme ce que ses adversaires pourraient proposer afin de vider leur programme de sa substance. Le mariage de la carpe et du lapin en quelque sorte, mais en étourdissant l'électeur, il se pourrait bien que cela passe.
Prenez garde, contribuables et électeurs mes frères !
Depuis quelques temps, je prends deux fois par jour la ligne D du RER à la gare du nord, direction la Plaine-Saint-Denis. La gare du nord est certainement dans sa partie souterraine l'un des plus beaux fleurons de notre architecture ferroviaire et est hantée le soir par des individus louches dont le seul but est de jouer à cache-cache avec les forces de l'ordre. Je ne sais pas si vous voyez bien ce que je veux dire.
En revanche, le matin, cette gare est mieux tenue. Peut-être les individus y traînant le soir sont-ils encore dans les bras de Morphée. Il s'y trouve néanmoins des individus méprisables parmi tous, ceux qui veulent absolument prendre un café parce que comprenez-vous il fait un peu frais.
Ces individus sont les pires qui se puissent imaginer. Dans la cohue d'un petit matin même pas blême parce qu'on est tout de même dans une gare souterraine, il y a des types et des typesses qui ont l'idée particulièrement géniale de prendre un petit gobelet de café dans une boutique. Tant qu'ils restent sur le quai, ce n'est pas bien grave. Mais ils décident souvent de monter dans le RER avec ce fichu gobelet de café à la main. Pour les provinciaux, la ligne D du RER est très chargée d'autant plus que c'est la seule qui dessert le nouveau quartier de bureaux de la Plaine-Saint-Denis et qu'il y a régulièrement des suppression de trains. Pressés, les utililisateurs vous poussent, vous marchent sur les pieds, vous traitent avec un mépris indicible en temps normal, mais alors, lorsqu'ils ont en plus un gobelet de café à moitié plein à la main, ils se croient vraiment tout permis. Ces types vous poussent, vous éclaboussent de café parce que dans une main ils ont ce fichu gobelet et dans l'autre un téléphone où ils répondent à leurs messages électroniques en parlant à leur femme, à moins qu'il ne s'agisse de leur maîtresse ou de leur chien en en faisant profiter le wagon entier. Ce matin, une typesse a fait profiter de son café un pauvre usager (usagé ?) du RER et de sa partie de jambe en l'air de la nuit une grande partie de la rame.
Il serait grand temps d'interdire le gobelet de café dans les rames du RER et tant qu'on y est toute substance ingérable de type trognon de pomme, canette de bière, papier de sandwiches ou sac de pop corn. Et je ne parle pas des journaux jetables et illisibles de type Métro, 20 minutes et autres Direct machin. Et tant qu'on y est, de rétablir la peine de mort pour les emmerdeurs de tous poils qui ne sont là que pour vous éclabousser sans même un mot d'excuse ! Il y a un permis à point pour conduire un véhicule. Pourquoi n'y aurait-il pas un permis à point pour se présenter en public, un examen obligatoire de savoir-vivre ?
Cela ne vous a pas échappé, nous avons été dégradés. C'est une surprise et personne ne s'y attendait puisque depuis quelques longs mois déjà, nous payons plus chers nos emprunts d'état que nos voisins qui ont conservé leur triple A. La constance des politiciens est exemplaire sur ce sujet puisqu'il y a encore quelques jours ils nous disaient que la perte de ce triple A serait une catastrophe alors que depuis l'annonce de cette dégradation à AA+, les mêmes nous disent que ce n'est pas aussi grave que cela.
Reprenons donc les faits dans l'ordre. Depuis 1974, pas un seul budget français n'a été excédentaire, que les gouvernements aient été de droite ou de gauche. Or, aujourd'hui, la droite parle du laxisme de la gauche et la gauche rétorque par l'inconséquence du gouvernement actuel. À l'heure où il serait vraiment temps de prendre le taureau par les cornes, toute notre belle classe politique n'arrête pas de se renvoyer les errements passés à la tête. Je n'arrive même pas à comprendre qu'on puisse dans la situation actuelle briguer l'investiture suprême tant le poste sera intenable. Platon disait déjà qu'il ne faut jamais donner le pouvoir aux hommes qui le demandent, aujourd'hui, je suis convaincu qu'il faut être sérieusement malade pour se lancer dans la course à la présidentielle.
Revenons un peu sur les derniers mois, voire les dernières années. Nous n'avons cessé de vivre à crédit, non pour des investissements dans des infrastructures, mais pour payer les fins de mois que sont entre autres les salaires des fonctionnaires ou les retraites. Je n'ai strictement rien contre l'investissement dans les infrastructures, mais je tique un peu lorsqu'on est contraint à emprunter pour régler les salaires des fonctionnaires. Encore que pour 'investir dans les infrastructures, il conviendrait déjà d'entretenir les infrastructures existantes. Juste un exemple : entre Paris et Toulouse circulait un train appelé le Capitole. Il passait par Orléans, Vierzon, Châteauroux, Limoges, Brive-la-Gaillarge avant de filer sur Toulouse. C'était le train le plus rapide de France puisqu'il circulait sur les voies classiques à 200 km/h. Aujourd'hui, la voie entre Limoges et Brive est tellement dégradée qu'il faut plus d'une heure pour rejoindre les deux villes séparées de 90 km. On nous parle pourtant d'un barreau TGV à voie unique entre Poitiers et Limoges. Cherchez l'erreur.
Et lorsque l'état cherche à entretenir les infrastructures, il utilise en 2011 les recettes des années 1930. Quelle n'a pas été ma surprise de voir en Corrèze un panneau « grand emprunt, l'état investit pour vous » devant un tronçon de route départementale défoncée. Aujourd'hui, cette route a été entièrement refaite et c'est agréable. Sauf que dans les années 1930, on construisait des infrastructures. Aujourd'hui, on les entretient et ce n'est pas exactement la même chose. Dans les années 1930, cela permettait effectivement de relancer l'économie et de faire circuler des véhicules qui avant cela ne pouvaient tout simplement pas circuler. Aujourd'hui, que la route soit bonne ou mauvaise, les véhicules circulent. Il est juste idiot d'utiliser en 2011 les recettes de 1930, mais visiblement, personne ne s'est réellement posé la question.
Et l'on voit notre classe politique continuer à se rendre à des sommets pour sauver l'Europe, l'Euro et la finance, sommets qui accouchent toujours d'une souris. Aucune décision réellement utile n'a été prise et je ne suis pas sûr qur nous en prenions la direction. Il nous faudrait de toute urgence un pouvoir politique européen fort et un droit de douane à l'entrée de la zone euro, ce qui n'a strictement rien à voir avec une TVA même sociale. Quant aux problèmes de l'économie, il ne sert à rien de taxer les transactions financières puisque son problème n'est pas le montant des transactions financières mais la volatilité du capital. Pour limiter l'influence de la finance sur l'économie, il faudrait donc que les transactions soient d'autant plus taxées que les titres correspondants aient été gardés moins longtemps. On pourrait aussi interdire la représentation des petits porteurs par les fonds communs de placement. Mais qui aura le courage de telles mesures ?
À l'heure où nous aurions besoin d'un Churchill ou d'un De Gaulle, nous avons des Chamberlain et des Daladier.
Vous avez dû vous demander ce qui m'était arrivé. Non, ce site n'tait pas tombé dans un trou noir du cyber-espace. J'ai d'abord pris quelques jours de congés pour aller poser des lambris de châtaignier quelque part en Corrèze, puis mon bon vieux serveur Sun a eu quelques vapeurs. Sans doute un retour d'âge, à moins qu'il ne s'agisse d'une conspiration du syndicat des serveurs informatiques surchargés.
Ce site était en effet hébergé sur une station Sun Microsystems modèle Blade 2000, avec 8 Go de mémoire et deux processeurs UltraSPARC III+ tournant à la respectable vitesse de 900 MHz en pointe dans les virages. Avec leurs 8 Mo de cache par processeur et une baie de disques U320 en raid 6, elle était vraiment agréable à utiliser et montait très bien en charge. Et je ne parle pas de sa carte graphique Creator 3D sur bus UPA, une merveille.
Or, à la suite du départ en vacances pour une durée indéterminée et certainement définitive du E-cache du second processeur, j'ai dû mettre à la retraite anticipée ce serveur et je l'ai remplacé toutes affaires cessantes par un amd64 qui traînait dans un coin. Un modèle pas trop antédiluvien puisque si la Blade 2000 datait de 2004, le PC en question date de la fin 2008. Je dois vous dire que je n'ai encore jamais monté en serveur personnel une machine neuve. Mon premier rayleigh était en 2004 un Pentium 166 même pas MMX avec 128 Mo de mémoire et des disques SCSI, remplacé assez vite par un Athlon XP 1800+ toujours SCSI, par une Sun Microsystème U60, un Alphaserver 800 puis une Blade 2000 et maintenant un vulgaire PC. Toujours des machines récupérées chez des clients ou à vil prix et fonctionnant sous des unixoïdes quelconques à l'exception notoire de l'Alphaserver 800 qui roulait sous OpenVMS 8.3.
Si le processeur de la machine de remplacement tourne sur le papier presque trois fois plus vite que son illustre prédécesseur, les accès aux disques sont d'une lenteur à faire peur. C'est tout de même mon premier serveur à utiliser des disques SATA et je crois bien que je ne recommencerais pas. Dans ma Blade 2000, le système était en raid 1 soft sur du fiber-channer à 1 Gbps. Sur le papier encore, le débit du bus des disques système de la Sun était trois fois inférieur à celui bravement annoncé par le PC de remplacement. Dans les faits, cela n'a strictement rien à voir et la Sun s'en tire vraiment mieux. Pourtant, j'ai bien choisi des disques SATA pour serveurs, qui n'ont rien à voir avec les pauvres SATA des PC de base. J'ai bien essayé de configurer finement les contrôleurs de disques et le pilote du système Unix tournant sur cette machine, rien n'y fait. Et comme la carte-mère ne comporte qu'un emplacement PCI et trois emplacements PCI-E, je ne peux pas utiliser à la fois mes cartes réseau (il me faut trois cartes réseau) et ma carte SCSI-U320 pour connecter ma baie de disques et mon dérouleur de bande. Je vais donc devoir investir dans une carte SCSI-U320 à connexion PCI-E. J'avais besoin de cela !
J'espère qu'avec cela, donc en mettant sur des volumes séparés le système d'exploitation et les données des utilisateurs, ce serveur deviendra utilisable. D'ici là — il faut plus d'une semaine pour avoir une carte U320 —, je vous interdis de stresser cette machine !
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